Le dimanche 31 mai 1959 à Amsterdam, de 14h55 à 15h15, Mme Ida Peerderman (17.6.1996) eut sa 56e vision, la dernière, qui se rapporte à l’Eucharistie. «Soudain quelque chose se produisit dans l’air qui me causa une grande frayeur. Je m’écriai, indiquant le ciel à ceux qui étaient dans la même pièce que moi: « Oh! regardez… là! » C’était une lumière, mais si intense qu’il était difficile de la fixer. Je me couvris des mains les yeux. Cependant, comme contrainte à regarder, je regardai. Alors ce fut comme si le ciel se déchirait… Oui, c’est cela, une déchirure. Et dans cette déchirure du ciel tout à coup, la Dame. Elle était enveloppée d’une gloire éclatante. Jamais encore je ne l’avais vue de la sorte, indiciblement céleste, imposante, glorieuse. Nos pauvres mots sont impuissants à traduire tant de splendeur. «Je ne voyais pas les brebis, ni le globe, ni la croix. La Dame était seule au sein de cette gloire immense. C’est alors que je sentis qu’il me fallait observer sa tête. Et je vis une couronne, étincelante de tous côtés et plus belle que ne pourrait être la plus belle couronne de diamants. D’ailleurs, Elle-même, la Dame, était tout entière si rayonnante et, je le répète, si glorieuse et si céleste, que c’est là, simplement, tout ce que je puis dire. En dessous de cette vision de splendeur, je vis un petit morceau de ciel, de ciel ordinaire, clair et bleu. Plus bas encore: le globe terrestre, la partie supérieure du globe. Le globe était tout noir. «La Dame hoche la tête et agite le doigt en un geste de réprobation et d’avertissement en face de ce monde si noir. J’entends: « Faites pénitence! » «Il se fit après cela une chose bien singulière. Du globe ténébreux surgirent des têtes humaines en grand nombre. Et toutes sortes d’hommes montaient aussi des profondeurs. Et voici, subitement, que je les vis tous debout, couvrant la face de l’hémisphère. Et je me disais, contemplant cela: comment se fait-il qu’il y ait tant de diversité, tant de races, parmi les hommes! «Alors la Dame étendit les mains sur la multitude et parut la bénir. La tristesse disparut de son visage. J’entendis: « Portez-lui réparation. » «La Dame, soudain, disparut et ce fut une immense Hostie qui la remplaça. Une énorme Hostie, toute simple, faite de pain azyme, pareille à celles que l’on voit à l’église. «Après cela, devant l’Hostie, vint un calice. Il était fait d’un or merveilleux. Le calice se renversa vers moi. Un flot de sang s’en échappa. Il se répandit tout entier en flots épais sur le globe et submergea la terre. Cela dura un temps considérable. Et le sang coulait en flots incessants. J’étais saisie d’horreur. «Brusquement le sang s’effaça, ou plutôt se transforma en une seule et sainte Hostie, mais si éblouissante de lumière que je dus, une fois encore, me protéger les yeux de mes mains parce que je craignais de devenir aveugle. Et, cette fois aussi, je me suis obligé de regarder l’aveuglante clarté. Je fixais l’Hostie. Elle me parut comme un feu blanc. Au centre, il y avait quelque chose, comme une petite ouverture – un enfoncement; je ne sais trop comment décrire cela. Tout à coup, ce fut comme si l’Hostie s’ouvrait. Une figure en sortit. Une personne qui flottait: quelqu’un. Son aspect était si sublime, il en émanait tant de puissance, il en rayonnait tant de majesté, que je n’en puis vraiment pas traduire ni l’éclat ni la force. C’était tellement fort que, saisie de crainte, je n’osais guère regarder. Et, tandis que je contemplais cet Etre, cet Etre unique, quelque chose d’intérieur me portait sans cesse à penser: « Et pourtant, ils sont deux. » «Mais moi, je n’en voyais qu’un. Tant que dura la vision, mon esprit répétait la phrase: « Et pourtant ils sont deux. » Et voici, au milieu d’eux, que jaillit une lumière. Au milieu d’eux, oui, une lumière ineffable, et, dans cette lumière, une colombe. Rapide comme l’éclair, elle fondit vers le globe dans un rayonnement indicible d’une si intense clarté que je dus, encore une fois, me couvrir les yeux de la main pour n’être pas aveuglée. «Quoique ayant eu le regard blessé et que les yeux me fissent mal, je fus de nouveau contrainte de regarder. Quelle gloire, quelle puissance émanaient de tout cela! D’une part, la Figure flottante, dans le rayonnement de sa divine majesté, d’autre part, cette lumière avec le monde à présent illuminé! Une voix retentit. J’entendis: « Qui me mange et me boit, acquiert la vie éternelle et reçoit l’Esprit véritable. » «Après qu’elle m’eut permis de regarder un certain temps, la Dame reparut dans toute sa gloire merveilleuse, exactement comme la vision avait commencé. Mais à présent, je voyais clairement la différence entre sa gloire, si je m’exprime bien ainsi, et l’autre gloire, puissante et majestueuse, de la figure flottante. Maintenant la joie était répandue sur le visage de la Dame; et doucement, de loin, elle dit: « Adieu! » «La vision se fondit lentement; et cela me rendit si triste que je me mis à pleurer.» (Les messages de la Dame de tous les peuples, Miriam Verlag, 1993, p. 183-187)