L’Abbé Jerzy Popieluszko est fêté le 19 octobre 

En 2008, l’Abbé Jerzy Popieluszko est déclaré serviteur de Dieu par le pape Benoît XVI qui béatifie de Jerzy Popieluszko le 19 décembre 2009, en tant que martyr de la foi (la béatification d’un martyr peut avoir lieu sans qu’un miracle soit reconnu.)

« Jerzy Popielusko a exercé son ministère généreux et courageux aux côtés de ceux qui s’engageaient pour la liberté, pour la défense de la vie et sa dignité.

Son œuvre au service du bien et de la vérité était un signe de contradiction pour le régime qui gouvernait alors en Pologne.

L’amour du Cœur du Christ l’a conduit à donner sa vie, et son témoignage a été la semence d’un nouveau printemps dans l’Eglise et dans la société… »
(Benoît XVI – angelus du 13 juin 2010)

Assassiné par la police politique en Octobre 1984, le père Popieluszko est une figure de la vérité face au totalitarisme communiste.
 
Surveillé depuis l’état de guerre de 1981 en Pologne, ce jeune prêtre mort en haine de la foi catholique est devenu une figure à abattre en 1983.
 
Inscrit sur une liste des «  69 prêtres extrémistes, fanatiques politiques et agitateurs excités« , ses messes pour la patrie sont surveillées comme des  « séances de haines et des sessions de rage politique« .
 
Au service militaire il a déjà expérimenté l’humiliation pour la récitation solitaire du chapelet. « Piétine-moi cet objet ou je t’écrase ! « . Il fait un mois de cachot militaire après avoir été roué de coups, pour ne pas avoir cédé.
 
 
Treize fois arrêté par la milice politique pour cause « d’abus de sacerdoce«  entre les mois de janvier et Avril 1984, le jeune vicaire de 38 ans se confie en homélie : « Prions pour être délivré de l’envie de vengeance et de violence ». Il en vient à s’adresser aux agents infiltrés dans une de ses messes : » Je m’adresse à ceux qui viennent aux messes en service commandé, ayez un peu d’honnêteté sur ce que vous voyez ici !« .
 
Très affecté par l’assassinat politique de son fils spirituel Grégory Przemyk, jeune de 18 ans, qui bouleversa la Pologne le 14 Mai 1983, il comprend que ses prédications sous surveillance sont une ouverture à une mort possible
 
« Prions pour nos frères égarés, sans condamner personne, mais en démasquant le mal »
« Le mensonge a besoin de quantité d’hommes, la vérité elle n’a besoin que de peu d’hommes »
« Pour demeurer libre dans l’âme, il faut vivre dans la vérité »
« Le devoir du prêtre est de dire la vérité, souffrir pour la vérité et s’il le faut donner sa vie pour la vérité »
« La peur est le plus grand manquement de l’apôtre »
« Les racines de toute crise résident dans le mensonge »
« la contrainte est la force de ceux qui ne supportent pas la vérité »
« Une idée qui a besoin d’armes pour durer meurt d’elle-même ».
Habitué à l’épreuve dès sa jeunesse où on lui diagnostique une leucémie, il est harcelé sous écoute, perquisitionné, intimidé sans cesse, il se confie  » je n’ai plus de force pour une auto discipline personnelle, mais j’ai confiance en Dieu« . Les menaces parviennent à son presbytère  » tu seras pendu »  » tu seras crucifié « .
 
Peu avant son calvaire, le cardinal Glemp tente de l’exfiltrer de force vers Rome, car sa ténacité devient gênante pour l’église de Pologne face au pouvoir dictatorial. Sa brutalité blesse le jeune vicaire :  » Jamais on ne m’a manqué autant de respect, même dans mes interrogatoires avec la police« .
 
Sa décision est prise, il ne veut pas fuir devant ses bourreaux. Il en fait part au pape à Rome par l’intermédiaire d’un journaliste de l’Osservatore Romano qu’il rencontre : «  Je me suis consacré, je ne me retirerai pas, je suis prêt à tout, je n’ai plus peur« . Saint Jean Paul II accepte alors de le laisser à son proche calvaire  !
 
Il est enlevé le 19 Octobre 1984 puis retrouvé le 30 Octobre dans les eaux de la Vistule, massacré,  après une enquête malhonnête. Les trois officiers sont retrouvés, les hauts gradés pointés du doigt, le complot contre un prêtre est maintenant certain ! Les exécutants feront entre 5 et 16 ans de prisons. Les commanditaires (probablement du ministère de l’intérieur Polonais) n’ont jamais été retrouvés.
 
600 000 personnes sont dans les rues pour l’enterrement du fils de la patrie martyr. Depuis, 19 millions de personnes se sont rendues sur sa tombe.
 
Après une ouverture tardive du procès par l’évêché de Varsovie en 1997, il est béatifié un 6 Juin 2010 par Benoit XVI, comme  » Martyr de la Foi catholique  ».
 
Bienheureux père, intercède pour nous.