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jeudi 21 novembre 2024

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Padre Pio 1887-1968 exprime très tôt le désir de devenir prêtre. Il rejoindra en 1903 l’Ordre des frères mineurs capucins avant de prononcer ses voeux définitifs en 1909 et de devenir prêtre en 1910. À peine un an après son ordination, il reçoit les stigmates du Christ sur ses pieds et ses mains. Toute sa vie, il tentera en vain de cacher ses plaies sous des mitaines.

Padre Pio

"Votre époque sera témoin d’un châtiment terrible" - NS au Saint Padre Pio (1950)

Un message de Notre-Seigneur Jésus-Christ sur les trois Jours de ténèbres, donné à Padre Pio, vers la fin du mois de mai 1950 dit :

Citation :

« Un grand châtiment se prépare : ce sera effroyable comme jamais depuis la création du monde. L’heure de ma venue est proche, mais je manifesterai ma Miséricorde. Votre époque sera témoin d’un châtiment terrible. Mes anges, qui seront les exécuteurs de ce travail, sont prêts. Ils prendront un soin spirituel d’anéantir tous ceux qui se moquent de moi et qui ne croiront pas à mes prophéties.

Des ouragans de feu seront lancés des nuages et s’étendront à la terre entière. Des orages, des tempêtes, du tonnerre et des pluies ininterrompues, des tremblements de terre couvriront la terre entière pendant 3 jours et 3 nuits. Une pluie ininterrompue surviendra alors, elle commencera par une nuit très froide.

Tout ceci pour prouver que Dieu est le Maître de sa Création. Ceux qui espèrent et croient en mes paroles n’auront rien à redouter ni ceux qui répandent mon message car je ne les abandonnerai pas. Aucun mal n’arrivera à ceux qui seront en état de grâce et chercheront la protection de ma Mère. Pour vous préparer à cette épreuve, je vous donnerai des signes et des instructions. La nuit sera très froide, le vent surgira après un certain temps, le tonnerre se fera entendre. Fermez toutes les portes et les fenêtres. Ne parlez à personne de l’extérieur.

Agenouillez-vous devant votre crucifix, regrettez vos péchés. Priez ma Mère pour obtenir sa protection. Ne regardez pas dehors pendant le tremblement de terre, parce que le courroux de Dieu est Saint. La vue des effets de sa colère, vous ne la supporteriez pas [Jésus ne veut pas que nous regardions avec curiosité la colère de Dieu parce qu’elle doit être contemplée avec crainte et tremblement].

Ceux qui négligeront cet avertissement seront abandonnés et instantanément tués de frayeur par la colère divine.

Le vent emportera des gaz empoisonnés qui se répandront par toute la terre.

Ceux qui souffriront innocemment seront martyrs et entreront dans mon Royaume. Satan triomphera [semblera triompher un instant] mais après 3 nuits, le tremblement de terre et le feu cesseront et le jour suivant, le soleil brillera de nouveau. Après ces châtiments, les anges descendront du Ciel et répandront l’esprit de paix sur la terre. Un sentiment de gratitude incommensurable prendra possession de tous ceux qui survivront à cette terrible épreuve. Il faut prier ! Dites pieusement le chapelet en commun si possible, ou seul, mais dites-le bien. L’Heure approche, priez sans relâche, vous ne serez pas déçus. Les hommes n’entendent pas mon appel, ils durcissent leurs cœurs, ils résistent à ma grâce ; ils repoussent ma Miséricorde et mon Amour. L’humanité est pire que lors du déluge.

L’humanité étouffe dans le marasme du péché. J’ai grande envie d’exterminer cette race, mais à cause des justes, je laisserai régner ma Miséricorde. »

« Nous avons été sauvé de justesse cet après-midi-là, n’est-ce pas mon Général ? » - Padre Pio (Vidéo)

Cette question posée par le Padre Pio au Général Cadorna prouve le grand miracle réalisé par le capucin quelques années auparavant…

Un miracle si étonnant qu’on a peine à croire qu’il s’est déroulé au 20e siècle.

L’histoire ressemble à un prodige du Moyen-Âge !

Et pourtant…

Ce qui s’est passé un soir de 1917, après la cuisante défaite militaire subie par le Général Cadorna, est véridique et incontestable.

Le miracle accompli par le Padre Pio pour le général Cadorna constitue un moyen important pour nous rapprocher de Dieu, encore aujourd’hui.

Il constitue une leçon de vie qui nous apportera sans doute beaucoup de grâces si nous la mettons en pratique.

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Entrevue jamais avec le père Jean de Robert sur Saint Padre Pio :

Voici l’enregistrement d’un entretien fantastique avec le père Jean De Robert, fils spirituel du saint Padre Pio, qui a reçu de nombreuses visites en bilocation du Padre Pio. Merci à Gino.

La prière « irrésistible » de Padre Pio

À réciter quand les tempêtes s’abattent plus fortement et plus violemment sur nos vies.

Padre Pio a reçu de Dieu de grands dons, des dons précieux qui lui donnaient l’art de discerner et secouer les consciences de tous ceux qui l’approchaient. Les milliers de lettres écrites de sa main, qui servaient de guide aux personnes qu’il suivait personnellement, les milliers de conseils dispensés au détours d’une rencontre, d’une homélie, d’une confidence, d’une vision avec Jésus, la Vierge Marie, son ange gardien… sont sources de sagesse concrète et de grande utilité, comme un pont entre le ciel et la terre.

Mais surtout, le capucin était avide de prières à l’autel, au confessionnal, dans sa cellule, de jour comme de nuit — pour la Vierge Marie, pour Jésus, pour son ange gardien — exhortant les fidèles à faire de même pour devenir un chrétien meilleur. Il y en a une, en particulier, qui est irrésistible. C’est d’ailleurs son nom à réciter quand les tempêtes s’abattent violemment sur nos vies, quand la croix que l’on porte sur nos épaules se fait de plus en plus lourde.

Cette prière est définie « irrésistible » parce qu’elle repose sur les trois promesses solennelles du Seigneur rapportées dans l’Évangile. Et ce qu’il conseillait à tous, Padre Pio l’a vécu le premier dans une piété sans commune mesure. Il la disait chaque jour pour tous ceux qui se recommandaient à ses prières. Dite par lui et maintenant récitée par nous, le cœur sacré de Jésus, auquel s’adresse cette prière, ne saura que s’en émouvoir :

 


 

Ô mon Jésus qui avez dit : « en vérité, en vérité je vous le dis,

demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez, frappez et il vous sera répondu.

Voilà que je frappe, je cherche, et je demande la grâce de …

Notre Père, Je vous salue, Gloire au Père,
Cœur Sacré de Jésus, j’ai confiance en Vous !

Ô mon Jésus qui avez dit : en vérité, en vérité je vous le dis,

tout ce que vous demanderez à mon Père en mon Nom, Il vous l’accordera.

Voici qu’à votre Père, en votre Nom, je demande la grâce de …

Notre Père, Je vous salue, Gloire au Père,

Cœur Sacré de Jésus, j’ai confiance en Vous !

Ô mon Jésus, qui avez dit : en vérité je vous le dis,

le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point !

Voici que, m’appuyant sur l’infaillibilité de vos saintes paroles,
je demande la grâce de …
Notre Père, je vous salue, Gloire au Père,
Cœur Sacré de Jésus, j’ai confiance en Vous !
Padre Pio

Dans les pas de Padre Pio rappelons-nous que Notre Seigneur tient toujours ses promesses. Réciter cette prière chaque jour c’est Lui dire, chaque jour, que nous croyons à ses promesses et que nous voulons qu’Il les accomplisse.

Trois fois sainte est la colère de Dieu qui purifiera la terre. Placez-vous sous la protection de ma Mère… 

Le Grand Jugement
Je vous donnerai un signe pour vous indiquer le commencement du grand jugement : en une froide nuit d’hiver, je ferai retentir le tonnerre qui fera vibrer les montagnes. Alors fermez vos fenêtres et ne regardez pas dehors.
Ce sera le premier jugement qui purgera la terre afin que tout soit renouvelé. Ce châtiment directement de Dieu anéantira tous les impies. Seuls survivront les justes demeurés en prière dans leurs demeures fermées. Nulle lumière ne pourra être faite. Seuls les cierges bénits éclaireront les maisons des justes. Au matin suivant le jour illuminera la terre qui sera devenue semblable à un désert.

Alors se fera la Paix, la réconciliation de Dieu avec les hommes ; Jésus-Christ sera servi, adoré et glorifié ; la charité fleurira partout. Les nouveaux rois seront le bras droit de la Sainte Église, qui sera forte, humble, pieuse, pauvre, zélée et imitatrice des vertus de Jésus-Christ. L’Évangile sera prêché partout, et les hommes feront de grands progrès dans la foi, parce qu’il y aura unité parmi les ouvriers de Jésus-Christ, et que les hommes vivront dans la crainte de Dieu.
Dans les ténèbres, Ma lumière résidera dans vos cœurs.
N’ayez pas peur de ces  » trois jours au tombeau  » que Je vous annonce, précédant Mon retour en Gloire dans les cœurs. Ce temps sera terrible d’incompréhension pour les impies et douloureux pour ceux qui M’aiment mais ils seront dans la joyeuse espérance de Ma venue. Douloureux car les fils de la lumière souffriront du triomphe apparent des ténèbres.

Des cierges en cire bénits pourront seuls donner de la lumière pendant cette terrible obscurité. Un seul cierge suffira pour les trois jours, mais dans les maisons des impies ils ne donneront aucune lumière… Les démons apparaîtront sous les formes les plus hideuses et les plus épouvantables. Vous entendrez dans l’air les blasphèmes les plus horribles. Les éclairs pénétreront dans vos demeures sans pouvoir éteindre la lumière des cierges bénits…

La terre deviendra un vaste cimetière. Les trois quarts des hommes périront par tous ces châtiments. Lorsque le tonnerre résonnera avec une telle force que les montagnes frémiront, cachez vous du monde extérieur, et ne vous laissez pas aller à des regards curieux en contemplant ces terribles événements. Priez alors et faites pénitence… Un feu jamais vu descendra sur la terre et une grande partie de l’humanité sera détruite. Le terrible fléau durera 72 heures. Les impies seront pulvérisés et beaucoup seront perdu dans l’obstination de leurs péchés. Le cataclysme qui s’abattra sur l’humanité sera tel qu’il changera la topographie de la terre. Quelques uns tomberont dans un profond sommeil que je leur accorderai pour les rendre inconscients de ce qui se passe sur la terre. La terre sortira de son orbite durant 3 jours. Les familles devront être continuellement en prière. Pendant les trois jours de noirceur, il n’y aura plus de démons en enfer. Ils seront tous sur terre. Ces trois jours seront si noirs que quelqu’un ne pourra voir ses propres mains. Ceux qui ne seront pas en état de grâce mourront de frayeur provoquée par la vue d’horribles démons ou bien ils mourront de démence.

Une fois l’Antéchrist vaincu viendra l’ère de paix qui donnera aux hommes le temps de se rassembler sous mon signe. Fermez vos maisons et ne regardez pas dehors. Car trois fois sainte est la colère de Dieu qui purifiera la terre. Placez-vous sous la protection de ma Mère… Priez au pied de la Croix, invoquez vos anges gardiens. Priez pour le salut des pécheurs si lâches ; pour les prêtres infidèles, obtenez-leur la contrition parfaite à l’heure de la mort. Durant les trois jours des ténèbres la lumière artificielle sera impossible. Seuls les cierges bénits brûleront durant ces trois jours.

Fr. Daniele Natale est un prêtre capucin italien qui s’est consacré à la mission en terre hostile pendant la Seconde Guerre mondiale. Il secourait les blessés, enterrait les morts et mettait à l’abri les objets liturgiques. Mais, voilà qu’un beau jour, en 1952, à la clinique “Regina Elena”, on lui diagnostique un cancer de la rate.

Il part annoncer cette triste nouvelle au Padre Pio, son ami et guide spirituel, qui insiste pour qu’il se fasse soigner. Fra Daniele est allé à Rome pour rencontrer un spécialiste, Dr Riccardo Moretti. Ce médecin, au début, ne voulait pas opérer, convaincu que le patient ne survivrait pas. Pour finir, toutefois, il décide de l’hospitaliser.

Fra Daniele Natale
L’intervention a lieu le lendemain matin. Fra Daniele, malgré l’anesthésie, restait conscient. Il ressentait une grande douleur, mais était heureux d’offrir ses souffrances à Jésus. En même temps, il avait l’impression que la douleur dont il souffrait purifiait de plus en plus son âme de ses péchés. Après un moment, il s’endormit.

Au dire des médecins, cependant, après l’intervention, le patient était entré dans le coma, resté trois jours dans cet état, avant de décéder. Le certificat médical de décès est délivré et la famille arrivée pour prier pour le défunt. Cependant, après quelques heures, à la stupéfaction de tous, tout à coup, le mort revint à la vie.

Trois heures de purgatoire

Qu’est-t-il arrivé à Fr. Daniele pendant ces quelques heures ? Où donc était son âme ? Très vite, le capucin devait conter son expérience dans le livre Fra Daniele raconte… .

En voici quelques extraits :
« Je me tenais devant le trône de Dieu. Je l’ai vu, non pas comme un juge sévère, mais comme un père affectueux, débordant d’amour. J’ai réalisé alors ce que le Seigneur avait fait pour moi, qu’il avait pris soin de moi du premier au dernier instant de ma vie, m’aimant comme si j’étais l’unique créature existant sur cette terre. J’ai aussi réalisé, cependant, que je n’avais pas répondu à cet amour divin immense, mais pire encore, que je l’avais complètement négligé.
J’ai été condamné à deux à trois heures de purgatoire ». Mais comment ? – me suis-je demandé – seulement deux à trois heures ? Et ensuite je vais rester pour toujours auprès de Dieu, Amour éternel?». J’ai sauté de joie, me sentant comme un fils préféré. (…) j’ai ressenti des douleurs horribles, je ne savais pas d’où elles venaient.
Les sens qui avaient le plus offensé Dieu dans ce monde : les yeux, la langue… ressentaient une plus grande douleur, chose incroyable car ici au Purgatoire, on sent comme si on avait un corps, on connaît et reconnaît les autres comme dans le monde ».
Pendant ce temps, explique-t-il, ne s’étaient écoulé que quelques instants de ces peines « qui m’ont paru une éternité ! C’est alors que j’ai pensé à aller voir un frère de mon couvent pour lui demander de prier pour moi, lui dire que j’étais au Purgatoire. Ce frère a été stupéfié, car il entendait ma voix, sans me voir, et il demandait Où es-tu, je ne te vois pas ? (…).C’est alors seulement que j’ai réalisé que je n’avais pas de corps. Ayant insisté afin qu’il prie beaucoup pour moi, je suis parti.

« Mais comment ? – me suis-je demandé – Seulement deux à trois heures de purgatoire, qui m’ont paru trois cents ans … ?
« Soudain, la Vierge Marie m’est apparue à moi et je la priais, la suppliais : « Oh, Très Sainte Vierge Marie, mère de Dieu, obtiens pour moi du Seigneur la grâce de retourner sur terre pour vivre et agir seulement pour l’amour de Dieu ! ».

J’ai réalisé aussi la présence du Padre Pío et l’ai imploré aussi :
« Par tes douleurs atroces, par tes plaies bénies, Padre Pío, prie pour moi le Seigneur de me libérer de ces flammes et de m’accorder de continuer le Purgatoire sur terre ».
Ensuite, sans le voir, j’ai entendu le Padre Pío qui parlait à la Vierge. Au bout de quelques instant, la Vierge Marie est apparue de nouveau (…) elle pencha la tête et me sourit.

A ce moment-là, j’ai repris possession de mon corps (…) d’un coup je me suis libéré du drap qui me recouvrait. (…) tous ceux qui auprès de moi veillaient et priaient, terrifiés se sont précipités hors de la salle à la recherche des infirmières et médecins. En quelques minutes, grand chahut la clinique. Tous croyaient voir un fantôme.

Le lendemain matin, Fr. Daniele se leva du lit et s’assit sur une chaise. Il était sept heures. Les médecins passent généralement vers neuf heures. Mais ce jour-là, le Dr Riccardo Moretti, celui qui avait établi le certificat de décès de Fray Daniele, arrivera plus tôt. S’arrêtant devant lui, il lui dit, les larmes aux yeux :
«Oui, maintenant je crois en Dieu et en l’Église, je crois en Padre Pio …».
Fr. Daniele, a eu l’occasion de partager plus de quarante ans le visage du Christ souffrant, jusqu’au 6 juillet 1994, où il meurt à 75 ans à l’infirmerie du couvent des Frères capucins de san Giovanni Rotondo. En 2012, une cause de béatification a été ouverte à son sujet, et il est considéré aujourd’hui comme Serviteur de Dieu.

Le Père Jean Derobert (décédé en 2013) a participé grandement à la canonisation de Saint Padre Pio.
Le document ci-dessous fait partie des minutes du procès en canonisation de Padre Pio.

* * *
Cher Père,
Vous m’avez demandé un résumé écrit au sujet de l’évidente protection dont j’ai été l’objet en Août 1958, pendant la guerre d’Algérie.

J’étais, à ce moment-là, au service de santé des armées. J’avais remarqué qu’à chaque moment important de ma vie, Padre Pio qui m’avait pris en 1955 comme fils spirituel, me faisait parvenir une carte m’assurant de sa prière et de son soutien.

Tel fut le cas avant mon examen de l’Université Grégorienne de Rome, tel fut le cas au moment de mon départ à l’Armée, tel fut le cas au moment où je dus rejoindre les combattants d’Algérie.

Un soir, un commando F.L.N. (Front de Libération Nationale Algérienne) attaqua notre village et je fus bientôt maîtrisé et mis devant une porte avec cinq autres militaires et là, nous fûmes fusillés.

Je me souviens que je n’ai pensé ni à mon père, ni à ma mère dont j’étais pourtant le fils unique mais j’éprouvais seulement une grande joie car « j’allais voir ce qu’il y a de l’autre côté ».

J’avais reçu, le matin même, une carte de la part de Padre Pio avec deux lignes manuscrites : « La vie est une lutte mais elle conduit à la lumière » (souligné deux et trois fois).

Immédiatement, je fis l’expérience de la dé-corporation. Je vis mon corps à côté de moi-même, couché et sanglant au milieu de mes camarades tués, eux aussi. Et je commençai une ascension curieuse dans une sorte de tunnel.

De la nuée qui m’entourait, émergeait des visages connus et inconnus. Au début, ces visages étaient sombres ; il s’agissait de gens peu recommandables, pécheurs, peu vertueux. À mesure que je montais, les visages rencontrés devenaient plus lumineux.

Je m’étonnais de ce que je pouvais marcher… et je me dis que, pour moi, j’étais hors du temps, donc déjà ressuscité… Je m’étonnais de voir tout autour de ma tête sans me retourner… Je m’étonnais de n’avoir rien ressenti des blessures occasionnées par les balles de fusils… et je compris qu’elles étaient entrées dans mon corps tellement vite que j’avais pu ne rien sentir.

Subitement, ma pensée s’envola vers mes parents. Immédiatement, je me suis trouvé chez moi, à Annecy, dans la chambre de mes parents que je vis dormir.

J’essayais de leur parler, sans succès. J’ai visité l’appartement notant le changement de place d’un meuble. Plusieurs jours après, écrivant à ma mère, je lui ai demandé pourquoi elle avait déplacé ce meuble.

Elle m’écrivit en réponse : « Comment le sais-tu ? ».
J’ai pensé au Pape Pie XII que je connaissais bien (j’étais étudiant à Rome) et, de suite, je me suis trouvé dans sa chambre. Il venait de se mettre au lit. Nous avons parlé par échange de pensées, car c’était un grand spirituel.

J’ai continué mon ascension jusqu’au moment où je me suis trouvé dans un paysage merveilleux, enveloppé d’une lumière bleutée et douce… Il n’y avait pourtant pas de soleil « car le Seigneur est leur lumière… » comme dit l’Apocalypse.

J’ai vu là des milliers de personnes, toutes à l’âge de trente ans à peu près, mais j’en rencontrais quelques unes que je connaissais de leur vivant… Telle était morte à 80 ans… et elle semblait en avoir 30…telle autre était morte à 2 ans…et elles avaient le même âge…

J’ai quitté ce « paradis » plein de fleurs extraordinaires et inconnues ici-bas. Et je suis monté encore plus haut…Là, j’ai perdu ma nature d’homme et je suis devenu une « goutte de lumière »

Je vis beaucoup d’autres « gouttes de lumière » et je savais que telle était Saint Pierre, telle autre Paul ou Jean ou un apôtre, ou tel saint…
Puis je vis Marie, merveilleusement belle dans son manteau de lumière, qui m’accueillait avec un sourire indicible…

Derrière elle, il y avait Jésus, merveilleusement beau, et derrière, une zone de lumière dont je savais qu’elle était le Père, dans laquelle je me suis plongé…

J’ai ressenti là l’assouvissement total de tout ce que je pouvais désirer…J’ai connu le bonheur parfait…et brusquement, je me suis retrouvé sur terre, le visage dans la poussière, au milieu des corps sanglants de mes camarades.

Je me suis rendu compte que la porte devant laquelle je me trouvais, était criblée par les balles qui m’avaient traversé le corps, que mon vêtement était percé et plein de sang, que ma poitrine et mon dos étaient maculés de sang à moitié séché, un peu visqueux …mais que j’étais intact. Je suis allé voir le commandant dans cette tenue. Il vint à moi et cria au miracle. C’était le commandant Cazelle, aujourd’hui décédé.

Cette expérience m’a beaucoup marqué, on s’en doute. Mais lorsque, libéré de l’Armée, je me rendis auprès de Padre Pio, celui-ci m’aperçut de loin dans le salon Saint-François. Il me fit signe de m’approcher et me donna, comme d’habitude, un petit signe d’affection.

Puis il me dit ces simples mots : « Oh ! que tu as pu me faire courir, toi ! Mais ce que tu as vu, c’était très beau ! ». Et il borna là son explication.

On comprend maintenant pourquoi je n’ai plus peur de la mort… puisque je sais ce qu’il y a de l’autre côté.

Père Jean Derobert
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Saint Padre Pio – Faits étonnants et témoignage exceptionnel du Père Jean Derobert – Vidéo
Le père Jean Derobert a connu le Padre Pio avant de devenir prêtre. Le saint Padre Pio lui a même prédit sa date d’ordination.

Les tentations ne doivent pas t’effrayer; par elles Dieu veut éprouver et fortifier ton âme, et il te donne en même temps la force de les vaincre. Jusqu’ici ta vie a été celle d’un enfant; désormais le Seigneur veut te traiter en adulte. Or les épreuves de l’adulte sont bien supérieures à celles de l’enfant, et cela explique pourquoi tu es, au début, toute troublée. Mais la vie de ton âme retrouvera vite son calme, cela ne tardera pas. Aie encore un peu de patience, et tout ira pour le mieux.

Laisse donc tomber ces vaines appréhensions. Souviens-toi que ce n’est pas la suggestion du Malin qui fait la faute, mais plutôt le consentement donné à ces suggestions. Seule une volonté libre est capable de bien et de mal. Mais lorsque la volonté gémit sous l’épreuve infligée par le Tentateur, et quand elle ne veut pas ce qu’il lui propose, non seulement ce n’est pas une faute, mais c’est de la vertu.

Garde-toi de tomber dans l’agitation en luttant contre tes tentations, car cela ne ferait que les fortifier. Il faut les traiter par le mépris et ne pas t’en occuper. Tourne ta pensée vers Jésus crucifié, son corps déposé entre tes bras et dis :
« Voilà mon espérance, la source de ma joie ! Je m’attache à toi de tout mon être, et je ne te lâcherai pas avant que tu m’aies mise en sécurité ».

J’ai toujours été convaincu – et mon expérience personnelle me l’a confirmé – qu’un catholique fervent qui ne cherche qu’à défendre son Dieu, son Pays, son Roi et veut s’abandonner avec foi au bon vouloir divin, ne sera jamais abandonné et sera providentiellement guidé et parfois même miraculeusement protégé.

Au cours d’extases de Marie-Julie Jahenny – la stigmatisée bretonne – auxquelles assistaient des personnes jusqu’alors inconnues et qui pourraient en témoigner, deux de mes études que je n’avais jamais songé à écrire – ont été demandées, tout d’abord ma plaquette sur Saint Michel, puis « La Vierge Marie dans l’Histoire de France ». Ajoutons qu’il y a une dizaine d’années, j’eus l’occasion de voir deux autres stigmatisés – qui ne se connaissaient pas – un religieux français et une personne étrangère. L’un et l’autre, à quelques mois d’intervalle, me dirent que je devais reprendre mes recherches sur l’ascendance davidique des Rois de France. Je me remis donc à ce travail. Dans la bibliothèque de mon grand-père, qui avait été l’un des fondateurs de la « Société de l’Histoire du Vieux Paris et de l’Ile de France », j’ai trouvé un ouvrage remarquable du Père Jacques Lelong de l’Oratoire : Bibliothèque Historique de la France contenant le catalogue de tous les ouvrages tant imprimés que manuscrits qui traitent de ce Royaume ou qui y ont rapport avec des notes critiques et historiques publié à Paris en 1719, gros in-folio de 1100 pages. J’ai donc pu faire venir de France ou de l’Etranger soit des microfilms, soit des photocopies afin de les étudier. Nous en reparlerons tout à l’heure.

Sur ces entrefaites, je fis une conférence à Avignon et la personne qui l’avait organisée invita à dîner avec moi un vieux chanoine. Au cours de la conversation, il me cita le nom d’une illustre famille irlandaise dont il était issu. Je lui dis :  » Mais alors, Monsieur le Chanoine, vous descendez des Rois d’Irlande … « .  » Comment le savez-vous  » me répondit-il, très surpris… et il m’ajouta :  » Nous avons même notre généalogie remontant jusqu’à Adam « . Et comme je lui disais à quel point la question m’intéressait, il me la confia avec l’autorisation de la photocopier. Ce Chanoine est mort et sa généalogie est déposée dans les Archives de la ville.

Enfin, la Providence permit que le 18 décembre 1978 on me montrât plusieurs lettres de l’un des confidents et secrétaire à l’occasion du Padre Pio. Ces lettres remontaient à 1972 et étaient adressées à un pieux religieux de mes amis. J’en ai les copies et vous en cite les parties les plus importantes ; le tout écrit par un Italien, dont je vous conserve le style :

25 février 1972

 » Très cher Père, le Padre Pio me disait :  » Sans le soutien du pouvoir royal de David, l’Église tombe en décadence sous le pouvoir de l’esprit du serpent qui relève sa tête orgueilleuse sur le chef de l’Église ». Le Padre Pio disait que  » le pouvoir Royal est un pouvoir divin qui abaisse les serpents. Les républiques par contre relèvent de terre les esprits serpents lesquels sacrifient le peuple de Dieu, l’empêchant de s’élever vers le Dieu du Ciel. C’est aujourd’hui le mal de l’Europe sous les républiques  » disait le Padre Pio … « 

Lettre du 5 mai 1972

 » Un jour le Padre Pio me parla d’un très important Testament caché au Vatican. Il s’agit du Testament de la Duchesse d’Angoulême. Ce Testament aurait révélé non seulement le mystère du Dauphin mais encore le sien Pour le bien de la France, de l’Italie et du monde, un tel Testament ne peut rester secret… « 

Lettre du 6 novembre 1972

 » Padre Pio savait que la France cache un pouvoir qui se révélera à l’heure établie (C’est-à-dire à l’heure de Dieu)… Dans le monde manque le pouvoir royal que Dieu a caché en ces temps de folie. Le pouvoir royal seulement, celui que Dieu donna à David, est capable de régir le gouvernement des peuples. Sans le pouvoir royal de David, reconnu et mis à sa juste place, me disait le Padre Pio, la religion chrétienne n’a pas le soutien indispensable sur lequel appuyer la Vérité de la parole de Dieu. La folie des hommes a été de tenter de tuer la royauté; le monde le paye encore aujourd’hui, car sans le véritable Roi promis par Dieu parmi les descendants de David, le pouvoir de Dieu ne réside plus dans le cœur des chefs d’Etat et des ministres. Mais Satan tire avantage à remplacer le pouvoir royal du David vivant. Que le malheur du monde sera grand avant que les hommes puissent comprendre cette vérité. La vérité est aujourd’hui dans le cœur de peu d’hommes élus et cachés, mais, dans ces hommes, il y a tous les pouvoirs du Dieu vivant qui veut et peut détruire tous les usurpateurs des pouvoirs véritables… « 

Lettre du 20 novembre 1972

 » L’amour du cœur de la France royale, patrie de la royauté sortie de la descendance de David ressort ressuscité en ses héritiers… Le pouvoir de royauté de David doit RÉVEILLER dans les cœurs des Français l’amour de LA ROYAUTÉ DE DIEU qui a en France son berceau. LA VRAIE GRANDEUR de la France est le pouvoir royal de David qui fut en terre de France, dans le sang du Roi Louis XVI et de Marie-Antoinette.

La France fut pardonnée par le grand cœur du Roi Louis XVI et de Marie-Antoinette, morts VICTIMES pour le Christ par la brutalité de la bête (la révolution diabolique) « .

Le pardon du Roi Louis XVI a maintenu à la France le droit à la grandeur de la royauté de David, qui est AMOUR et HUMILITÉ, celui de reconnaître, dans le monarque, le pouvoir de l’amour divin…

Dans le silence et la prière, Dieu choisira ses élus pour le bien de la France et du monde, … pouvoir divin et humain du grand monarque du sang royal de France. »

Il y a cent ans, le 20 septembre 1918, le Padre Pio recevait les stigmates visibles en ses mains, ses pieds, son côté et son épaule. Cinquante ans plus tard, le 23 septembre 1968, il rendait sa belle âme à Dieu.

Un demi-siècle après, l’occasion nous est donnée de commémorer cette double « mort » par laquelle l’illustre capucin fut configuré au divin Maître.

(…) Nous voudrions nous attarder à un point moins connu de sa douloureuse Passion : les deux persécutions qu’il eut à subir, et qui mirent le sceau à sa sainteté. « Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, car le royaume des cieux est à eux. Bienheureux êtes-vous, lorsqu’on vous insultera, qu’on vous persécutera, et qu’on dira faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux : c’est ainsi qu’ils ont persécuté les prophètes qui ont été avant vous » (Mt 5, 10-12). Cette huitième béatitude, dit saint Thomas, est le couronnement, « la confirmation et l’explication de toutes celles qui précèdent », car celui qui est pauvre, doux pacifique, aucune persécution ne peut l’éloigner de Dieu.

La première persécution

Dès sa stigmatisation, la renommée du Padre Pio s’étendit dans le pays. Les gens venaient pour baiser ses stigmates. Sa messe, où se manifestaient des phénomènes extraordinaires, attirait les foules. Enfin, son don de lire dans les âmes provoqua une affluence autour de son confessionnal. Ainsi, les pécheurs revenaient à Dieu, les bons chrétiens devenaient fervents. Le démon ne pouvait rester indifférent à ce spectacle. Il allait susciter une violente campagne de calomnies.

En effet, le clergé local, peu édifiant dans sa conduite, prit vite ombrage de ce religieux qui leur était un reproche vivant par ses vertus. En outre, ces prêtres lui reprochaient d’attirer à lui leurs propres fidèles. On répandit la rumeur que ses charismes n’étaient qu’une grossière supercherie. C’était en 1919.

En 1920, le père Gemelli, franciscain, autrefois médecin, avait souhaité voir les stigmates de son frère en saint François. Celui-ci avait reçu l’interdiction formelle de les montrer à qui que ce soit, sauf permission écrite des supérieurs ; il opposa donc un refus poli mais net son interlocuteur. Vexé de cette attitude, le père Gemelli rapporta des propos calomnieux à la Cour romaine, qui aboutirent, en juin 1922, à des mesures sévères contre le Padre Pio.

Le cardinal Merry del Val, secrétaire du Saint-Office, fit approuver par le pape Pie XI un décret enjoignant au capucin stigmatisé de célébrer désormais la messe en privé, de changer de directeur de conscience, et lui interdisant de répondre au courrier adressé par les fidèles. Cette nouvelle eut l’effet d’une bombe, au couvent. En effet, aucun de ses frères ne s’y attendait. Les supérieurs tentèrent de plaider sa cause.

Un nouveau décret, en mai 1923, vint durcir les mesures déjà prises l’année précédente. C’est pendant la récréation que la communauté l’apprit. Le Padre Pio ne manifesta aucun étonnement. Mais, une fois en cellule, en compagnie d’Emmanuele Brunatto, il éclata en sanglots. « Mon Père, dit ce dernier, vous savez combien nous vous aimons ! Notre amour doit vous réconforter. » « Mais, répondit-il, tu ne comprends pas, mon fils, que je ne pleure pas sur moi. J’aurai moins de travail et plus de mérites. Je pleure sur toutes ces âmes qui sont privées de mon témoignage par ceux-là mêmes qui devraient le défendre. »

Les mesures restrictives ne purent être complètement appliquées. L’opposition du peuple, y compris du maire du village, était trop forte. Dans l’Ordre capucin, et même en haut lieu, on intervint pour lever les sanctions.

Hélas, les calomnies ont la vie dure ! Ainsi, un décret du Saint- Office, en 1931, retirait au Padre Pio « toutes les facultés du ministère sacerdotal », excepté la célébration de la messe, mais en privé.  » Que la volonté de Dieu soit faite », répondit l’humble religieux lorsqu’on l’en informa.
Et il se mit à pleurer. Pendant deux ans, il allait mener une vie de reclus, pour ainsi dire en prison.

Vingt-cinq ans de paix.

Enfin, le 16 juillet 1933, le Saint-Office levait toutes les interdictions. Une période de près de trente ans de paix commençait. Outre la messe quotidienne et les heures interminables passées au confessionnal, le Padre Pio allait développer deux belles œuvres : celle des groupes de prières, et un grand hôpital surtout destiné aux pauvres, la Casa Sollievo della sofferenza.

Cette dernière jouira de la bienveillance toute particulière de Pie XII. Le pape tenait le Padre Pio pour un saint, et même, un grand saint. L’humble capucin, en retour de l’affection paternelle du pape, lui fit dire qu’il s’immolait pour lui et qu’il suppliait le Seigneur de le conserver longtemps à la tête de son Église.

La deuxième persécution

Durant la première persécution, les supérieurs du Padre Pio étaient navrés des mesures prises à son encontre, et ne ménagèrent pas leurs interventions pour les faire cesser. La deuxième devait avoir cela de plus douloureux qu’elle vint, cette fois, de ceux qui tenaient auprès de lui la place de saint François.

Suite à une imprudence grave d’ordre financier, en 1959, la province capucine de Foggia (dont dépendait le couvent de San Giovanni Rotondo) s’était sérieusement endettée. Comme l’hôpital fondé par le Padre Pio recevait des dons de partout, le provincial souhaitait que ces offrandes aident à éponger la dette. Après avoir pris conseil, le Padre répondit qu’il ne le pouvait pas. En réponse, ses supérieurs lui rendirent la vie impossible, manifestant leur hostilité par nombre de vexations.

Le Saint-Office, pour tirer cela au clair, fit exécuter une visite ; celle-ci fut positive, et la Congrégation romaine prit énergiquement la défense du religieux persécuté. Cependant, le Supérieur général des capucins court-circuita cette visite, en demandant directement au pape une autre, qui fut biaisée par l’intervention de faux rapports. De nouvelles restrictions s’ensuivirent.

Cette fois, ce furent surtout des laïcs qui intervinrent pour faire cesser ces mesures. Un soir (5 mai 1963), une foule assemblée devant le couvent cria : « Dehors les persécuteurs ! Libérez Padre Pio ! »
Finalement Paul VI, qui eut toujours une grande vénération pour le Padre Pio, intervint personnellement pour lui rendre la liberté. C’était le 30 janvier 1964.

La réaction du saint religieux face à cette persécution fut la prière et l’offrande de ses souffrances. Pas un mot de révolte.

Conclusion

« Le serviteur n’est pas plus grand que le maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront, vous aussi » (Jn 15,20). Le démon avait assailli une première fois Notre-Seigneur, au désert. Vaincu, « le diable se retira de lui pour un temps » (Luc 4, 13). Durant trois ans de paix relative, Jésus put accomplir sa mission d’enseignement. Mais Satan rameuta ses suppôts, ourdit une conspiration pour le faire disparaître, coopérant ainsi — contre son gré — à notre rédemption (ICo 2,8).

Ainsi, de la même façon, derrière ces deux persécutions du Padre Pio, il ne faut pas oublier l’action de Satan qui dirige les opérations. Comme lui, sachons bénir ceux qui nous font souffrir, car bien souvent c’est inconsciemment qu’ils le font, et toujours, c’est par une permission divine. Que Dieu nous donne de goûter cette sagesse de la croix, qui est notre consolation en cette vallée de larmes, et qui fera notre joie dans l’éternelle vie!

La vie de Padre Pio est un très grand mystère. C’est un mystère d’amour. Sa vie nous échappe pour mieux nous mener au pied de la croix et nous faire comprendre plus profondément tout ce que cela signifie pour nous.

Et ce n’est que dans la prière que nous pouvons rejoindre un homme aussi proche de Dieu que l’était le cher Padre. Les faits sont là, certes, comme autant de signes d’une emprise divine sur une créature. Padre Pio, premier prêtre stigmatisé, disparaît derrière la Sainte humanité du Christ.

Dès avant sa naissance

Il était né le 25 mai 1887 à Pietrelcina, qui pourrait se traduire par « petite pierre ». De fait, ce petit village du Sannio, dans la province de Bénévent, dans la région de Naples, est littéralement accroché à un rocher. Francesco Forgione (c’était son nom) fut habité dès le sein de sa mère par l’œuvre rédemptrice du Sauveur.

Il l’avait confié au père Agostino, son père spirituel : « Je souffrais dès avant ma naissance. » Il vécut quatre-vingt-un ans sous la motion de cette grâce de « victime » qui lui faisait dire : « Je suis crucifié d’amour. » Il fut baptisé dès le lendemain de sa naissance dans la petite église Sainte-Marie-des-Anges qui se dresse tout près de sa maison natale. Francesco était le deuxième enfant d’une famille de cinq. Deux enfants étaient morts avant sa naissance, l’une de ses petites sœurs deviendra religieuse Brigittine à Rome.

Son père Grazio Forgione devra s’expatrier par deux fois en Amérique, à Buenos Aires, tout d’abord, puis à New York et dans la baie de la Jamaïque, pour payer les études de son fils et, plus tard, les dépenses médicales occasionnées par la piètre santé du jeune religieux.

Ce dernier devra, en effet, passer sept longues années hors du couvent, dans sa famille, tant sa santé était délabrée. Quant à la mère, Maria-Giuseppa di Nunzio, c’était une femme pieuse, douce et ferme tout à la fois, très travailleuse car elle devait remplacer son époux dans le travail des champs. Elle était pleine d’attention pour son fils Francesco.

Offrande

Dès l’âge de cinq ans, l’enfant jouissait de la vision de la Vierge Marie qu’il priait deux fois par jour à l’église. C’était un garçon silencieux, tranquille et très obéissant. Il disait lui-même qu’il ne valait rien mais qu’il était un « maccherone senza sale », une nouille insipide…

Mais le confrère auquel il avait fait cette confidence lui avait répondu : « Vous le dites par sainte humilité ! », ce qui n’était pas faux ! Il jouait rarement avec les enfants de son âge car il ne supportait pas les blasphèmes et les jurons que certains proféraient souvent. Son meilleur compagnon de jeu, il le confiera plus tard, n’était autre que son Ange Gardien.

Ses nuits étaient très tourmentées. Sans cesse, il était assailli par les démons de l’enfer et le petit Francesco se battait contre eux, en hurlant dès que sa mère avait soufflé la bougie et qu’il se trouvait dans le noir. Les vexations diaboliques, c’est-à-dire les coups dont les démons frappaient le jeune enfant, commencèrent en fait à peu près à l’âge de quatre ans, selon le père Benedetto, qui fut longtemps son provincial. Le diable, dit-il, se présentait sous des aspects hideux, et souvent menaçants, horribles, épouvantables.

C’était un tourment tel que le pauvre enfant ne pouvait pas dormir ; il pleurait, mais il suffisait que « Mamma Peppa » allume à nouveau la lumière pour que, tout aussitôt, disparaisse le Prince des Ténèbres. Le père, Zi’Grazio, lui, n’était au courant de rien, et les cris de l’enfant avaient le don de lui taper sur les nerfs.

Il poussait des cris si assourdissants qu’il menaça un jour de le jeter par la fenêtre s’il ne se calmait pas et il n’était pas loin de penser que cet enfant venait tout droit de l’enfer ! Sa mère lui avait répondu :

« Nous l’élèverons pour expier nos péchés ! » Et elle ne croyait pas si bien dire. Elle ne se doutait pas le moins du monde, à cette époque-là, de l’exceptionnelle vocation de son petit garçon. Ces attaques diaboliques ne cesseront pratiquement jamais et affligeront Padre Pio jusqu’à la mort. À cinq ans à peine, il caressait déjà l’idée de se donner tout entier à Dieu.

Le père Benedetto da San Marco in Lamis, qui fut son provincial et l’un de ses directeurs spirituels, écrivait : « A cinq ou six ans, au maître-autel, lui apparut le Sacré-Cœur de Jésus ; il lui fit signe d’approcher de l’autel et lui mit la main sur la tête, attestant d’accepter et de confirmer l’offrande faite à Lui-même et de se consacrer à son amour. »

Et le père Benedetto conclut : « Il sentit s’affermir sa décision et grandir l’ardeur de L’aimer et de se donner tout entier à Lui. »

À cause de ce devoir de consécration, le petit Francesco redoubla d’intensité dans sa prière d’enfant. Il acceptait les souffrances et s’imposait même, si jeune, des pénitences ! Un jour, « Mamma Peppa » le surprit – il n’avait à ce moment que huit ou neuf ans – derrière son lit, qui se frappait avec une chaîne de fer.

Elle le supplia de s’arrêter, mais il continuait de plus belle. Elle lui demanda pourquoi il se frappait ainsi : « Je dois me battre comme les juifs ont battu Jésus, répondit l’enfant, et lui ont fait jaillir le sang sur les épaules ! »
Le 27 septembre 1899, Padre Pio fut confirmé et fit sa première communion.

Il écrira plus tard : « Au souvenir de cette journée, je me sens tout entier dévoré par une flamme très vive qui brûle et ne fait pas mal… » Ce qui laisse entendre qu’il reçut pleinement les Dons du Saint-Esprit. Grâce aux visites d’un frère capucin, Francesco décida catégoriquement d’être comme lui, un religieux « avec la barbe ».

Le 6 janvier 1903, Francesco entre au couvent de Morcone, non loin de Pietrelcina. À l’entrée, un écriteau donnait cet avertissement : « Ou la pénitence, ou l’enfer ».

Le message était clair et le jeune Francesco, qui avait tout juste seize ans, n’eut pas de peine à choisir et à s’engager résolument dans cette vie qui, à cette époque, était très austère et sévère. Il reçut son nom de religieux : désormais il était « Fra Pio da Pietrelcina ».

Plus que jamais, il devint un homme de prière et d’intercession. Sept années plus tard, en 1910, il confie à son provincial sa vocation de victime : « J’en viens à vous demander une permission, celle de m’offrir au Seigneur comme victime pour les pauvres pécheurs et les âmes du purgatoire.

Ce désir s’est développé de plus en plus dans mon cœur, au point qu’il est devenu, dirai-je, une forte passion. Il est vrai que cette offrande, je l’ai faite plusieurs fois au Seigneur, le conjurant de bien vouloir déverser sur moi les châtiments qui sont préparés pour les pécheurs et les âmes du purgatoire, même en les multipliant, pourvu qu’il convertisse et qu’il sauve les pécheurs et qu’il admette bien vite au Paradis les âmes du purgatoire.

Mais maintenant je voudrais la faire, cette offrande, avec votre permission… » C’est tout simplement héroïque.
Il avait reçu également le don des larmes. Lorsqu’il fut envoyé, pour y poursuivre ses études ecclésiastiques, au couvent de Sant’Elia à Pianisi, il versait de telles quantités de larmes pendant l’oraison et après la communion que cela « formait un petit ruisseau » diront les témoins.

Il avait accepté d’en donner la raison à son père spirituel : « Je pleure mes péchés et les péchés de tous les hommes… » Car Frère Pio était bien un vrai disciple du Poverello d’Assise, saint François, qu’un paysan avait surpris en larmes : « L’Amour n’est pas aimé ! » s’était-il écrié.

Comment ne pas comprendre les attaques que le démon, qu’il appelait « Barbe Bleue », lui infligeait ! Combien de fois n’a-t-il pas été battu, jeté à bas de son lit, ligoté par celui auquel il arrachait les âmes ?

J’ai été moi-même témoin des coups qu’il avait reçus durant la nuit. Il arrivait le matin, à la sacristie, pour s’y préparer à la messe, le visage parfois tuméfié. Durant son repos forcé qui dura sept ans, à Pietrelcina, il s’était aménagé une cellule tout en haut d’un escalier de pierre, sur le rocher en face de sa maison natale.

Les murs de cette pièce portent encore les marques des luttes effroyables qui s’y déroulèrent.

Il suivit sa théologie à Serracapriola avec le père Agostino da San Marco in Lamis, son premier directeur spirituel, ainsi qu’au couvent de Montefusco.

Bientôt, il fut atteint par cette mystérieuse maladie, dont nous avons déjà fait mention, qui lui occasionna de très violentes douleurs. Il était à la fois dévoré par la fièvre et par l’amour de Dieu…

Une transpiration abondante, une toux qui lui arrachait la poitrine, se joignait aux tourments d’ordre spirituel : il était assailli de scrupules. « Ce martyre, écrit Padre Pio dans une lettre du 17 octobre 1915, fut très douloureux pour ma pauvre âme, à la fois par son intensité et par sa durée. Cela débuta, si je me souviens bien, vers l’âge de dix-huit ans et dura jusqu’à vingt et un ans bien sonnés.

Cependant, dans les deux premières années, ce fut presque insupportable. Lorsque mon âme souffrit cela, je me trouvais à Sant’Elia, puis à San Marco, et aussi ailleurs… »

Le 19 décembre 1908, il reçut les ordres mineurs : portier, lecteur, exorciste, acolyte. Deux jours plus tard, dans la cathédrale de Bénévent, il fut ordonné sous-diacre. Mais ses mortifications et ses jeûnes eurent raison de sa santé et il dut interrompre le cours de ses études.

C’est à ce moment-là qu’il commença son long « congé de maladie » au cours duquel il fut marqué, bien qu’invisiblement, des stigmates de la Passion du Seigneur. Ce fut, pour le jeune capucin, une période de vie intérieure intense, de continuelle pénitence, et l’occasion d’une très rapide progression dans les voies de la sainteté. À vingt-trois ans, très malade et pensant à une mort prochaine, il demanda la faveur de l’ordination sacerdotale.

Il fut donc ordonné le 10 août 1910 dans la cathédrale de Bénévent. Le voilà prêtre pour l’éternité : « Comme j’étais heureux, ce jour-là, écrit-il, mon cœur était brûlant d’amour pour Jésus…

J’ai commencé à goûter le paradis ! » Sur l’image souvenir de son ordination sacerdotale, il avait écrit son programme de vie : « Jésus, mon souffle et ma vie, aujourd’hui que, tremblant, je t’élève dans un mystère d’amour, qu’avec Toi, je sois pour le monde, voie, vérité, vie et pour Toi, Prêtre saint, victime parfaite. »

Alors commence cette longue série de messes impressionnantes qu’il célébrera jusqu’à sa mort. La dernière fois qu’il monta à l’autel, ce fut le 22 septembre 1968, il mourut quelques heures plus tard, le 23 septembre, à 2 heures 30, au cœur de la nuit…

À l’image du Christ

En cette tragique matinée du 20 septembre 1918, Padre Pio est marqué des plaies de la crucifixion… Il les conservera cinquante années. Le 22 octobre suivant, il doit, « par sainte obéissance », raconter ce qui s’est passé à son supérieur provincial : « […] C’était le matin du 20 du mois dernier, écrit-il donc, après la célébration de la sainte messe, quand je fus surpris par un repos semblable à un doux sommeil. Tous mes sens internes et externes, les facultés de mon esprit également, se trouvaient dans une quiétude indescriptible. Il y avait un silence total autour de moi. Il fut suivi immédiatement d’une grande paix et je m’abandonnai à la complète privation de tout. Il y eut un répit dans la ruine elle-même (il s’agit, selon toute vraisemblance, de ce qu’il croit être le véritable état de son âme). Et tout cela se produisit en un éclair. Et tandis que cela était en train de se réaliser, je vis devant moi un mystérieux personnage, semblable à celui que j’avais vu le soir du 5 août (quand il reçut le « trait de feu »), qui se différenciait seulement en ceci : ses mains, ses pieds et son côté ruisselaient de sang.
Sa vue m’épouvanta, et ce que je ressentis en cet instant, je ne saurais vous le dire. Je me sentais mourir et je serais mort si le Seigneur n’était intervenu pour soutenir mon cœur que je sentais bondir dans ma poitrine. Ce personnage disparut de ma vue, et je m’aperçus que mes mains, mes pieds et mon côté étaient percés et ruisselaient de sang ! Imaginez la torture que j’éprouvai alors et que j’éprouve continuellement presque tous les jours […]. »
Il faut l’avoir vu à l’autel, les mains sanglantes ! J’ai eu la grâce de lui servir la messe ! Le sang coulait de ses mains blessées, un sang mystérieusement parfumé !… Il fallait l’entendre prononcer à mi-voix des paroles à l’adresse de Celui qui était là, sur l’autel, continuant, en son Prêtre, à offrir au Père le Sacrifice rédempteur. Vraiment, là, on comprenait que le Prêtre, à l’autel, ne peut qu’être identifié au Christ souffrant. Il doit lui-même offrir tout son être à Jésus comme une « humanité de surcroît ». La grâce de Padre Pio était, pour les prêtres, la prise de conscience de cette identification au Crucifié du Golgotha. Non, après avoir assisté, ou plus exactement, participé à la messe que célébrait le père dans le petit matin de San Giovanni Rotondo, les prêtres ne peuvent plus célébrer la messe comme avant… Ils sont Jésus-Christ !

Bien des âmes

La célébrité de Padre Pio ne fit que croître ; les âmes affluaient autour de son autel et dans son confessionnal. Padre Pio avait, en effet, reçu le don infus de la scrutation des consciences et du discernement des esprits. Il dévoilait les fautes oubliées, et j’ai, à ce sujet, des souvenirs quelque peu « cuisants » ! Il montrait la gravité de certains péchés, considérés par les pénitents comme véniels, et secouait les plus tenaces des fidèles. Et ceux-ci n’hésitaient pas à participer à la messe du saint prêtre qui, entrecoupée d’extases, durait le plus souvent plus de deux heures.
À la suite de plusieurs examens des stigmates de Padre Pio, une polémique, puis une persécution furent déclenchées. Le Saint-Office prit plusieurs mesures restrictives, malgré les vives réactions des pèlerins. Du 11 juin 1931 au 15 juillet 1933, Padre Pio resta prisonnier dans son couvent. La seule permission qu’il obtint fut celle de pouvoir célébrer la messe… en privé, dans la chapelle intérieure. Deux longues années terribles pour lui !
En 1942, selon la volonté du pape Pie XII, Padre Pio fut l’initiateur des Groupes de prière. Cette œuvre allait de pair avec celle de la Casa Sollievo della sofferenza (Maison de la souffrance transfigurée). C’était l’immense hôpital qu’il avait fait construire tout à côté du couvent. Le 5 mai 1956 fut donc inauguré solennellement ce grand édifice. Mais les importantes sommes d’argent qui furent données à Padre Pio pour ce centre de soins, et qui provenaient de la foule de ses fils spirituels dans le monde entier, furent la cause d’une deuxième série de persécutions.
Padre Pio ne voulait pas que l’on parle de ces persécutions. Elles constituent une page très douloureuse dans la vie du stigmatisé du Gargano. Elles sont cependant bien réelles. Elles sont le fait de personnes ecclésiastiques et non de l’Église elle-même. Elles ont servi à la plus grande Gloire de Dieu puisqu’elles n’ont fait que prouver un peu plus la sainteté du religieux de San Giovanni Rotondo, par l’obéissance et la patience dont il donna le témoignage.

Miracle de la dernière messe

Lors de la messe solennelle qu’il célébra pour le cinquantième anniversaire de sa stigmatisation, les Groupes de prière avaient entouré Padre Pio de leur vénération et de leur affection. À l’issue de l’office, il eut un collapsus et s’effondra. On l’emporta dans sa cellule. Il rendit sa belle âme à Dieu au cœur de la nuit suivante. Mais, un certain temps après la mort constatée, les cicatrices même des plaies qui avaient marqué son corps pendant un demi-siècle disparurent d’un coup et la peau redevint comme celle d’un petit enfant, comme s’il n’y avait jamais eu la moindre blessure. J’ai dit, dans l’ouvrage que j’ai rédigé sur celui qui fut mon père spirituel tendrement aimé puisque c’est lui-même qui me prit comme fils, le « fils de son cœur » comme il disait : Padre Pio, Transparent de Dieu, que le père avait été ici-bas comme « l’incarnation mystique de Jésus », le Seigneur ayant pris possession totalement de l’être de cet humble religieux. La mission, qui était de ramener à Dieu les hommes qui s’étaient éloignés de Lui, était désormais terminée. Padre Pio mourut. Et il ne resta plus ici-bas que les membres de Francesco Forgione qui n’avaient jamais foulé notre terre. Tel était Padre Pio.

Homme de la prière

Chaque soir, Padre Pio présidait la cérémonie qui réunissait les fidèles dans la petite église du couvent avant que ne fût construite la grande basilique. On y récitait le chapelet, on y donnait la bénédiction eucharistique. On y récitait également la fameuse Neuvaine irrésistible au Sacré-Cœur de Jésus et la Visite à la Madone. Entendre cette voix était quelque chose d’inoubliable et, dès les premiers jours, j’en fus bouleversé et profondément ému. Il y a, certes, beaucoup de gens qui sont capables de lire un texte intelligemment, et même avec du sentiment, en y mettant le ton ! Mais ces phrases, prononcées par Padre Pio, se revêtaient d’un exceptionnel relief. On y sentait la vibration intense d’une âme remplie de foi. C’était l’effusion la plus suave qui soit d’un cœur plein d’amour. Padre Pio scandait chacune des paroles. Il les prononçait avec un accent tel qu’on ne pouvait pas ne pas en être remué et ému jusqu’aux larmes. Lui-même, d’ailleurs, prononçait certains mots avec des sanglots dans la voix. Tel a été mon premier contact avec lui. Et la simple évocation de ce souvenir me bouleverse encore !
À la messe, en prononçant les paroles de la Consécration, Padre Pio souffrait atrocement. Il savait bien, lui, ce qu’était la souffrance physique et ce qu’était la souffrance morale ou spirituelle… Et comme il savait aussi que seule la souffrance est capable de racheter le monde parce qu’elle est porteuse de rédemption, Padre Pio unissait ses propres souffrances à celles du Seigneur en Sa douloureuse Passion. Et cette offrande, il la faisait passer tout entière dans sa prière. Il savait bien aussi ce qu’était cette terrible « nuit de l’esprit » dont parle saint Jean de la Croix et dans laquelle il s’est trouvé plongé dès son plus jeune âge jusqu’au moment de la définitive et irréversible rencontre, dans l’éternel face-à-face au-delà de la mort, lorsque, enfin, ses yeux ont pu contempler Dieu sans voile. Ce qu’il conseillait aux âmes qui s’adressaient à lui et qu’il guidait vers les plus hauts sommets de la vie spirituelle et mystique, il l’a vécu, lui, le premier dans sa piété la plus profonde. Lorsque dans toute sa vie les tempêtes s’étaient abattues plus fortement et plus violemment sur lui, lorsque la Croix, qui avait été plantée au cœur de sa vie, s’était faite plus lourde, lorsqu’il prenait sur lui les innombrables intentions qui, de tous les coins du monde, avaient afflué vers lui, vers ce paratonnerre d e s hommes, il déposait tout dans le Cœur de Jésus, il mettait en Lui seul toute sa foi et toute son espérance. Il récitait chaque jour cette « Neuvaine irrésistible » dont les mots, pour lui, et sur ses lèvres, revêtaient une tonalité proprement « mantrique ».

Cette prière s’appelle irrésistible parce qu’elle est fondée sur trois affirmations solennelles du Seigneur Lui-même. Nous lisons, dans l’Évangile, ces trois promesses, et, exprimée par Padre Pio, cette prière ne peut pas laisser le Cœur de Jésus insensible. La voici :

« O mon Jésus qui avez dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez, frappez et il vous sera répondu, voilà que je frappe, je cherche et je demande (telle) grâce… » »

« O mon Jésus qui avez dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, tout ce que vous demanderez à mon Père, en mon nom, Il vous l’accordera. Voici qu’à Votre Père, en Votre Nom, je demande (telle) grâce… » »

« O mon Jésus qui avez dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point ! » Voici que, m’appuyant sur l’infaillibilité de vos saintes paroles, je demande (telle) grâce… » »

Et chaque parole, chaque formulation de la grâce implorée, était suivie de la récitation d’un « Notre Père », à cause de la soumission à la Volonté de Dieu, d’un « Je vous salue, Marie », car Notre Dame était là pour appuyer cette prière, et d’un « Gloire au Père », pour exprimer, par avance et dans la confiance, notre remerciement à Dieu. Venait ensuite, à chaque fois, l’invocation : « Cœur Sacré de Jésus, j’ai confiance en Vous ! »
Miracle de la dernière messe
Ainsi priait Padre Pio… Il priait bien, il priait beaucoup, il priait toujours. Il était, au plein sens du terme : l’homme fait prière. Jamais il ne se lassait de prier. Bien plus, on lit dans les lettres qu’il écrivait à ses directeurs spirituels, qu’il se plaignait de ne jamais avoir assez de temps pour prier. Il avait écrit un jour : « Je voudrais que les journées aient quarante heures ! » Il priait partout, à l’autel, au confessionnal, à sa place au matronée de la basilique où on le voyait lever son chapelet comme pour le montrer aux fidèles qui, en bas, le regardaient, priaient avec lui, priaient par lui. Il priait dans les escaliers, dans les couloirs, dans l’ascenseur, dans sa cellule le jour, la nuit, à l’exception des très rares heures de sommeil. Il priait avec des gémissements du cœur, il priait avec des « oraisons jaculatoires », mais il priait spécialement avec son chapelet. Il s’était promis de ne pas réciter moins de cinq rosaires par jour. Il fut vraiment un « dévoreur » de chapelets. Un jour, son supérieur lui demanda combien de chapelets il avait récité dans la journée. Et Padre Pio avait répondu : « Bah ! al mio Superiore, devo dire la verità ! (J’en ai récité trente-quatre !) »
Il répétait souvent :
« Allez à la Madone, faites-la aimer ! Récitez toujours le Rosaire. Récitez-le bien ! Récitez le plus que vous pourrez ! »
Il priait pour ceux qui s’étaient recommandés à sa prière et aussi, chose étrange, pour ceux dont le Seigneur lui soufflait l’intention, même s’il ne les connaissait pas.

Sa prière ornait et en même temps nourrissait sa constante, profonde et habituelle union à Dieu.
Padre Pio nous a laissé ce grand exemple de prière. Il nous a fait comprendre que tout travail spirituel ne peut être accompli et réussi si, à la base, il n’y a pas ce regard d’amour porté sur Dieu dans une intense prière.

Et dans sa prière, Padre Pio était arrivé au sommet de l’union transformante de Dieu, aux échelons les plus élevés de l’échelle mystique… Le 18 avril 1912, il avait raconté à son père spirituel une lutte terrible qu’il avait eu à soutenir contre l’enfer qui pratiquement chaque nuit le frappait et le persécutait de toutes les façons possibles, et la consolation du Seigneur lui était venue après la messe : « À la fin de la messe, écrit-il donc, je me suis entretenu avec Jésus pour l’action de grâce. O combien fut suave le colloque tenu avec le Paradis ce matin !… Le Cœur de Jésus et le mien se fondirent. Ce n’étaient plus deux cœurs qui battaient, mais un seul. Mon cœur avait disparu comme une goutte d’eau s’évanouit dans la mer. » Padre Pio pleurait de joie et il ajoutait :
« Quand le Paradis envahit un cœur, ce cœur affligé, exilé, faible et mortel ne peut le supporter sans pleurer. »
Il disait :
« Soyez des âmes de prière. Ne vous fatiguez jamais de prier. C’est la chose essentielle. La prière fait violence au Cœur de Dieu, elle obtient les grâces nécessaires ! »
Padre Pio était un homme de prière.
Jean Derobert

Chers amis,

Depuis maintenant près de trois ans et demi, nous essayons d’approfondir le message de Fatima. Les points les plus importants de ce message ont été étudiés : non seulement les faits eux-mêmes qui prouvent l’origine divine et l’importance du message, mais aussi les différents points de doctrine rappelés par l’Ange et Notre-Dame ainsi que les différentes pratiques de la dévotion au Cœur Immaculé de Marie, notamment à travers les méditations sur les paroles de l’Ange en 1916, ou de Notre-Dame en 1917 (voir la préparation à la consécration au Cœur Immaculé de Marie). Enfin, les demandes de la Sainte Vierge ont été, elles aussi, analysées, notamment la consécration de la Russie, avec si possible à chaque fois des propositions d’action.

Toutefois, il reste encore un point qui n’a pas été abordé : c’est ce que l’on appelle communément “le troisième secret de Fatima”, mais qui n’est en réalité que le troisième point d’un unique secret. 

Certes, ce n’est qu’un point parmi les nombreux éléments du message de Fatima, mais il serait injurieux envers Notre-Dame de le passer sous silence. Il est vrai que, bien souvent, le troisième secret est l’arbre qui cache la forêt : on se focalise sur lui et on oublie le reste. C’est pourquoi, jusqu’à présent, les lettres de liaison de Cap Fatima se sont exclusivement consacrées à étudier les autres points. Mais la moindre parole de Notre-Dame a son importance ; il ne peut donc être question de laisser le troisième secret de côté : il fait partie du message de Fatima, tout autant que le reste.

C’est un point qui, malheureusement, divise les catholiques. En effet, il existe trois opinions à son sujet : si beaucoup pensent que le texte diffusé par le Vatican le 26 juin 2000 est le secret tel qu’il a été écrit par sœur Lucie, nombreux aussi sont ceux qui pensent, avec des arguments sérieux, que ce n’en est qu’une partie ; enfin certains pensent, avec des arguments tout aussi sérieux, que ce texte n’a pas été écrit par sœur Lucie.

Le cadre de cette lettre ne permet pas de trancher entre ces trois opinions, ou même simplement de les présenter. À ceux qui souhaiteraient approfondir cette question, nous leur recommandons la lecture du livre de Joseph de Belfont : Mystères et vérités cachées du troisième secret de Fatima. (Il est facile de se le procurer par internet, par exemple sur le site Livres en famille).

Mais récemment, un nouvel élément est venu compléter le dossier : le 25 octobre 2011, Don Gabriel Amorth accorda une longue entrevue au journaliste espagnol José-Maria Zavala, au cours de laquelle il lui révéla certaines choses que le Padre Pio lui avait apprises, en lui demandant de ne rien révéler avant sa mort. 

Don Amorth étant décédé le 16 septembre 2016, José-Maria Zavala a pu publier ces révélations dans un livre paru en mars 2017 : Le secret le mieux gardé de Fatima. Il a déjà été question de cette entrevue et de ce livre dans la lettre de liaison n° 79, à propos de la consécration de la Russie. Or, cette semaine nous allons fêter un double anniversaire : le 20 septembre, le centenaire de l’apparition des stigmates de saint Padre Pio et trois jours plus tard le cinquantième anniversaire de son entrée dans la vie éternelle. 

 


 

A l’occasion de ce double anniversaire, il paraît approprié de faire connaître ces révélations, même si elles semblent donner tort à ceux qui pensent que le troisième secret a été révélé. 

Voici un extrait de l’entrevue entre Don Amorth (Don A) et José-Maria Zavala

(JM Z) (pages 229 & 230 de son livre ; les parties entre crochets ont été ajoutées par nous) :

JM Z : Pardonnez-moi d’insister sur le troisième secret de Fatima : le Padre Pio l’a-t-il relié à la perte de la Foi dans l’Église ?

Le Père Gabriele fronce son front et fait un hochement de tête. Il paraît très affecté.

Don A : En effet. Un jour, Padre Pio m’a dit avec tristesse : « Vous savez, Gabriele ? Satan s’est introduit au sein de l’Église et, dans très peu de temps, il arrivera à gouverner une fausse Église. »

JM Z : Oh mon Dieu ! Une sorte d’antéchrist ! Quand a-t-il fait cette prophétie ?

Don A : Cela devait être vers 1960, puisque j’étais déjà prêtre. [Don Amorth a été ordonné le 24 juin 1954, à Rome.]

JM Z : Est-ce pour cela que Jean XXIII fut si effaré à l’idée de publier le troisième secret de Fatima, afin qu’on ne pense pas qu’il était l’antipape ou un équivalent … ?
Un léger sourire de complicité apparaît sur les lèvres du père Amorth.

JM Z : Est-ce que Padre Pio vous a dit quelque chose d’autre sur des catastrophes futures : tremblements de terre, inondations, guerres, épidémies, faim … ? A-t-il fait allusion aux mêmes fléaux que ceux prophétisés dans les Saintes Écritures ?

Don A : Même s’il trouvait tout cela terrifiant, rien de tout cela ne l’intéressait excepté la grande apostasie au sein de l’Église. C’était la question qui le tourmentait vraiment et pour laquelle il priait et offrait une grande partie de sa souffrance, crucifié par amour.

JM Z : C’est-à-dire le troisième secret de Fatima ?

Don A : Exactement.

JM Z : Y a-t-il un moyen d’éviter quelque chose de si terrible, Père Gabriele ?

Don A : Il faut garder l’espérance, mais cela ne servira à rien si nous n’agissons pas. Commençons par consacrer la Russie au Cœur immaculé de Marie ; récitons le Saint Rosaire ; tous, prions et faisons pénitence.

Cette terrible révélation, le Padre Pio la tenait de Jésus Lui-même. En effet, voici ce que Don Amorth confia à José-Maria Zavada dans une autre partie de l’entretien (pages 20 & 21 du livre de JM Z) :

Don A, vociférant et en italien, comme s’il voulait expulser le démon lui-même, retrouvant l’ancienne étincelle de ses vieux yeux fatigués et vitreux : Macellai ! [Bouchers, en italien]

JM Z, murmurant entre les dents : Bouchers !

Don A, avec une expression de stupeur : Dans la tête et le cœur de Padre Pio, résonnait sans cesse ce mot terrible prononcé par Jésus Lui-même contre de hauts mandataires de l’Église et une multitude de prêtres.

JM Z : Cette terrible phrase figure dans une lettre du Padre Pio à son directeur spirituel qui figure dans le premier volume de sa Correspondance (en date du 19 mars 1913, fête de Saint Joseph). [En réalité elle est du 7 avril 1913. On la trouve facilement sur internet, par exemple sur cette page du Forum de l’Arche de Marie.]

Don A : Une lettre prophétique, sans aucun doute. Tellement prophétique que tout n’a pas encore été accompli…

JM Z : Comment ne pas se la rappeler ? Le Padre Pio y racontait que Jésus lui est apparu, le visage défiguré, en lui assurant qu’Il serait maintenu en agonie par toutes ses âmes infidèles favorisées par Lui… jusqu’à la fin du monde ! [Jésus apparut au Padre Pio le 28 mars 1913 : voir la lettre précitée.]

Don A, avec une grimace : Et le pire de tout, c’est que ces malheureux continuent à répondre aujourd’hui encore à son ineffable amour en se jetant dans les bras de la maçonnerie. Jésus a dit encore d’autres choses, mais ce qu’il a dit à Padre Pio, à l’époque Il ne l’a dit à aucune autre créature sur terre.

JM Z : Cela devait être terrible…

Don A, avec un claquement de langue : C’était le troisième secret de Fatima…

JM Z, sans voix : Que me dites-vous ! Padre Pio connaissait les paroles de la Vierge quatre ans avant qu’Elle ne les révèle aux petits bergers de Fatima ? [Jésus étant apparu à Padre Pio le 28 mars 1913, c’était bien quatre ans avant les apparitions de Fatima.]

Don A : Évidemment qu’il les connaissait. Le Seigneur le laissait parfois lire dans ses pensées.[Littéralement : dans son carnet personnel.]

JM Z : Padre Pio en personne vous l’a dit ?

Don A, insistant comme quelqu’un qui déteste le moindre soupçon de méfiance : Bien sûr qu’il me l’a dit ! Il souffrait l’inexprimable du fait de la situation de l’Église et de ses pasteurs, car le démon s’était infiltré dans des fissures de l’Église. Déjà Sa Sainteté Paul VI avait averti, mais très peu l’ont cru alors : « La fumée de Satan s’est infiltrée dans l’Église » avait-il dit. Le même Souverain Pontife qui a prononcé aussi cette phrase : « Une messe de Padre Pio vaut plus que toute une mission ». Croyez-vous que si ce n’était pas la vérité, il y aurait des sectes sataniques, et que des messes noires seraient célébrées au Vatican ?

JM Z : Évidemment. Vous-même avez dit à l’occasion que, parmi les membres des sectes sataniques, il y avait des prêtres, des évêques et des cardinaux et que même le Pape Benoît XVI en avait été informé.

Ces révélations sont terribles et se passent de commentaires. Nombreux sont ceux qui, sans doute, auront du mal à croire à la réalité de ces propos du Padre Pio. Ce sont malgré tout les paroles d’un saint. Certes, Padre Pio les garda une cinquantaine d’années avant de les révéler à Don Amorth, lequel les garda ensuite une cinquantaine d’années avant de les révéler à José-Maria Zavala qui dut attendre encore un peu plus de cinq ans avant de les publier.

Mais, saint Padre Pio ne les a sûrement pas inventées, ni Don Amorth qui connut personnellement Padre Pio 26 ans et fut de plus toujours très proche du pape puisqu’il fut exorciste du diocèse de Rome de 1986 à sa mort. Dieu sait choisir ses intermédiaires, afin que ce qu’Il veut dire aux hommes soit transmis exactement. On peut donc accorder foi aux propos rapportés par José-Maria Zavala.

Et il est étonnant que rien de tout cela ne figure dans le dossier diffusé par le Vatican le 26 juin 2000 avec le texte présenté comme le troisième secret. Aussi prions saint Padre Pio avec ferveur les 20 et 23 septembre prochains et demandons-lui de nous éclairer.

En union de prière dans le Cœur Immaculé de Marie.

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