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mardi 3 décembre 2024

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Savez-vous pourquoi les espagnols viennent remercier Notre-Dame de Rocamadour ?

Rocamadour

Par son intervention miraculeuse, Notre-Dame de Rocamadour a donné la victoire aux croisés à Las Navas de Tolosa, la bataille décisive de la Reconquista espagnole. Août 2006 : nous sommes mariés, Blandine et moi, depuis un an et demi et vivons en Dordogne. Nous partons visiter les Causses du Quercy. Au détour d’une journée, nous prenons le chemin de Rocamadour, où nous sommes déjà allés. Arrivés sur place, même constat que la fois précédente : les espagnols sont là, en masse. Nous ne comprenons pas très bien pour quelle raison. En fouinant dans les bouquineries de la région, nous tombons sur des brochures et un petit livre relatif à l’histoire de Rocamadour. Exactement ce qu’il nous faut. Les brochures sont dévorées dans la voiture. J’enchaîne sur le livre, sorte de réimpression d’un ouvrage ancien intitulé Roc-Amadour, ses origines, faite par une maison régionaliste qui édite aussi des ouvrages visiblement anticléricaux. On y apprend que Rocamadour était l’un des trois endroits en Gaule, où l’on vénérait une vierge. Coïncidence troublante. Je découvre aussi que Zachée, celui qui dans l’Évangile, s’était, honteux, réfugié en haut d’un arbre à l’arrivée de Jésus, est venu vivre à Rocamadour. Il faut dire que le caractère désertique de l’endroit devait lui rappeler sa terre lointaine. Zachée ne serait pas venu tout seul, il aurait été accompagné de son épouse. Devinez qui : Sainte Véronique ? Plus tard, Saint Martial est venu vivre à Rocamadour. Je tourne les pages avec avidité. On y apprend que Roland, le neveu de Charlemagne, est venu lui aussi prier la Vierge, avant de succomber à Roncevaux, à côté de son frère d’arme Olivier. Il me semble entendre le toccin, et le luth ponctuer la voix mémorable de Jean Deschamps qui, dans un 33 tours fétiche de mon enfance (La Chanson de Roland), déclamait : « Roland chevauche par le champ de bataille, Tient Durandal qui bien tranche et bien taille ; Des sarrasins par milliers il fait moult grand dommage (…) Et Olivier de ferrir ne retarde Et les français s’y lancent et s’y frappent : Meurent Païens et bien d’autres s’y pâment, Le combat est merveilleux et pesant. » Je relève les yeux, ma femme s’est assoupie, je ne sais à quel moment. Faut dire que la journée a été rude. Elle aura la primeur de mes découvertes demain. Je ne lâche plus l’ouvrage et les brochures. J’apprends que, préparant la Reconquista, le roi Alphonse VIII a prié pendant un an devant la statue de la Vierge de Rocamadour. La Sainte Vierge l’entend. Le 16 juillet 1212, bataille de Caltrava, les chrétiens espagnols, accompagnés de l’armée des « Francis » et des évêques de Bordeaux et Nantes, sont en infime minorité, face à l’émir En Nacir. En pleine bataille, alors que les chrétiens sont débordés de toute part, Alphonse VIII demande qu’on brandisse la bannière de la Vierge de Rocamadour. Les troupes reprennent courage et dans un sursaut, terrassent les Maures. Ils iront de victoire en victoire. Je referme le livre, certain de ne pas oublier tout ce que j’ai appris. Les années passent, nous revenons souvent à Rocamadour. Août 2012, je me joins avec les enfants à un pèlerinage. Nous dînons simplement, parlons passionnément de la France, de l’Eglise. Suit une veillée avec les familles, des gens simples comme je les aime. Le lendemain nous marchons, dans les chemins caillouteux, flanqués de murs de pierre sèche et de chênes rabougris, en chantant le chapelet. L’une de mes connaissances de la veille est un père de famille espagnol, qui a échoué récemment à Brive-la-Gaillarde. Il ponctue les fins de dizaine par des grands cris « Viva Cristo Rey » auxquels répond un « Viva ! » tonitruant des pèlerins. Cet espagnol ne finira pas de nous étonner. Alors que nous cheminons, ses enfants entonnent un Ave Maria en espagnol. C’est la Sainte Vierge qui doit être contente, car l’air est merveilleux. Alors que nous approchons du sanctuaire, mon espagnol tente de m’apprendre le Pater Noster en araméen, la langue du Christ. Que Dieu le garde ! Nous finissons la journée par le chemin de croix, le long de la falaise, et par la messe. Tous nous prions : « Vierge de Rocamadour, protégez notre patrie, protégez l’Église, et nos familles de l’impiété, car il y a grande pitié au royaume de France. Nos chefs, avec les francs-maçons et les infidèles se sont ligués. Nous sombrons. Venez à notre secours ! » Augustin J.

Notre Dame de Rocamadour

En ce Lieu, depuis des siècles, viennent rois et manants, princes et moines, pauvres et riches, malades et bien-portants, pénitents et pèlerins; ceux qui viennent supplier et ceux qui viennent remercier tous à pied, à cheval, en car, en voiture, viennent et venaient du monde entier. On venait d’Angleterre, des Flandres, d’Allemagne, d’Espagne, d’Italie, des pays du Proche-Orient. ROC-AMADOUR est un lieu accroché au flanc d’une énorme falaise : la « Roche Majeure »; falaise située face à l’Est, prête à recevoir les premiers rayons du soleil qui venaient éclairer et réchauffer les grottes – ou abris sous roches – que comporte cette falaise. Qui éclaire aujourd’hui le coeur de ce Lieu : la Cité Religieuse, le Sanctuaire de Notre-Dame et la ville qui s’étend sous ses pieds tout le long de la roche. En savoir plus : http://www.notre-dame-de-rocamadour.com Visiter le sanctuaire : http://www.visitesanctuairerocamadour.fr Reportage sur la cité et le sanctuaire de Rocamadour, dans le Lot (46), témoignage du Père Ronan de Gouvello.