"Le royaume appartient à ceux qui s'en emparent avec violence".
Cette sentence de Jean le précurseur est tranchante de vérité.
Oui, tout royaume appartient à ceux qui s’en emparent avec violence. Le royaume de la terre a été capturé par Satan, devenu »le prince de ce monde ».
Ce royaume là a été pris d’assaut lors d’une guerre sournoise, froide, intellectuelle et sans effusion de sang : la guerre de la genèse entre le serpent et Adam.
De là commence le premier exil. L’homme et la femme sont chassés du paradis terrestre. Premier déplacement migratoire dont la cause efficiente est le péché. Satan est fier comme Artaban, vainqueur très temporaire » sachant que ses jours sont comptés » (apocalypse 12,12). Cette guerre originelle est terrible car elle semble n’avoir aucune victime collatérale, elle semble être une réorganisation intellectuelle wokiste, une réécriture inclusive de l’histoire de la création » pas du tout mais Dieu sait que ce jour-là, vous serez comme des dieux » (genèse 3,5).
En Vérité cette guerre profonde a fait entrer la mort dans l’humanité : « c’est par la jalousie du diable que la mort est entrée dans le monde » (sagesse 1). Cette violence-là peut être assimilée analogiquement à toutes les violences d’Etats, violence des lois contre nature, violence de la mort sur ordonnance, violence de la corruption sournoise, de la jalousie des autorités, de l’envie de contrôle sur l’humanité. Violence de la violation du décalogue. Bref une violence sans morts apparents et pourtant meurtrière de son propre fond.
« Un dur combat contre les puissances des ténèbres passe à travers toute l’histoire des hommes ; commencé dès les origines, il durera, le Seigneur nous l’a dit, jusqu’au dernier jour. Engagé dans cette bataille, l’homme doit sans cesse combattre pour s’attacher au bien ; et ce n’est qu’au prix de grands efforts, avec la grâce de Dieu, qu’il parvient à réaliser son unité intérieure ». (Saint Jean Paul II)
Une autre violence s’offre à notre contemplation soudainement : celle de la passion du Christ.
Au contraire cette violence-là est une spectaculaire effusion de sang, une lamentable montée de hurlements jusqu’à ce déchirement paroxysmique : « C’est lui qui, dans les jours de sa chair, ayant présenté avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications » (hébreux 5,7). Cette guerre-là, autrement plus violente que celle de la genèse, nous offre des clous crevant la chaire, des épines dérisoires et humiliantes, des trahisons, pendaisons, mensonges et vin aigre…
Cette guerre entre le pur, Jésus, et l’impur Caïphe, est un déchainement à l’entrecroisement du religieux et du social, du spirituel et du civil. Le procureur s’en mêle, les lettrés du Temple s’en mêlent, la populace s’en mêle… les pierres du Temple elles-mêmes s’en mêleront s’ils se taisent. C’est une insurrection qui se prépare et qui fait peur. Mais c’est pourtant une violence plus féconde que ce qu’on peut imaginer, une violence infiniment plus douce que la violence d’Etat, sournoise et feutrée distillée par Satan le » prince de ce monde ».
Oui la violence de la Passion du Christ, prototype de toutes les violences subies par le corps du Christ (l’Eglise) est féconde, terriblement féconde. N’en ayons pas peur. N’ayons pas peur des hurlements barbares, des feux de poubelles, des menaces….
Cette violence de la passion est celle de la victoire
Cette violence de la passion est celle de la victoire même si elle est une violence plus tranchante que la première. Alain Bauer disait que les mouvements actuels ne sont que »l’accumulation successives de rages ». Lesquelles monsieur Bauer ? Celles des bonnets rouges, gilets jaunes, environnement, retraites… Mais aussi ? Précisez votre liste : Avortement dans la constitution, interdiction d’entrave à l’avortement, euthanasie programmées, vaccinations abusives, confinements liberticides, mariage naturel multimillénaire changé par une loi.
« Les lois ne font plus les hommes mais quelques hommes font la loi ».
Oui ce mouvement qui dure est une rage ancestrale qui jaillit d’un coup de feu. Le rages des démons et des méchants se sont accumulées. Mais quand les bruits de bottes retentiront à l’oreille de tes enfants, apprend leur, dit Dieu, à n’avoir peur que du péché. Seul le péché est réelle destruction, éternelle démolition. Quand le pire viendra, souffle à tes enfants que le meilleur est Là. Dieu n’abandonnera jamais ceux qui se repentiront.
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A un point de basculement de l'histoire, la machine ne peut plus s'arrêter.
Il nous reste simplement par la prière et l’action à ne pas laisser la machine infernale s’emballer encore plus. Il nous reste à cesser de faire l’apôtre incrédule face à l’annonce de la passion. Saint Pierre a dénigré la prophétie par laquelle Jésus lui annonçait sa montée à Jérusalem pour y mourir. Il a refusé d’entrer dans la réalité. A un point de basculement de l’histoire, la machine ne peut plus s’arrêter. Ponce Pilate a essayé de sauver la situation : » Pilate, voyant que ses efforts ne servaient à rien… » (Math 27). Sa femme Claudia a essayé par des efforts de convaincre son mari : » Ne te mêle pas de l’affaire de ce juste car aujourd’hui j’ai beaucoup souffert en songe à cause de lui » (Math 27,19). Judas l’Iscariote a tenté désespérément de freiner la machine infernale du sanhédrin » J’ai péché en livrant un sang innocent » (Math 27,4). Pilate, sa femme et le traitre, tous les trois lucides un moment, se verront emportés dans le torrent de boue qu’ils ont eux même suscité.
Le temps des avertissements est fini. Celui du Golgotha le sublime. Un Dieu vient mourir pour faire mourir la violence sournoise, profonde et fielleuse. Le royaume des cieux est forcé. Un doux-violent s’en empare.
Alléluia !!!
Père SDD
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