Après Rio de Janeiro (2013), Cracovie (2016) et Panama (2019), il s’agit des quatrièmes JMJ pour le pape François, avec 150 pays représentés.

JMJ 2023 - Chrétiens Magazine

«Dieu nous aime comme nous sommes, pas comme nous voudrions être ou comme la société aimerait que nous soyons. Il nous appelle avec les défauts que nous avons, avec nos limites et notre envie d’avancer dans la vie. 

Ayez confiance parce que Dieu est Père et c’est le Père qui nous aime. Et ce n’est pas très facile, cela. Et c’est pour cela que nous avons une grande aide, la Mère du Seigneur. Elle est Notre Mère aussi»

«N’ayez pas peur, ayez courage, allez de l’avant, en sachant que nous sommes “amortisés” par l’amour que Dieu nous porte.»

Pape François, jeudi 3 août 2023

01-06 Août Lisbonne 2023

Les Journées Mondiales de la Jeunesse sont précédées par les « Journées en diocèses ».  Un moyen de se préparer à l’expérience des Journées mondiales de la jeunesse de Lisbonne, qui auront lieu du 1er au 6 août 2023 et qui permettront aux jeunes du monde entier de rencontrer le pape. 

Thèmes des JMJ : « Marie se leva et partit en hâte »

Chers frères et sœurs, bonsoir !

C’est pour moi une grande joie de vous voir ! Merci d’avoir voyagé, d’avoir marché, et merci d’être ici ! Et je pense que la Vierge Marie, elle aussi, a dû se déplacer pour voir Élisabeth : « Elle se leva et partit en hâte » (Lc 1, 39). On se demande : pourquoi Marie se lève-t-elle et se précipite-t-elle chez sa cousine ? Certes, elle vient d’apprendre que sa cousine est enceinte, mais elle aussi : pourquoi donc aller la voir si personne ne le lui a demandé ? Marie fait un geste non demandé et indu ; Marie y va parce qu’elle aime, et « celui qui aime vole, court volontiers » (L’Imitation du Christ, III, 5). C’est ce que l’amour fait de nous.

La joie de Marie est double : elle vient de recevoir l’annonce de l’ange qu’elle va accueillir le Rédempteur, et aussi la nouvelle que sa cousine est enceinte. Alors, c’est intéressant : au lieu de penser à elle, elle pense à l’autre. Pourquoi ? Parce que la joie est missionnaire, la joie n’est pas pour un seul, elle est pour apporter quelque chose. Je vous demande : vous, qui êtes ici, qui êtes venus pour rencontrer, pour trouver le message du Christ, pour trouver un beau sens à la vie, allez-vous garder cela pour vous ou allez-vous l’apporter aux autres ? Qu’en pensez-vous ? Je ne me sens pas… C’est pour l’apporter aux autres, parce que la joie est missionnaire ! Répétons-le tous ensemble : la joie est missionnaire ! Et donc j’apporte cette joie aux autres.

Mais cette joie que nous avons, d’autres nous ont préparés à la recevoir. Regardons maintenant en arrière, tout ce que nous avons reçu : tout cela a préparé notre cœur à la joie. Si nous regardons en arrière, nous avons tous des personnes qui ont été un rayon de lumière dans notre vie : parents, grands-parents, amis, prêtres, religieux, catéchistes, animateurs, professeurs… Ils sont comme les racines de notre joie. Maintenant, faisons un moment de silence et pensons chacun à ceux qui nous ont donné quelque chose dans la vie, qui sont comme les racines de la joie.

[moment de silence].

Avez-vous trouvé ? Avez-vous trouvé des visages, des histoires ? La joie qui est née de ces racines est ce que nous devons donner, parce que nous avons des racines de joie. Et de la même manière, nous pouvons être des racines de joie pour les autres. Il ne s’agit pas d’apporter une joie passagère, une joie du moment ; il s’agit d’apporter une joie qui crée des racines. Et je me demande : comment pouvons-nous devenir des racines de joie ?

La joie ne se trouve pas dans la bibliothèque, fermée – même s’il faut étudier ! – mais se trouve ailleurs. Elle n’est pas gardée sous clé. La joie doit être recherchée, elle doit être découverte. Elle doit être découverte dans le dialogue avec les autres, où nous devons donner ces racines de joie que nous avons reçues. Et cela, parfois, nous fatigue. Je vous pose une question : vous arrive-t-il d’être fatigué ? Pensez à ce qui se passe quand on est fatigué : on n’a plus envie de rien, comme on dit en espagnol, on jette l’éponge parce qu’on n’a plus envie de continuer et alors on abandonne, on s’arrête de marcher et on tombe. Croyez-vous qu’une personne qui tombe, dans la vie, qui a un échec, qui commet même des erreurs graves, fortes, que sa vie est finie ? Non ! Que faut-il faire ? Se relever ! Et il y a quelque chose de très beau que je voudrais vous laisser aujourd’hui en souvenir. Les soldats alpins, qui aiment escalader les montagnes, ont une très belle chanson qui dit : « Dans l’art de l’escalade – sur la montagne – ce qui compte, ce n’est pas de ne pas tomber, mais de ne pas rester tombé ». C’est très beau !

Celui qui reste tombé s’est déjà « retiré » de la vie, il s’est fermé, il s’est fermé à l’espoir, il s’est fermé aux désirs, et il reste à terre. Et quand nous voyons quelqu’un, un ami qui est tombé, que devons-nous faire ? Le relever. Vous remarquez que lorsqu’on doit soulever ou aider une personne à se relever, que faites-vous ? Il la regarde de haut. La seule occasion, la seule fois où il est permis de regarder une personne de haut, c’est pour l’aider à se relever. Combien de fois, combien de fois voyons-nous des gens nous regarder de haut en bas, par-dessus nos épaules ! C’est triste. La seule façon, la seule situation dans laquelle il est permis de regarder quelqu’un de haut, c’est… vous l’avez dit…, fort : pour l’aider à s’élever.

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Celui qui reste déchu s’est déjà « retiré » de la vie, il s’est fermé, il s’est fermé à l’espoir, il s’est fermé aux souhaits, il reste à terre. Et quand nous voyons quelqu’un, un ami qui est tombé, que devons-nous faire ? Le relever. Avez-vous remarqué que lorsqu’il faut soulever ou aider une personne à se relever, que faites-vous ? Il regarde vers le bas. La seule occasion, la seule fois où il est permis de regarder une personne de haut, c’est pour l’aider à se relever. Combien de fois, combien de fois voyons-nous des gens nous regarder de haut en bas, par-dessus nos épaules ! C’est triste. La seule façon, la seule situation dans laquelle il est permis de regarder quelqu’un de haut, c’est… vous l’avez dit…, fort : pour l’aider à s’élever.

C’est un peu le chemin, la persévérance dans la marche. Et dans la vie, pour faire avancer les choses, il faut s’entraîner à marcher. Parfois, nous n’avons pas envie de marcher, nous n’avons pas envie de lutter, nous nous débrouillons aux examens parce que nous n’avons pas envie d’étudier et nous n’obtenons pas le résultat. Je ne sais pas si certains d’entre vous aiment le football… Moi, j’aime ça. Derrière un but, qu’est-ce qu’il y a ? Beaucoup d’entraînement. Derrière un résultat, qu’est-ce qu’il y a ? Beaucoup d’entraînement. Et dans la vie, on ne peut pas toujours faire ce que l’on veut, mais ce qui nous amène à faire la vocation que nous avons à l’intérieur – chacun a sa propre vocation. En marchant. Et si je tombe, je me relève ou quelqu’un m’aide à me relever ; ne pas tomber ; et m’entraîner, m’entraîner à marcher. Et tout cela est possible, non pas parce que nous suivons un cours de marche – il n’y a pas de cours qui nous apprennent à marcher dans la vie – : cela s’apprend, appris des parents, appris des grands-parents, appris des amis, en se donnant un coup de main. Dans la vie, on apprend, et c’est un entraînement à la marche.

Je vous laisse avec ces conseils. Marchez et, si vous tombez, relevez-vous ; marchez avec un objectif ; entraînez-vous chaque jour dans la vie. Dans la vie, rien n’est gratuit, tout se paie. Une seule chose est gratuite : l’amour de Jésus ! Alors, avec cette gratuité que nous avons – l’amour de Jésus – et avec la volonté de marcher, marchons dans l’espérance, regardons nos racines et allons de l’avant, sans peur.

N’ayez pas peur.

Je vous remercie !

Au revoir !

SAINT ROSAIRE AVEC DES JEUNES MALADES

DISCOURS DU SAINT-PÈRE

Chapelle des apparitions du Sanctuaire de Notre-Dame de Fatima
Samedi 5 août 2023

 

Chers jeunes, bonsoir !

Bienvenue ! Bienvenue et merci d’être ici, je suis heureux de vous voir ; je suis heureux d’entendre le beau vacarme que vous faites, et d’être contaminé par votre joie. Il est bon d’être ensemble à Lisbonne : je vous ai appelés, avec le Patriarche que je remercie pour ses paroles, avec vos évêques, vos prêtres, vos catéchistes et vos animateurs. Remercions tous ceux qui vous ont appelés et tous ceux qui ont travaillé pour rendre cette rencontre possible, et faisons-le avec de grands applaudissements ! Mais c’est surtout Jésus qui vous a appelés : remercions Jésus avec un autre grand applaudissement !

Vous n’êtes pas ici par hasard. Le Seigneur vous a appelés, non seulement en ces jours, mais dès le début de votre vie. Il nous a tous appelés depuis le début de notre vie. Oui, il vous a appelé par votre nom : nous l’avons entendu dans la Parole de Dieu qu’il nous a appelés par notre nom. Essayez d’imaginer ces trois mots écrits en grosses lettres ; ensuite pensez qu’ils sont écrits en vous, dans vos cœurs, comme pour former le titre de votre vie, le sens de ce que vous êtes : tu es appelé par ton nom, toi, toi, toi, nous tous qui sommes ici, moi, nous avons tous été appelés par notre nom. Nous n’avons pas été appelés automatiquement, nous avons été appelés par notre nom. Réfléchissons à ceci : Jésus m’a appelé par mon nom. Ce sont des mots écrits dans le cœur. Et puis pensons qu’ils sont écrits en chacun de nous, dans nos cœurs, et forment une sorte de titre pour votre vie, le sens de ce que nous sommes, le sens de ce que vous êtes : tu as été appelé par ton nom, tu as été appelé par ton nom, tu as été appelé par ton nom ! Aucun d’entre nous n’est chrétien par hasard : nous avons tous été appelés par notre nom. Au début de la trame de la vie, avant les talents que nous avons, avant les ombres et les blessures que nous portons en nous, nous avons été appelés. Nous avons été appelés, pourquoi ? Parce que nous sommes aimés. Nous avons été appelés, parce que nous sommes aimés. Que c’est beau ! Aux yeux de Dieu, nous sommes des enfants précieux qu’Il appelle chaque jour pour les étreindre et les encourager ; pour faire de chacun un chef-d’œuvre unique et original ; chacun d’entre nous est unique, il est original, et la beauté de tout cela, nous ne pouvons pas l’entrevoir.

Chers jeunes, au cours de ces Journées Mondiales de la Jeunesse, aidons-nous mutuellement à reconnaître cette réalité. Que ces journées soient des échos vibrants de cet appel à l’amour de Dieu, parce que nous sommes précieux aux yeux de Dieu, en dépit de ce que nos yeux voient ; parfois nos yeux sont assombris par ce qui est négatif et éblouis par trop de distractions. Que ces journées soient des journées où mon nom, ton nom, prononcé avec amitié par les frères et sœurs de nombreuses langues et nations – nous voyons beaucoup de drapeaux – résonne comme une nouvelle unique dans l’histoire, parce que la palpitation de Dieu pour toi est unique. Puissions-nous, durant ces journées, fixer en nos cœurs le fait que nous sommes aimés tels que nous sommes, et non pas tels que nous voudrions être : tels que nous sommes maintenant. C’est cela le point de départ des JMJ, mais surtout le point de départ de la vie. Garçons et filles : nous sommes aimés tels que nous sommes, sans maquillage ! Vous comprenez ?

Nous sommes appelés par notre nom, chacun d’entre nous. Ce n’est pas une manière de dire, c’est la Parole de Dieu (cf. Is 43, 1 ; 2 Tm 1, 9). Cher ami, si Dieu t’appelle par ton nom, cela signifie que, pour Dieu, aucun d’entre nous n’est un numéro, mais un visage, une figure, un cœur. Je voudrais que chacun d’entre vous remarque une chose : beaucoup aujourd’hui connaissent ton nom, mais ne t’appellent pas par ton nom. Ton nom est connu, il apparaît sur les réseaux sociaux, il est traité par des algorithmes qui lui associent des goûts et des préférences. Mais tout cela n’implique pas ton unicité, seulement ton utilité pour les études de marché. Combien de loups se cachent derrière des sourires de fausse bonté qui disent savoir qui tu es mais ne t’aiment pas, insinuent qu’ils croient en toi et te promettent que tu deviendras quelqu’un, pour ensuite te laisser seul quand tu ne les intéresses plus. Ce sont les illusions du virtuel, et nous devons veiller à ne pas nous laisser tromper car aujourd’hui beaucoup de réalités qui nous attirent et nous promettent le bonheur se révèlent ensuite pour ce qu’elles sont : des choses vaines, des bulles de savon, des choses superflues, des choses inutiles et qui nous laissent vides intérieurement. Je vais vous dire une chose : Jésus n’est pas ainsi, il n’est pas ainsi ! Il a confiance en chacun de vous, en chacun de nous parce que, pour Jésus, chacun de nous est important, chacun de vous est important. C’est cela Jésus.

C’est pourquoi nous, son Église, nous sommes la communauté de ceux qui ont été appelés : non pas la communauté des meilleurs – non, nous sommes tous pécheurs, mais nous sommes appelés, tels que nous sommes. Réfléchissons un peu à cela, dans notre cœur : nous sommes appelés tels que nous sommes, avec nos problèmes, avec nos limites, avec notre joie débordante, avec notre désir d’être meilleurs, avec notre désir de gagner. Nous sommes appelés tels que nous sommes. Pensez-y. Jésus m’appelle tel que je suis, et non tel que je voudrais être. Nous sommes la communauté des frères et sœurs de Jésus, des enfants du même Père.

Chers amis, je voudrais être clair avec vous qui êtes allergiques aux mensonges et aux paroles creuses : il y a de la place pour tout le monde dans l’Église, pour tout le monde ! Personne n’est inutile, personne n’est superflu, il y a de la place pour tout le monde. Tel que nous sommes, tout le monde. Et Jésus le dit clairement quand il envoie les apôtres inviter au banquet de cet homme qui l’avait préparé, il dit : « Allez chercher tout le monde, jeunes et vieux, bien portants et malades, justes et pécheurs : tous, tous, tous ». Dans l’Église, il y a de la place pour tous. « Père, mais je suis un misérable…, je suis une misérable, y a-t-il de la place pour moi? » Il y a de la place pour tout le monde ! Tous ensemble, chacun dans sa langue, répétez avec moi : « Tous, tous, tous ! « . [ils répètent] On n’entend pas, encore ! « Tous, tous, tous ! » Et c’est cela l’Église, la Mère de tous. Il y a de la place pour tous. Le Seigneur ne montre pas du doigt, mais il ouvre ses bras. Cela nous fait penser : le Seigneur ne sait pas faire ceci [montrer du doigt], mais il sait faire cela [étreindre], il nous étreint tous.

Jésus nous le montre sur la croix, en ouvrant si grand les bras au point d’être crucifié et de mourir pour nous. Jésus ne ferme jamais la porte, jamais, mais il t’invite à entrer : « entre et vois ». Jésus te reçoit, Jésus accueille. En ces jours, que chacun d’entre nous transmette le message d’amour de Jésus : « Dieu t’aime, Dieu t’appelle ». Comme c’est beau ! Dieu m’aime, Dieu m’appelle, il veut que je sois près de Lui.

Vous ce soir, vous m’avez posé aussi des questions, beaucoup de questions. Ne vous lassez jamais de poser des questions ! c’est bien, c’est même souvent mieux que de donner des réponses, parce que celui qui pose des questions reste « inquiet », et l’inquiétude est le meilleur remède contre l’habitude, contre cette normalité plate qui anesthésie l’âme. Chacun de nous porte en lui ses propres inquiétudes. Portons ces inquiétudes et portons-les dans le dialogue entre nous, portons-les quand nous prions devant Dieu. Ces questions qui deviennent des réponses avec la vie, nous n’avons qu’à les attendre. Il y a une chose très intéressante : Dieu aime par surprise, ce n’est pas programmé. L’amour de Dieu est surprise. Il surprend toujours, il nous tient toujours éveillés et nous surprend.

Chers garçons et filles, je vous invite à penser à cette chose si belle : Dieu nous aime, Dieu nous aime tels que nous sommes, et non pas tels que nous voudrions être ou tels que la société voudrait que nous soyons : tels que nous sommes. Il nous aime avec les défauts que nous avons, avec les limites que nous avons et avec le désir que nous avons d’avancer dans la vie. C’est ainsi que Dieu nous appelle. Ayez confiance parce que Dieu est Père, et il est un Père qui nous aime, un Père qui nous veut du bien. Ce n’est pas très facile, et c’est pourquoi nous avons une grande aide avec la Mère du Seigneur, qui est aussi notre Mère. Elle est notre Mère. Je voulais seulement vous dire cela. N’ayez pas peur, ayez du courage, allez de l’avant, en sachant que nous sommes protégés par l’amour de Dieu. Dieu nous aime. Disons-le ensemble, tous : « Dieu nous aime ». 

« Bienvenue et merci d’être là, je suis heureux de vous voir ! Et aussi d’entendre le beau vacarme que vous faites et d’être contaminé par votre joie », a  lancé le pape devant 500.000 jeunes, sur la colline de la rencontre, jeudi 3 août 2023.

Au cours de ce premier grand rendez-vous avec la jeunesse catholique du monde, le Saint-Père a rappelé aux jeunes que Dieu les aime et les appelle. 

Message du Saint-Père aux jeunes : 

«Nous sommes des enfants précieux» aux yeux du Seigneur, poursuit-il, appelés chaque jour pour être étreints et encouragés, «en dépit de ce que nos yeux voient parfois, obscurcis par la négativité et éblouis par beaucoup de distractions»

«Que ces journées soient des échos vibrants de l’appel à l’amour de Dieu» s’exclame le Saint-Père qui espère que ce moment soit l’occasion de fixer en nos cœurs le fait que nous sommes aimés tels que nous sommes. «C’est cela le point de départ des JMJ, mais surtout de la vie».

Nous ne sommes donc pas pour Dieu «un numéro», mais «un visage», au contraire de ce qui se passe sur les réseaux sociaux. Certes, sur ces derniers nous sommes connus mais le nom est traité «par des algorithmes» qui ne mettent pas en jeu l’«unicité» mais l’«utilité pour les études de marché»

«Combien de loups se cachent derrière des sourires de fausse bonté ? ce sont les illusions du virtuel, et nous devons veiller à ne pas nous laisser tromper» par «des choses vaines et superflues, qui nous laissent vides à l’intérieur». Tout le contraire de Jésus, qui a confiance en nous.

C’est pourquoi «nous, son Église, sommes la communauté des appelés», non pas des meilleurs car nous sommes tous pécheurs, mais appelés «comme nous sommes»,

«Il y a de la place pour tout le monde dans l’Église. Le Seigneur ne pointe pas du doigt mais tend les bras» affirme-t-il. Jésus «Il nous montre Jésus sur la croix qui ouvrit grand les bras pour être crucifié et mourir pour nous».

«Ne vous lassez jamais de poser des questions. Poser des questions c’est bien, c’est même souvent mieux que de donner des réponses, parce que c’est le meilleur remède contre l’habitude, contre cette normalité plate qui anesthésie l’âme», «Les questions que vous avez en vous posons-les quand nous prions devant Dieu», ajoutant: «Dieu aime par surprise. Ce n’est pas programmé. L’amour de Dieu est une surprise, toujours.

CÉRÉMONIE D’ACCUEIL, DISCOURS DU SAINT-PÈRE

Parc Eduardo VII (Lisbonne)
Jeudi 3 août 2023

Chers jeunes, bonsoir !

Bienvenue ! Bienvenue et merci d’être ici, je suis heureux de vous voir ; je suis heureux d’entendre le beau vacarme que vous faites, et d’être contaminé par votre joie. Il est bon d’être ensemble à Lisbonne : je vous ai appelés, avec le Patriarche que je remercie pour ses paroles, avec vos évêques, vos prêtres, vos catéchistes et vos animateurs. Remercions tous ceux qui vous ont appelés et tous ceux qui ont travaillé pour rendre cette rencontre possible, et faisons-le avec de grands applaudissements ! Mais c’est surtout Jésus qui vous a appelés : remercions Jésus avec un autre grand applaudissement !

Vous n’êtes pas ici par hasard. Le Seigneur vous a appelés, non seulement en ces jours, mais dès le début de votre vie. Il nous a tous appelés depuis le début de notre vie. Oui, il vous a appelé par votre nom : nous l’avons entendu dans la Parole de Dieu qu’il nous a appelés par notre nom. Essayez d’imaginer ces trois mots écrits en grosses lettres ; ensuite pensez qu’ils sont écrits en vous, dans vos cœurs, comme pour former le titre de votre vie, le sens de ce que vous êtes : tu es appelé par ton nom, toi, toi, toi, nous tous qui sommes ici, moi, nous avons tous été appelés par notre nom. Nous n’avons pas été appelés automatiquement, nous avons été appelés par notre nom. Réfléchissons à ceci : Jésus m’a appelé par mon nom. Ce sont des mots écrits dans le cœur. Et puis pensons qu’ils sont écrits en chacun de nous, dans nos cœurs, et forment une sorte de titre pour votre vie, le sens de ce que nous sommes, le sens de ce que vous êtes : tu as été appelé par ton nom, tu as été appelé par ton nom, tu as été appelé par ton nom ! Aucun d’entre nous n’est chrétien par hasard : nous avons tous été appelés par notre nom. Au début de la trame de la vie, avant les talents que nous avons, avant les ombres et les blessures que nous portons en nous, nous avons été appelés. Nous avons été appelés, pourquoi ? Parce que nous sommes aimés. Nous avons été appelés, parce que nous sommes aimés. Que c’est beau ! Aux yeux de Dieu, nous sommes des enfants précieux qu’Il appelle chaque jour pour les étreindre et les encourager ; pour faire de chacun un chef-d’œuvre unique et original ; chacun d’entre nous est unique, il est original, et la beauté de tout cela, nous ne pouvons pas l’entrevoir.

Chers jeunes, au cours de ces Journées Mondiales de la Jeunesse, aidons-nous mutuellement à reconnaître cette réalité. Que ces journées soient des échos vibrants de cet appel à l’amour de Dieu, parce que nous sommes précieux aux yeux de Dieu, en dépit de ce que nos yeux voient ; parfois nos yeux sont assombris par ce qui est négatif et éblouis par trop de distractions. Que ces journées soient des journées où mon nom, ton nom, prononcé avec amitié par les frères et sœurs de nombreuses langues et nations – nous voyons beaucoup de drapeaux – résonne comme une nouvelle unique dans l’histoire, parce que la palpitation de Dieu pour toi est unique. Puissions-nous, durant ces journées, fixer en nos cœurs le fait que nous sommes aimés tels que nous sommes, et non pas tels que nous voudrions être : tels que nous sommes maintenant. C’est cela le point de départ des JMJ, mais surtout le point de départ de la vie. Garçons et filles : nous sommes aimés tels que nous sommes, sans maquillage ! Vous comprenez ?

Nous sommes appelés par notre nom, chacun d’entre nous. Ce n’est pas une manière de dire, c’est la Parole de Dieu (cf. Is 43, 1 ; 2 Tm 1, 9). Cher ami, si Dieu t’appelle par ton nom, cela signifie que, pour Dieu, aucun d’entre nous n’est un numéro, mais un visage, une figure, un cœur. Je voudrais que chacun d’entre vous remarque une chose : beaucoup aujourd’hui connaissent ton nom, mais ne t’appellent pas par ton nom. Ton nom est connu, il apparaît sur les réseaux sociaux, il est traité par des algorithmes qui lui associent des goûts et des préférences. Mais tout cela n’implique pas ton unicité, seulement ton utilité pour les études de marché. Combien de loups se cachent derrière des sourires de fausse bonté qui disent savoir qui tu es mais ne t’aiment pas, insinuent qu’ils croient en toi et te promettent que tu deviendras quelqu’un, pour ensuite te laisser seul quand tu ne les intéresses plus. Ce sont les illusions du virtuel, et nous devons veiller à ne pas nous laisser tromper car aujourd’hui beaucoup de réalités qui nous attirent et nous promettent le bonheur se révèlent ensuite pour ce qu’elles sont : des choses vaines, des bulles de savon, des choses superflues, des choses inutiles et qui nous laissent vides intérieurement. Je vais vous dire une chose : Jésus n’est pas ainsi, il n’est pas ainsi ! Il a confiance en chacun de vous, en chacun de nous parce que, pour Jésus, chacun de nous est important, chacun de vous est important. C’est cela Jésus.

C’est pourquoi nous, son Église, nous sommes la communauté de ceux qui ont été appelés : non pas la communauté des meilleurs – non, nous sommes tous pécheurs, mais nous sommes appelés, tels que nous sommes. Réfléchissons un peu à cela, dans notre cœur : nous sommes appelés tels que nous sommes, avec nos problèmes, avec nos limites, avec notre joie débordante, avec notre désir d’être meilleurs, avec notre désir de gagner. Nous sommes appelés tels que nous sommes. Pensez-y. Jésus m’appelle tel que je suis, et non tel que je voudrais être. Nous sommes la communauté des frères et sœurs de Jésus, des enfants du même Père.

Chers amis, je voudrais être clair avec vous qui êtes allergiques aux mensonges et aux paroles creuses : il y a de la place pour tout le monde dans l’Église, pour tout le monde ! Personne n’est inutile, personne n’est superflu, il y a de la place pour tout le monde. Tel que nous sommes, tout le monde. Et Jésus le dit clairement quand il envoie les apôtres inviter au banquet de cet homme qui l’avait préparé, il dit : « Allez chercher tout le monde, jeunes et vieux, bien portants et malades, justes et pécheurs : tous, tous, tous ». Dans l’Église, il y a de la place pour tous. « Père, mais je suis un misérable…, je suis une misérable, y a-t-il de la place pour moi? » Il y a de la place pour tout le monde ! Tous ensemble, chacun dans sa langue, répétez avec moi : « Tous, tous, tous ! « . [ils répètent] On n’entend pas, encore ! « Tous, tous, tous ! » Et c’est cela l’Église, la Mère de tous. Il y a de la place pour tous. Le Seigneur ne montre pas du doigt, mais il ouvre ses bras. Cela nous fait penser : le Seigneur ne sait pas faire ceci [montrer du doigt], mais il sait faire cela [étreindre], il nous étreint tous.

Jésus nous le montre sur la croix, en ouvrant si grand les bras au point d’être crucifié et de mourir pour nous. Jésus ne ferme jamais la porte, jamais, mais il t’invite à entrer : « entre et vois ». Jésus te reçoit, Jésus accueille. En ces jours, que chacun d’entre nous transmette le message d’amour de Jésus : « Dieu t’aime, Dieu t’appelle ». Comme c’est beau ! Dieu m’aime, Dieu m’appelle, il veut que je sois près de Lui.

Vous ce soir, vous m’avez posé aussi des questions, beaucoup de questions. Ne vous lassez jamais de poser des questions ! c’est bien, c’est même souvent mieux que de donner des réponses, parce que celui qui pose des questions reste « inquiet », et l’inquiétude est le meilleur remède contre l’habitude, contre cette normalité plate qui anesthésie l’âme. Chacun de nous porte en lui ses propres inquiétudes. Portons ces inquiétudes et portons-les dans le dialogue entre nous, portons-les quand nous prions devant Dieu. Ces questions qui deviennent des réponses avec la vie, nous n’avons qu’à les attendre. Il y a une chose très intéressante : Dieu aime par surprise, ce n’est pas programmé. L’amour de Dieu est surprise. Il surprend toujours, il nous tient toujours éveillés et nous surprend.

Chers garçons et filles, je vous invite à penser à cette chose si belle : Dieu nous aime, Dieu nous aime tels que nous sommes, et non pas tels que nous voudrions être ou tels que la société voudrait que nous soyons : tels que nous sommes. Il nous aime avec les défauts que nous avons, avec les limites que nous avons et avec le désir que nous avons d’avancer dans la vie. C’est ainsi que Dieu nous appelle. Ayez confiance parce que Dieu est Père, et il est un Père qui nous aime, un Père qui nous veut du bien. Ce n’est pas très facile, et c’est pourquoi nous avons une grande aide avec la Mère du Seigneur, qui est aussi notre Mère. Elle est notre Mère. Je voulais seulement vous dire cela. N’ayez pas peur, ayez du courage, allez de l’avant, en sachant que nous sommes protégés par l’amour de Dieu. Dieu nous aime. Disons-le ensemble, tous : « Dieu nous aime ».

« Lève-toi : car je t’établis témoin des choses que tu as vues ! » (cf. Ac 26,16)

 

Chers jeunes !

Je voudrais vous prendre une fois encore par la main afin de poursuivre ensemble le pèlerinage spirituel qui nous conduit vers la Journée Mondiale de la Jeunesse de Lisbonne en 2023.

L’année dernière, peu avant la propagation de la pandémie, j’avais signé le message dont le thème était “Jeune, je te le dis, lève-toi” (cf Lc 7, 14). Dans sa providence, le Seigneur voulait déjà nous préparer pour le défi très dur que nous étions sur le point de vivre.

Dans le monde entier, il a fallu affronter la souffrance de la perte de tant de personnes chères et de l’isolement social. La crise sanitaire a empêché, vous aussi les jeunes – projetés par nature vers l’extérieur –, de sortir pour aller à l’école, à l’université, au travail, de vous rencontrer…  Vous vous êtes retrouvés dans des situations difficiles que vous n’aviez pas l’habitude de gérer. Ceux qui étaient moins préparés et sans soutien se sont sentis désorientés. Dans de nombreux cas des problèmes familiaux sont apparus, ainsi que le chômage, la dépression, la solitude et les dépendances. Sans parler du stress accumulé, des tensions et des explosions de colère, de l’augmentation de la violence.

Mais Dieu merci, ceci n’est pas l’unique face de la médaille. Si l’épreuve nous a montré nos fragilités, elle a aussi fait ressortir nos vertus parmi lesquelles la prédisposition à la solidarité. Partout dans le monde nous avons vu de nombreuses personnes, y compris de nombreux jeunes, lutter pour la vie, semer l’espérance, défendre la liberté et la justice, être artisans de paix et bâtisseurs de ponts.

Quand un jeune tombe, c’est, en un certain sens, l’humanité qui tombe. Mais il est aussi vrai que quand un jeune se relève, c’est comme si le monde entier se relevait. Chers jeunes, quel grand potentiel se trouve entre vos mains ! Quelle force vous portez dans vos cœurs !

Ainsi, aujourd’hui encore, Dieu dit à chacun de vous : “Lève-toi !”. J’espère de tout mon cœur que ce message puisse nous aider à nous préparer à des temps nouveaux, à une nouvelle page dans l’histoire de l’humanité. Mais il n’est pas possible de recommencer sans vous, chers jeunes. Pour se relever, le monde a besoin de votre force, de votre enthousiasme, de votre passion. C’est en ce sens que je voudrais méditer avec vous sur le passage des Actes des Apôtres dans lequel Jésus dit à Paul “ Lève-toi ! Je te rends témoin de ce que tu as vu” (cf. Ac 26, 16).

Paul témoin devant le roi

Le verset dont s’inspire le thème de la Journée Mondiale de la Jeunesse 2021 est tiré du témoignage de Paul devant le roi Agrippa, alors qu’il se trouve en prison. Lui qui jadis était un ennemi et un persécuteur des chrétiens, est maintenant jugé précisément pour sa foi en Christ. Environ vingt-cinq ans plus tard, l’Apôtre raconte son histoire et l’épisode fondamental de sa rencontre avec le Christ.

Paul confesse que, dans le passé, il avait persécuté les chrétiens, jusqu’à ce qu’un jour, alors qu’il allait à Damas pour en arrêter quelques-uns, une lumière “plus resplendissante que le soleil” l’entoura lui et ses compagnons de voyage (cf. Ac 26, 13), mais lui seul entendit “une voix” : Jésus lui adressa la parole et l’appela par son nom.

“Saul, Saul !”

Approfondissons ensemble cet évènement. En l’appelant par son nom, le Seigneur fait comprendre à Saul qu’il le connaît personnellement. C’est comme s’il lui disait : “Je sais qui tu es, je sais ce que tu manigances, mais néanmoins je m’adresse à toi”. Il l’appelle à deux reprises, en signe d’une vocation spéciale et très importante, comme il l’avait fait avec Moïse (cf. Ex 3, 4) et avec Samuel (cf. 1 Sam 3, 10). En tombant à terre, Saul reconnaît être témoin d’une manifestation divine, d’une révélation puissante qui le bouleverse mais ne l’anéantit pas, au contraire, qui l’interpelle par son nom.

En effet, seule une rencontre personnelle, non anonyme avec le Christ change la vie. Jésus montre qu’il connaît bien Saul, “qu’il le connaît de l’intérieur”. Même si Saul est un persécuteur, même si dans son cœur il y a de la haine pour les chrétiens, Jésus sait que cela est dû à l’ignorance et il veut démontrer en lui sa miséricorde. Cette grâce, cet amour immérité et inconditionné, sera précisément la lumière qui transformera radicalement la vie de Saul.

“Qui es-tu, Seigneur ?”

Face à cette présence mystérieuse qui l’appelle par son nom, Saul demande : « Qui es-tu, Seigneur ? » (Ac 26, 15). Cette question est extrêmement importante et dans la vie, tôt ou tard, nous devons tous la poser. Il ne suffit pas d’avoir entendu parler du Christ par d’autres, il est nécessaire de parler personnellement avec lui. Au fond, c’est cela prier. C’est parler directement à Jésus, même si peut-être nous avons le cœur encore en désordre, l’esprit plein de doutes ou même de mépris envers le Christ et les chrétiens. Je souhaite que chaque jeune, du fond de son cœur, parvienne à poser cette question : “Qui es-tu, Seigneur ?”.

Nous ne pouvons pas présumer que tout le monde connaisse Jésus, même à l’ère de l’internet. La question que de nombreuses personnes posent à Jésus et à l’Eglise est précisément celle-ci : “Qui es-tu?”. Dans tout le récit de la vocation de saint Paul, c’est l’unique fois où il parle. Et à sa question, le Seigneur répond tout de suite : « Je suis Jésus que tu persécutes » (ibid.).

“Je suis Jésus que tu persécutes !”

A travers cette réponse, le Seigneur Jésus révèle à Saul un grand mystère : le fait qu’il s’identifie avec l’Eglise, avec les chrétiens. Jusque-là, Saul n’avait rien vu du Christ si ce n’est les fidèles qu’il avait enfermés en prison (cf. Ac 26, 10), dont          lui-même avait voté la condamnation à mort (ibid.). Et il avait vu comment les chrétiens répondaient au mal par le bien, à la haine par l’amour, en acceptant les injustices, les violences, les calomnies et les persécutions endurées pour le nom du Christ. Donc, à bien voir, Saul en quelque sorte – sans le savoir – avait rencontré le Christ : il l’avait rencontré dans les chrétiens !

Combien de fois avons-nous entendu dire : “Jésus oui, l’Eglise non”, comme s’ils pouvaient être interchangeables. On ne peut pas connaître Jésus sans connaître l’Eglise. On ne peut connaître Jésus qu’à travers les frères et sœurs de sa communauté. On ne peut pas se dire pleinement chrétiens si l’on ne vit pas la dimension ecclésiale de la foi.

“Il est dur pour toi de résister à l’aiguillon.”

Ce sont les paroles que le Seigneur adresse à Saul après qu’il soit tombé à terre. Mais c’est comme s’il lui parlait mystérieusement depuis longtemps, en essayant de l’attirer à lui, et que Saul résistait. Ce même doux “reproche”, notre Seigneur le fait à chaque jeune qui s’éloigne : “Jusqu’à quand fuiras-tu loin de moi? Pourquoi n’entends-tu pas que je t’appelle ? J’attends ton retour”. Comme le prophète Jérémie, nous disons parfois : « Je ne penserai plus à lui » (Jr 20, 9). Mais dans le cœur de chacun il y a comme un feu ardent : même si nous nous efforçons de le contenir, nous n’y parvenons pas, parce qu’il est plus fort que nous.

Le Seigneur choisit quelqu’un même qui le persécute, complètement hostile à lui et aux siens. Mais il n’existe personne qui soit irrécupérable pour Dieu. A travers la rencontre personnelle avec lui, il est toujours possible de recommencer. Aucun jeune n’est hors de portée de la grâce et de la miséricorde de Dieu. A personne, on ne peut dire : il est trop loin… c’est trop tard… Combien de jeunes bien qu’ayant la passion de s’opposer et d’aller à contre-courant, portent cependant caché dans leur cœur le besoin de s’engager, d’aimer de toutes leurs forces, de s’identifier à une mission ! Jésus, dans le jeune Saul, voit exactement cela.

Reconnaître sa cécité

Nous pouvons imaginer que, avant la rencontre avec le Christ, Saul était en un certain sens “plein de lui-même”, se considérant “grand” par son intégrité morale, par son zèle, par ses origines, par sa culture. Il était certainement convaincu d’être dans le vrai. Mais, quand le Seigneur se révèle à lui, il est “terrassé” et se retrouve aveugle. Tout à coup, il découvre qu’il n’est pas capable de voir non seulement physiquement, mais aussi spirituellement. Ses certitudes vacillent. Dans son âme, il ressent que ce qui l’animait avec tant de passion – le zèle pour éliminer les chrétiens – était complètement faux. Il se rend compte de ne pas être le détenteur absolu de la vérité, d’en être au contraire bien loin. Et, de même que ses certitudes, sa “grandeur” aussi tombe. Soudain, il se découvre perdu, fragile, “petit”.

Cette humilité – conscience de ses propres limites – est fondamentale ! Celui qui pense tout savoir de lui-même, des autres et même des vérités religieuses, aura de la peine à rencontrer le Christ. Saul, devenu aveugle, a perdu ses repères. Seul, dans le noir, les seules choses claires pour lui sont la lumière qu’il a vue et la voix qu’il a entendue. Quel paradoxe : c’est précisément quand on reconnaît qu’on est aveugle, qu’on commence à voir.

Après avoir été ébloui sur le chemin de Damas, Saul préférera être appelé Paul, qui signifie “petit”. Il ne s’agit pas d’un surnom ou d’un “nom d’artiste” – aujourd’hui très utilisé même parmi les gens ordinaires : la rencontre avec le Christ l’a fait se sentir vraiment ainsi, en abattant le mur qui l’empêchait de se connaître en vérité. Il affirme de lui-même : « Moi, je suis le plus petit des Apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé Apôtre, puisque j’ai persécuté l’Église de Dieu » (1 Co 15, 9).

Sainte Thérèse de Lisieux, comme d’autres saints, aimait à répéter que l’humilité est la vérité. De nos jours, de nombreuses “histoires” assaisonnent nos journées, en particulier sur les réseaux sociaux, souvent construites artificiellement avec beaucoup de décors, caméras, divers fonds d’écran. On cherche toujours plus les lumières de la scène, savamment orientées, pour pouvoir montrer aux “amis” et followers une image de soi qui souvent ne reflète pas notre vérité. Le Christ, lumière de midi, vient nous éclairer et nous rendre notre authenticité, en nous libérant de tout masque. Il nous montre nettement ce que nous sommes, parce qu’il nous aime tels que nous sommes.

Changer de perspective

La conversion de Paul n’est pas un retour en arrière, mais l’ouverture à une perspective totalement nouvelle. En effet, il poursuit le chemin vers Damas, mais il n’est plus celui qu’il était, il est une personne différente (cf. Ac 22, 10). Nous pouvons nous convertir et nous renouveler dans la vie ordinaire, en faisant les choses que nous avions l’habitude de faire, mais avec le cœur transformé et des motivations différentes. Dans ce cas, Jésus demande expressément à Paul d’aller jusqu’à Damas où il se rendait. Paul obéit, mais maintenant la finalité et la perspective de son voyage ont changé radicalement. Dorénavant il verra la réalité avec des yeux nouveaux. Avant ils étaient ceux du persécuteur justicier, désormais ils seront ceux du disciple témoin. A Damas, Ananie le baptise et l’introduit dans la communauté chrétienne. Dans le silence et la prière, Paul approfondira sa propre expérience et la nouvelle identité qui lui a été donnée par le Seigneur Jésus.

Ne pas disperser la force et la passion des jeunes

L’attitude de Paul avant la rencontre avec Jésus ressuscité ne nous est pas si étrangère. Que de force et de passion vivent aussi dans vos cœurs, chers jeunes ! Mais si l’obscurité autour de vous et en vous vous empêche de voir correctement, vous risquez de vous perdre dans des combats qui n’ont pas de sens, jusqu’à devenir violents. Et malheureusement vous en serez vous-mêmes les premières victimes, ainsi que ceux qui vous sont proches. Il y a aussi le danger de lutter pour des causes qui, à l’origine, défendent des valeurs justes, mais qui, portées à l’exaspération, deviennent des idéologies destructrices. Combien de jeunes aujourd’hui, peut-être poussés par leurs convictions politiques ou religieuses, finissent par devenir des instruments de violence et de destruction dans la vie de beaucoup ! Certains, nés dans l’ère du numérique, trouvent dans l’environnement virtuel et sur les réseaux sociaux le nouveau champ de bataille, faisant recours sans scrupule à l’arme des fake news pour répandre des poisons et démolir leurs adversaires.

Quand le Seigneur fait irruption dans la vie de Paul, il n’annule pas sa personnalité, il n’efface pas son zèle et sa passion, mais il met à profit ses dons pour faire de lui le grand évangélisateur jusqu’aux extrémités de la terre.

Apôtre des nations

Paul sera connu plus tard comme “l’apôtre des nations” : lui, qui a été un pharisien scrupuleux observant de la Loi ! Voici un autre paradoxe : le Seigneur place sa confiance précisément en celui qui le persécutait. Comme Paul, chacun de nous peut entendre au fond de son cœur cette voix qui lui dit : “Je te fais confiance. Je connais ton histoire et je la prends dans mes mains, avec toi. Même si tu as souvent été contre moi, je te choisis et je fais de toi mon témoin”. La logique divine peut faire du pire persécuteur un grand témoin.

Le disciple du Christ est appelé à être « lumière du monde » (Mt 5, 14). Paul doit témoigner de ce qu’il a vu, mais maintenant il est aveugle. Nous sommes de nouveau dans un paradoxe ! Mais précisément à travers son expérience personnelle, Paul pourra s’identifier à ceux vers qui le Seigneur l’envoie. En effet, il a été établi témoin « pour leur ouvrir les yeux, pour les ramener des ténèbres vers la lumière » (Ac 26, 18). 

“Lève-toi et témoigne !”

En embrassant la vie nouvelle qui nous est donnée dans le baptême, nous recevons également une mission du Seigneur : “Tu seras mon témoin !”. C’est une mission à laquelle il faut se consacrer, qui change la vie.

Aujourd’hui, l’invitation du Christ à Paul s’adresse à chacun et à chacune de vous, jeunes : Lève-toi ! Tu ne peux pas rester à terre à “t’apitoyer sur ton sort”, il y a une mission qui t’attend ! Toi aussi, tu peux être témoin des œuvres que Jésus a commencées à accomplir en toi. C’est pourquoi, au nom du Christ, je te dis :

– Lève-toi et témoigne de ton expérience d’aveugle qui a rencontré la lumière, qui a vu le bien et la beauté de Dieu en lui-même, dans les autres et dans la communion de l’Eglise qui l’emporte sur toute solitude.

– Lève-toi et témoigne de l’amour et du respect qu’il est possible d’instaurer dans les relations humaines, dans la vie familiale, dans le dialogue entre parents et enfants, entre jeunes et personnes âgées.

– Lève-toi et défends la justice sociale, la vérité et la rectitude, les droits humains, les persécutés, les pauvres et les vulnérables, les sans-voix dans la société, les immigrés.

– Lève-toi et témoigne du nouveau regard qui te fait voir la création avec des yeux pleins d’émerveillement, qui te fait reconnaître la Terre comme notre maison commune et qui te donne le courage de défendre l’écologie intégrale.

– Lève-toi et témoigne que les existences qui ont échoué peuvent être reconstruites, que les personnes déjà mortes en esprit peuvent ressusciter, que les personnes esclaves peuvent redevenir libres, que les cœurs oppressés par la tristesse peuvent retrouver l’espérance.

– Lève-toi et témoigne avec joie que le Christ vit ! Répands son message d’amour et de salut parmi ceux de ton âge, à l’école, à l’université, au travail, dans le monde numérique, partout.

Le Seigneur, l’Eglise, le Pape, vous font confiance et vous constituent témoins à l’égard de tant d’autres jeunes que vous rencontrez sur les “voies de Damas” de notre temps. N’oubliez pas : « Si quelqu’un a vraiment fait l’expérience de l’amour de Dieu qui le sauve, il n’a pas besoin de beaucoup de temps de préparation pour aller l’annoncer, il ne peut pas attendre d’avoir reçu beaucoup de leçons ou de longues instructions. Tout chrétien est missionnaire dans la mesure où il a rencontré l’amour de Dieu en Jésus Christ » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 120).

Levez-vous et célébrez la JMJ dans vos Eglises particulières !

Je vous renouvelle à tous, jeunes du monde entier, l’invitation à prendre part à ce pèlerinage spirituel qui nous conduira à célébrer la Journée Mondiale de la Jeunesse à Lisbonne en 2023. Le prochain rendez-vous, cependant, est dans vos Eglises particulières, dans les différents diocèses et éparchies du monde entier où, en la solennité du Christ-Roi, la Journée Mondiale de la Jeunesse 2021 sera célébrée au niveau local.

J’espère que nous pourrons tous vivre ces étapes comme de vrais pèlerins et non comme des “touristes de la foi” ! Ouvrons-nous aux surprises de Dieu, qui veut faire resplendir sa lumière sur notre chemin. Ouvrons-nous à écouter sa voix, également à travers nos frères et nos sœurs. Ainsi nous nous aiderons les uns les autres à nous relever ensemble, et en ce moment historique difficile nous deviendrons prophètes des temps nouveaux, pleins d’espérance ! Que la Bienheureuse Vierge Marie intercède pour nous.

Rome, Saint Jean de Latran, 14 septembre 2021, Fête de l’Exaltation de la Sainte Croix.

 

FRANÇOIS

25 – 31 juillet – Les journées en diocèses

UN ÉCHANGE DE FOI ET D’EXPÉRIENCE ECCLÉSIALE

Cette tradition d’accueil et de rencontre dans les diocèses qui précède les JMJ remonte aux JMJ de Paris en 1997. Ces journées se dérouleront dans 17 diocèses du Portugal continental et des îles :

Algarve ; Angra ; Aveiro ; Beja ; Braga ; Bragança-Miranda ; Coimbra ; Évora ; Funchal ; Guarda ; Lamego ; Leiria-Fátima ; Portalegre-Castelo Branco ; Porto ; Viana do Castelo ; Vila Real et Viseu.

« Chers jeunes, vous êtes invités à rencontrer l’Église locale, découvrir ses particularités, ses habitants et sa région, avec des moments de prière, de socialisation et de divertissement ».

Programme des JMJ 2023

Mardi matin, tous les français (30 000) sont attendus à Lisbonne pour un temps de festivité, de célébration, de louange, de partage et de prière avec des grands témoins.

Rise up ! Les Catéchèses

Mercredi 2, jeudi 3 et vendredi 4 août dans la matinée, se tiendront les catéchèses, appelées Rise Up ! Chaque matinée permettra d’approfondir notre relation au Christ, à l’écoute de grands témoins, des évêques et de jeunes engagés.

Ce sera aussi l’occasion de temps de partage et de prière personnel. Il sera possible d’y recevoir le sacrement de réconciliation et chaque matinée se terminera par la célébration de l’eucharistie. Ces catéchèses auront lieu à proximité des lieux d’hébergement des pèlerins (églises et lieux publics de Lisbonne).

C’est un moment très important et apprécié de chaque JMJ !

SANTOS
LE RENDEZ-VOUS DES 25-35 À LISBONNE (1 – 4 AOÛT)
Ouvert à tous les jeunes pros quelque soit le groupe avec lequel il se sont rendus aux JMJ, Santos est le lieu dédié aux 25 – 35, au coeur de Lisbonne du 1 au 4 août. Conférences, happy hours, formations et invités exclusifs, les propositions sont nombreuses.

MARDI 1er août 2023
La messe d’ouverture des Journées Mondiales de la Jeunesse est le premier temps fort de ces JMJ, elle sera présidée par le Cardinal Patriarche de Lisbonne, Manuel Clemente.


JEUDI 3 août 2023
C’est la première rencontre avec le Pape, cette cérémonie sera à la fois festive et priante.


VENDREDI 4 août 2023
A travers une expérience priante et immersive, nous voulons suivre les traces de Jésus dans sa passion.


SAMEDI 5 août 2023
Soirée de témoignage de célébration et de prière. Imaginez 2 millions de jeunes adorant Jésus en même temps, sur un même lieu !


DIMANCHE 6 août 2023
Cette célébration présidée par le Saint-Père clôture les JMJ Lisbonne 2023. Avant la fin de la messe, le Pape annoncera la ville qui accueillera la prochaine édition des Journées Mondiales de la Jeunesse !

Thème des JMJ
« Marie se leva et partit en hâte »
Lc 1.39

Cette citation biblique de l’Évangile de saint Luc et choisie par le pape François comme devise des Journées mondiales de la jeunesse ouvre le récit de la Visitation (la visite de Marie à sa cousine Elisabeth), un épisode biblique suivant l’Annonciation (l’annonce de l’ange à Marie qu’elle serait la mère du Fils de Dieu, et le thème de la dernière JMJ, à Panama).

Au cours de leur conversation sur l’Annonciation, l’ange dit également à Marie que sa cousine aînée, que l’on croyait stérile, est enceinte. Après avoir affirmé à l’ange « Voici la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole » (Lc 1, 38), c’est alors que Marie se met en route pour Aïn Karim, village près de Jérusalem où Élisabeth habite et attend la naissance de Jean, qui deviendra saint Jean-Baptiste.

Marie de Nazareth est la grande figure du cheminement chrétien. Elle nous apprend à dire oui à Dieu. Elle a été la protagoniste de la dernière édition des JMJ et le sera encore une fois à Lisbonne.

Dans l’épisode biblique de la Visitation, le geste de se lever présente Marie à la fois comme une femme de charité et comme une femme missionnaire. Partir en hâte représente l’attitude dépeinte dans les indications du Pape François pour les JMJ Lisbonne 2023 : « que l’évangélisation des jeunes soit active et missionnaire, car c’est ainsi qu’ils reconnaîtront et témoigneront de la présence du Christ vivant ».

S’adressant en particulier aux jeunes et les incitant à être des missionnaires courageux, le Pape a écrit ceci dans l’Exhortation apostolique Christus Vivit « Où Jésus nous envoie-t-il ? Il n’y a pas de frontières, pas de limites : il nous envoie partout. L’Evangile est pour tous, pas seulement pour quelques-uns » (CV 177).

L'histoire des JMJ

2023 LISBONNE, PORTUGAL


 

2019 PANAMA CITY, PANAMA

Thème: «Voici la servante du Seigneur ; que tout m´advienne selon ta parole» (Lc 1, 38)
Hymne: Hágase en mi según tu palabra

Le thème des JMJ 2019 au Panama – les premières JMJ en Amérique centrale – a coïncidé avec les paroles de Notre-Dame à l’Ange, qui ont fait de cette édition une importante marque mariale. Dans la veillée avec les jeunes, le Pape François a présenté la Vierge Marie comme «la femme qui a eu la plus grande influence dans l’histoire». «Marie, l´ »influenceuse » de Dieu. En peu de mots, elle a eu le courage de dire « oui » et de faire confiance à l’amour, de faire confiance aux promesses de Dieu, qui est la seule force capable de renouveler, de rendre toutes choses nouvelles», a déclaré le Saint-Père qui, lors de la célébration, a utilisé un ostensoir fait de fragments de balles, une allusion à la violence en Amérique latine. Pour la première fois, les JMJ ont été accompagnées par la statue pèlerine de Notre-Dame de Fatima.


 

2016 CRACOVIE, POLOGNE

Thème: «Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde» (Mt 5, 7)
Hymne: Błogosławieni miłosierni

La Pologne, berceau de Jean-Paul II, a de nouveau accueilli cette grande rencontre internationale, 25 ans après l’édition de 1991 à Czestochowa. Plus d’un million et demi de jeunes du monde entier se sont dirigés vers Cracovie, lors des JMJ qui avaient saint Jean-Paul II et sainte Faustine comme saints patrons. Lors de la veillée de prière au Campus Misericordiae, le Pape François a de nouveau demandé aux jeunes de ne pas se laisser porter. «Chers jeunes, nous ne sommes pas venus au monde pour ‘‘végéter’’, pour vivre dans la facilité, pour faire de la vie un divan qui nous endorme ; au contraire, nous sommes venus pour autre chose, pour laisser une empreinte», a expliqué Francois, qui lors des JMJ de Cracovie a également visité les camps de concentration nazis d’Auschwitz et de Birkenau, où il est resté pendant quelques minutes dans le silence et la prière.


 

2013 RIO DE JANEIRO, BRÉSIL

Thème: «Allez! De toutes les nations faites des disciples» (Mt 28, 19)
Hymne: Esperança do Amanhecer

Les premières Journées Mondiales de la Jeunesse en présence du Pape François ont eu lieu en Amérique, son continent d’origine. Plus de 3 millions de pèlerins ont pris part à la veillée et à la messe d’envoi sur la plage de Copacabana à Rio de Janeiro. Dans une atmosphère de célébration et de prière, le Saint-Père a souligné que «l’Évangile est pour tous et non pour quelques-uns» et a demandé aux jeunes d’être «des protagonistes du changement». «Continuez à vaincre l’apathie, en donnant une réponse chrétienne aux inquiétudes sociales et politiques, présentes dans diverses parties du monde», a-t-il déclaré. À la fin de la célébration, de nombreux jeunes ont aidé à ramasser les ordures sur la plage.


 

2011 MADRID, ESPAGNE

Thème: «Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi» (Col 2, 7)
Hymne: Firmes en la Fe

Avec un thème qui encourageait les jeunes à rester fermes dans leur foi, les JMJ de Madrid 2011, qui comptaient environ 2 millions de pèlerins, ont inondé les rues de la capitale espagnole de joie et d’espoir, dans une Europe en crise. La veillée avec le Pape a été marquée par une pluie intense, qui n’a pas enlevé la foule de jeunes réunis à l’aérodrome de Cuatro Vientos. Le lendemain matin, les participants qui y avaient passé la nuit ont entendu Benoît XVI affirmer que «la foi n’est pas la simple acceptation de vérités abstraites, mais une relation intime avec le Christ».


 

2008 SYDNEY, AUSTRALIE

Thème: «Vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins» (Ac 1, 8)
Hymne: Receive the Power

Environ un demi-million de pèlerins de plus de 200 pays et plus de 600 évêques du monde entier ont participé à la veillée et à la messe d´envoi des premières JMJ en Océanie. À Sydney, le Pape Benoît XVI a confirmé dans la foi 24 jeunes, invitant tous les participants à témoigner de la foi. «Pour ceux qui ont reçu ce don, rien ne peut plus être pareil ! Être  »baptisés » dans l’Esprit signifie être embrasés par l’amour de Dieu. Être « désaltérés » par l’unique Esprit (cf. 1 Co 12, 13), cela signifie être « rafraîchis » par la beauté du dessein de Dieu sur nous et sur le monde, et devenir à notre tour une source de fraîcheur spirituelle pour les autres», a-t-il souligné. C’est également dans cette édition, en Australie, que les JMJ ont commencé à être présentes sur les réseaux sociaux.


 

2005 COLOGNE, ALLEMAGNE

Thème: «Nous sommes venus l’adorer» (Mt 2, 2)
Hymne: Venimus adorare eum

Les premières Journées Mondiales de la Jeunesse présidées par le Pape Benoît XVI ont eu lieu en Allemagne, son pays d’origine. Le Saint-Père a été reçu sur les rives du Rhin par une foule de jeunes ; il est arrivé en bateau, une image que beaucoup ont immédiatement associée à la barque de Pierre. Lors de la messe d’envoi à Marienfeld, environ 1 million de pèlerins ont entendu le Pape proclamer que «l’heure de Jésus est l’heure où l’amour est vainqueur». C’est également à l’initiative de Benoît XVI que la veillée des JMJ a commencé à inclure un temps d’adoration au Saint-Sacrement.


 

2002 TORONTO, CANADA

Thème: «Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde» (Mt 5, 13-14)
Hymne: Light of the world

Lors des dernières JMJ qu’il a présidée, le Pape Jean-Paul II a de nouveau demandé aux jeunes de s’engager à construire un monde plus solidaire et fraternel. «Par votre foi, votre espérance et votre amour, par votre intelligence, votre courage et votre persévérance, vous devez humaniser le monde dans lequel nous vivons», a déclaré le Saint-Père, à une époque où tout le monde avait en tête les attentats du 11 septembre qui avaient eu lieu il y a moins d’un an. Quelques mois plus tard, la Croix des JMJ s’est rendue à Ground Zero à New York, où les attaques terroristes ont eu lieu, apportant espoir et encouragement aux habitants de la ville.

 


 

2000 ROME, ITALIE

Thème: «Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous» (Jn 1, 14)
Hymne: Emmanuel

Emmanuel, l’hymne des JMJ de Rome en 2000, est devenu l’un des plus populaires de tous les temps, ayant inspiré des millions de jeunes à travers le monde. C’est également aux JMJ de Rome que le Pape Jean-Paul II a présenté l’icône de Notre-Dame Salus Populi Romani, qui est restée à l’autel de Tor Vergata, où la veillée et la messe ont eu lieu. Cette icône est devenue l’un des symboles des JMJ, aux côtés de la Croix. Plus de 2 millions de jeunes ont participé à cette édition des JMJ, au milieu du Jubilé de l’an 2000, et ont entendu Jean-Paul II parler de l’amour de Dieu: «Oui, chers amis, le Christ nous aime et il nous aime toujours! Il nous aime même lorsque nous le décevons, quand nous ne correspondons pas à ses attentes à notre égard. Il ne nous ferme jamais les bras de sa miséricorde.»


 

1997 PARIS, FRANCE

Thème: «Maître, où demeures-tu ? Venez et voyez » (Jn 1, 38-39)
Hymne: Maître et Seigneur, venu chez nous

Lors des JMJ de Paris, plus d’un demi-million de jeunes ont rempli les rues de la capitale française de joie et de fraternité, dans une édition marquée par quelques innovations : l’introduction des Journées en Diocèses (rencontre qui précède la semaine des JMJ) et du Festival de la Jeunesse (programme culturel et artistique qui cherche à mettre en valeur le talent des jeunes dans des domaines tels que la musique ou la représentation). A la fin de l’homélie de la messe d’envoi, à l’hippodrome de Longchamp, Jean-Paul II a laissé une invitation : « Chers jeunes, votre chemin ne s’arrête pas ici. Le temps ne s’arrête pas aujourd’hui. Partez sur les routes du monde, sur les routes de l’humanité, en demeurant unis dans l’Église du Christ!»


 

1995 MANILLE, PHILIPPINES

Thème: «Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie» (Jn 20, 21)
Hymne: Tell the world of His love

Les Xe Journées Mondiales de la Jeunesse ont eu lieu aux Philippines, le pays avec le pourcentage le plus élevé de catholiques en Asie et l’un des plus expressifs au monde également. Plus de 4 millions de jeunes étaient présents à la messe de clôture des JMJ à Manille, au parc Rizal, la plus fréquentée de tous les temps. Beaucoup d´eux venaient de contextes sociaux marqués par la pauvreté et les inégalités. « C’est le message que vous devez proclamer au monde moderne :  surtout aux plus démunis, à ceux qui n’ont pas de maison, aux marginalisés, aux malades, aux abandonnés, à ceux qui souffrent aux mains des autres. A chacun, vous devez dire: regardez Jésus-Christ pour voir ce que vous êtes vraiment aux yeux de Dieu», a déclaré le Pape.

 


 

1993 DENVER, ÉTATS-UNIS

Thème: «Moi, je suis venu pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance» (Jn 10, 10)
Hymne: We are one Body

C’est dans les rues de la ville de Denver qu’a eu lieu le premier chemin de croix des Journées Mondiales de la Jeunesse, une célébration qui depuis, fait partie du programme officiel. Dans cette édition des JMJ aux États-Unis, le Pape Jean-Paul II a déclaré que c’était une « célébration de la vie» et a lancé un appel : « L’Église a besoin de votre énergie, de votre enthousiasme et de vos jeunes idéaux pour faire que l’Évangile de la vie pénètre le tissu de la société, transformant le cœur des gens et les structures de la société, pour créer une vraie civilisation de justice et d’amour. »

 


 

1991  ZESTOCHOWA, POLOGNE

Thème: «Vous avez reçu un esprit de fils» (Rm 8,15)
Hymne: Abba Ojcze

Avec la chute du régime communiste, l’édition 1991 des Journées Mondiales de la Jeunesse s’est tenue en Pologne, avec un grand nombre de jeunes d’Europe de l’Est – au total, il y avait environ un million et demi de pèlerins. « Après la longue période de frontières pratiquement fermées, l’Église en Europe peut enfin respirer avec ses deux poumons», a déclaré le Pape polonais. L’hymne de ces JMJ – Abba Ojcze – est devenu une chanson populaire depuis plusieurs générations.


 

1989 SAINT-JACQUES-DE-COMPOSTELLE, ESPAGNE

Thème: «Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie» (Jn 14, 6)
Hymne: Somos los jóvenes del 2000 

En août 1989, environ trois mois avant la chute du mur de Berlin, 600 000 jeunes ont prié pour la paix à Saint-Jacques-de-Compostelle. « Découvrir le Christ toujours de nouveau et toujours mieux, c´est l´aventure la plus merveilleuse de notre vie», a déclaré le Pape aux jeunes, se référant également au témoignage de la foi de saint Jacques et renforçant le rôle du Chemin de Saint-Jacques comme « un chemin de conversion et d´un témoignage extraordinaire de foi». Dans cette édition des JMJ, le Pape a parcouru à pied la dernière partie du chemin jusqu’à la cathédrale de Saint-Jacques. Il marchait appuyé sur un bourdon comme tant de pèlerins.


 

1987 BUENOS AIRES, ARGENTINE

Thème: «Nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru» (1Jn 4, 16)
Hymne: Un nuevo sol

Environ 900 000 jeunes se sont réunis à Buenos Aires, la ville que le Pape a choisie pour accueillir la première édition internationale des JMJ. Dans un pays qui cherchait à guérir les blessures de la dictature militaire, encore très présente dans la mémoire et la vie de chacun, les pèlerins ont entendu le Saint-Père leur demander d’être témoins de l’amour de Dieu. « Consacrez votre énergie juvénile à la construction d´une société de l’amour», a souligné Jean-Paul II, qui a basé son discours sur 21 questions posées par des jeunes.

 


 

1986 ROME, ITALIE

Thème: «Soyez toujours prêts à vous défendre contre quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous» (1P 3, 15)

Dans la première édition, célébrée au niveau diocésain, le Pape Jean-Paul II a présenté la Journée Mondiale de la Jeunesse aux jeunes, soulignant que c’était une journée d’espoir. « En Jésus-Christ, Dieu est définitivement entré dans l’histoire de l’homme. Vous les jeunes, vous devez d’abord le trouver. Vous devez le trouver constamment. La Journée Mondiale de la Jeunesse signifie précisément cela : sortir à la rencontre de Dieu, qui est entré dans l’histoire de l’homme par le mystère pascal de Jésus-Christ », a déclaré le Pape le dimanche des Rameaux, le 23 mars 1986.