INTERVIEW de M. Nicolas Tardy Joubert, Président de La Marche Pour La Vie, à l’occasion de l’édition du 16 janvier 2022 à 13:30 place de Catalogne (Montparnasse)
Nicolas Tardy-Joubert bonjour, vous êtes le Président de la Marche pour la vie, une association qui œuvre pour la défense de la dignité humaine des plus faibles.
Pouvez-vous nous dire quelles sont les actions et les réussites de l’Association La Marche pour la vie ?
La Marche pour la vie est l’aile marchante des mouvements pro-vie de France, et nous nous retrouvons dans la rue, depuis 2005, pour manifester le 3ème dimanche de janvier, au plus près de la date du vote de la loi Veil en 1975. Elle défilera le 16 janvier prochain à Paris.
Nous fédérons tout un ensemble d’associations qui militent pour la protection de la vie de la conception à la mort naturelle. Nous voulons rappeler l’opposition d’un grand nombre de Français à la culture de mort ambiante, au relativisme qui gangrène la société.
Nous appelons au déploiement de politiques en faveur de la vie et des plus faibles d’entre nous, ceux qui sont muets mais bien vivants dans le ventre de leur mère. Nous pensons important d’apporter une aide économique aux parents, pour que l’avortement ne soit jamais une fatalité. Nous demandons pour les personnes en fin de vie, un soutien adapté en matière de soins palliatifs, plutôt que des propositions d’euthanasie ou de suicide assisté. Une société civilisée ne peut promouvoir la mort sur commande.
Notre réussite c’est de mobiliser énormément de jeunes sur nos actions, de former cette nouvelle génération pro-vie qui s’engage généreusement.
Récemment vous avez qualifié le président de la république de « nouveau Ponce-Pilate du massacre des innocents de 14 semaines »
Se lave-t-il les mains de cette nouvelle loi qui arrive ?
Pour être exact, j’ai posé la question pour savoir s’il devenait ce nouveau Ponce-Pilate ? La terrible proposition de loi Gaillot dans son 1er article prévoit l’extension de la durée légale d’avortement de 12 à 14 semaines. A ce stade, il s’agit d’écraser la tête ossifiée du bébé au début du 4ème mois de la grossesse et de le démembrer, pour reprendre les termes du président des gynécologues-obstétriciens français. C’est terrible et ignoble.
Le Président de la République s’est dit opposé à l’extension du délai dans une interview au magazine Elle, en juillet dernier, mais il n’a rien fait pour faire retirer ou rejeter ce projet, soutenu par sa propre majorité parlementaire, alors que nous l’avons interpellé dans un courrier, auquel il n’a pas répondu. Il a dit qu’il s’en remettait à la sagesse des députés…qui ont finalement voté cette proposition de loi le 30 novembre dernier.
Cela vous rappelle t’il comme chrétien, un autre personnage, qui s’est lavé les mains de la condamnation de Jésus, par le Sanhédrin ?
Rendez-vous le dimanche 16 janvier 2022 à Paris Ni les confinements, ni la crise sanitaire qui ne s’arrête plus, ni le coronavirus, ⇒ allongement du délai légal de l’avortement de 12 à 14 semaines, ⇒ suppression de la clause de conscience des médecins spécifique à l’IVG, ⇒ avortement possible jusqu’au 9ème mois pour « détresse psychosociale » (qui conduit à l’élimination de 96% des enfants détectés trisomiques).
La crise sanitaire, sociale et politique n’empêchera pas les milliers de bénévoles de la Marche pour la Vie de se mobiliser le dimanche 16 janvier 2022, rejoignez-nous, exprimez-vous. |
Depuis 20 ans au moins, ce ne sont que des attaques contre la vie contre les plus faibles, on se souvient notamment des combats de Madame Christine BOUTIN
Voyez-vous un acharnement actuel, de cette culture de mort, dont Saint Jean-Paul II parlait si souvent ?
A échelle humaine, nous pourrions nous résigner et regarder la culture de mort progresser d’année en année, sous l’influence de lobbies mortifères. L’avortement est un business, tout comme la vente de test pour détecter la trisomie 21, ou comme l’euthanasie ou le suicide assisté pourront faire faire des économies de retraite…Mais nous savons que le mal sera vaincu. A nous d’agir pour que « le mal ne progresse pas, par l’inertie des gens de bien ». Nous avons tous un rôle à jouer, que ce soit pour rencontrer ou écrire à nos députés, transmettre les fondamentaux de la vie aux jeunes générations, descendre dans la rue avec la Marche pour la Vie, etc…, sans oublier de voter pour ceux qui défendent la vie, sans compromission.
Comment comprendre que des catholiques votent pour des candidats, qui soutiennent des projets anthropologiques destructeurs (PMA pour toutes, lois de « bioéthiques » qui n’ont rien d’éthiques, incluant demain l’euthanasie) ?
Nous sommes aussi dans un combat mondial, et nous sommes aussi acharnés à défendre la vie, le bon, le bien. Regardons où les lumières de la vie s’allument sur la planète, nous ne sommes pas seuls, beaucoup de pays ou d’états américains s’opposent à cette culture de mort ; l’espérance est là !
Voyez-vous une lueur d’espoir dans un candidat en particulier, pour l’élection présidentielle qui arrive ?
Chacun doit discerner, ce n’est pas notre rôle de donner des consignes de vote. Nous allons solliciter l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle sur une dizaine de points pour nous assurer de leur volonté de faire de la protection de la vie, une priorité nationale et nous partagerons leurs réponses avec nos sympathisants.
Cela devrait normalement interroger tous les candidats intéressés à la défense du bien commun !
Nous voudrions par exemple faire en sorte de réduire la peine liée à l’avortement de moitié. Passer de 220.000 avortements à 100.000 en dix ans ? Est-ce possible ? Oui, l’Allemagne et l’Italie sont à ce niveau. Inspirons-nous de bonnes pratiques et faisons progresser la culture de vie, aussi, dans notre pays.
L’appellation « marche pour la vie » est utilisée pour désigner la manifestation annuelle nationale à Paris, contre l’avortement et la légalisation de l’euthanasie.