Pourquoi le mois d'octobre est-il le mois du rosaire ? - Père Jean-Jacques Marziac

Partout dans le monde, tous ceux qui ne sont pas redevenus un peu païens, récitent le chapelet. Dans quelques paroisses encore, et surtout dans des prieurés, on prie le chapelet en commun. Pour qui aime la Sainte Vierge, notre Maman du Ciel, rien de monotone dans la récitation des 52 Ave Maria du chapelet et 153 quand on dit trois chapelets, c’est-à-dire le Rosaire. Nous savons bien que dans cette « vallée de larmes », au cours de notre pèlerinage terrestre, avec toutes les difficultés inhérentes qui sont là, tous les jours, nous avons besoin d’un secours d’en haut, qu’aucun médecin ou pharmacien ne peut donner. Ce secours s’appelle la grâce. Or, nous savons que la Sainte Vierge Marie, par le fait qu elle a mis au monde l’HOMME-DIEU, est médiatrice de toutes grâces. On comprend facilement que si l’on veut le Fils, il faut avoir la Mère ! D’autant plus que les quinze Mystères du Rosaire sont un résumé biblique.

Mais pourquoi au mois d’octobre ?

Les Français républicains fêtent le 14 juillet parce que c’est l’anniversaire de la prise de la Bastille à Paris en 1789, qui inaugura la Révolution dite française, dont les idées antireligieuses se répandront ensuite dans le monde entier, au nom de la Liberté. C’est-à-dire l’émancipation de toute loi et de tout frein !
Il est donc indispensable de rappeler un anniversaire autrement important, aujourd’hui, alors que l’islam envahit l’Europe, non comme au XVIème siècle par la flotte des califes en Méditerranée avec leurs pirateries et débarquements en Espagne, en Italie, etc. mais par une immigration envahissante et la construction de mosquées un peu partout, avec aujourd’hui l’évidente complicité des autorités politiques françaises.
L’ancienne belle devise « Noblesse oblige » s’est muée en « Pétrole oblige».
Les plus au courant disent « Mondialisme oblige »…

7 octobre 1571

A cette époque, la révolution protestante avait détourné l’attention des chrétiens, du péril turc. Après s’être emparé de la capitale de la Hongrie actuelle, Belgrade en 1521, la ville de Rhodes en Grèce l’année suivante, puis conquis toute la Hongrie et mis le siège devant Vienne, capitale de l’Autriche, en 1529, d’où on le repoussa heureusement, l’islam menaçait toute l’Europe ! C’est le Pape Saint Pie V qui organisa la sainte Ligue. La croisade du XVIème siècle. Ce fût une guerre sacrée, sainte, sanctifiante et mariale. Une croisade dans la pure tradition des Souverains Pontifes. Il invita tous les princes chrétiens à s’unir et s’organiser pour arrêter cette invasion islamique. Mais il fallait surtout prier le chapelet et s’imposer des pénitences pour la victoire.

Lettre du Pape au roi d’Espagne Philippe II
«… Soliman se prépare à faire une sanglante guerre aux chrétiens. Il a déjà mis en mer une puissante flotte, et levé des troupes fort nombreuses d’infanterie et de cavalerie. Après avoir lâchement violé la paix qu’il avait jurée aux Vénitiens, il menace fièrement tous les princes chrétiens de leur ruine, la campagne de désolation et les villes de l’incendie et du pillage. . . Pour détourner ces effroyables calamités, Nous implorons le secours de tous les princes chrétiens, et particulièrement celui de votre Majesté, mon très cher fils en Jésus-Christ, et les prions instamment de se liguer avec tous les princes chrétiens pour faire la guerre au plus implacable et au plus cruel ennemi du Nom de Jésus-Christ : la grandeur du péril que nous voyons si proche, ne nous permet point de différer plus longtemps à chercher les moyens d’en garantir l’Église. »

Les préparatifs de la contre-attaque

Même si la France, occupée par les luttes contre le protestantisme, ne participa pas a cette grande bataille, toute l’Europe s’était mise en prière, par des processions, par le chapelet surtout et l’Office de la Sainte Vierge, pour accompagner spirituellement les cent galères et cent vaisseaux de transport, remplis de cinquante mille fantassins, italiens, espagnols, allemands… Cet ensemble allait s’opposer à près de quatre cents vaisseaux musulmans. Quand le Pape Saint Pie V avait béni le représentant de Don Juan d’Autriche, chef de toute l’expédition, il lui avait laissé un message, d’ordre plus que de souhait
« que son Altesse se souvienne perpétuellement de la cause qu’elle est chargée de défendre et qu elle se tienne assurée de la victoire, car je la lui promets de la part de Dieu ».
Tandis qu’il avait dit à Marc-Antoine Colonna qui commandait les vaisseaux espagnols :
« Allez, mon fils, au nom de Dieu, combattre les Turcs, je vous assure que vous rapporterez la victoire » (Falloux II page 262).
A Messine, avant d’appareiller, il ordonna un jeûne de trois jours, confession et communion générale des officiers et soldats. Saint pie V lui-même persévérait nuit et jour dans l’oraison et la récitation du Rosaire.

La miraculeuse victoire du 7 octobre 1571

Hali, chef de la flotte musulmane, prétendit à l’honneur de tirer le premier par une énorme pièce d’artillerie, mais Don Juan lui répondit par un coup de canon tiré de sa capitane. Les Turcs alors remplissant l’air de hurlements sauvages, auxquels se joignit le bruit discordant de leur musique militaire heurtèrent les galères de la flotte chrétienne qui s’offraient à leur front. La lutte devint bientôt générale. La fumée enveloppa les combattants et ce fut une gigantesque mêlée. Siroch, un des chefs musulmans, périt sur sa galère qui coulait bas, et cette perte jeta la consternation dans toute une partie de la flotte ottomane. Hali, un autre de leur chef était mort d’un coup de mousquet, et les Espagnols maîtres de sa galère, en arrachèrent l’étendard du commandement, pour l’arborer en trophée au dessous de la bannière du bateau amiral.
En fin d’après midi, la victoire de la flotte catholique devint complète et complètement écrasante pour les musulmans qui perdirent trente mille hommes. Cent trente galères tombèrent au pouvoir des chrétiens, quatre vingt dix se brisèrent contre terre, ou furent coulées à fond, ou consumées par le feu. Mais huit mille chrétiens furent mis hors de combat.

Pendant ce temps à Rome

St Pie V
Alors que de ce temps n’existaient ni téléphone, ni radio, ni internet, la Pape Saint Pie V fut averti miraculeusement de la victoire.
Le 7 octobre 1571, il était occupé par son Trésorier BUSSOTI sur des dossiers importants, en présence de plusieurs prélats. Tout d’un coup, le Pape lui impose silence de la main, puis se lève brusquement, se dirige vers la fenêtre, l’ouvre, et y demeure quelques minutes dans une profonde contemplation. Son visage, son attitude décelaient une profonde émotion, puis se retournant il s’écrie :
« Ne parlons plus d’affaires ; ce n’est pas le temps ! Courez rendre grâces à Dieu dans son église, notre armée remporte la victoire ».
Grâce à cette victoire, l’Europe et la chrétienté demeurèrent pendant des décennies à l’abri des menaces militaires musulmanes…

D’où l’importance en ce mois du Rosaire, de dire le chapelet en famille. Certaines ont fixé 21 h. A ce moment plus de vaisselle, plus de télévision. On abroge les téléphones, plus de devoir à finir, plus de parlottes… On termine la journée avec Dieu, dans le calme et la paix.

Père Jean-Jacques MARZIAC