Dans cette ville et ce pays, vivent côte à côte, chrétiens et musulmans, vaquant aux mêmes affaires, étudiant ensemble dans toutes les écoles et les universités, accédant aux mêmes postes dans toutes les branches de la vie civile, culturelle, administrative, universitaire, financière, commerciale, sportive et militaire. Rien ne distingue les uns des autres, car tous se savent et se sentent concernés par les mêmes problèmes, le même avenir, les mêmes défis et les mêmes espoirs. Cependant, il est un poste, un seul, que la Constitution réserve à un musulman : celui de la présidence de la République.
La Syrie, pays arabe par excellence, a été au 19ème siècle, le berceau de l’idéologie arabe, qui a germé au départ dans la tête de quelques intellectuels chrétiens, et qui a fini par rallier nombre
d’intellectuels musulmans, pour sortir le monde arabe et musulman, de l’impasse du confessionnalisme où le régime ottoman avait enfermé tous les pays arabes et musulmans, soumis durant des siècles à sa domination.
Dans cette ville de Damas, aux 800 mosquées et aux 40 églises et chapelles, existe un quartier du nom de SOUFANIEH, si petit et si modeste qu’il était ignoré de la plupart des habitants de cette ville, avant l’éclosion de l’Événement spirituel qui s’y est produit, en 1982.
Quel est-il brièvement ?
Dans une modeste maison de ce quartier, vivait une vieille veuve orthodoxe du nom d’ALICE NAZZOUR, avec ses trois garçons : l’aîné AWAD, manoeuvre de 48 ans, marié et père de 3 enfants, NICOLAS, homme d’affaires de 42 ans, marié depuis 6 mois à une jeune catholique de 18 ans du nom de Myrna, et MOUNIR, 32 ans, célibataire tenant un salon de coiffure pour dames.
Or le samedi 27 novembre 1982, dans la chambre des nouveaux mariés, de l’huile se met à couler abondamment d’une petite image de la Vierge Marie portant l’Enfant Jésus. Désemparé, Nicolas, tout détaché qu’il était de toute vie chrétienne eut spontanément l’heureuse idée de prévenir le Patriarcat orthodoxe dont il était censé relever.
Le Patriarcat délégua aussitôt Mgr Paul PANDELI, évêque connu pour sa spiritualité profonde.
Deux jeunes prêtres orthodoxes l’accompagnaient. Tous trois prièrent devant l’image, sur laquelle ils vérifièrent l’écoulement effectif de l’huile. L’image ne mesurait que 8×6 centimètres et était placée dans un banal cadre de plastique.
D’où provenait cette image ?
En 1980, Nicolas se trouvait à Sofia en Bulgarie, en tournée touristique avec une quarantaine d’amis de Damas. N’ayant presque plus de ressources, il jugea quand même nécessaire d’acheter des cadeaux bon marché pour la famille. Il trouva 10 exemplaires d’une petite image de la Vierge Marie (reconnue bien plus tard comme étant une réplique de l’Icône de Notre-Dame de Kazan) dont le prix totalise à l’époque dix dollars seulement. Il les acheta. Et de retour à Damas, il les distribua à la famille et aux amis, n’en gardant que trois. Or ce fut l’une des trois restantes qui exsuda cette huile !
Ce fut le point de départ d’un mouvement de prière qui vit affluer, depuis ce jour, des dizaines de milliers de personnes, d’abord de Damas, puis de la Syrie, des pays voisins et enfin du monde entier. Il va de soi que leurs motivations, les premiers jours, étaient des plus variées : allant de la foi la plus simple à la critique la plus aveugle.
Cependant, il faut signaler objectivement que l’atmosphère générale était toujours toute de respect et de calme. Les chrétiens de toutes confessions côtoyaient les musulmans venus surtout pour prier, car la Vierge Marie a, en Islam, une place inégalée.
Nicolas et Myrna furent, sans le savoir, réellement inspirés, quand ils écrivirent en grandes lettres arabes, une affiche déclarant leur refus radical de tout don, quel qu’il fût. Ils collèrent l’affiche à l’entrée de la maison, en haut du petit escalier à neuf marches, qui conduit au patio. Cette volonté de gratuité totale reste jusqu’à ce jour, de rigueur, à Soufanieh et pour tout ce qui concerne Soufanieh.
Tout cela fut le début d’un phénomène spirituel unique, qui dévoila, avec le temps, plusieurs aspects, différents et complémentaires, pour ne former qu’un ENSEMBLE de faits spirituels, que n’avait jamais connus l’Orient Chrétien.
Ces faits, pour être bref, sont :
1. L’exsudation d’huile de l’ « Icône Miraculeuse »
2. L’exsudation d’huile des mains de Myrna et des mains d’autres personnes en prière à Soufanieh
3. Les Apparitions de la Vierge Marie à Myrna
4. Les Messages qui avaient accompagné les Apparitions, à l’exception de la première
5. Les extases, accompagnées de l’exsudation d’huile du visage et des mains de Myrna, puis de ses yeux chaque fois qu’elle devait voir le Christ
6. Les stigmates sur le corps de Myrna
7. Les guérisons physiques et spirituelles
La double exsudation d’huile est attestée par des milliers de personnes qui en ont été témoins, à Damas et un peu partout dans le monde, par suite des nombreux voyages de Myrna à travers les cinq continents.
En outre, cette huile, tant de l’icône que des mains de Myrna, a été examinée dans des laboratoires spécialisés à Damas d’abord, puis deux fois en Allemagne, ensuite à Paris et à Rome. Le résultat, quelque étonnant qu’il soit, est que cette huile est une huile végétale, pure à 100%.
Les Apparitions eurent lieu toujours la nuit : le 15 décembre 1982, le 18 décembre 1982, le 8 janvier 1983, le 21 février 1983 et le 24 mars 1983. Lors de la première Apparition, Myrna, effrayée, prit la fuite. Mais s’étant préparée par la prière pour l’accueil de la Sainte Vierge, elle eut, par la suite, le privilège de revoir Marie, et de répéter – en arabe bien entendu – ce qu’Elle l’entendait lui dire. Il s’agit au total de 4 messages, dont le premier surtout rappelle la nécessité d’un retour à Dieu, de la prière, de l’amour universel, de la pénitence et du pardon, et dont le dernier est un appel urgent à l’unité de l’Église.
Les extases, au total 36, entre le 28 octobre 1983 et le Samedi-saint 10 avril 2004, étaient toujours précédées d’une exsudation d’huile du visage de Myrna, de ses mains, et une fois de ses pieds. Et l’on constata, à partir du 31 mai 1984, que l’huile exsudait des yeux de Myrna quand, en extase, elle devait voir le Christ. La plupart de ces extases étaient accompagnées de Messages (en arabe) délivrés soit par Marie, soit par Jésus. Myrna nous les dictait en arabe, non sans dire souvent, quand c’était Jésus qui lui parlait : « Je n’ai rien compris!». L’ensemble des Messages conforte et complète ceux des Apparitions, et constitue un résumé, dense, vibrant et dynamique, de toute la théologie chrétienne.
Quant aux stigmates, ils apparurent la première fois au côté, aux mains et aux coups de pied de Myrna, le vendredi 25 novembre 1983, à 16h30. Or ce même jour, les stigmates se cicatrisèrent à 23h00, sans laisser de traces. Cependant les stigmates réapparurent dans le corps de Myrna, cinq fois par la suite, les Jeudi-saints des années où Catholiques et Orthodoxes fêtaient Pâques ensemble, c’est-à-dire les années 1984, 1987, 1990, 2001 et 2004. Il ne faut pas négliger de signaler aussi que les années 1987, 1990 et 2001, les stigmates s’ouvrirent en premier lieu au front.
Il y eut toujours des médecins présents lors des stigmates. Certains venaient toujours de Damas.
D’autres venaient de France, comme en 1987, d’autres des Etats-Unis et d’Allemagne, comme en 1990 et 2001, tandis qu’en 2004, un groupe de médecins et praticiens de différentes spécialités vinrent aussi des pays scandinaves.