Jésus, son Nom rend la paix

Il y a des degrés dans la “ prière de Jésus “. Elle s’approfondit et se dilate selon que nous découvrons dans le nom un contenu nouveau. Elle doit débuter comme adoration et sentiment de présence. Puis cette présence est éprouvée comme celle d’un sauveur (car tel est le sens du mot Jésus). L’invocation du nom est un mystère de salut en tant qu’il apporte une délivrance. Prononçant le nom, nous recevons déjà ce dont nous avons besoin. Nous le recevons dès maintenant en Jésus qui est, non seulement le donateur mais le don ; non seulement le purificateur, mais toute pureté ; non seulement le nourricier des affamés et celui qui désaltère les assoiffés, mais aussi la nourriture et le breuvage. Il est la substance de toutes les bonnes choses… Son Nom rend la paix à ceux qui sont tentés ; au lieu de discuter avec la tentation, au lieu de considérer la tempête qui fait rage, pourquoi ne pas regarder Jésus seul et aller vers Lui en marchant sur les flots, prenant refuge dans son nom ? Que l’homme tenté se recueille doucement et prononce le nom sans anxiété, sans fièvre, et que de ce nom il emplisse son coeur. Un moine de l’Eglise d’Orient “La Prière de Jésus” Edition de Chevetogne

Saint Macaire le Grand

« Les chrétiens ne devraient jamais juger personne, ni une prostituée ni les pécheurs ni les hommes aux mœurs dissolues mais devraient poser un regard bienveillant en toute simplicité d’âme et avec un œil pur. La pureté du cœur en réalité consiste à voir les hommes pécheurs et faibles avec compassion et grande miséricorde. » Saint Macaire (+390), l’un des fondateurs du monachisme, naquit en Haute Egypte vers l’an 300. L’Egypte était alors déjà profondément influencée par l’ oeuvre de Saint Antoine le Grand. Dès son plus jeune âge, Saint Macaire fut attiré par la vie monastique qu’il finit par adopter. De nombreux événements émaillent la vie solitaire de ce saint. Alors qu’il était moine débutant, il fut sollicité pour recevoir l’ordre du sacerdoce, à l’exemple de Saint Antoine et Saint Pacôme, pour échapper à l’ordination, il s’enfuit dans un autre village. Là, il vécut une expérience qui allait complètement changer le cours de sa vie. Une jeune fille célibataire enceinte accusa Saint Macaire d’être le père de l’enfant. Le saint ne protesta pas. Il endossa même la responsabilité dont la jeune fille le chargeait injustement. Pris à partie et battu par les villageois et la famille qui lui demandait de prendre leur fille en charge, il s’acquitta en lui versant le produit de la vente des paniers qu’il tressait. Le temps de l’accouchement étant arrivé, la jeune fille avoua en pleurant que le père de l’enfant n’était pas Saint Macaire mais un autre homme. Les villageois, honteux et repentants d’avoir traité si mal le saint, voulurent lui demander pardon. Une fois arrivés dans sa hutte, ils la trouvèrent vide: le saint avait préféré fuir leur flatterie et leur louange. Saint Macaire quitta le village pour le désert de Scété où il allait passer la plus grande partie des soixante dernières années de sa vie. Saint Macaire était considéré par ses confrères comme  » le jeune vieillard ». En effet, malgré son jeune âge (il avait une trentaine d’années en arrivant à Scété en 330), il avait la profondeur, la sagesse et l’humilité d’un  » Ancien « . Il vous faut l’intelligence de la doctrine, le courage de la lutte, l’onction de la grâce; vous trouverez tout cela après mon départ. C’est donc par l’opération du Saint-Esprit que la foi revit, que les paroles de Jésus-Christ pénètrent jusqu’au fond du coeur, que ses promesses se réalisent, que ses plans de sanctification se consomment. Ce que Jésus-Christ commence, le Saint-Esprit l’achève. Le Saint-Esprit leur dira tout; il leur rappellera tout, leur mettra entre leurs mains tout ce qui leur est nécessaire pour devenir les vrais disciples de l’Evangile. Appliquez-vous ces paroles; c’est aussi pour vous qu’elles sont dites. S’il vous reste beaucoup à faire pour devenir un saint, Jésus pourvoira par le Saint-Esprit à ce qui vous manque. Comptez sur lui et prenez confiance. Il les bénit une dernière fois et répand sur eux la paix du ciel :  » Que la paix soit avec vous ? Je vous la laisse; je vous donne ma paix; mais ce n’est pas comme le monde la donne, que je vous la donne moi-même. Rassurez-vous et que votre coeur ne se trouble pas « . Ouvrez votre âme tout entière pour recevoir la paix que Jésus répand sur ceux qu’il aime. – Paix à cette maison! C’est ce que lui-même n’a cessé de dire et de faire au cours de son apostolat. C’est ce qu’il répète en s’en allant. Ô mon âme, que la paix de Jésus soit avec toi! Il est venu te l’ apporter du ciel; il t’assure, en y retournant, qu’elle est conclue pour l’ éternité. Il va la signer de son sang. Auras-tu le triste courage de la troubler encore et de la rompre ? Mais qu’est-ce que cette paix qu’il nous laisse et quels en sont les fruits? La paix de Jésus est un don surnaturel, effet de la parole toute-puissante, qui rassure et aguerrit. Elle agit directement sur le coeur du fidèle; elle le calme, elle le fortifie contre les appréhensions, elle apaise les sentiments et les troubles qui l’agitent, elle lui inspire la patience et le courage dans les plus grands dangers, elle lui garde la joie et la sérénité au sein des plus vives inquiétudes. Voilà ce que le monde ne donne pas. Le monde dit:  » La paix ! La Paix ! Mais sa parole est sans effet; son souhait reste stérile. Seul Jésus donne la paix, et en la donnant à ses apôtres, il vous l’offre à vous-même. Recevez-Ia comme eux. Allez la répandre autour de vous. Il les invite à se réjouir de le voir au terme de ses travaux :  » Je vous ai dit et vous l’avez entendu. Je m’en vais, et je vous reviendrai. Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais à mon Père, parce que mon Père est plus grand que moi « . Ainsi parle votre Maître. Efforcez-vous de pénétrer sa pensée et d’entrer dans ses sentiments. Vous devriez vous réjouir ! dit-il. Si vous comprenez ce dont il s’agit, au lieu de vous attrister, vous vous réjouirez. Au lieu de larmes, ce sera des chants d’actions de grâces. Le tout est donc de comprendre. Notez soigneusement cette remarque si instructive. De quoi s’agit-il ? Il s’agit pour Jésus de retourner à son Père, c’est-à-dire d’entrer dans le sein de la gloire, dans le royaume de la vérité et de la paix. Il s’agit d’aller moissonner dans la joie ce qu’il a semé dans les larmes. Voilà ce qu’il discerne, et ce qu’il veut que nous discernions à travers les appréhensions du sacrifice, à travers l’amertume des humiliations, à travers les angoisses de l’agonie. C’est la vue de l’éternité dans les fluctuations du temps. La paix de l’âme est à ce prix. Ces encouragements donnés, Jésus se lève; il s’apprête à sortir. Contemplez-le un instant au seuil du Cénacle. Où va-t-il ? Que dit-il ? A qui s’adresse-t-il ? Que désire-t-il de ceux qu’il engage à sa suite ? – » Afin que le monde sache que j’aime mon Père et que j’exécute les ordres qu’il m’a donnés, levez-vous, sortons d’ici ! « . – Regardez; écoutez ; méditez; cherchez du fruit. Puisqu’il va mourir pour vous, ne convient-il pas que vous alliez vivre pour lui ? Que ton amour est précieux, ô Dieu ! Sous tes ailes, les humains se réfugient. Ils savourent les richesses des festins de ta maison. Au torrent de tes délices, tu leur donnes à boire. Car chez toi est la source de la vie. C’est dans Ta Lumière que nous voyons la lumière. Psaume 36.8-10, traduction de la Bible du Semeur. Prières de Saint Macaire l’Égyptien Sous le nom de Macaire (qui signifie bienheureux) ont eu cours quantité d’écrits, d’homélies ascétiques surtout, des lettres et des apophtegmes. Les 5èmes homélies de  » Macaire  » le placent au nombre des premiers mystiques de l’antiquité chrétienne. Mais toute cette production littéraire semble l’ oeuvre de moines qui se couvrirent du nom de Pères illustres. Macaire l’Égyptien, appelé  » l’Ancien  » ou  » le Grand « , a vécu pendant 60 ans dans le désert de Scété ; il s’acquit, parmi les moines de la Basse Egypte, une exceptionnelle célébrité, pour sa sagesse et sa parole. La  » prière du soir « , qui lui est attribuée, est insérée à l’office de None, dans l’Église Jacobite. Prière du soir DIEU qui es venu à la fin des temps pour nous sauver, à la chute du jour, tu as chassé Adam du paradis et tu l’as rouvert pour lui. Par ta mort sur la croix, aie pitié de moi, maintenant que la fin de ma vie approche, que le soir m’atteint. Le temps est trop court pour laver toutes mes souillures. Je ne puis demander une multitude d’années, pour expier la multitude de mes fautes. Épargne-moi, Seigneur, devant ton redoutable tribunal, aie pitié de moi, ô Dieu, en ces jours où la miséricorde sera mesurée. Jette sur moi un regard de paix et de douceur, à l’heure où tu jugeras avec rigueur . Guéris-moi dès cette terre et je serai en santé. Relève-moi dans ta miséricorde et conduis-moi à la pénitence, afin que je puisse te rencontrer là-haut, à visage découvert. Ne me laisse pas au pouvoir de mes ennemis, Seigneur, que je ne devienne pas la proie de ceux, qui tendent des embûches à mon âme; que je ne sois pas privé de ta grâce, ni dépouillé du don de l’Esprit. Je laverai, Seigneur, la souillure de ma robe, pour n’être pas jeté aux ténèbres extérieures, avec celui qui n’a pas été jugé digne du festin. Conserve, dans ma lampe, l’huile des bons serviteurs, afin que je ne sois pas rejeté avec les vierges folles. Épargne-moi, Seigneur, cette parole terrifiante adressée à ceux qui se tiennent à ta gauche: Je ne vous connais pas. Par le sang de la Croix, que tu as répandu pour nous, délivre-moi, vivifie-moi, selon tes miséricordes, afin que je garde le témoignage de ta parole, que je vive pour ta gloire et que j’obtienne la joie de ton royaume durant les siècles des siècles. Amen. Prière à l’ange gardien ANGE saint, qui veilles sur ma pauvre âme et sur ma misérable vie, ne me quitte pas je suis pécheur, et ne m’abandonne pas à cause de mes souillures. Ne laisse pas approcher les esprits mauvais, dirige-moi en exerçant ton pouvoir sur mon corps périssable. Prends ma main blessée et impuissante, conduis-moi sur le chemin du salut. Oui, saint ange de Dieu, qui veilles sur mon âme et sur mon corps, pardonne-moi tout ce qui a pu t’offenser au cours de ma vie et toutes mes fautes d’aujourd’hui. Protège-moi dans la nuit qui s’approche et garde-moi des embûches et des attaques de l’Ennemi, pour que je n’offense point Dieu par un péché. Intercède pour moi, auprès du Seigneur, afin qu’il m’affermisse dans sa crainte, et qu’il fasse de moi un serviteur digne de sa sainteté. Amen.