Histoire du Père Steven Scheier jugé par la Miséricorde du Christ.
Je m’appelle Steven Scheier.
Je suis né le 3 mai 1947.
J’ai été ordonné prêtre le 26 mai 1973 au Kansas (États-Unis d’Amérique) dans le diocèse catholique de Wichita.
Le 18 octobre 1985 sera une date dont je me souviendrai jusqu’au dernier jour de ma vie. A ce moment-là, j’étais prêtre dans une petite ville du sud-est du Kansas appelée Fredonia. J’étais curé de la paroisse du Sacré Cœur. Ce jour-là, j’avais décidé d’aller à Wichita Kansas, à environ 140 km, auprès de l’un de mes confrères prêtres pour obtenir des conseils à propos d’un problème paroissial.
L’Accident
Je devais me rendre à Wichita par une autoroute nationale appelée Autoroute 96. Cette route est très vallonnée et traverse les Flint Hills (Grandes plaines nord-américaines). Elle est parcourue par de nombreux gros camions et semi remorques, ce qui la rend assez dangereuse. La dernière chose dont je me souviens est le retour de Wichita tard dans l’après midi. J’ai été impliqué dans une collision frontale avec un semi-remorque de Hutchison, Kansas. Il y avait trois personnes dans ce véhicule. Personne n’a été tué dans l’accident grâce à Dieu ! Pendant le choc, je fus projeté hors de mon véhicule (je ne portais pas ma ceinture de sécurité à l’époque) et j’ai atterri sur le sol. Je souffrais d’une forte commotion cérébrale et le cuir chevelu sur le côté droit de ma tête a été arraché.
Il n’est pas prévu que je survive
Juste derrière moi, voyageant sur la même route se trouvait une infirmière mennonite de Fontenac, Kansas, qui s’est arrêtée. Elle est restée avec moi jusqu’à ce que l’ambulance vienne me chercher. Ce fut grâce à son expertise qu’on a découvert que je souffrais d’une fracture au cou. Elle a informé les ambulanciers qui m’ont traité en conséquence. Si ma tête avait été bougée, même légèrement juste après l’accident, je serais mort d’asphyxie. J’appris plus tard que je souffrais de deux fractures au cou, dont une rupture sur la C-2 (seconde vertèbre cervicale) qu’on appelle « la fracture du pendu », parce que c’est la rupture au cou qui se produit quand une personne est suspendu par le cou, ce qui provoque normalement une paralysie. On m’a emmené en ambulance à une ville voisine appelée Eureka, qui avait un petit hôpital. Le médecin en charge a recousu mon cuir chevelu à l’arrière de mon crane, puis se rendant compte qu’il ne pouvait rien d’autre pour moi, a appelé l’hélicoptère Lifewatch de l’hôpital Wesley à Wichita, Kansas, pour me transférer dans une plus grande structure.
Alors que l’hélicoptère quittait l’hôpital d’Eureka, le médecin disait à une infirmière, qu’il pensait que je ne survivrai pas au voyage entre Eureka et Wichita, (qui pourtant n’étaient pas très éloignées).
A l’arrivée à Wichita, l’hélicoptère a atterri au-dessus de l’hôpital Wesley, hôpital méthodiste, et l’on m’a admis en urgence vers le centre de traumatologie où j’ai été soigné, puis à l’hôpital principal dans l’unité de soins intensifs. J’étais seulement à environ dix minutes de chez moi à Wichita ; alors ma mère, qui était encore de ce monde, est venue à l’hôpital cette nuit là et est restée avec moi. Un neurochirurgien m’a pris en charge. J’ai beaucoup souffert. Je n’ai pas subi d’intervention chirurgicale, mais l’on m’a mis en traction et équipé d’un casque. Le terme technique pour cet appareil orthétique est « orthèse thoracique cervicale ». Ce dispositif orthétique est utilisé pour traiter un grand nombre de blessures au cou. Cette espèce de casque entourait ma tête, et était attachée avec 4 vis, deux à l’avant et deux à l’arrière, vissées dans mon crâne, de sorte que je ne pouvais pas plier ni même déplacer mon cou d’aucune manière possible. Ce dispositif a été monté sur une veste qui était inamovible. J’ai porté deux appareils pendant près de 8 mois. Je me souviens qu’un jour, une des vis est sortie de ma tête. Je n’ai jamais ressenti une telle douleur de ma vie ! Apparemment, ce dispositif orthétique me permettait aussi d’être en traction de sorte que les os des vertèbres pouvaient être alignés et recommencer un processus de guérison. Je ne souhaite ce traitement à personne ! Les médecins m’avaient dit qu’à la suite de cet accident, ils s’attendaient à ce que je reste couché sur le dos, regardant le plafond pour le reste de ma vie, complètement paralysé à partir du cou. Mais Dieu avait d’autres plans !
Les prières des fidèles
Le soir de l’accident, un de mes paroissiens téléphone à l’hôpital et s’informe auprès d’une infirmière de mon état de santé ! Celle-ci en service ce soir là lui a dit que les médecins me donnaient 15 % de chance de survie. Cela était donc très grave ! Plus tard, j’ai entendu dire que le soir même, les portes de mon église du Sacré Cœur, ont été ouvertes à tous ceux qui souhaitaient venir prier pour moi. L’église chrétienne et l’église méthodiste de Fredonia ont également ouvert leurs portes ce soir-là. Des participants de ces assemblées m’ont dit plus tard que beaucoup ont passé toute la nuit en prière pour moi. J’étais aussi dans les prières de l’église Mennonite. J’avais donc beaucoup de soutien par la prière. J’ai su par la suite que mes paroissiens ont prié le Rosaire deux fois par jour pour moi : une fois le matin, puis de nouveau dans la soirée.
La convalescence
Vers la fin de ma période de convalescence à l’hôpital, mon neurochirurgien m’a affecté à un psychologue clinique pour un traitement appelé Syndrome Cervical Post-traumatique. Cette thérapie m’a été grandement nécessaire et appréciable. Je peux dire qu’il ne me reste que très peu de traumatisme émotionnel. Il était bon de pouvoir parler à une personne qui semblait savoir ce que je vivais et ce dont j’avais besoin. Je suis sorti de l’hôpital le 2 décembre 1985 et suis rentré à la maison, chez ma mère, pour récupérer au mieux, et puis chez mon petit frère qui ne vivait pas trop loin à Wichita. Un de mes autres frères, travaillant dans la marine, en congé, était jour et nuit à la maison – ce qui était important pour moi. Mon médecin a constaté un rétablissement en un temps record de ma blessure, cependant il ne pouvait utiliser le mot « miracle » dans le rapport final mais on arriverait inévitablement à la conclusion que cela était un « miracle ».
Mon évêque, celui du diocèse de Wichita, a laissé ma paroisse à Fredonia vacante dans la mesure où un prêtre permanent, c’est à dire moi-même, n’était plus en service. Un autre prêtre a été envoyé à la paroisse pour célébrer la liturgie pendant le week-end, et dans une autre ville, Neodesha, jusqu’à ce que je sois complètement guéri.
J’ai été de retour dans ma paroisse en mai 1986. Je me souviens avoir acheté une automobile d’occasion, puis parcourir la route jusqu’à ma paroisse. Je suis heureux de l’avoir fait mais je me souviens que cela a été une expérience assez difficile à l’époque. J’étais revenu dans mon église en avril de la même année pour une Première Communion. Un autre prêtre du diocèse m’avait conduit ce week-end là pour que je puisse être présent à cet événement spécial.
J’ai été très bien accueilli lors de mon retour à la paroisse du Sacré-Cœur. Mes paroissiens m’ont très rapidement parlé de leurs préoccupations, et des prières qu’ils ont faites pour mon rétablissement et mon retour ici. Les habitants de Fredonia, Kansas, et surtout les paroissiens, ont une grande crainte de Dieu. Quand je suis revenu, il était clair qu’ils m’ont ménagé à cause de mon état de santé. Je l’ai beaucoup apprécié et cela a fait une grande différence sur mon activité à la paroisse du Sacré-Cœur et à celle de Saint-Ignace à Neodesha.
Un fait surnaturel
Un jour, peu de temps après mon retour, je célébrais la messe le matin comme à mon habitude, quand quelque chose d’extrêmement surnaturel est arrivé. J’étais sur le point de lire l’évangile de ce jour-là, un évangile que nous avons tous entendu à maintes reprises tout au long de notre vie. C’est l’Évangile selon Saint Luc. Pour être exact, c’est le chapitre 13 de Luc, versets 6 à 9 : « Et Il leur dit cette parabole : Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint pour y chercher du fruit, et il n’en trouva pas. Alors il dit au vigneron : Voilà trois ans que je viens chercher du fruit à ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le pourquoi occupe-t-il la terre inutilement ? Le vigneron lui répondit : « Seigneur, laisse-le encore cette année ; je creuserai tout autour et j’y mettrai du fumier. Peut-être à l’avenir donnera-t-il du fruit ; sinon tu le couperas ».
Quand j’ai lu ce passage de l’Écriture, c’était comme si je me souvenais très clairement d’une conversation. En plus de cela, la page elle-même, est devenue lumineuse, s’est agrandie et est sortie du Lectionnaire vers moi. Je me suis mis à trembler et je transpirais. Ma pulsation cardiaque a dû monter à plus de 200. Je me devais de terminer la messe le plus « normalement que je le pouvais. Quand la messe a été terminée, je suis allé rapidement dans mon presbytère, m’asseoir dans une chaise longue pour récupérer de cet événement ; et j’ai essayé de comprendre ce qui m’était arrivé et pourquoi cet évangile particulier m’a ramené des souvenirs – et surtout lesquels et concernant quels événements ?
Quelques minutes plus tard, je me suis souvenu de tout, mais ce n’était pas du tout agréable, pour ne pas dire effrayant, car les sentiments que j’avais éprouvés à ce moment-là réapparurent.
Le jugement
Ce qui va suivre a semblé se produire immédiatement après l’accident.
Je me suis retrouvé devant le Trône du Jugement (de Dieu) ! Jésus-Christ était le Juge.
Mais je ne le voyais pas, je L’ai seulement entendu.
Ce qui s’est passé était « instantané » selon notre notion du temps. Il a parcouru toute ma vie sur terre, et m’a accusé de péchés d’action, d’omission qui étaient inavoués, et donc non repentis et non pardonnés.
Pour chaque offense, j’ai répondu « Oui, Seigneur ! ».
J’avais prévu que lorsque cela arriverait je pourrais inventer toutes sortes d’excuses pour me justifier auprès du Seigneur. Comme par exemple : Eh bien, Seigneur, tu sais, cette femme avait beaucoup de caractère et comme je perdais patience avec elle très facilement, et bien je m’énervais et cela arrivait tout le temps !».
Eh bien, quand vous parlez à la Vérité en personne, vous n’avez aucune excuse possible, donc tout ce que vous pouvez répondre est « oui, Seigneur ! »
« Mère, il est à toi ».
Le Christ est arrivé à la fin de mon jugement et Il m’a dit : « Ce que tu mérites pour l’Éternité est l’Enfer ».
Encore une fois, j’ai dit : « Oui Seigneur, je sais… ». Ce fut la seule conclusion logique qu’Il pouvait donner en voyant toute mon existence. Ce ne fut même pas un choc pour moi ! C’était comme s’il devait honorer mon choix, ma décision. En fait j’avais choisi ma propre condamnation ; Il a simplement respecté mon choix.
C’est à ce moment-là, que j’entendis la voix d’une femme : « Mon Fils, voudrais-tu bien épargner sa vie, et son âme immortelle ? »
Le Seigneur a dit : « Mère, il a été prêtre pendant 12 années pour lui-même et non pour moi ; en conséquence, laisse-le récolter ce qu’il mérite ! »
Mais Elle a répondu : « Mon Fils, pourquoi ne pas lui donner des grâces et des forces particulières, puis voir s’il porte du fruit. Si cela n’est pas le cas, que Ta volonté soit faite ! ».
Il y a eu une courte pause, puis je L’ai entendu dire : « Mère, il est à toi ».
Alors j’ai su qu’Elle m’avait sauvé et je suis certain que le lieu où j’aurai dû aller est le seul endroit où je ne souhaiterai jamais mettre les pieds.
Je peux vous dire que tout ceci est bien réel. Cette expérience était aussi réelle que lorsque je vous parle maintenant.
J’ai appartenu à la fois naturellement et surnaturellement à Marie. Je ne crois pas que j’aurais pu survivre sans la protection de notre Mère du Ciel. Pourtant durant ces 12 années, par ma faute, Elle était absente de ma vie et de ma spiritualité. Mais par la Volonté de Son Fils, la Sainte Vierge ne m’a pas abandonnée.
A partir de ce moment-là, je me suis converti. Converti en tant que prêtre, car auparavant, j’avais un ministère presque professionnel, froid, sans prière du cœur, sans foi véritable… sans dévotion. En fait je ne regrette profondément qu’une chose : toutes ces années passées à ne pas avoir aimé Dieu en vérité (c’est à dire à ne pas avoir appris à Le connaître et à L’aimer), mais à m’être intéressé à des choses qui ne concernaient pas Dieu ou Ses fidèles. Mais depuis, j’ai compris…
Aujourd’hui je suis la preuve vivante de la Justice de Dieu et de Sa Miséricorde grâce à l’intervention de Sa Mère.
Maintenant, beaucoup de personnes me disent : « Mais mon Père avec ce qui vous est arrivé, vous deviez avoir auparavant une dévotion particulière envers la Sainte Vierge ! » En vérité, je dois avouer que non ! En tant que prêtre ceci est un acte d’accusation envers moi-même, mais je dois dire que je croyais aux vérités spirituelles telles que les anges, les saints et la Sainte Vierge, mais uniquement avec ma tête – c’est-à-dire que ma connaissance n’était qu’intellectuelle » – et pas avec mon cœur. Les anges et les saints étaient pour moi comme des amis imaginaires. Je croyais en eux, mais ils n’étaient pas réels !
Par cet accident j’ai découvert à quel point ils existent ! Il m’a fallu cela pour revenir au Seigneur !
On doit se rappeler le jour où Jésus est mort sur le Calvaire. Marie, Sa mère et le disciple qu’Il aimait, Jean, était au pied de la croix, quand Jésus leva les yeux sur eux et avec amour dit : « Femme, voici ton fils ! Fils, voici ta mère!». C’est à ce moment que Jésus a donné Sa mère à nous tous, Ses fils et filles pour qu’Elle nous aime comme Ses enfants ! La Sainte Vierge prend cela très au sérieux ! Elle vient en aide à tout le monde, intercède pour tous, comme Elle a intercédé pour moi. Je ne suis pas quelqu’un de privilégié !
Depuis l’accident, j’ai appris une vérité très importante concernant la bienheureuse Vierge Marie et concernant le Père, le Fils et le Saint-Esprit. En fait quelle que soit la demande de la Saint Mère ; Dieu – Père, Fils ou Saint-Esprit ne peut la lui refuser. Il Lui est impossible de ne pas l’exaucer !
L’enfer existe
Je me suis vraiment rendu compte que j’ai été sauvé de la mort physique et spirituelle. Mais aussi, que l’Enfer existe et que les prêtres peuvent y aller. Par les temps actuels, beaucoup de gens pensent à tort, que Dieu est amour et qu’Il ne pourrait pas punir une personne pour l’Éternité. Ceci est une erreur ! Nous sommes nous tous responsables de garder les commandements de Dieu et d’utiliser le Sacrement de Réconciliation pour que nos péchés soient pardonnés. Si nous pensons que nous ne péchons pas, alors peut-être que nous ferions mieux de faire un examen plus complet de notre conscience. L’une des vérités que j’ai apprise dans mon expérience est le fait que Dieu n’envoie personne au Ciel ou en Enfer, mais que c’est nous qui choisissons. C’est nous qui prenons cette décision, Il honore simplement et confirme notre choix, en le respectant.
Il faut dire la vérité : ce n’est pas parce qu’un prêtre porte un morceau de plastique blanc à son col (le col romain) ou une étole, que le Ciel lui est assuré. Un prêtre est tout aussi responsable (et peut-être même plus) que tout laïc à garder les commandements de Dieu et Il est ordonné prêtre pour les fidèles et pour Jésus Christ. Notre Sainte Mère, Marie, a dit à plusieurs reprises que nous devons prier pour les prêtres et non pas les critiquer. Maintenant, plus que jamais, à l’époque où nous vivons, il est facile de critiquer un prêtre ou un évêque qui nous semble être hors de la voie traditionnelle ! Il faut se rappeler que la Sainte Vierge Marie nous envoie tous en mission !
L’expérience m’a changé
On m’a demandé plusieurs fois : « Comment cette expérience vous a t’elle changé ? » Je ne peux pas répondre complètement à cette question. Je dois dire que pendant toutes ces années, j’étais prêtre pour moi-même, je ne me préoccupais que de moi-même. Je n’étais jamais réellement entré dans le sacerdoce, en tant que tel ! Je n’étais pas très spirituel et ma vie de prière était pratiquement nulle. Bien sûr, beaucoup d’autres paroissiens et confrères croyaient tout le contraire. J’ai plutôt bien caché ces vérités (problématiques) à tout le monde.
J’ai été très surpris lors de mon jugement personnel que Jésus n’a pas fait un sondage de popularité. C’était strictement entre Lui et moi, et Il me connaissait mieux que mille autres personnes. J’ai réalisé alors que j’avais seulement essayé de Lui plaire et que ma préoccupation de bien paraître (ou du moins essayer) à quantité d’autres personnes, étaient une perte totale de temps et d’énergie. Je m’attache maintenant à être un meilleur prêtre que je ne l’étais auparavant. Je remercie constamment le Seigneur et sa Sainte Mère de m’avoir donné une seconde chance. J’essaie de me centrer toujours sur la seule chose qui compte et que j’avais presque perdue pour toute l’Éternité : la chance d’aller au ciel et de rejoindre Dieu, les Anges et les Saints pour l’Éternité !
Aujourd’hui
Avant de commencer mes remarques, je voudrais bien préciser à ceux, pour qui s’applique ce qui va suivre, que je les aime en tant que frères prêtres et comme mes frères en Jésus Christ.
Ce que je vais dire ne signifie pas que je n’ai jamais été coupable dans les domaines que je vais aborder. Cela indique plutôt des erreurs qui sont encore faites aujourd’hui dans l’Église de Jésus-Christ par ses ministres et disciples. Aujourd’hui il y a beaucoup de domaines dans lesquels je peux honnêtement apporter mon expertise, grâce au fait que j’ai été jugé par le Dieu Tout Puissant et épargné par Sa Divine Miséricorde.
Cette deuxième partie qui suit est la plus importante de mon expérience que je dois adresser à l’Église catholique du monde entier.
L’importance de la confession
Le premier point essentiel, partout dans le monde, est celui de la confession. Il suffit d’aller dans une paroisse durant le week-end pour voir la chute et l’effondrement de ce grand sacrement institué par le Christ Lui-même. Jésus a institué ce sacrement lors de Sa première apparition à ses Apôtres après Sa résurrection d’entre les morts. Les premiers mots qu’Il a prononcés après être entré par la porte verrouillée étaient : « La paix soit avec vous ». Puis Il leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous. Comme le Père M’a envoyé, Moi aussi Je vous envoie ». Et quand Il eut dit cela, Il souffla sur eux et poursuivit : « Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés seront pardonnés, et ceux à qui vous les retiendrez seront retenus » (Jean 20,21-22). Voilà l’importance de la confession (le sacrement de la Réconciliation) et la raison pour laquelle les prêtres sont les bénéficiaires de ce pouvoir de pardonner ou de refuser l’absolution.
Donc, quel est le problème ?
Le problème est qu’il y a de moins en moins de personnes qui ont un sentiment de culpabilité et par conséquent, ces personnes ne pensent pas avoir commis de péché ! Ainsi on ne se sent pas coupable, il n’y a pas besoin d’aller à la confession.
La société d’aujourd’hui en a t’elle conscience ?
Je reproche à beaucoup de psychologues et de psychiatres d’avoir dit aux gens (et parfois publiquement) qu’ils ne doivent pas se sentir coupable de ceci ou cela, et qu’ils devraient accuser leurs parents de les avoir élevés comme ils l’ont fait, ou culpabiliser l’environnement (les facteurs externes) qui a contribué au problème auquel est confronté leur client – la solution qu’ils proposent est d’effacer complètement la culpabilité chez une personne. Ceci est l’un des plus grands phénomènes qui a contribué à la baisse des confessions aujourd’hui.
Une autre raison de cette baisse réside dans le fait que « certains » prêtres, quelque soient leurs bonnes intentions, conseillent au pénitent qu’il ou elle n’a pas à se confesser trop souvent ; et puis, quand le pénitent confesse un péché, le confesseur répond au pénitent que tel acte n’est pas toujours un péché, mais le résultat de tension, d’anxiété ou de fatigue. Par conséquent le pénitent ressent ou pense que la plupart de ses péchés n’en sont pas vraiment, mais sont seulement des faiblesses humaines dues à une anomalie ou à un phénomène physique. (***Lire la note à la fin du témoignage).
La plupart des catholiques ne disposent pas d’un grand choix de confesseurs. Certains vont à d’autres paroisses que la leur, où il y a un prêtre qui est plus traditionnel dans l’administration du Sacrement de réconciliation. Mais d’autres estiment qu’ils doivent accepter les limites de leur paroisse et bien qu’ils soient désespérément à la recherche de la paix de l’âme, ne veulent pas aller recevoir le sacrement auprès d’un autre prêtre. Le résultat alors est que les gens ne ressentent plus le besoin d’aller se confesser ; et souvent ils estiment que leur confesseur n’est pas aussi compatissant et compréhensif que les prêtres doivent être.
Une des plus grandes atrocités de la prêtrise aujourd’hui, et qui à l’heure actuelle fait rage de manière endémique dans toutes les régions des États-Unis, est le fait que des prêtres donnent leur avis aux laïcs sur la doctrine de l’Église. Les prêtres oublient parfois qu’ils sont ordonnés en tant que représentants de l’Église, et, par conséquent, doivent prêcher ce que l’Église enseigne. Si un prêtre veut donner son opinion personnelle sur une question qui a été strictement définie par le Magistère de l’Église, il devrait enlever son col blanc, son aube et son étole, et prévenir les personnes auxquelles il s’adresse que, ce qu’il va dire est son opinion personnelle sur le sujet en question. Cela vaut pour la pratique confessionnelle et pour l’homélie. Il faut se rappeler que les prêtres sont ordonnés « ministres » de l’Église !
Une des plus grandes omissions dans la vie paroissiale de ces 25 dernières années, est le fait que les prêtres dans leurs homélies n’ont pas abordé ou expliqué les thèmes de « l’enfer » et de « la damnation éternelle ». Si c’est le cas, et ça l’est, alors le sentiment d’un paroissien qui penserait qu’il doit venir se confesser, n’est plus du tout présent dans son esprit. Nous n’avons pas voulu troubler nos paroissiens ! Nous ne voulons surtout pas déranger ou bouleverser les riches paroissiens qui donnent de gros chèques à la paroisse, et qui sont de bons donateurs…. ; par conséquent ce qui a été abordé dans les sermons a été tourné vers la paix, l’amour et la joie. Ainsi cela ne va déranger personne, et par conséquent, le prêtre aura donné un « bon » sermon ce week-end là ! Là encore, s’il n’y a pas de culpabilité, il n’y a pas de péché ; alors pourquoi un paroissien irait-il se confesser ?
La réalité, aussi, est que le curé de paroisse veut souvent être « populaire » et apprécié. Il veut que les gens qui sortent de son église se sentent bien et non empreints de culpabilité. Il souhaite surtout que les gens lui disent après son homélie : « Père, vous avez donné un sermon fantastique. Cela m’a plu »
Qu’est-il arrivé à notre prière ?
Le second point qui doit être abordé dans mon témoignage sur les malheurs de l’Église d’aujourd’hui est relatif à la prière ou plutôt à la non-prière !
Une évidence d’un dysfonctionnement dans les paroisses aujourd’hui, sont les documents ou tracts que vous trouvez au fond des églises vous informant de toutes les organisations de la paroisse, qui sont là pour aider à trouver une solution, quel que soit le problème rencontré. Il y a des organisations pour les divorcés récents, les veufs, les célibataires, les parents, etc. Le fait est que la plupart de ces organisations ne sont rien de plus que « sociales », où une personne peut en rencontrer d’autres qui seraient susceptibles de l’aider dans sa situation car elles ont été confrontées à la même.
Depuis Vatican II, qui a été très mal interprété et mal compris, beaucoup de services « para liturgiques » ont été abusivement retirés des paroisses du monde entier, à la discrétion du curé d’église ! Comme par exemple des veillées de prières telles que les neuvaines et les Heures Saintes, la simple Bénédiction et même l’Adoration perpétuelle du Saint Sacrement. Il semble que c’est comme si nous disions : « la prière est inutile, nous allons trouver une autre manière de résoudre nos problèmes ou une organisation pour remédier à la situation ! ».
La prière était « nécessaire » dans le passé, pourquoi ne l’est-elle plus maintenant ?
L’autre raison qui pourrait expliquer la disparition de la prière est que prier prend du temps, et le prêtre ne veut pas imposer cela à ses paroissiens. Les temps de prières du prêtre peuvent lui enlever de son temps libre, qu’il pourrait passer devant la télévision, ou en moments de détente avec des amis paroissiens ou d’autres amis prêtres.
L’excuse que beaucoup de prêtres donnent à leurs paroissiens ou d’autres amis prêtres est : « Je suis fatigué, s’il vous plaît, ne demandez pas de faire plus ». En conséquence, le curé a de plus en plus de temps pour ne faire absolument rien…
« L’Église doit se dépouiller » ?
Un autre domaine où nous assistons à une nette diminution de la spiritualité est dans ce qui se passe, ou ce qui est déjà arrivé, à l’intérieur de beaucoup de nos églises.
L’œcuménisme
Au nom de l’œcuménisme, beaucoup a été fait pour nous dépouiller de notre foi catholique et nous enlever ce pour quoi nous avons été baptisés. Combien d’églises aujourd’hui n’ont plus d’agenouilloirs, de grands sièges de théâtre sont suffisants ! Il n’y a plus aucune station du chemin de Croix, peu ou pas de statues, pas de lampions ou de bougies, pas d’image de Jésus, de Marie ou d’un Saint, et plus de Crucifix (il peut y avoir une Croix, mais le Crucifix en général est retiré…).
La perte du sens du sacré
De plus, le « fauteuil présidentiel » de l’autel a remplacé le tabernacle au centre de l’église. Le prêtre est maintenant le point central, plus que le tabernacle qui contient des « galettes de pain » (comme disent certains…). Le tabernacle est maintenant mis « sur le côté », ou même malheureusement parfois dans une autre pièce de l’église, mais certainement non visible ! Ce que font les croyants démontre l’ambiance, ou l’absence d’ambiance à l’intérieur des églises. Au lieu de faire une génuflexion devant le Saint-Sacrement, le prêtre et les paroissiens ont une petite courbette. La génuflexion est tellement dépassée, c’est bien connu non ? Les paroissiens ont été encouragés voir parfois forcés, à rester debout pendant la consécration.
On pourrait parler aussi de la manière dont certains paroissiens s’habillent de nos jours à la messe ; très décontracté, si ce n’est presque débraillé !
… et des rôles
Encore aujourd’hui dans certaines paroisses, des ministres laïcs ont été chargés de faire presque tout, excepté de célébrer la messe, d’entendre les confessions, de baptiser et de marier. Je connais une paroisse dans l’État de Washington, où le prêtre laisse une femme laïque donner l’homélie durant les messes dominicales, trois week-ends sur quatre !
Dans certaines paroisses, le curé sera assis dans le fauteuil au moment de la communion tandis qu’un ministre extraordinaire distribuera la Sainte Communion sous l’une des deux espèces. Ceci est interdit ! Mais il semble que le prêtre ait mieux à faire !
Manque de solidarité
Dans les années 1950, on disait qu’il n’y avait pas de meilleure fraternité qu’entre prêtres. A cette époque, c’était probablement vrai. Mais les choses ont changé depuis. Les prêtres ne sont maintenant plus aussi attentifs à leurs confrères. Dans un diocèse aux États-Unis, et je suppose qu’il en est de même pour tous les diocèses à travers le monde ; les prêtres peuvent voir leurs confrères de deux façons : si l’un d’eux fait un travail spirituel profond dans une paroisse, alors ils diront : « Mais qu’est ce qu’il essaie de prouver?»; ou bien au contraire si un autre curé a commis certaines erreurs, alors ils diront : « Vous voyez, je vous l’avais dit. Mais qu’est ce que vous attendiez de quelqu’un comme ça ? ».
Cela est triste ! Où est le prêtre à qui l’on peut demander de l’aide ? Si l’on va à la rencontre d’un confrère pour obtenir de l’aide spirituellement ou matériellement, l’entrevue se transformera automatiquement à « prendre un verre » ou à « discuter de football ». Après tout, quand les prêtres se réunissent, ils ne devraient pas parler « boulot », mais ils devraient profiter de leur sport préféré ou de leur dîner, et ne pas retourner cette situation en une séance de conseil. Mais, assez ironiquement, nous avons encore dans nos diocèses des prêtres qui sont désignés comme « prêtre d’un prêtre ». Ceux-ci sont vus comme des exemples, chargés d’être une aide et une écoute pour leurs confrères. Normalement, nous devrions pouvoir aller rencontrer, si nécessaire, n’importe quel prêtre dès que nous avons des difficultés.
Le catéchisme et la pratique religieuse
Le dernier domaine de préoccupation de nos objectifs porte sur les classes de cours de catéchisme. Au moins depuis le début des années 70, nos cours de religion catholique ont été quasi vidés du point de vue de la doctrine et du dogme catholique. J’ai vu des textes du catéchisme primaire qui avaient une image d’un Jésus souriant sur une page et sur l’autre, une phrase en gras qui disait : « Jésus vous aime » ! Voilà ce que nos enfants ont appris toutes ces dernières années. On a délaissé l’apprentissage des Commandements de Dieu, des lois de l’Eglise, du péché mortel et véniel, et de la différence entre les deux. Les enfants n’apprennent plus à faire une bonne confession en examinant leur conscience. Ils ne connaissent plus la Vérité de la Présence Réelle de Jésus dans le Saint Sacrement.
La manière ultra-décontractée des fidèles de recevoir la Sainte Communion a amplifié ce dilemme.
Beaucoup de parents ne vont plus à la confession ainsi leurs enfants n’y vont pas non plus. Ils ne les inscrivent plus au cours de catéchisme. Ils veulent que leurs enfants les aiment donc, ils ne les forcent pas !
La liste des incohérences – ou monstruosités dans certains cas – pourrait continuer, cela donne au prêtre et aux laïcs une idée de la direction que prend l’Eglise aujourd’hui.
Où tout cela va t’il nous mener ? Je ne suis pas un prophète, mais je sais que cela n’est très certainement pas ce que Notre Seigneur attend de son Eglise !
Est-il trop tard pour changer ? Encore une fois, Jésus nous dit qu’il n’est jamais trop tard.
Nous devons tirer parti de Sa Miséricorde pendant qu’il en est encore temps. Quand il viendra en tant que Juge, il sera trop tard pour en bénéficier ! (Dieu a annoncé à Sainte Faustine Kowalska qu’il allait revenir non comme roi de Miséricorde, mais comme juste Juge).
Il est patient, Il est miséricordieux et Il est affectueux ! Sachons nous ouvrir à Son Amour si bon, au travers de Son église, de Ses ministres choisis, de Sa Parole de Vie et de Ses Sacrements.
Père Steven Scheier
(*** Note de l’éditeur : Certains prêtres disent aux personnes mariées uniquement civilement ou encore aux personnes vivant en concubinage (ou pacsées) ou encore divorcées et remariées qu’elles peuvent communier sans se repentir et se confesser. En cela, ces prêtres sont justiciables et devront répondre à Dieu au jour du jugement de la perte de ces âmes qui auraient dû se repentir s’ils leur avaient expliqué que Dieu ne permet les rapports sexuels entre hommes et femmes que s’ils sont mariés à l’Église et qu’ils ne peuvent communier tant qu’ils ne s’engagent pas à une continence complète. On parle aujourd’hui de la communion au cas par cas pour les personnes en situation d’irrégularité (Amoris Laetitia) et c’est pourquoi tant d’âmes et de prêtres vont perdre leur âme. Personne n’a le droit d’ajouter ou de retrancher un seul mot à la Parole de Dieu. Un adultère est un péché mortel et le restera toujours. Certains prêtres n’avertissent même pas ceux qui prennent des moyens de contraception alors que c’est un péché mortel, même si certains, dans l’Église, disent que de nos jours ceci est permis. C’est faux ! Dieu va en demander compte. D’autres prêtres, alors qu’ils connaissent le péché de certaines âmes leur donnent la Communion alors que ces âmes pratiquent le Nouvel Âge, le Yoga, le Reiki ou appartiennent à des sectes telles que la Franc-maçonnerie, la Rose-Croix ou autre ramification de la Bête. Dieu ne plaisante pas quand Il dit dans l’Évangile : « Allez loin de moi, maudits, dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges. » (MT 25.41) Ceci s’applique aux prêtres infidèles qui passeront l’Éternité loin de Lui. Beaucoup de prêtres trahissent la doctrine et sont coupables de la perdition des âmes. Le Père José Maniyangat de Floride qui a un grand ministère de guérison, après son expérience de mort imminente a expliqué qu’il a été surpris lorsqu’il a vu en enfer même des prêtres et des évêques qu’il ne s’attendait pas à trouver là. Il raconte que plusieurs d’entre eux y étaient parce qu’ils avaient trompé les gens avec leurs faux enseignements et leur mauvais exemple. Certains prêtres sont en enfer pour avoir eu des relations sexuelles avec des femmes sans repentir, pour des péchés de masturbation qu’ils n’ont pas confessés, d’autres prêtres y sont à cause de l’homosexualité ou de la pédophilie. S’ils s’étaient confessés et repentis ils seraient peut-être au purgatoire, mais ils ne seraient pas dans les flammes éternelles de l’enfer. Même si on en parle dans l’Église, Dieu n’admettra jamais le mariage d’un prêtre car le prêtre doit être à l’image du Christ et non à celle d’un homme marié. Il y aussi malheureusement des prêtres en enfer pour avoir accepté la franc-maçonnerie dans leur vie. S’ils s’étaient repentis et confessés, Dieu les aurait sauvés. Et nous savons aussi que des essais techniques ont eu lieu en Espagne pour la Messe unifiée Protestants-Catholiques : Une abomination pour Dieu qui n’acceptera jamais de telles messes et les prêtres qui y participeront devront répondre sévèrement à Dieu. Nous sommes très proches de la prophétie de Daniel 9, 26-27 :
« Après les soixante-deux semaines, un Oint sera retranché, et il n’aura pas de successeur. Le peuple d’un chef qui viendra détruira la ville et le sanctuaire, et sa fin arrivera comme par une inondation; il est arrêté que les dévastations dureront jusqu’au terme de la guerre.
Il fera une solide alliance avec plusieurs pour une semaine, et durant la moitié de la semaine il fera cesser le sacrifice et l’offrande; le dévastateur commettra les choses les plus abominables, jusqu’à ce que la ruine et ce qui a été résolu fondent sur le dévastateur. »)