C’est à l’usage des parents qu’ont été rédigées ces litanies des vacances chrétiennes. Destinées à la récitation privée, elles peuvent, par le fait même, être modifiées et adaptées aux besoins concrets de chaque foyer.
Elles peuvent également aider à prendre des résolutions concrètes ou à mener, semaine après semaine, l’examen de conscience nécessaire.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, écoutez-nous.
Jésus-Christ, exaucez-nous.
Père céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit-Saint qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Trinité Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.
Sainte Marie, priez pour nous.
Saint Joseph, priez pour nous.
Sainte Famille de Nazareth, aidez-nous.
De nous sanctifier en vacances,
Seigneur, faites-nous comprendre la nécessité.
De nous sanctifier en vacances,
Seigneur, donnez-nous la ferme volonté.
De nous sanctifier en vacances,
Seigneur, faites-nous la grâce.
De préparer spirituellement nos vacances,
Seigneur, faites-nous la grâce.
D’en bien prévoir les difficultés,
Seigneur, faites-nous la grâce.
D’en bien prévoir la vie sacramentelle,
Seigneur, faites-nous la grâce.
De les centrer sur le saint sacrifice de la messe,
Seigneur, faites-nous la grâce.
D’y fréquenter plus que jamais le sacrement de pénitence, dont nous avons plus que jamais besoin, Seigneur, faites-nous la grâce.
D’instaurer, dès le début, de saintes coutumes dont la force bienfaisante compense la perte du cadre habituel de vie, Seigneur, faites-nous la grâce.
De prévoir un sage emploi du temps, suffisamment souple pour être observable, suffisamment précis pour être bénéfique, Seigneur, faites-nous la grâce.
D’imposer la régularité du coucher comme du lever, Seigneur, faites-nous la grâce.
De veiller à la prière du matin, souvent la plus oubliée,
Seigneur, faites-nous la grâce.
De taire du chapelet quotidien une méditation aimante,
Seigneur, faites-nous la grâce.
D’avoir chaque soir la vraie contrition de nos fautes,
Seigneur, faites-nous la grâce.
De joindre douceur et fermeté dans l’exercice de l’autorité,
Seigneur, faites- nous la grâce.
De faire étudier nos enfants en vacances, Seigneur, faites-nous la grâce.
D’entretenir en leurs âmes le sens du service et du sacrifice,
Seigneur, faites- nous la grâce.
De demander régulièrement leur aide, même quand il semblerait plus facile et plus expéditif de tout faire nous-mêmes, Seigneur, faites-nous la grâce.
De prendre nous-mêmes du temps pour l’étude et la lecture sérieuse, et d’en donner le goût à nos enfants, Seigneur, faites-nous la grâce.
De parler en profondeur avec nos enfants, Seigneur, faites-nous la grâce.
De parler avec chacun en particulier, Seigneur, faites-nous la grâce.
De donner les bonnes réponses à leurs questions, mais, plus encore, de savoir faire naître en eux les bonnes questions,
Seigneur, faites-nous la grâce.
De nous faire enfants avec nos enfants, Seigneur, faites-nous la grâce. D’entrer dans leurs jeux avec simplicité, mais sans niaiserie, et toujours pour élever leurs âmes, Seigneur, faites-nous la grâce.
De leur donner de saines occupations, Seigneur, faites-nous la grâce.
De nous adapter aux capacités et aux intérêts de chacun, mais sans jamais les abandonner totalement à eux-mêmes, Seigneur, faites-nous la grâce.
De porter paisiblement et affectueusement la croix de la surveillance constante, Seigneur, faites-nous la grâce.
De faire naître de nobles projets de vacances dans l’âme de nos adolescents,
Seigneur, faites-nous la grâce.
De soutenir discrètement mais fermement leur persévérance,
Seigneur, faites- nous la grâce.
De surveiller leurs fréquentations et leurs lectures,
Seigneur, faites-nous la grâce.
De les protéger des jeux abrutissants, Seigneur, faites-nous la grâce.
De garder toujours la crainte du salut de leurs âmes, Seigneur, faites-nous la grâce.
D’accepter les contrariétés comme venant de la main de Dieu,
Seigneur, faites- nous la grâce.
De les faire accepter de même par nos enfants comme les occasions d’un plus grand amour, Seigneur, faites-nous la grâce.
De porter dignement et joyeusement le poids des intempéries,
Seigneur, faites- nous la grâce.
De ne jamais attenter à la modestie chrétienne,
Seigneur, faites-nous la grâce.
De fuir les lieux moralement pollués, Seigneur, faites-nous la grâce.
De refuser courageusement la télévision, Seigneur, faites-nous la grâce.
De protéger efficacement notre foyer contre les modes, les musiques, les images
et les influences du monde. Seigneur, faites-nous la grâce.
D’y faire aimer la chasteté, Seigneur, faites-nous la grâce.
D’y faire régner la vraie joie chrétienne, Seigneur, faites-nous la grâce.
D’apercevoir à travers la création votre gloire et votre bonté,
Seigneur, faites- nous la grâce.
D’apprécier les chefs d’œuvre de notre civilisation chrétienne, Seigneur, faites- nous la grâce.
De savoir faire admirer le beau, Seigneur, faites-nous la grâce.
De chanter souvent en famille, Seigneur, faites-nous la grâce.
De vivre en votre présence, dans les occupations les plus humbles comme les plus prenantes, Seigneur, faites-nous la grâce.
Des pièges du démon, Seigneur, protégez-nous.
De l’esprit du monde, Seigneur, protégez-nous.
De l’esprit d’indépendance, Seigneur, protégez-nous.
De l’esprit de jouissance, Seigneur, protégez-nous.
De l’esprit de dérision, Seigneur, protégez-nous.
De l’esprit d’excitation, Seigneur, protégez-nous.
Des séductions de l’audiovisuel, Seigneur, protégez-nous.
Des images laides ou abrutissantes, Seigneur, protégez-nous.
De la bêtise et de la vulgarité ambiantes, Seigneur, protégez-nous.
De la mollesse et de l’oisiveté, Seigneur, protégez-nous.
De la perte du sens de l’effort, Seigneur, protégez-nous.
Du laisser-aller dans l’habillement ou la tenue, Seigneur, protégez-nous.
De la tristesse d’une journée sans sacrifice, Seigneur, protégez-nous.
De la démission de l’autorité, Seigneur, protégez-nous.
Agneau de Dieu qui ôtez les péchés du monde, pardonnez-nous Seigneur.
Agneau de Dieu qui ôtez les péchés du monde, exaucez-nous Seigneur.
Agneau de Dieu qui ôtez les péchés du monde, ayez pitié de nous.
* * *
Destinées aux parents chrétiens, les présentes litanies s’inspirent en partie des “Litanies pour les vacances” (plutôt pour jeunes gens et jeunes filles), qu’on peut trouver, par exemple, dans le recueil Litanies de la vie chrétienne d’Alain Mius (Précieux Recueil de litanies, t. III, Montsûrs, Résiac, 1998, p. 67-68). Elles s’inspirent aussi de l’article “Devoirs de vacances des parents” de Luce Quenelle (Lettre de la Péraudière 69770 Montrottier), et de l’expérience (bonne ou mauvaise) de nombreuses familles.
De la pudeur - Saint Louis Marie Grignon de Montfort
Les mois d’été, si propices, dans nos sociétés contemporaines, à des étalages de chair et aux débordements de l’impudeur, qui conduisent à l’impureté, il est bon de replonger nos âmes chrétiennes dans les plus solides enseignements d’un grand Père de l’Église : saint Cyprien de Carthage. Originaire d’Afrique du Nord, il vécut dans la première moitié du IIIe siècle et fut évêque de Carthage avant de mourir martyr dans la persécution de Valérien.
D’abord éloigné de son troupeau par la persécution de Dèce, il écrivit à ses fidèles des lettres pour continuer à exercer auprès d’eux sa mission de pasteur de leurs âmes.
Nous citerons des extraits de sa lettre Sur les avantages de la pudeur :
« L’exhortation la plus pressante que je puisse vous adresser — car, avant toutes choses, je désire votre perfection, — c’est que vous soyez fidèles à pratiquer dans toute sa rigueur la vertu de chasteté. Je sais que vous le faites. Vous n’ignorez pas, en effet, que vous êtes le temple du Seigneur, les membres du Christ, la demeure de l’Esprit-Saint. Dieu vous appelle à l’espérance des biens éternels ; il répand la foi dans votre âme ; il vous prédestine au salut. Fils de Dieu, frères du Christ, l’Esprit-Saint se plaît à sanctifier vos âmes. Élevez-vous donc au-dessus de la chair, puisque le baptême vous a donné une nouvelle vie ; attachez-vous à la chasteté, puisque le Christ lui-même l’a consacrée, et qu’en mourant pour vous, il l’a rendue en quelque sorte incorruptible. »
« La pudeur est l’honneur des corps, l’ornement des mœurs, la sainteté des sexes, le lien de la continence, la source de la chasteté, la paix des ménages, le principe de la concorde. La pudeur ne cherche à plaire qu’à elle-même. Toujours modeste, elle est la mère de l’innocence. Elle se juge assez belle si elle peut déplaire au vice. Elle ne cherche pas les ornements ; c’est en elle qu’elle les trouve. Elle nous rend agréables à Dieu et nous unit intimement au Christ. Elle apaise les combats de la chair et nous donne la paix véritable. Bienheureuse elle-même, elle communique sa félicité à ceux en qui elle réside : ses ennemis la contemplent avec respect, et ils l’admirent d’autant plus qu’ils ne peuvent la vaincre. Telle est la vertu que les hommes et les femmes doivent rechercher avec ardeur. Par suite, ils doivent détester l’impureté, sa mortelle ennemie : l’impureté, qui plonge dans la dégradation et dans la fange ceux qui suivent son impulsion funeste ; l’impureté, qui s’attaque à la fois et au corps et à l’âme. Elle fait de l’homme un esclave, en détruisant en lui les bonnes mœurs. D’abord séduisante et, par cela même, plus nuisible, elle porte un coup mortel à la vertu et à la fortune. Que dis-je ? elle va jusqu’à répandre le sang. Elle enflamme toutes les passions ; elle pervertit les consciences honnêtes. Mère de l’impénitence, fléau de l’avenir, opprobre des familles, elle brise les liens du sang, substitue aux enfants légitimes ses propres enfants et détourne en leur faveur des héritages qui deviennent ainsi le prix de la corruption. Souvent même, dans ses ardeurs insensées, elle renverse l’ordre de la nature et cherche, non le plaisir véritable, mais des débauches monstrueuses. »
Après avoir donné l’exemple du patriarche Joseph pour les hommes et celui de Suzanne pour les femmes, saint Cyprien nous expose les moyens de pratiquer cette vertu :
« Vous le voyez, mes frères, la pudeur doit être le sujet continuel de nos méditations. Cette pratique nous deviendra naturelle et facile. Comme toutes les grandes vertus, qui s’éloignent si on ne les retient, elle est au dedans de nous. N’allons pas la chercher au loin, il nous suffit de la développer. La pudeur, en effet, n’est rien autre chose que cette honnêteté de l’âme qui veille à la garde du corps afin que les sens, contenus dans les limites de l’honneur, conservent à la race humaine toute sa pureté.
Si vous me demandez les moyens de conserver cette vertu, je vous indiquerai d’abord la réserve, la méditation des préceptes divins, l’esprit de foi, le respect de la religion. Je vous recommanderai ensuite d’éloigner de vos regards certains objets, surtout les sculptures immodestes ; proscrivez aussi tous ces vains artifices qui n’ont d’autre effet que d’irriter les passions et de susciter en nous de nouveaux combats. Elle a perdu toute pudeur la femme qui cherche à produire sur ses semblables des impressions funestes, même en conservant la chasteté du corps. »
« Que l’esprit émousse l’aiguillon de la chair, qu’il en réprime les mouvements. À lui de soumettre les membres à son empire ; il en a reçu le droit. Conducteur habile, qu’il prenne en main les rênes de l’Évangile pour contenir dans de justes limites les passions emportées, de peur que le corps, semblable à un char dévoyé, ne l’entraîne avec lui dans l’abîme. Mais, avant toutes choses, demandons à Dieu les grâces nécessaires. Celui qui a fait l’homme peut seul le secourir d’une manière efficace. »