Consécration de la France au Sacré-Cœur de Jésus
Prière pour demander l’avènement du Règne du Sacré-Cœur
Au nom du Sacré-Cœur de Jésus et par l’intercession de Marie, Vierge Immaculée, très humblement prosternés devant Votre Majesté, ô Dieu Tout-Puissant, nous Vous supplions de bien vouloir envoyer Saint Michel pour qu’il nous secoure dans notre détresse.
Daignez Vous souvenir, Seigneur, que dans les circonstances douloureuses de notre histoire, Vous en avez fait l’instrument de vos miséricordes à notre égard. Nous ne saurions l’oublier. C’est pourquoi nous Vous conjurons de conserver à notre patrie, coupable mais si malheureuse, la protection dont Vous l’avez jadis entourée par le ministère de cet Archange vainqueur.
C’est à vous que nous avons recours, ô Marie Immaculée, notre douce Médiatrice, qui êtes la Reine du Ciel et de la terre. Nous vous en supplions très humblement, daignez encore intercéder pour nous. Demandez à Dieu qu’Il envoie saint Michel et ses Anges pour écarter tous les obstacles qui s’opposent au règne du Sacré-Cœur dans nos âmes, dans nos familles et dans la France entière.
Et vous, ô saint Michel, prince des milices célestes, venez à nous. Nous vous appelons de tous nos vœux ! Vous êtes l’Ange gardien de l’Église et de la France, c’est vous qui avez inspiré et soutenu Jeanne d’Arc dans sa mission libératrice. Venez encore à notre secours et sauvez-nous ! Dieu vous a confié les âmes qui, rachetées par le Sauveur, doivent être admises au bonheur du Ciel. Accomplissez donc sur nous la mission sublime dont le Seigneur vous a chargé. Nous plaçons tous nos intérêts spirituels, nos âmes, nos familles, nos paroisses, la France entière, sous votre puissante protection. Nous en avons la ferme espérance, vous ne laisserez pas mourir le peuple qui vous a été confié !
Combattez avec nous contre l’enfer déchaîné, et par la vertu divine dont vous êtes revêtu, après avoir donné la victoire à l’Église ici-bas, conduisez nos âmes à l’éternelle Patrie.
Ainsi soit-il !
Composée par Martin Drexler (1902), cette prière a reçu l’imprimatur du Cardinal Richard, Archevêque de Paris. La Sainte Vierge avait déclaré au voyant, qu’avec les prières de Léon XIII après la messe, ces supplications obtiendraient le triomphe de l’Église et le salut de la France.
« Je suis toute miséricorde, lui dit-elle. Je veux sauver la France, mais il faut prier Saint Michel. Si on ne le prie pas, il n’interviendra pas. »
Les douze promesses du Sacré-Cœur de Jésus à Sainte Marguerite-Marie (1675)
Notre Seigneur a fait les douze promesses suivantes à sainte Marguerite-Marie afin d’encourager la vraie dévotion au Sacré-Cœur de Jésus qui est également la dévotion au Saint-Sacrement.
Ces promesses sont octroyées à ceux qui vivent une heure avec Jésus dans le Saint-Sacrement régulièrement dans l’Adoration…
1. Je leur donnerai toutes les grâces nécessaires dans leur état.
2. Je mettrai la paix dans leur famille.
3. Je les consolerai dans toutes leurs peines.
4. Je serai leur refuge assuré pendant la vie et surtout à la mort.
5. Je répandrai d’abondantes bénédictions sur toutes leurs entreprises.
6. Les pécheurs trouveront dans mon Cœur la source et l’océan infini de la miséricorde.
7. Les âmes tièdes deviendront ferventes.
8. Les âmes ferventes s’élèveront à une grande perfection.
9. Je bénirai même les maisons où l’image de mon Cœur sera exposée et honorée.
10. Je donnerai aux prêtres le talent de toucher les cœurs les plus endurcis.
11. Les personnes qui propageront cette dévotion auront leur nom écrit dans mon Cœur, et il n’en sera jamais effacé.
12. Je te promets, dans l’excès de la miséricorde de mon Cœur, que mon amour tout puissant accordera à tous ceux qui communieront les premiers vendredis, neuf fois de suite, la grâce de la pénitence finale, qu’ils ne mourront point dans ma disgrâce, ni sans recevoir les sacrements, et que mon Cœur se rendra leur asile assuré à cette heure dernière.
* * *
Marguerite-Marie Alacoque est née en 1645 à Leuthe-court, la paroisse de Verosvres-en-Charollais. A l’âge de vingt-six ans, elle entre chez les Visitandines de Paray-le-Monial où elle demeurera jusqu’à sa mort.
Le 27 décembre 1673, comme elle est en adoration devant le Saint-Sacrement, Jésus l’invite à prendre sur son cœur la place de saint Jean à la Cène et lui dit : «Mon cœur est si passionné d’amour pour les hommes, et pour toi en particulier, que, ne pouvant plus contenir en lui-même les flammes de son ardente charité, il faut qu’il les répande par ton moyen.» Il la nomme «Héritière des trésors de son Cœur» et lui demande la communion réparatrice du 1er vendredi du mois à cause du rejet de son amour et de l’indifférence des hommes et l’heure sainte du jeudi soir pour l’accompagner dans son agonie.
Son père spirituel, le Père Claude La Colombière, supérieur des Jésuites de Paray-le-Monial à qui elle s’ouvre de ces révélations, se porte garant de la sincérité de Marguerite-Marie et de la véracité de ses dires. Nommée maîtresse des novices, Marguerite-Marie forme les jeunes religieuses à la dévotion au Sacré-Cœur. Le 21 juin 1686 est célébrée pour la première fois à la Visitation la fête du Cœur Sacré. Une chapelle en son honneur est bénie en 1688.
C’est en cette année 1688, que Jésus dit à Marguerite-Marie à propos du roi Louis XIV : «Fais savoir au fils aîné de mon Sacré Cœur que, comme sa naissance temporelle a été obtenue par la dévotion aux mérites de ma sainte enfance, de même obtiendra sa naissance de grâce et de gloire éternelle par la consécration qu’il fera de lui-même à mon Cœur adorable qui veut triompher du sien et, par son entremise, de celui des grands de la terre. Il veut régner dans son palais, être peint dans ses étendards et gravé dans ses armes pour les rendre victorieuses de tous ses ennemis en abattant à ses pieds ces têtes orgueilleuses et superbes, pour le rendre triomphant de tous les ennemis de la sainte Église». Le désir de Jésus ne sera pas exaucé, mais pendant la Révolution les Vendéens adopteront l’emblème du Sacré-Cœur. En 1873, des députés décrètent d’utilité publique la construction de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre.
Marguerite-Marie meurt le 17 octobre 1690 et elle est aussitôt vénérée comme une sainte. Des miracles ont lieu sur son tombeau et elle est déclarée bienheureuse par Pie IX en 1864 avant d’être canonisée par Benoît XV en 1920.
Jean-Paul II s’est rendu dans la chapelle des Visitandines de Paray-le-Monial le 6 octobre 1986. Association des Bannières 2000
Les promesses de Jésus liées à la dévotion du Sacré-Cœur
J’invite tous les fidèles à poursuivre avec piété leur dévotion au culte du Sacré-Coeur de Jésus, en l’adaptant à notre temps, pour qu’ils ne cessent d’accueillir ses insondables richesses, qu’ils y répondent avec joie en aimant Dieu et leurs frères, trouvant ainsi la paix, entrant dans une démarche de réconciliation et affermissant leur espérance de vivre un jour en plénitude auprès de Dieu, dans la compagnie de tous les saints.
(cf. Litanies du Sacré-Cœur). »
Jean-Paul II, extrait de la Lettre adressée aux pèlerins de Paray-le-Monial et envoyée aux évêques de France, 4 juin 1999.
Lettre de Claire ferchaud à 14 généraux d’armée (07/05/1917)
À Louis XIV, Poincaré et Consorts…
À la suite de la mort survenue à Loublande, le 29 janvier 1972, de Claire Ferchaud (Sœur Claire de Jésus Crucifié), la presse a reproduit le texte de la lettre qu’elle adressait le 7 mai 1917 à 14 généraux d’armée (Cf. “Défense du Foyer” n° 131, p. 85).
En 1917, la France, trahie de l’intérieur, était au bord de la défaite et de la révolution(2). Dans toutes les églises et chapelles, matin et soir, les catholiques priaient, récitaient le rosaire, imploraient le Sacré-Cœur. Par millions, au front comme à l’arrière, civils et militaires, femmes et enfants portaient sur la poitrine la cocarde tricolore avec l’insigne du Sacré-Cœur selon la demande faite par Notre-Seigneur à sainte Marguerite-Marie le 17 juin 1689 et renouvelée en 1917 à sa jeune messagère Claire Ferchaud.
Celle-ci, le 1er janvier 1917 adressait au Président de la République, Raymond Poincaré, une lettre lui faisant part du message qui, sur l’ordre de Dieu, devait lui être transmis(3). Des détails intimes, connus seulement du Président accréditaient le caractère divin de l’avertissement.
Ce message peut se résumer en une double demande :
1) La conversion du Président de la République.
2) L’apposition du Sacré-Cœur sur le drapeau national.
Cette lettre fut remise au Président le 16 janvier 1917. En voici le texte :
Monsieur le Président,
Une humble fille du Poitou vient de recevoir du Ciel une mission qui fait frémir sa nature bien timide, mais qui, en but du salut de notre cher pays, ne peut reculer devant aucun sacrifice. J’ai donc l’honneur de m’adresser au chef premier de la nation française. C’est à vous, Monsieur le Président, que Dieu m’envoie. Le mot Dieu doit vous rappeler quelques souvenirs de notre sainte religion. Ce Dieu qui est chassé de notre pauvre France par la Franc-Maçonnerie, persécuté de toutes façons, est cependant jaloux de posséder ce pays qui est appelé la Fille ainée de l’Église.
Monsieur, veuillez s’il vous plaît me prêter votre attention. Ce que j’ai à vous dire n’est pas invention de ma part. La chose est grave pour vous d’abord, ensuite pour l’avenir de la France. C’est de la bouche divine du Dieu du Ciel que j’ai reçu l’ordre de vous transmettre le désir exprès de Jésus. Que la Très Sainte Vierge Marie vous assiste. Que Dieu vous donne sa lumière, Monsieur. De vous dépend le salut ou la mort de notre pays.
Vous aurez le salut d’abord, si vous renoncez à cette vie de luttes contre la religion. Vous êtes le chef, vous avez en main la clef du Gouvernement. Il vous appartient donc d’aller dans le droit chemin qui est la civilisation chrétienne, source de toute morale. Vous devez montrer le bon exemple en combattant contre la Franc-Maçonnerie.
La guerre est un châtiment du Ciel. Dieu n’a plus place en France. Lui seul est le Souverain Maître de tout ce qui existe. Un jour viendra où Il fera éclater sa puissance et tous ces préjugés de ces savants de l’heure actuelle tomberont en cendres comme un feu de paille. Officiellement, vous devez donc adorer le Seigneur votre Dieu, vous le reconnaîtrez sans lâcheté, sans respect humain.
En second lieu, et c’est là le but de ma mission, Jésus veut sauver la France et les Alliés, et c’est par vous, Monsieur le Président, que le Ciel veut agir, si vous êtes docile à la voix divine.
Il y a des siècles déjà, le Sacré-Cœur avait dit à sainte Marguerite-Marie :
« Je désire que mon Cœur soit peint sur le drapeau national, et Je les rendrai victorieux de tous leurs ennemis ».
Dieu semble avoir dit ces paroles pour nos temps actuels. L’heure est arrivée où son Cœur doit régner malgré tous les obstacles. Ce Cœur Sacré, j’ai eu la grâce d’en contempler la face adorable. Jésus m’a montré son Cœur broyé par l’infidélité des hommes. Une large plaie divise son Cœur. Et de cette plaie profonde, Jésus m’a dit :
« C’est la France qui me l’a faite ».
Cependant, malgré les coups dont le Cœur de Jésus est martyrisé, il s’avance vers vous, M. le Président, en offrant sa miséricorde. À plusieurs reprises différentes, entre autres le 28 du mois de novembre 1916, Jésus, dans une lumière spéciale, me fit voir M. le Président, l’âme fortement travaillée par la grâce d’abord à demi écoutant Dieu et votre conscience. Il m’a semblé voir Dieu vous adressant ces paroles
« Raymond, Raymond, pourquoi me persécutes-tu ? »
À cette voix, vous avez tressailli ; puis la grâce étant plus forte que vos passions, vous êtes tombé à genoux, l’âme angoissée et vous avez dit :
« Seigneur, que voulez-vous que je fasse ?… »
Plusieurs fois, pendant l’auguste mystère de la sainte Messe, Jésus aspergea votre personne de son sang divin, signe de la miséricorde que son Cœur vous offre. Monsieur, voici les paroles sacrées que j’ai entendues de la bouche même de Notre-Seigneur :
« Va dire au chef qui gouverne la France de se rendre à la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre avec les rois des nations alliées. Là, solennellement, les drapeaux de chaque nation seront bénits, puis le Président devra épingler l’image de mon Cœur sur chacun des étendards présents. Ensuite, M. Poincaré et tous les rois alliés à la tête de leur pays, ordonneront officiellement que le Sacré-Cœur soit peint sur tous les drapeaux de chaque régiment français et allié. Tous les soldats devront être recouverts de cet insigne de salut ».
D’accord, ensemble, la France et les alliés, le même jour, à la même heure, s’élanceront à l’assaut, munis de leurs insignes. L’ennemi prendra la fuite et ils seront repoussés au-delà de la frontière avec de grosses pertes. En peu de jours le Sacré-Cœur nous rendra victorieux. La France et les alliés ne seront vainqueurs que par le Sacré-Cœur. La paix signée solennellement, la France et les pays alliés reconnaissants viendront, sous la présidence en tête de M. Poincaré et tous les rois alliés, consacrer à Montmartre la France et les autres nations au divin Cœur de Jésus. Une consécration sera faite à Marie Immaculée, Mère de Dieu, et on devra faire vœu d’ériger un temple national en son honneur.
Voici les ordres de Dieu. Si vous refusez d’accomplir les lois divines, dans peu de temps vous serez renversé de votre place. De grands malheurs vous menacent. La France et son chef sera écrasée. Le feu du Ciel est annoncé pour la réduire en cendres. Ce serait déjà fait, Monsieur. Je rappelle à votre souvenir votre pieuse mère, décédée il y a quelques années. Sans elle, oui, vous seriez maintenant couché dans la tombe, et hélas ! votre âme, où serait-elle ? – Je l’ai vue dans les gloires du Ciel, parmi les saintes de Dieu, se distinguant par sa tristesse profonde. Pendant cette vision, elle pleurait, Jésus pleurait aussi, mais ses larmes étaient de sang. Votre mère suppliait Dieu de vous faire grâce encore ; alors, à sa demande, Jésus lui donna un délai. Le sang de Jésus et les larmes de votre mère se mêlèrent, et, mystiquement, se répandirent sur vous. Puis, cette mère que vous avez pleurée me montra son fils, ce cher Raymond, au jour de sa première communion, beau comme les anges du Ciel, embaumé de cette présence du premier baiser de Jésus à son âme. Le Ciel et la terre étaient en fête devant ce spectacle.
Mais hélas avec les années qui se sont succédé, les compagnies fausses et dangereuses ont été l’objet de votre recherche et, par ce chemin, vous êtes devenu ce que vous êtes à l’heure présente. Votre mère pleurait toujours. Elle me donna un regard de supplication et me dit
« Va, va sauver mon fils, je suis sa mère ! »
Monsieur, ne serez-vous pas touché quand je vous rappelle le souvenir de votre mère ? Votre cœur serait-il d’airain pour ne pas être attendri à la voix suppliante d’une mère qui, même dans la gloire du Ciel, pleure sur son fils égaré !
Monsieur, je vous l’ai dit, de vous dépend le salut de tous. Vous avez sur vos épaules tout le poids du Gouvernement. N’entendez-vous pas aussi toutes les voix de ces glorieuses victimes tombées au champ d’honneur : ce sang pur de ces prêtres martyrs, tombés aux postes de leur dévouement ? Ah ! les prêtres, n’ont-ils pas été les premiers prêts à se ranger parmi nos soldats, les entraînant à la lutte pour Dieu et pour la France ? – En père que vous devriez être pour vos enfants de France, ne serait-ce pas votre devoir de les soutenir, au lieu de les laisser bafouer et insulter de toutes façons ? Le sang des enfants de France est comme un cri qui s’élève vers vous. Ces voix retentissent plus fortement que le bourdonnement du canon qui gronde sur le front. Ces voix, je les entends vous dire :
« Raymond, chef de la nation française, si tu veux obtenir la victoire, reviens à ton Dieu ».
Ces paroles ne sont-elles pas plus pénétrantes que la voix des impies qui persécutent la religion ? La main de Dieu est levée ; sa puissance va donner pour une dernière fois, un dernier avertissement du Ciel. Monsieur le Président, vous êtes perdu si vous persistez dans les erreurs qui empoisonnent votre vie. Ah ! je frémis ! Pauvre France ! D’elle, nous n’aurons plus que le souvenir.
Claire de Jésus Crucifié
Cette lettre avait été remise, le 16 janvier au Président Poincaré par son secrétaire M. Sainsère.
Dès le 18, Notre-Seigneur révéla à Claire ce qui suit :
« Avant-hier, Jésus me représenta (le Président) avec une certaine colère sur son visage. Je le voyais irrité…, mais heureusement le Président cédait à ses impressions, seul avec lui-même. Je l’ai vu peu à peu se radoucir, puis il rentra en lui-même et il relit ma lettre. Il se cache le visage dans ses mains. Il soupire, il regarde le portrait de sa mère, il la prie, il dit : « Mon Dieu ! » et il pleure. Le Ciel le regarde. Ah ! le Ciel en face de sa personne ! Rien ne peut résister devant la puissance divine ! Le Président voudrait me voir, m’entendre, mais il n’ose confier ce désir. L’orgueil est là, mais la grâce fait son œuvre petit à petit. Jésus veut arriver à son but. »
Une deuxième lettre fut écrite par Claire au Président, et remise au député de Baudry d’Asson. On pense que cette lettre ne fut pas remise au Président Poincaré mais commentée verbalement.
Quoi qu’il en soit, c’est un fait que le Président Poincaré, impressionné et troublé par les faits et les précisions personnelles contenues dans ces messages, recevait Claire Ferchaud à l’Élysée le 21 mars.
Voici le compte-rendu de cette visite, tel qu’il fut rédigé par Claire elle-même :
Je commence en disant :
« Je vous demande bien pardon, Monsieur le Président, de vous déranger ».
Sitôt, il reprend :
« Mais je suis content de vous recevoir. C’est le député M. de Baudry d’Asson qui m’avait demandé l’audience ».
Aussitôt je lui dis :
« Me permettez-vous, M. le Président, de vous exposer le but qui m’amène ici ? »
Il fit un petit signe de tête et dit :
« Faites-le, je vous écoute ».
Je continue :
« Vous souvenez-vous d’une lettre que je me suis permise de vous écrire et que vous avez dû recevoir il y a quelques semaines ? »
Il me répond :
« Je l’ai bien reçue ».
Alors je continue :
« Eh bien ! c’est le même sujet qui me ramène aujourd’hui, et c’est Dieu qui m’envoie pour vous faire connaitre ses volontés, à vous, M. le Président. Le Sacré-Cœur s’adresse à vous. Il veut que la France officielle reconnaisse Dieu pour Maître, et il veut pour nos temps actuels, que son Cœur soit peint sur nos couleurs nationales, et c’est du Chef d’État qu’il attend cet hommage ».
Le Président m’écoutait attentivement ; il dit :
« Oui, mais moi je ne peux pas le faire. Les lois qui ont été votées, je ne peux pas les refaire, à moins que la Chambre change, et je ne le crois pas ».
Alors je lui dis :
« Eh bien ! pourquoi ne leur feriez-vous pas vous-même ma proposition ? Vous êtes le Chef de tout, et Dieu attend de vous cet acte pour vous en bénir ».
Alors je le vois un peu embarrassé, et il me dit :
« Mais on ne peut pas défaire des lois qui ont été faites, et on ne peut pas modifier quoi que ce soit sur le drapeau national ».
Je lui dis :
« Monsieur le Président, il n’y a aucune modification à mettre un emblème religieux sur l’étendard français, puisque c’est le désir de Dieu, et je vous dis de sa part que la France ne sera sauvée que par le règne de son Cœur, et ce règne, Il le veut solidement établi dans la France officielle ».
Le Président dit :
« Pourquoi ce signe et non pas un autre ? »
Alors je lui représente nos gloires d’autrefois par l’intervention divine, puis je lui mets devant les yeux le signe de la Croix qui illumina l’empereur Constantin, et maintenant c’est un nouveau signe qui est le Sacré-Cœur. J’ajoutais que la guerre ne se terminerait que lorsque le Sacré-Cœur serait peint sur nos drapeaux.
Alors il me dit :
« Mais dans les guerres passées, il y a eu bien des victoires sans que le Sacré-Cœur soit ainsi sur les drapeaux ».
Alors je réponds :
« Dieu intervient à son heure, et Il a réservé à nos temps actuels l’honneur d’être gravé sur nos drapeaux par la France convertie… ».
Alors, poussée par une inspiration, je continuais :
« Dieu n’a plus de place en France, la religion est persécutée, on ne veut plus d’emblèmes religieux ».
– Mais si vous portez bien la Croix, vous, personne ne vous en empêche.
– On défend à nos soldats de porter ostensiblement le fanion du Sacré-Cœur, pourquoi ne pas leur laisser la liberté ?
– L’uniforme doit rester net, et si on permet aux catholiques de le porter, il y a des protestants qui, eux aussi, mettront des images à leur façon ; d’ailleurs il y a des soldats dans les hôpitaux qui ont le Sacré-Cœur sur eux, personne ne les en empêche.
– Oh ! M. le Président, ils ont été combattus ; ceux qui portent le Sacré-Cœur l’ont sous leurs capotes, et le Gouvernement a défendu de le faire paraître… Pourquoi persécuter la religion ? Dieu est le Maître. Il aime la France, la France ne périra pas malgré toutes les oppositions.
– Mais croyez bien que nous ne défendons pas de prier, nous laissons libres. Beaucoup de personnes prient pour la France, c’est très bien.
Et il ajoute :
« il s’est dit des messes pour nos morts de la guerre ; j’y ai assisté, et quand je ne peux y aller moi-même, je me fais remplacer. Nous n’avons jamais empêché les messes de se dire ».
J’ai répondu :
« Bien, je vous félicite, Dieu vous aime, mais Il veut encore plus, et c’est à vous qu’Il s’adresse, c’est de vous que Dieu demande l’acte officiel permettant que le Sacré-Cœur soit peint sur le drapeau national ».
Le Président reprend :
« Mais je ne peux pas ; je dois pour cela soumettre le cas à la Chambre, mais ce sera rejeté ».
Je lui réponds :
« Eh bien ! soumettez le projet ».
Le Président fait silence, il semble réfléchir ; puis il dit :
« Je ne crois pas que l’on vous écoute ».
– Eh bien, vous pouvez essayer, puisque c’est le désir de Dieu.
– Eh bien, soit ! J’ai retenu tout ce que vous m’avez dit, je vais le soumettre à la Chambre.
Puis le Président change de conversation et il dit :
« Il y a longtemps que vous avez des révélations ? »
– M. le Président, à ce sujet, permettez-moi de vous montrer ici une image faite sur le modèle du Sacré-Cœur où Il se révèle actuellement. Voici comment Il se montre à la France.
Le Président prend ses lorgnons et il dit :
« Montrez ! »
Cœur Sacré de Jésus,
Broyé à cause de nos péchés,
Ayez pitié de nous !
Je déploie l’image, je l’étends sur son bureau. Le Président la tient au bas, il la regarde et il lit l’inscription. Je lui explique pourquoi ce sang aux pieds, aux mains, et ce Cœur meurtri. Je lui fis voir la blessure profonde du Cœur de Jésus, faite par la France officielle et j’ajoute :
« M. le Président, cette blessure ne sera refermée que lorsque vous aurez accompli les desseins du Sacré-Cœur ».
Le Président ne dit rien pendant qu’il regarde l’image… II veut la recouvrir du papier qui était à côté. J’allais la rouler, lorsqu’une force me pousse à enlever le papier une seconde fois, et je lui dis :
« Regardez-la bien et priez-la si vous avez le courage ».
Il ne dit rien, mais son regard regarde l’image. Je lui dis :
« Voyez ces plaies, et cette main qui vous invite et semble dire : Viens à moi ! »
Pas un mot. Ensuite je lui dis :
« Eh bien, si la majorité du peuple français demande le Sacré-Cœur sur le drapeau, leur refuserez-vous ? »
– Ah ! peut-être que non alors, on accepte toujours les pétitions.
– Alors, vous me promettez de ne pas y mettre obstacle, et vous allez proposer la chose à la Chambre.
– Oui, demain, je leur dirai ce que vous m’avez dit.
Je lui dis en peu de mots que Dieu était bon de vouloir le prévenir ; s’il ne se convertissait pas, que des châtiments lui étaient réservés. Il m’écoute et il dit :
« Eh ! vous, qui êtes une bonne catholique, priez toujours, je ne vous le défends pas ».
Il ajoute :
« Et vous êtes venue à Paris exprès pour me dire cela ? »
– Oui, M. le Président, chaque jour, j’ai été prier le Sacré-Cœur à Montmartre pour la France et pour vous. Je prie Dieu de vous éclairer de sa grâce. J’aime la France, et c’est pour son honneur et son droit que Dieu m’envoie accomplir près de vous cette mission.
Le Président ensuite me demande d’où je suis : il paraissait bien ne pas l’ignorer. Je lui ai dit :
« Je suis Poitevine et sur les bords de la Vendée ».
– Vous êtes d’une famille honorable ; vous avez quelqu’un à la guerre ?
– J’ai deux frères : l’un prisonnier, et l’autre sur le front.
– Allez-vous retourner dans votre famille ?
– Est-ce que vous désirez que je reste à Paris, M. le Président ?
– Non, vous pouvez retourner maintenant, vous avez fait votre devoir en noble Française.
– Et vous, M. le Président, vous tiendrez votre parole de n’être pas un obstacle à l’œuvre du Sacré-Cœur ?
– Et Dieu m’aimera encore davantage ?
– Oh ! oui, et beaucoup plus.
L’audience était terminée, elle avait duré 20 minutes.
En sortant, Claire put dire au Marquis de Baudry d’Asson :
« J’ai tout osé dire ; j’en suis bien heureuse. Le Président a été bien aimable ».
Ce n’était pas suffisant. M. Poincaré n’eut pas le courage de tenir parole ; c’est ce qui occasionna la seconde lettre de Claire :
1er mai 1917
Monsieur le Président,
Envoyée par le bon Dieu, j’ai l’honneur de faire sa petite commissionnaire près du Chef de l’État qui, malgré les appels réitérés de la grâce divine, ferme les oreilles à cette voix qui se fait entendre dans le fond de son âme.
Monsieur le Président, quand j’ai eu l’honneur d’être introduite à votre bureau, nous avons discuté sur le devoir que la France a envers Dieu, en accomplissant les désirs de son Cœur, en gravant sur les trois couleurs nationales l’emblème religieux que vous connaissez. Vous m’aviez promis de proposer à la Chambre ce que, de la part du Ciel, j’étais venue vous faire connaître. Avez-vous accompli votre promesse que je vous fis répéter par trois fois ? J’en doute beaucoup ; même n’auriez-vous pas ri de cette proposition après mon départ ? Dieu a été témoin de l’entrevue ; Il a entendu vos réponses à ses demandes que j’ai eu l’honneur de vous faire connaître. Serez-vous franc devant Dieu et devant la simplicité d’une humble fille qui n’a en vue que le salut de sa chère France. Vous avez peur des moqueries qui accompagneront vos déclarations ; vous avez peur des hommes qui ne sont que des lâches et des poltrons, et vous n’avez pas peur de Dieu qui a son éternité pour punir.
Monsieur le Président, croyez que ce n’est pas pour rire que le bon Dieu se met en peine de s’abaisser jusqu’à sa pauvre créature si ingrate et de lui commander de revenir à la pratique du devoir, si elle ne veut pas attirer sur elle les châtiments de la colère divine.
Nous sommes à une heure très grave. Vous êtes, Monsieur le Président, à la tête de cette nation française si aimée du Christ et si coupable dans ses lois, la France qui est appelée la Fille aînée de l’Église et qui est la seule qui n’est pas représentée devant le Souverain Pontife.
La France, royaume de prédilection, l’aimez-vous véritablement ? Vous êtes Français, l’êtes-vous par le cœur ? Ah ! pauvre France qui baigne dans le sang de ses enfants et dont le cœur va être étouffé par d’ignobles mains criminelles qui prétendent la ruiner par d’infâmes trahisons. La Franc-Maçonnerie veut la perte de la religion catholique ; elle veut sa perte à tout point de vue. Mais, du haut du Ciel, le Sacré-Cœur veille sur son royaume ; Il prend en pitié l’innocence de tant de généreuses victimes qui ont versé leur sang pour la Patrie. Puisse-t-elle être enfin délivrée des ennemis, de l’envahisseur teuton et aussi des B… de l’intérieur, qui pervertissent notre cher pays.
Monsieur le Président, je ne dois pas accomplir à demi la mission que Dieu me confie. Son Cœur est profondément triste. Le jour du 16 mars 1917, Il me dit :
« La France me tue ; mais malheur à ceux qui ne se convertiront pas ! ».
Puis sa voix devenue plus grave, Il parle fort et Jésus dit :
« Le peuple de France est à deux doigts de sa perte. Le traître vit au cœur de la France. C’est la Franc-Maçonnerie qui, pour obtenir la perte éternelle de ce pays, d’accord avec l’Allemagne, a engendré cette guerre. Les trahisons se poursuivent, et si quelqu’un pouvait pénétrer à l’intérieur de plusieurs cabines, il y découvrirait les pièges ».
Dieu ajoute :
« Sans moi, la France serait perdue ; mais mon amour qui veut la vie de cette France, arrête le fil électrique qui communique à l’ennemi le secret de la France. La Franc-Maçonnerie sera vaincue, de terribles châtiments fondront sur elle. Mais je demande au brave petit soldat de France, jusqu’aux généraux qui sont aux armées, de déployer le drapeau du Sacré-Cœur, malgré la défense formelle qu’on fera autour d’eux ; et que tous, généraux, officiers et simples soldats, aillent de l’avant ! Je leur promets la victoire ! La secte franc-maçonnique, le gouvernement actuel seront châtiés ; on découvrira tous leurs engins ; plusieurs seront mis à mort ».
Et là, Notre-Seigneur me fit voir la France régénérée dans la foi, et Il dit :
« Oh ! la France, comme elle sera belle un jour ! Non, Satan aura beau faire, jamais la France ne lui appartiendra ! »
À vous, Monsieur le Président, de tomber à genoux et de demander pardon à Dieu, toujours plein d’amour et de miséricorde.
Que la France soit enfin délivrée par le règne du Sacré-Cœur, malgré la rage de Satan et de ses suppôts.
« Vive le Christ qui aime les Francs ! »
J’ai l’honneur de vous saluer avec respect.
Claire de Jésus Crucifié
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Notes :
(1) “Défense du Foyer”, n. 134, mai 1972.
(2) Sans l’intervention providentielle, la France aurait connu en 1917 le sort de la Russie livrée à la Révolution.
(3) Cet ordre de Notre-Seigneur se manifesta spécialement les 26 novembre et 16 décembre 1916 :
“Les temps sont mauvais sur la terre ; les cœurs sont broyés parfois, mais même sans l’épreuve, on continue à m’outrager. Le mal se rallume dans les âmes, et c’est la France qui ouvre dans mon Cœur cette blessure d’où s’échappent des flots de sang. Je veux tenter un dernier effort; mon amour surpasse toute mesure : J’aime tant la France ; Je veux la sauver. En mon nom, je te commande d’écrire au Chef de ceux qui vous gouvernent. L’image de mon Cœur qui doit se faire doit sauver la France. C’est à eux que tu l’enverras. Si on la respecte, c’est le salut ; mais si on la foule aux pieds, ce sont les malédictions du Ciel qui tombent et écrasent tout le peuple. Va droit à ceux qui vous gouvernent. Si tu savais comme la conscience de ces gens-là est agitée. Je remue leurs cœurs, à toi maintenant de me faire connaitre. La chose te parait grave, mais obéis ; c’est le salut de ta Patrie” (26 nov 1916).
“Les gouvernants sentent que Dieu seul peut les sauver. Mais lâches qu’ils sont, ils vivent chacun dans leur milieu, cachant ces pensées au fond de leur cœur. C’est pourquoi tu vas écrire au Président lui montrant son devoir à la tête d’une puissance, devoir vis-à-vis de Dieu d’abord, devoir sur lequel tout le peuple doit se former. S’il ne se soumet pas à ce que Je lui adresse par toi, de grands malheurs menacent sa personne et ses droits. Au contraire si, par lui, Je suis gravé sur le drapeau français, dès le lendemain, il poursuivra l’ennemi qui fuira en désordre et le rejettera au-delà de la frontière. En peu de temps, c’est la paix pour toutes les nations” (16 dec 1916).
On remarquera que la mission de Claire Ferchaud sur le plan national se termine par un vœu :
« Que la France soit enfin délivrée par le règne du Sacré-Cœur, malgré la rage de Satan et de ses suppôts. »
Et par le cri de reconnaissance qui termine notre vieille loi salique :
« Vive le Christ qui aime les Francs ! »
Ceux qui connaissent l’importance des dates dans les desseins de Dieu remarqueront les coïncidences :
En 1917, à Rome, la Franc-Maçonnerie fêtait son 2ème centenaire et, sous les fenêtres du Vatican, insultait le Pape et déployait l’étendard de Lucifer foulant saint Michel sous ses pieds avec cette inscription :
« Satan doit régner au Vatican, le Pape sera son esclave ».
Au Portugal, les révolutions se succèdent, la Franc-Maçonnerie règne en maîtresse persécutant les catholiques.
En France, la Franc-Maçonnerie avec l’aide de ministres (Malvy) et d’hommes à la solde de l’Allemagne (Bolo Almereyda avec le Bonnet Rouge) préparent la défaite de la France. On ne peut qu’être très frappé par la triple intervention du Ciel :
– Le Portugal sauvé de la révolution par le grand miracle de Fatima (13 octobre).
– À Rome, 4 jours après (17 octobre), fondation par le Père Kolbe de la Milice de l’Immaculée (comportant la lutte contre la Franc-Maçonnerie pour protéger le Pape et l’Église).
– De son côté, la France était sauvée du désastre en cette même année par l’intervention du Sacré-Cœur. Les traîtres étaient arrêtés et l’armistice intervenait le 11 novembre 1918 (fête de saint Martin).
Claire Ferchaud a toujours regardé la guerre de 1940, la guerre d’Algérie et les autres comme la continuation de la guerre de 1914 : pas de paix, seulement des trêves. Et le monde dans un chaos toujours plus profond.
Les années que nous vivons voient se poursuivre une lutte implacable de la Cité sans Dieu, matérialiste et athée, contre la Cité de Dieu. L’Église persécutée est empêchée d’accomplir son œuvre de paix.
Ce sont des « faits ». Au moment où la Franc-Maçonnerie, totalement maîtresse de tous les rouages de l’État, de la presse, de la Radio, des écoles et universités, annonce qu’elle se « désocculte » pour proposer son « idéal » à la jeunesse, nous devons méditer ces faits.
Il est temps pour les catholiques, avec l’aide de Notre-Dame, de se réveiller, de rétablir leur unité dans l’Église autour du Pape.
Seule, la conversion nous sauvera ! Tous les événements confirment les avertissements de 1917, celui de Notre-Dame et celui du Sacré-Cœur.
La fête du Sacré-Cœur de Jésus
L’institution de la fête du Sacré-Cœur répond au protestantisme et au jansénisme qui cherchèrent à défigurer l’un des dogmes essentiels du christianisme, l’amour de Dieu envers tous les hommes.
Saint Jean Eudes composa en 1670 un office et une messe du Sacré-Cœur pour la Congrégation de Jésus et Marie qu’il avait fondée en 1643. Cinq ans plus tard, sainte Marguerite-Marie Alacoque, religieuse visitandine de Paray-le-Monial, se voyait gratifiée des apparitions du Sacré-Cœur lui-même. Le 16 juin 1675, Notre-Seigneur lui demanda de faire établir une fête en son honneur le vendredi qui suit l’octave de la Fête-Dieu.
Le pape Clément XIII approuva la fête et l’office du Sacré-Cœur en 1765, tandis que Pie IX l’étendit à l’Eglise universelle en 1856.
Comme l’observe Dom Gaspard Lefebvre, c’est dans le culte catholique – cette règle si sûre de notre foi – que l’Epouse du Christ manifeste et fait croître l’amour de Dieu envers les hommes.
C’est cet amour qui a fait que Jésus est descendu sur terre par son Incarnation, est monté sur la Croix pour notre Rédemption (Evangile de cette fête) et revient chaque jour sur nos autels par la Transsubstantiation, afin de nous y appliquer les fruits de sa mort sur le Golgotha.
Depuis la Pentecôte, remarque Dom Guéranger, « l’Esprit Paraclet descendu sur le monde poursuit ses enseignements dans la Liturgie sacrée ». Après la Sainte Trinité que l’Esprit de Vérité révèle à la terre, après l’Hostie sainte au pied de laquelle il nous a laissés prosternés, c’est aujourd’hui le Cœur sacré du Verbe fait chair qu’il propose à nos adorations.
Les litanies du Sacré-Cœur
Seigneur, ayez pitié de nous.
O Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, écoutez-nous.
Jésus-Christ, exaucez-nous.
Père céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit Saint qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Trinité Sainte qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, Fils du Père éternel, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, formé par le Saint-Esprit dans le sein de la Vierge Mère, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, uni substantiellement au Verbe de Dieu, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, d’une infinie majesté, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, temple saint de Dieu, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, tabernacle du Très-Haut, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, maison de Dieu et porte du ciel, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, fournaise ardente de charité, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, sanctuaire de la justice et de l’amour, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, plein d’amour et de bonté, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, abîme de toutes les vertus, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, très digne de toutes louanges, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, roi et centre de tous les cœurs, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, en qui se trouvent tous les trésors de la sagesse et de la science, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, en qui réside toute la plénitude de la Divinité, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, objet des complaisances du Père, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, dont la plénitude se répand sur nous tous, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, le désiré des collines éternelles, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, patient et très miséricordieux, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, libéral pour tous ceux qui vous invoquent, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, source de vie et de sainteté, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, propitiation pour nos péchés, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, rassasié d’opprobres, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, broyé à cause de nos crimes, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, obéissant jusqu’à la mort, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, percé par la lance, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, source de toute consolation, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, notre vie et notre résurrection, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, notre paix et notre réconciliation, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, victime des pécheurs, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, salut de ceux qui espèrent en vous, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, espérance de ceux qui meurent en vous, ayez pitié de nous.
Cœur de Jésus, délices de tous les saints, ayez pitié de nous.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur.
Jésus, doux et humble de cœur
Rendez notre cœur semblable au vôtre.
Prions. Dieu tout-puissant et éternel, considérez le Cœur de votre Fils bien-aimé ainsi que les louanges et les satisfactions qu’il vous a offertes au nom des pécheurs : à ceux qui implorent votre miséricorde, accordez avec bienveillance le pardon au nom de ce même Jésus-Christ, votre Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec vous, dans l’unité du Saint-Esprit, pour les siècles des siècles.
Ainsi soit-il.
* * *
Les litanies du Sacré Cœur en latin
Kyrie, eléison.
Christe, eléison.
Kyrie, eléison.
Christe, audi nos.
Christe, exáudi nos.
Pater de caelis, Deus, miserére nobis.
Fili, Redémptor mundi, miserére nobis.
Deus, Spiritus Sancte, miserére nobis.
Deus, Sancta Trinitas, unus Deus, miserére nobis.
Cor Jesu, Filii Patris aetérni, miserére nobis.
Cor Jesu, in sinu Virginis Matris a Spiritu Sancto formátum, miserére nobis.
Cor Jesu, Verbo Dei substantiáliter unitum, miserére nobis.
Cor Jesu, majestátis infinitae, miserére nobis.
Cor Jesu, templum Dei sanctum, miserére nobis.
Cor Jesu, tabernáculum Altissimi, miserére nobis.
Cor Jesu, domus Dei et porta caeli, miserére nobis.
Cor Jesu, fornax ardens caritátis, miserére nobis.
Cor Jesu, justitiae et amóris receptáculum, miserére nobis.
Cor Jesu, bonitáte et amóre plenum, miserére nobis.
Cor Jesu, virtútum órnium abyssus, miserére nobis.
Cor Jesu, omni laude dignissimum, miserére nobis.
Cor Jesu, rex et centrum ómnium córdium, miserére nobis.
Cor Jesu, in quo sunt omnes thesáuri sapiántiae et sciéntiae, miserére nobis.
Cor Jesu, in quo hábitat omnis plenitúdo divinitátis, miserére nobis.
Cor Jesu, in quo Pater sibi bene complácuit, miserére nobis.
Cor Jesu, de cujus plenitúdine omnes nos accépimus, miserére nobis.
Cor Jesu, desidérium cóllium aeternórum, miserére nobis.
Cor Jesu, pátiens et multae misericórdiae, miserére nobis.
Cor Jesu, dives in omnes qui invocant te, miserére nobis.
Cor Jesu, fons vitae et sanctitótis, miserére nobis.
Cor Jesu, propitiátio pro peccátis nostris, miserére nobis.
Cor Jesu, saturótum oppróbriis, miserére nobis.
Cor Jesu, attritum propter scélera nostra, miserére nobis.
Cor Jesu, usque ad mortem obédiens factum, miserére nobis.
Cor Jesu, láncea perforátum, miserére nobis.
Cor Jesu, fons tortius consolatiónis, miserére nobis.
Cor Jesu, vita et resurréctio nostra, miserére nobis.
Cor Jesu, pax et reconciliátio nostra, miserére nobis.
Cor Jesu, victima pecctórum, miserére nobis.
Cor Jesu, salus in te sperántium, miserére nobis.
Cor Jesu, spes in te moriéntium, miserére nobis.
Cor Jesu, deliciae Sanctórum ómnium,
miserére nobis.Agnus Dei, qui tollis pecccáta mundi, parce nobis, Dómine.
Agnus Dei, qui tollis pecccáta mundi, exáudi nos, Dómine.
Agnus Dei, qui tollis pecccáta mundi, miserére nobis.
V. Jesu, mitis et húmilis corde.
R. Fac cor nostrum secúndum Cor tuum.
Orémus. Omnipotens sempitérne Deus, réspice in Cor dilectissimi Filii tui et in laudes et satisfactiónes, quas in nómine peccatórum tibi persólvit, iisque misericórdiam tuam petértibus, tu véniam concéde placátus in nómine ejúsdem Filii tui Jesu Christi: Qui tecum vivit et regnat in saecula saeculórum.
R. Amen.