Le respect humain mène en Enfer - Saint curé d’Ars

Saint curé d’Ars (1786 – 1859) – Sermon sur le respect humain

Ces chrétiens qui ne sont chrétiens que de nom ; qui font leur devoir de chrétiens d’une manière si misérable, qu’ils vous feraient mourir de compassion.

Voyez-en un, pendant sa prière faite avec ennui, dissipation, sans respect. Voyez-les à l’église, sans dévotion : l’office commence toujours trop tôt, et finit toujours trop tard ; le prêtre n’est pas encore descendu de l’autel, qu’ils sont déjà dehors.

Pour la fréquentation des Sacrements, il ne faut pas leur en parler : s’ils s’en approchent quelquefois, c’est avec une certaine indifférence qui annonce qu’ils ne connaissent nullement ce qu’ils font. Tout ce qui a rapport au service de Dieu est fait avec un dégoût épouvantable.

Mon Dieu ! que d’âmes perdues pour l’éternité ! Ô mon Dieu ! que le nombre de ceux qui entreront dans le royaume des cieux est petit, puisqu’il y en a si peu qui font ce qu’ils doivent pour le mériter ?

Mais, me direz-vous maintenant : Qui sont donc ceux qui se rendent coupables de respect humain ? écoutez-moi un instant, et vous allez le savoir.

D’abord, je vous dirai avec saint Bernard que, de quelque côté que nous considérions le respect humain, qui est la honte de remplir ses devoirs de religion à cause du monde, tout nous démontre en lui le mépris de Dieu et de ses grâces et l’aveuglement de l’âme.

Je dis en premier lieu, que la honte de faire le bien, de crainte d’être méprisé ou raillé de la part de quelques malheureux impies, ou de quelques ignorants, est un mépris affreux que nous faisons de la présence du bon Dieu devant lequel nous sommes et qui pourrait à l’heure même nous jeter en enfer.

Pourquoi est-ce que ces mauvais chrétiens vous raillent et tournent en ridicule votre dévotion ? Hélas ! en voici la véritable raison : c’est que n’ayant pas la force de faire ce que vous faites, ils vous en veulent de ce que vous réveillez les remords de leur conscience ; mais, soyez bien sûrs que dans le cœur ils ne vous méprisent pas, au contraire, ils vous estiment beaucoup.

S’ils ont un bon conseil à prendre, ou à demander une grâce auprès du bon Dieu, ce n’est pas à ceux qui font comme eux qu’ils auront recours, mais à ceux qu’ils ont raillés, du moins en paroles. Vous avez honte, mon ami, de servir le bon Dieu, par crainte d’être méprisé ? Mais, mon ami, regardez donc Celui qui est mort sur cette croix ; demandez-lui donc s’il a eu honte d’être méprisé, et de mourir de la manière la plus honteuse sur cette croix infâme.

Ah ! ingrats que nous sommes envers Dieu, qui semble trouver sa gloire à faire publier de siècle en siècle qu’il nous choisit pour ses enfants.

Ô mon Dieu ! que l’homme est aveugle et méprisable de craindre un misérable qu’en-dira-t-on, et de ne pas craindre d’offenser un Dieu si bon. Je dis encore que le respect humain nous fait mépriser toutes les grâces que le bon Dieu nous a méritées par sa mort et sa passion. Oui, par le respect humain, nous anéantissons toutes les grâces que le bon Dieu nous avait destinées pour nous sauver. Oh ! maudit respect humain, que tu entraînes d’âmes en enfer !

En deuxième lieu, je dis que le respect humain renferme l’aveuglement le plus déplorable. Hélas ! nous ne faisons pas attention à ce que nous perdons.

Ah ! quel malheur pour nous ! nous perdons notre Dieu, que nul ne pourra jamais remplacer. Nous perdons le ciel avec tous ses biens et ses plaisirs ! Mais un autre malheur, c’est que nous prenons le démon pour notre père, et l’enfer avec tous ses tourments pour notre héritage et notre récompense.

Nous changeons nos douceurs et nos joies éternelles contre des souffrances et des larmes. Ah ! mon ami, à quoi pensez-vous ? Quels seront vos regrets pendant toute l’éternité ! Ah ! mon Dieu ! peut-on bien y penser et vivre encore esclave du monde ?

Il est vrai, me direz-vous, que celui qui craint le monde pour remplir ses devoirs de religion est bien malheureux, puisque le bon Dieu nous a dit que celui qui aura honte de le servir devant les hommes, il ne voudra pas le reconnaître devant son Père au jour du jugement.

Mais mon Dieu ! craindre le monde, pourquoi donc ? puisque nous savons qu’il faut absolument être méprisé du monde pour plaire à Dieu. Si vous craigniez le monde, il ne fallait pas vous faire chrétien. Vous saviez bien que sur les fonts sacrés du baptême, vous prêtiez serment en présence de Jésus-Christ même ; que vous renonciez au démon et au monde ; que vous vous engagiez à suivre Jésus-Christ portant sa croix, chargé d’opprobres et de mépris. Si vous craignez le monde, eh bien ! renoncez à votre baptême et donnez-vous à ce monde à qui vous craignez tant de déplaire.

Mais, me direz-vous, quand est-ce que nous agissons par respect humain ? Mon ami, écoutez-moi bien. C’est un jour que vous étiez à la foire, ou dans une auberge où l’on mangeait de la viande un jour défendu et que l’on vous pria d’en manger ; que, vous contentant de baisser les yeux et de rougir, au lieu de dire que vous étiez chrétien, que votre religion vous le défendait, vous en mangeâtes comme les autres, en disant : Si je ne fais pas comme les autres, on se moquera de moi. – On vous raillera, mon ami ? Ah ! certes, c’est bien dommage ! – Eh ! me direz-vous, je ferai bien plus de mal, en étant la cause de toutes les mauvaises raisons que l’on dira contre la religion, que j’en ferais en mangeant de la viande.

– Dites-moi, mon ami, vous ferez plus de mal ? Si les martyrs avaient craint tous ces blasphèmes, tous ces jurements, alors ils auraient donc tous renoncé à leur religion ? C’est tant pis pour ceux qui font mal.

Hélas ! disons mieux : ce n’est pas assez que les autres malheureux aient crucifié Jésus-Christ par leur mauvaise vie ; il faut encore vous unir à eux pour faire souffrir Jésus-Christ davantage ? Vous craignez d’être raillé ? Ah ! malheureux, regardez Jésus-Christ sur la croix, et vous verrez ce qu’il a fait pour vous. Vous ne savez pas quand vous avez renié Jésus-Christ ? C’est un jour qu’étant avec deux ou trois personnes, il semblait que vous n’aviez point de mains, ou que vous ne saviez pas faire le signe de la croix, et que vous regardiez si l’on avait les yeux sur vous, et que vous vous êtes contenté de dire votre Benedicité ou vos grâces dans votre cœur, ou bien que vous allâtes dans un coin pour les dire.

C’est lorsque, passant vers une croix, vous fîtes semblant de ne pas la voir, ou bien vous disiez que ce n’est pas pour nous que le bon Dieu est mort.

Vous ne savez pas quand vous avez eu du respect humain ? C’est un jour que vous trouvant dans une société, où l’on disait de sales paroles contre la sainte vertu de pureté, ou contre la religion, vous n’osâtes pas reprendre ces personnes, et bien plus, dans la crainte que l’on vous raille, vous en avez souri.- Mais, me direz-vous, l’on est bien forcé, sans quoi l’on serait trop souvent raillé. – Vous craignez, mon ami, d’être raillé ? Ce fut bien aussi cette crainte qui porta saint Pierre à renier son divin Maître ; mais cela n’empêcha pas qu’il commît un gros péché qu’il pleura toute sa vie.

Vous ne savez pas quand vous avez eu du respect humain ? C’est un jour que le bon Dieu vous donna la pensée d’aller vous confesser, vous sentiez que vous en aviez bien besoin, mais vous pensâtes que l’on se moquerait de vous, que l’on vous traiterait de dévot. C’est une fois que vous aviez la pensée d’aller à la sainte Messe dans la semaine, et que vous pouviez y aller ; vous avez dit en vous-même que l’on se moquerait de vous et que l’on dirait : C’est bon pour ceux qui n’ont rien à faire qui ont de quoi vivre de leurs rentes. Combien de fois ce maudit respect humain vous a empêché d’assister au catéchisme, à la prière du soir !

Combien de fois, étant chez vous, et faisant quelques prières ou quelques lectures de piété, vous êtes-vous caché voyant venir quelqu’un ! Combien de fois le respect humain vous a fait violer la loi du jeûne ou de l’abstinence, et n’oser pas dire que vous jeûniez, ou que vous ne faisiez pas gras !

Combien de fois vous n’avez pas osé dire votre Angelus devant le monde, ou vous vous êtes contenté de le dire dans votre cœur, ou vous êtes sorti pour le dire dehors ! Combien de fois vous n’avez point fait de prières le matin ou le soir, parce que vous vous êtes trouvé avec des personnes qui n’en faisaient point ; et tout cela, de crainte que l’on ne se moquât de vous !

Allez, pauvre esclave du monde, attendez l’enfer où vous serez précipité ; vous aurez bien le temps de regretter le bien que le monde vous a empêché de faire. Ah ! mon Dieu, quelle triste vie mène celui qui veut plaire au monde et au bon Dieu ! Non, mon ami, vous vous trompez. Outre que vous vivrez toujours malheureux, vous ne viendrez jamais à bout de plaire au monde et au bon Dieu ; cela est aussi impossible que de mettre fin à l’éternité. Voici le conseil que j’ai à vous donner, et vous serez moins malheureux : ou donnez-vous tout au bon Dieu, ou tout au monde ; ne cherchez, et ne suivez qu’un maître, et, une fois à sa suite, ne le quittez pas.

Saint curé d’Ars (1786 – 1859) – Sermon sur le respect humain

Voyez comment Jésus-Christ court après ses brebis égarées - Saint Jean-Marie Vianney

Non content de nous appeler à lui par sa grâce, et de nous fournir tous les moyens pour nous sanctifier, voyez comment Jésus-Christ court après ses brebis égarées ; voyez comment il parcourt les villes et les campagnes pour les chercher, et les ramener dans le lieu de sa miséricorde. Voyez comment il quitte ses apôtres pour aller attendre la Samaritaine auprès du puits de Jacob, où il savait qu’elle viendrait (Jn 4,6s). Voyez-le dans la maison de Simon le lépreux : ce n’est pas pour y manger qu’il y va mais il savait qu’il y viendrait une Madeleine pécheresse (Mc 14,3). Voyez-le prendre la route de Capharnaüm pour aller trouver un autre pécheur dans son bureau : c’était saint Matthieu, c’est pour en faire un apôtre zélé (Mt 9,9). Demandez-lui pourquoi il prend la route de Jéricho : il vous dira qu’il y a un homme nommé Zachée, qui passe pour un pécheur public, et qu’il veut aller voir. Afin d’en faire un parfait pénitent, il fait comme un bon père qui a perdu son enfant, il l’appelle : « Zachée, lui crie-t-il, descendez ; car c’est chez vous que je veux aller loger aujourd’hui. Je viens vous accorder votre grâce. » C’est comme s’il lui disait : « Zachée, quittez cet orgueil et cet attachement aux biens de ce monde ; descendez, c’est-à-dire, choisissez l’humilité et la pauvreté. » Pour bien le faire comprendre, il dit à tous ceux qui étaient avec lui : « Cette maison reçoit aujourd’hui le salut. » Ô mon Dieu ! que votre miséricorde est grande pour les pécheurs ! D’après tout ce que nous voyons que Jésus Christ a fait pour nous sauver, comment pourrions-nous désespérer de sa miséricorde, puisque son plus grand plaisir est de nous pardonner ? De sorte que, quelque multipliés que soient nos péchés, si nous voulons les quitter et nous en repentir, nous sommes sûrs de notre pardon. Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859), prêtre, curé d’Ars – Sermon pour le 3e dimanche après la Pentecôte

La vie du saint Curé d'Ars - Film

Le Sorciers Du Ciel – La Vie Du Saint Cure D’ars Film français, noir et blanc, sorti en 1949, réalisé par Marcel Blistène sur un scénario de René Jolivet.

Saint Jean-Marie Vianney, Curé d'Ars († 1859)

Saint Jean-Marie Vianney, Curé d’Ars († 1859) « Qu’il est beau, qu’il est grand de connaître, d’aimer et de servir Dieu, nous n’avons que cela à faire en ce monde. Tout ce que nous faisons en dehors de cela est du temps perdu » (Saint Curé d’Ars Jean-Marie Vianney) Source : A. Monnin, Esprit du Curé d’Ars, M.Vianney dans ses catéchismes, ses homélies et sa conversation, Paris, 1864, 7ème édition, 1873, p. 64-65 Corps incorrompu de saint Jean-Marie Vianney dans la basilique d’Ars. Diocèse de Belley. Son corps, exhumé au début du XXe siècle, est resté intact : il n’a pas subi la putréfaction. On a dit de plus d’un personnage, de plus d’un Saint, qu’ils furent les prodiges de leur siècle. Ceci n’est peut-être vrai de personne autant que du curé d’Ars (Ain). Cet homme si humble vit, pendant une trentaine d’années, tout l’univers, pour ainsi dire, attentif à ses vertus et à sa gloire, et tout le monde chrétien à ses pieds; il est assurément l’une des merveilles de la sainteté et de l’apostolat. Né à Dardilly, non loin de Lyon, trois ans avant la Révolution française, de simples cultivateurs profondément chrétiens, il fut d’abord berger et occupé aux travaux des champs. Dès ses premières années, il se distingua par sa candeur, sa piété, son amour pour la Sainte Vierge, et sa charité pour les pauvres. Il parvint au sacerdoce grâce à sa piété plus qu’à ses talents. Mais que d’obstacles à sa vocation sacerdotale ! Son père d’abord, qui avait trop besoin de bras pour la ferme familiale, la conscription dans les armées napoléoniennes, et jusqu’à l’examen final d’admission au sacerdoce : Jean-Marie Vianney ne parvenait pas à comprendre les questions, posées en latin. Mais la divine Marie veillait. Monsieur Courbon, premier grand vicaire du diocèse de Lyon à qui revenait la décision demanda simplement : « L’abbé Vianney est-il pieux ? A-t-il de la dévotion à la Sainte Vierge ? Sait-il dire son chapelet ? – Oui, c’est un modèle de piété ! – Un modèle de piété ! Eh bien, je l’appelle ! La grâce de Dieu fera le reste ! » Ainsi fut ordonné prêtre, en 1815, celui qui quelques années après, sera connu dans toute la France sous le nom de Curé d’Ars et qui fut l’apôtre ardent de l’Immaculée Conception dont il cachait jalousement les apparitions. Mais le saint Curé d’Ars voyait aussi Notre-Seigneur. Sous quels traits ? Il ne le révéla jamais, ni aucune des grâces extraordinaires dont il a bénéficié. Après quelques années de vicariat, il fut appelé à la cure d’Ars, et, en apercevant le clocher de sa paroisse, il se mit à genoux pour prier Dieu et lui recommander son ministère. Son premier soin fut de visiter ses paroissiens; il les eut vite conquis par sa vertu, et l’on vit succéder aux abus de toutes sortes et à l’indifférence, grâce à son zèle, un esprit profondément chrétien, une parfaite observance du dimanche: la paroisse, sous l’impulsion d’un Saint, était devenue une communauté religieuse. Bientôt, des pays voisins, on accourut pour l’entendre, pour se confesser à lui et obtenir des miracles, qu’il attribuait à sainte Philomène, dont le culte tout nouveau croissait chaque jour en popularité; aussi l’appelait-il sa « chère petite Sainte ». Dix ans plus tard, la réputation du saint curé s’était étendue au-delà de la France, et l’on ne tarda pas à venir de plus loin; la paroisse d’Ars, jadis inconnue et solitaire, était devenue un centre d’attraction universelle; aux personnes pieuses se joignaient des impies, des incrédules, des débauchés; les conversions se multipliaient par milliers. Il passait régulièrement jusqu’à seize et dix-huit heures par jour au confessionnal, et le reste du temps en prédications, catéchisme et prières. La nuit le démon lançait des assauts contre lui. Quand son lit prit feu, une nuit : « Le démon n’a pas pu brûler l’oiseau, il n’a brûlé que la cage » dit-il. Un jour une personne corpulente lui dit : « Quand vous irez au Ciel, je tâcherai de m’accrocher à votre soutane », et le Curé d’Ars, qui n’avait que la peau sur les os à force de toujours tout donner et de refuser la nourriture un peu reconstituante que ses paroissiennes essayaient de lui prodiguer, de répondre : « Gardez-vous-en bien ! L’entrée du Ciel est étroite, et nous resterions tous deux à la porte ». Il reçut la visite de Lacordaire : « La plus célèbre visite qu’ait reçue le curé d’Ars est sans doute celle du père Lacordaire. Venant à Lyon en simple pèlerin, l’illustre dominicain arrive incognito dans une modeste voiture. Or, sous les plis de son manteau noir, quelqu’un aperçoit une robe blanche, et très vite les pèlerins d’Ars apprennent qui est le visiteur. Remous profond. Le lendemain, on voit le père Lacordaire écouter dans un humble recueillement le sermon du curé(…) Il ne le quitte qu’avec déchirement et va même, s’agenouillant devant lui, jusqu’à lui demander sa bénédiction. Après quoi, J.M.Vianney le prie de le bénir à son tour : et c’est bien une scène étrange et pathétique, éclairée d’un jour du Moyen-Âge, digne de saint François d’Assise et de saint Dominique ». (Michel de Saint-Pierre, La vie prodigieuse du curé d’Ars). On rapporte plusieurs faits extraordinaires. Par exemple son intuition des faits psychologiques ou des pensées d’autrui, ses moments de lévitation etc. En 1929, il a été déclaré « patron de tous les curés de l’univers » par Pie XI. Le 8 décembre 2008, Benoît XVI a ouvert une année jubilaire 2009 pour le 150e anniversaire de saint Jean-Marie Vianney », « année sacerdotale », « pour favoriser cette tension des prêtres vers la perfection spirituelle dont dépend surtout l’efficacité de leur ministère. Avec ce thème : »Fidélité du Christ, fidélité du prêtre ». Durant toute l’Année sacerdotale, les reliques du saint-curé ont été exposées dans Basilique vaticane, amenées par Mgr.Guy Bagnard, Evêque Belley-Ars.

Le travail du dimanche - Sermon du Saint Curé d'Ars

« Vous travaillez, vous travaillez, mes enfants, mais ce que vous gagnez ruine votre âme et votre corps. Si on demandait à ceux qui travaillent le dimanche: « Que venez-vous de faire? » ils pourraient répondre: « Je viens de vendre mon âme au démon, de crucifier Notre-Seigneur, et de renoncer à mon baptême. Je suis pour l’enfer… il vous faudra peut-être pleurer toute une éternité pour ces gains terrestres… » Quand j’en vois qui charrient le dimanche, je pense qu’ils charrient leur âme en enfer. Oh! comme il se trompe dans ses calculs, celui qui se démène le dimanche avec la pensée qu’il va gagner plus d’argent ou faire plus d’ouvrage! Est-ce que deux ou trois francs pourront jamais compenser le tort qu’il se fait à lui-même en violant la loi du bon Dieu ? Vous vous imaginez que tout dépend de votre travail; mais voilà une maladie, voilà un accident… Il faut si peu de choses! un orage, une grêle, une gelée. Le bon Dieu a tout sous sa main, Il peut avec la prière vous éviter tant de déboires, mais il peut aussi simplement laisser faire… » les moyens ne lui manquent pas. N’est-ce pas toujours lui qui est le plus fort ? Ne faut-il pas qu’il reste le maître à la fin ? Aucune récolte n’a été détruite suite à l’orage tant que le brave saint Curé a été présent à Ars. Mais les récalcitrants demeuraient tenaces. C’est ainsi qu’une femme vint trouver le Curé pour lui demander de ramasser son foin un dimanche. « Mais lui dit le Curé, ce n’est pas nécessaire; votre foin ne risque rien. » Cette femme insista, disant: « Vous voulez donc que je laisse périr ma récolte ? » Elle mourut le soir même… Son éternité était plus en danger que sa récolte….. Cela me fit venir en mémoire la parabole donné e par Jésus en Luc 12, 16-21 : Il leur dit alors une parabole: « Il y avait un homme riche dont les terres avaient beaucoup rapporté. Et il se demandait en lui-même: Que vais-je faire? Car je n’ai pas où recueillir ma récolte. Puis il se dit: Voici ce que je vais faire: j’abattrai mes greniers, j’en construirai de plus grands, j’y recueillerai tout mon blé et mes biens, et je dirai à mon âme: Mon âme, tu as quantité de biens en réserve pour de nombreuses années; repose-toi, mange, bois, fais la fête. Mais Dieu lui dit: Insensé, cette nuit même, on va te redemander ton âme. Et ce que tu as amassé, qui l’aura? Ainsi en est-il de celui qui thésaurise pour lui-même, au lieu de s’enrichir en vue de Dieu. » Le Curé d’Ars poursuivait ainsi pour démontrer l’incongruité du travail le dimanche : « Travaillez, non pour la nourriture qui se perd, mais pour celle qui demeure dans la vie éternelle. Que vous revient-il d’avoir travaillé le dimanche ? Vous laissez bien la terre telle qu’elle est quand vous vous en allez ; vous n’emportez rien. Ah! quand on est attaché à la terre, il ne fait pas bon s’en aller!… Pourtant, notre premier but est d’aller à Dieu; nous sommes sur la terre pour cela… Mes frères il faudrait mourir le dimanche et ressusciter le lundi. Le dimanche, c’est le bien du bon Dieu; c’est son jour à Lui, le jour du Seigneur. Il a fait tous les jours de la semaine; il pouvait tous les garder, il vous en a donné six, il ne s’est réservé que le septième; il veut qu’en ce jour, vous ne travailliez nullement, pas plus que si vous étiez à l’agonie. De quel droit touchez-vous à ce qui ne vous appartient pas? Vous savez que le bien volé ne profite jamais. Le jour que vous volez au Seigneur ne vous profitera pas non plus. Vous avez deux moyens bien sûrs de devenir pauvre: c’est de travailler le dimanche et de prendre le bien d’autrui. Vous avez travaillé en ce saint jour? Donnez aux pauvres une aumône qui surpassera le profit que vous aurez fait ». merci à Jean