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jeudi 21 novembre 2024

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En cette période difficile que vit l'Église, nos prêtres ont plus que jamais besoin de nos prières.

A nos saints prêtres

En cette période difficile que vit l'Église, nos prêtres ont plus que jamais besoin de nos prières. Ceux qui sont fidèles, pour que le Seigneur les garde; ceux qui peinent sur le chemin pour qu'ils se sentent soutenus et aimés et retrouvent leur amour premier.

 

« Aimons la lumière, n’en ayons pas peur, et que la souffrance liée à des critiques fondées soit pour toutes les personnes impliquées une occasion de libération. Que notre humiliation nous rende plus fidèles au Christ, afin que l’on puisse voir dans l’Église l’Évangile qui continue. »

De la lettre pastorale 2019 de Mgr Charles Morerod

L’ancien archevêque de Strasbourg Mgr Jean‐Pierre Grallet, a reconnu mercredi 16 novembre 2022 des « gestes déplacés » sur « une jeune femme majeure » dans les années 80. signalés à la justice en début d’année.
« Une enquête canonique est actuellement en cours et un signalement à la justice civile a été effectué », précise le prélat de 81 ans, dans un communiqué diffusé par la Conférence des évêques de France (CEF).

Déclaration de Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes après la mise en examen de l’abbé Yannick Poligné

C’est avec tristesse et douleur que j’ai appris le lundi 7 novembre 2022 la mise en examen à Paris et incarcération de l’abbé Yannick Poligné, curé de la Paroisse Saint-Louis-Marie en Brocéliande, pour viol aggravé sur mineur et usage de stupéfiants.

Je veux avant tout assurer la personne victime de ma compassion et de mon entier soutien. Je comprends et partage la douleur, la colère ou la stupéfaction que les fidèles et les prêtres du Diocèse de Rennes peuvent éprouver, et tout spécialement les paroissiens de la paroisse Saint-Louis-Marie en Brocéliande et des autres lieux où il a exercé un ministère pastoral. Beaucoup lui ont fait confiance et se sentent trahis. Je viendrai les rencontrer et les écouter dès ce week-end et dans les jours qui suivent. Avec eux en particulier et avec tous les fidèles, les prêtres, les diacres, les consacrées du Diocèse, nous allons traverser cette épreuve ensemble dans la foi au Seigneur Jésus.

Je devine combien nombre d’hommes et de femmes peuvent être scandalisés par cette information. Je le comprends et assure chacun de ma détermination à agir.

J’ai assuré la justice civile de l’entière collaboration du Diocèse, et signalé à Rome les faits auprès du Dicastère pour la Doctrine de la Foi afin de lancer en parallèle une procédure canonique.

Je redis ma disponibilité pour tous ceux qui en auront besoin. Je rappelle que toute personne peut être reçue et écoutée par la cellule d’écoute du Diocèse de Rennes (02 99 14 35 53) ou auprès du service indépendant France Victimes (01 41 83 42 17).

Que le Seigneur console et fortifie chacun sur ce chemin de justice et de vérité, au service de ceux qui souffrent.

« Bouleversés et résolus », message des évêques de France du 8 novembre 2022

Chers frères et sœurs,

Réunis en Assemblée plénière à Lourdes, nous avons entendu la stupéfaction, la colère, la tristesse, le découragement suscités par ce que nous apprenons au sujet de Mgr Michel Santier, ancien évêque de Luçon puis de Créteil, et maintenant au sujet de Mgr Jean-Pierre Ricard, ancien archevêque de Montpellier puis de Bordeaux.

Nous sommes conscients que ces révélations affectent douloureusement les personnes victimes, en particulier celles qui avaient choisi de nous faire confiance. Nous constatons l’ébranlement de nombreux fidèles, de prêtres, de diacres, de personnes consacrées. Ces sentiments sont également les nôtres. Membres d’un même corps ecclésial, nous sommes nous aussi blessés, atteints en profondeur.

Dans le cas de Michel Santier, nous avons vivement conscience des responsabilités qui nous reviennent et nous avons travaillé pendant notre Assemblée à identifier les dysfonctionnements et les erreurs qui ont mené à une situation choquante pour tous.

Certains ont pu se demander si le droit de l’Eglise n’organisait pas une forme d’impunité ou de traitement particulier des évêques. Ils pensent, à juste titre, que la responsabilité épiscopale renforce chez ceux qui l’exercent le devoir de droiture et la légitime exigence des fidèles comme de l’institution ecclésiale. Nous le redisons avec force : il n’y a pas, et il ne peut pas y avoir, d’impunité des évêques.

En raison même de la nature de leur charge apostolique, les évêques dépendent directement du Saint-Siège. Les procédures qui les concernent sont plus complexes et prennent davantage de temps. Nous nous engageons à travailler avec le Saint-Siège aux clarifications et aux simplifications qui s’imposent. Nous avons décidé de mettre en place un Conseil de suivi qui nous permettra de ne pas affronter seuls et entre nous ces situations.

Certains s’interrogent : dans les circonstances présentes, quel crédit donner aux engagements pris il y a un an pour tirer les conséquences du rapport de la CIASE ? Nous pouvons en donner l’assurance : une transformation des pratiques est bel et bien en cours, avec l’aide de nombreux fidèles laïcs particulièrement qualifiés, dont des personnes victimes. Des décisions sont déjà prises et mises en œuvre. Diocèses et mouvements d’Eglise s’impliquent de manière plus construite dans la protection des mineurs. Les groupes de travail décidés il y a un an rendront leurs conclusions en mars 2023. Nous venons de faire un point d’étape avec eux au cours de cette Assemblée. Ce travail de fond commence à porter du fruit. Nous continuerons sur cette lancée.

Une autre question habitait nos cœurs au début de l’Assemblée plénière : y a-t-il, y aura-t-il d’autres affaires de ce genre ? La condition humaine étant ce qu’elle est, nul n’est à l’abri de fautes graves et dramatiques. Mais nous pouvons et nous voulons renforcer dans l’Eglise les processus qui les limitent au maximum et les traitent adéquatement quand elles surviennent.

Dans ce contexte, le communiqué du Cardinal Jean-Pierre Ricard nous a tous bouleversés. Son initiative de révéler lui-même un fait grave de son passé est importante. Nous avons mentionné l’ensemble des situations que nous connaissons. Elles concernent des évêques qui ne sont plus en fonction. Elles ont toutes fait l’objet d’un traitement judiciaire.

Frères et sœurs, humblement mais de tout cœur, nous continuons le travail entrepris pour que l’Eglise soit une maison plus sûre. Les personnes victimes demeurent plus que jamais au cœur de notre attention. Vos attentes et vos exigences sont légitimes et vraiment entendues. Nous les accueillons comme venant du Seigneur lui-même. C’est tous ensemble, nous en avons conscience, que nous pouvons contribuer à une fidélité renouvelée à l’Evangile. Telle est notre détermination résolue. Telle est notre humble prière.

A Lourdes, le 8 novembre 2022

Déclaration de Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, Président de la Conférence des évêques de France, à Lourdes, le lundi 7 novembre 2022.

Mesdames,
Messieurs,

Soyez remerciés d’avoir accepté de nous rejoindre aujourd’hui, pour cette conférence de presse qui n’avait pas été prévue jusqu’ici, sans attendre le discours final de notre Assemblée plénière et la conférence de presse qui le suivra.

Avant de vous faire part de la nouvelle qui motive ce bouleversement de notre emploi du temps, je voudrais vous faire part de l’avancée de nos travaux concernant ce que certains appellent « l’affaire Michel Santier ».

En ouvrant cette Assemblée, j’avais souligné combien nous nous réunissions avec des sentiments mêlés et combien surtout nous sentions colère et lassitude chez les personnes victimes de violences et d’abus dans l’Église, en particulier chez ceux et celles qui avaient décidé l’an passé de nous faire confiance et aussi chez les fidèles catholiques, surtout les plus engagés, qui avaient exprimé avant notre assemblée et ont continué à exprimer pendant celle-ci leurs doutes, leur découragement, leur difficulté à assumer l’image désastreuse de l’Église donnée par le traitement des faits reprochés par Mgr Santier.

Une partie de notre travail a donc consisté à rendre clair entre nous ce qui s’était passé. Une chronologie précise des différentes actions menées depuis qu’une personne victime est allée voir son évêque, puis l’archevêque de Paris, alors Mgr Aupetit, a été établie. Elle a aidé à repérer ce qui avait été fait, ce qui n’avait pas été fait, ce qui a été fait insuffisamment et les dysfonctionnements à constater. Nous avons travaillé entre nous, à huis-clos, ce qui nous a permis d’aller aussi loin que possible dans les échanges, mais aussi avec des experts : un avocat, un canoniste et l’official français du Dicastère de la doctrine de la foi. Je les remercie encore de leur disponibilité et de leurs apports précieux.

Permettez-moi d’insister sur quatre points :

  • Les personnes victimes qui ont parlé, une première puis une seconde amenée par la première, ont été écoutées, prises au sérieux, crues. Malgré l’estime générale dont jouissait Mgr Santier, Mgr Aupetit a su recevoir ce que ces personnes lui ont dit et il a enclenché les procédures canoniques prévues. Celles-ci ont conduit Mgr Santier à présenter sa démission en donnant au Pape les motifs de cette demande et cette démission à être acceptée sans délai. Mgr Santier a ensuite fait l’objet de mesures de restrictions de ministère qui le mettent à l’écart de toute possibilité de commettre à nouveau de tels faits ;

 

  • Il avait été prévu que la démission de Mgr Santier prendrait effet le 30 juin 2020. Un tel acte est normalement annoncé par le Saint-Siège, mais il l’a fait lui-même, dès le 6 juin, en invoquant un motif de santé. Ce dernier était d’autant plus crédible qu’il avait passé quelques semaines à l’hôpital, en pleine crise sanitaire et confinement, dans un état très grave. La mention qu’il avait faite alors « d’autres raisons » est passée inaperçue ;

 

  • A part l’archevêque de Paris et le Nonce apostolique, les évêques ne savaient rien de ce qu’a commis Michel Santier. Le droit canonique ne prévoit pas que le Président de la Conférence des évêques participe à ces procédures. Il se trouve que j’ai été mis au courant mais ce fut, en quelque sorte, selon la bonne volonté de chacun. Lorsque Mgr Blanchet, en décembre 2020, apprend que le Pape l’a nommé évêque de Créteil, il ne sait rien de la situation exacte de Mgr Santier. Il l’a appris plus tard, au cours d’entretiens préalables à sa prise de fonction. Il a donc dû porter seul ce qu’il avait appris et veiller seul à limiter les adieux et les hommages que les diocésains de Créteil voulaient rendre à celui qui avait été leur évêque pendant 13 ans. J’ai été témoin de ses efforts et de la délicatesse et de la force dont Mgr Blanchet faisait preuve pour contenir au maximum la présence de Mgr Santier sans avoir l’air aux yeux de ses nouveaux diocésains de le mépriser ou de le maltraiter ;

 

  • Lorsque Mgr Santier, à l’arrivée de Mgr Blanchet, est allé s’installer dans la Manche, sa région d’origine, Mgr Le Boulc’h, évêque de Coutances, ne sait pas quelle est sa situation exacte, ni les raisons véritables de sa démission. Il l’apprend plus tard, parce qu’une des deux personnes victimes s’inquiète de ce qu’elle entend dire des missions qui pourraient lui être confiées. Mgr Le Boulc’h, à son tour, reçoit cette personne, la prend au sérieux et impose à Mgr Santier d’autres conditions de vie et de ministère. Les religieuses chez qui il est envoyé sont prévenues et accueillent Mgr Santier en connaissance de cause, comme un service à rendre à un homme qui s’est rendu coupable d’actes graves mais qui reste un être humain et doit vivre quelque part.
    Consultez la chronologie du traitement relatif à la situation de Mgr Santier

Cela étant dit, des insuffisances graves et des dysfonctionnements à tous les niveaux apparaissent clairement à la relecture de cette histoire. Ce constat nous permet aujourd’hui d’envisager des mesures claires et précises pour éviter qu’une telle situation se reproduise :

Mgr Santier a été cru lorsqu’il a reconnu les faits rapportés par les deux personnes victimes. Il peut paraître évident, rétrospectivement, qu’on ne doit pas compter sur la personne coupable pour établir la vérité de ses actes. Cette naïveté fait ressortir que les évêques, pas plus que les prêtres, ne sont faits pour traiter des crimes et des délits. Nous ne sommes ni des magistrats ni des policiers et nous n’avons pas à le devenir. Il nous faut être conscients de cette incompétence et recourir résolument à l’aide de tiers compétents ;
Le parquet n’a pas été saisi, vraisemblablement parce que les faits avaient été commis sur des personnes alors majeures, jeunes adultes mais adultes, et que ces personnes ne voulaient pas à ce moment-là avoir à être interrogées davantage, le temps ayant passé, leur vie s’étant construite ;

La Congrégation pour la doctrine de la foi, en mai 2020, a demandé à l’archevêque de Paris, Mgr Aupetit, d’ouvrir une « enquête préalable » canonique. Cela n’a pas été fait. La définition dans le code de droit canonique de l’enquête préalable n’est pas claire : elle est faite pour établir la vraisemblance des faits.

Or, en l’occurrence, cette vraisemblance était établie puisque le mis en cause les avait reconnus. De plus, sa démission était déjà acceptée. Mais dans ces conditions, quand et par ailleurs comment une véritable enquête est-elle menée, pour établir l’ensemble des faits qu’aurait pu commettre le mis en cause et le juger en conséquence ?

J’ai souligné déjà le défaut d’information adéquate de Mgr Blanchet et de Mgr Le Boulc’h. Le point est ici de savoir qui aurait dû le faire et à quel moment du processus de nomination il aurait fallu le faire ;
Lorsque les mesures disciplinaires imposées à Mgr Santier ont été prises et communiquées, elles ont paru à ceux qui avaient la charge de veiller à leur application : le Nonce apostolique, l’évêque de Coutances, l’archevêque de Rouen, l’évêque de Créteil, modérées et compliquées à mettre en œuvre. Mais la détermination de ces sanctions ne leur appartenait pas, pas plus que leur publication.

A l’instar du droit français par exemple, la publication des sanctions est une peine complémentaire. La réaction des fidèles à cette affaire doit nous conduire à rendre clair qu’un évêque étant un personnage public et revendiquant de l’être, des sanctions le concernant devraient toujours être publiées, sauf si une raison proportionnée conduisait à une autre décision. La même réflexion peut valoir pour les prêtres.

Quant à la modération relative des sanctions, elle vient, d’après ce que nous avons compris, entre autres raisons, de ce que les faits étaient anciens et sans doute prescrits en droit canonique. Le droit canonique connaît une prescription, tout comme notre droit français et celui de toutes les nations qui se considèrent comme des États de droit. La prescription empêche le juge de connaître des faits passés. Elle marque la volonté du droit non seulement de sanctionner un acte délictueux ou criminel et de réparer autant qu’il est possible ce qu’ont subi les personnes victimes mais aussi de rendre possible la réhabilitation du coupable, sa réinsertion dans la société. Toutefois, à la relecture, il apparaît que la procédure prévoit toujours un « votum », une recommandation de celui qui mène l’enquête canonique, qu’il soit l’archevêque ou le nonce ou une autre personne. Il nous faut travailler à exprimer des « votum » plus argumentés et explicités, tenant compte de deux caractéristiques de l’état du peuple de Dieu en France : d’une part qu’il est difficilement compréhensible à ce peuple de Dieu qu’un prêtre ayant abusé d’une personne à l’occasion d’un sacrement puisse continuer à célébrer la messe même en privé, d’autre part que le peuple de Dieu a la maturité nécessaire pour supporter d’apprendre les fautes commises par un de ses pasteurs. Nous l’avons beaucoup dit l’an passé et nous le croyons : « La vérité vous rendra libres » ;
Comme Président de la Conférence des évêques, ayant été mis au courant de la situation de Mgr Santier, même si ces situations ne relèvent pas de mon autorité et de mes pouvoirs, je reconnais volontiers les insuffisances suivantes : j’aurais pu et dû, lorsque Mgr Aupetit m’a prévenu des faits qu’il avait appris, insister davantage pour qu’une enquête approfondie soit menée ; ensuite j’aurais pu et dû m’inquiéter davantage de voir Mgr Santier être maintenu en place, alors même que sa démission avait été acceptée. Mais je le redis : la Conférence des évêques n’est pas partie prenante de la procédure, je n’ai qu’été informé de certaines des décisions prises, et non pas consulté pour recueillir mon avis. En novembre 2021, pendant l’assemblée, j’informe les évêques de ce que des mesures disciplinaires avaient été prises contre Mgr Santier, mais sans donner d’indication sur les faits qu’il avait commis. La Congrégation pour la doctrine de la foi m’avait demandé de prévenir les évêques si je le jugeais utile, autant que possible par oral. J’ai jugé nécessaire de le faire, après un échange avec le Nonce, pour aider Mgr Santier à tenir les règles qui lui étaient imposées et éviter que des évêques ne l’invitent à prêcher des retraites ou présider des pèlerinages. Assurément, une meilleure conscience des responsabilités de chacun est nécessaire, ainsi qu’une meilleure coordination entre toutes les parties prenantes, qu’elles le soient en raison du droit ou de fait.
Vous voyez donc qu’il y a du travail devant nous pour améliorer les procédures et les rendre plus effectives et compréhensibles de tous. Je ne crois pas juste de nous accuser d’avoir voulu cacher l’affaire Santier, en tout cas pas au sens où Mgr Santier aurait échappé à toute sanction ou serait demeuré un risque pour quiconque. Malheureusement, il est aujourd’hui clair qu’il a pu faire dans le passé d’autres victimes que les deux personnes connues jusque-là et peut-être des faits d’une autre nature. Puisqu’un signalement a été fait par l’archevêque du lieu, l’enquête judiciaire permettra de le savoir, nous l’espérons, et, à défaut ou par complément, l’enquête canonique. Mais deux questions demeurent :

De quels moyens concrets disposons-nous pour mener une enquête ?
Comment peut-on encourager les personnes victimes à parler, créer le climat qui le leur rend possible si elles le souhaitaient ? Au printemps 2019, lorsque deux personnes victimes parlent, les cellules d’écoute existent, l’existence de la CIASE est connue du grand public, il peut sembler qu’une personne qui aurait quelque chose à dire de grave peut le faire et qu’elle peut même savoir qu’elle serait reçue et écoutée. Pourtant, cela n’a pas suffi, l’histoire le prouve, mais seulement le vaste écho médiatique donné au silence, une fois celui-ci rompu.
En même temps que nous nous clarifions, autant qu’il est possible, l’affaire Santier, la Présidence et le Conseil permanent ont travaillé sur les autres cas d’évêques mis en cause devant la justice de notre pays ou devant la justice canonique. Je peux vous dire aujourd’hui ce que nous savons, ce que je sais, dans la limite de ce qu’il me revient. Mais il me faut auparavant vous faire connaître ce que nous avons reçu hier, de manière inattendue. La démarche qui va vous être maintenant partagée à la demande de celui qui la fait est inédite.

A lire : le communiqué du cardinal Ricard du 7 novembre 2022

Cet aveu du cardinal Ricard a été hier accueilli par nous, évêques, comme un choc. Vous pouvez vous représenter l’estime dans laquelle il est tenu par nous qui l’avons élu deux fois comme notre président et qui avons été les témoins de son épiscopat à Grenoble, à Montpellier, à Bordeaux. Nous imaginons la stupeur des diocésains et de tous les catholiques de France. Je dois préciser que le fait dont il parle, même ancien, a fait l’objet d’un signalement auprès du procureur, puisque la jeune fille était mineure au moment des faits, et d’un signalement auprès du Dicastère pour la doctrine de la foi.

J’ajoute donc, comme je commençais à le faire, qu’il y a aujourd’hui six cas d’évêques qui ont été mis en cause devant la justice de notre pays ou devant la justice canonique et qui sont connus de vous, à qui s’ajoutent désormais Mgr Santier et Mgr Ricard[1]. Deux autres, qui ne sont plus en fonction, font l’objet d’enquêtes aujourd’hui de la part de la justice de notre pays après des signalements faits par un évêque et d’une procédure canonique ; un troisième fait l’objet d’un signalement au Procureur auquel aucune réponse n’a été donnée à ce jour et a reçu du Saint-Siège des mesures de restriction de son ministère. A l’occasion de cette Assemblée, la Présidence et le Conseil permanent ont pu vérifier avec les responsables concernés, l’état des procédures et de la situation concrète de chacun de ces évêques. Il ne m’appartient pas d’en dire davantage.

Permettez-moi d’insister sur la grande diversité des situations, des faits commis ou reprochés. Vous voyez que la justice canonique peut agir avec rigueur et systématiquement, parfois au-delà de celle de notre pays, notamment pour des faits qui sont prescrits ou non sanctionnés en droit français. Malgré ses limites, cette justice canonique tient compte de l’exigence de droiture et de cohérence attendue d’un prêtre et de la confiance que beaucoup sont prêts à faire à un prêtre, a fortiori à un évêque, au risque parfois de se laisser tomber, voire de se laisser entraîner dans ce qu’on ne voudrait pas, ce qu’ont vécu les personnes qui ont été victimes de Mgr Santier.

Je ne sais pas grand-chose de plus concernant le cardinal Ricard que ce qu’il a choisi de dire et de rendre public. Notre Assemblée n’est pas achevée. Nous avons à travailler encore, sur le fondement de l’analyse précise de cas que nous avons pu faire. Vous savez que, ce matin, nous avons rencontré les pilotes et un autre membre de chacun des groupes de travail dont nous avions décidé la mise en place lors de l’Assemblée de novembre 2021. Le point d’étape fait aujourd’hui 7 novembre 2022 nous indique déjà les évolutions ou les transformations que nous devrons initier et mettre en œuvre en tant qu’Église pour être davantage, au milieu de ce monde, l’Église du Christ Jésus. Si l’Église est faite de pécheurs, elle doit veiller à ce que ces pécheurs n’usent pas de leur statut ecclésial pour faire du mal et atteindre particulièrement des personnes fragiles ou vulnérables ou rendues vulnérables. Elle doit accompagner les éventuels coupables avec miséricorde, mais elle doit aussi et surtout commencer par protéger les jeunes et les moins jeunes et soutenir celles et ceux qui auraient été victimes en son sein.

Je voudrais vous remercier pour votre attention et pour votre travail. Dans ce temps douloureux où nous sommes, il aide à ce que la vérité se fasse. Je vous assure de la détermination des évêques : nous voulons poursuivre le travail de transformation amorcé l’an passé et que le processus synodal encourage, pour que l’Église réponde à sa mission.

[1]Veuillez noter cette précision : sur ces six évêques, un est aujourd’hui décédé. Au final, dix anciens évêques hors fonction : huit actuellement mis en cause pour abus (dont Mgr Santier et le cardinal Ricard) et deux mis en cause pour non-dénonciation (un condamné en 2018, un relaxé en 2020)

La révélation dans la presse de faits graves mettant en cause Mgr Michel Santier est un choc pour de nombreux fidèles, en particulier dans les diocèses de Créteil, de Coutances et de Luçon. Je redis ma compassion pour ceux qui ont souffert de ces faits, mais aussi envers toutes celles et tous ceux que ces révélations blessent. Le sentiment de trahison, la tentation de découragement sont autant d’émotions que je comprends et qui nous traversent, tout comme l’incompréhension et la colère de beaucoup devant les actes eux-mêmes. J’entends et je reçois aussi les critiques formulées autour de l’absence de communication des mesures romaines quand elles ont été édictées. Il ne peut y avoir d’impunité dans l’Église, quelle que soit la fonction de la personne mise en cause. Mgr Michel Santier a été sanctionné par l’autorité du Saint-Siège, après le signalement des faits par l’archevêque dont il dépendait à l’époque, dès que ce dernier en a eu connaissance. De nouveaux éléments portés à la connaissance de Mgr Dominique Lebrun, archevêque de la province dont dépend désormais Mgr Michel Santier par son lieu de résidence, l’ont amené à informer Rome afin de rouvrir la procédure pour que de nouvelles mesures soient prises en conséquence. Il veille aussi à ce que les autorités civiles soient dûment informées. J’entends aussi la demande d’une plus grande clarté sur ces procédures canoniques et les mesures qui peuvent en découler. Nous sommes là face à une tension entre les exigences du droit canonique, son usage, ses interprétations qui peuvent varier d’un expert à l’autre, les pratiques de la justice de notre pays, le respect des personnes et l’exigence de transparence que portent beaucoup de fidèles. Nous devons réfléchir à des changements dans nos procédures, dans notre façon de les mener comme d’en communiquer les résultats. Ce sujet important exige une étude sérieuse. Les évêques commenceront à y travailler dès l’assemblée plénière de novembre. Le groupe de travail sur les bonnes pratiques face à des plaintes mis en place après l’assemblée de novembre 2021 aura aussi des recommandations à faire en ce domaine. Nous porterons à Rome le fruit de nos réflexions et nos propositions pour améliorer ce qui peut l’être. Je redis notre détermination à poursuivre ce chemin de vérité et de justice, pour que la confiance demeure possible et que notre Église soit toujours plus fidèle à sa mission. + Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, Président de la Conférence des évêques de France

« Soyez tout d’abord des prêtres ; puis, prêtres encore ; toujours et en tout, rien que des prêtres. »

Prions pour nos prêtres qui doivent affronter des assauts épargnés aux laïcs, qui n’ont pas à juger les « scandales sacerdotaux » qui viennent surtout de ce que les fidèles ne prient pas pour eux.

Prières pour nos prêtres

Seigneur Jésus, avec saint Jean-Marie Vianney, nous te confions : tous les prêtres que nous connaissons, ceux que nous avons rencontrés, ceux qui nous ont aidés, ceux que tu nous donnes aujourd’hui comme pères.

Tu as appelé chacun par son nom ; pour chacun, nous te louons et nous te supplions : garde-les dans la fidélité à Ton nom ; Toi qui les as consacrés pour qu’en Ton nom, ils soient nos pasteurs, donne leur force, confiance et joie pour accomplir leur mission.

Que l’Eucharistie qu’ils célèbrent les nourrisse et leur donne le courage de s’offrir avec Toi pour les brebis que nous sommes ; Qu’ils soient plongés dans Ton cœur de Miséricorde pour qu’ils soient toujours les témoins de ton pardon ; Qu’ils soient de vrais adorateurs du Père pour qu’ils nous enseignent le véritable chemin de la sainteté.

Père, avec eux, nous nous offrons au Christ pour l’Église : qu’elle soit missionnaire dans le souffle de ton Esprit ; apprends-nous simplement à les aimer, à les respecter et à les recevoir comme un don qui vient de Ta main, pour qu’ensemble nous accomplissions davantage Ton œuvre pour le salut de tous. Amen.

Marie, Mère de Jésus-Christ et Mère des prêtres,
reçois ce titre que nous te donnons pour célébrer ta maternité et contempler près de toi le Sacerdoce de ton Fils et de tes fils, Sainte Mère de Dieu !

Mère du Christ,
tu as donné au Messie Prêtre son corps de chair par l’onction de l’Esprit Saint pour le salut des pauvres et des hommes au coeur contrit. Garde les prêtres dans ton coeur et dans l’Eglise,
Mère du Sauveur !

Mère de la foi,
tu as accompagné au Temple le Fils de l’homme, accomplissement des promesses faites à nos pères. Confie au Père, pour sa gloire, les prêtres de ton Fils, Arche de l’Alliance !

Mère de l’Eglise,
au Cénacle, parmi les disciples, tu priais l’Esprit pour le peuple nouveau et ses pasteurs. Obtiens à l’ordre des prêtres la plénitude des dons, Reine des Apôtres !

Mère de Jésus-Christ,
tu étais avec Lui au début de sa vie et de sa mission, tu l’as cherché, Maître parmi la foule, tu l’as assisté, élevé de terre, consommé pour le sacrifice unique éternel, et tu avais près de toi Jean, ton fils. Accueille les appelés du Seigneur, lors de leurs premiers pas sur leur chemin, protège leur croissance, accompagne dans la vie et dans le ministère ceux qui sont tes fils,
Ô toi, Mère des prêtres !

AMEN !
(Saint Jean-Paul II, Pastores dabo vobis, 25 mars 1992)

Seigneur Jésus, présent au Très Saint Sacrement, tu as voulu rester présent parmi nous au moyen de tes Prêtres, fais que leurs paroles ne soient que les tiennes, que leurs gestes soient les tiens, que leur vie soit un reflet fidèle de la tienne. Qu’ils soient les hommes qui parlent à Dieu des hommes et parlent aux hommes de Dieu. Qu’ils ne soient pas craintifs dans le service, en servant l’Église comme Elle veut être servie. Qu’ils soient des hommes, des témoins de l’éternel dans notre temps, en marchant par les sentiers de l’histoire du même pas que toi et en faisant le bien à tous. Qu’ils soient fidèles à leurs engagements, jaloux de leur vocation et de leur donation, de clairs miroirs de leur identité propre et qu’ils vivent dans la joie du don reçu. Je te le demande par Sainte Marie ta Mère : Elle a été présente dans ta vie et sera toujours présente dans la vie de tes prêtres. Amen !

Vierge Marie, Mère des prêtres, Apprends-moi à aimer les prêtres comme tu les aimes.

Dieu seul connaît toute chose et conduit l’Eglise avec Sagesse ; obtiens-moi un cœur d’enfant, plein de bienveillance et de miséricorde, toujours prêt à s’émerveiller devant la beauté du sacerdoce.

Prends-moi près de toi au pied de la Croix : que je puisse offrir Jésus au Père et m’unir à son offrande, en particulier lorsque je communie pour les prêtres.

Vierge Marie, je me remets entre tes mains. Sers-toi de moi, si tu le souhaites, pour donner aux prêtres et aux séminaristes, le soutien spirituel et concret dont ils ont besoin.

Qu’ils s’attachent toujours plus à ton Cœur Immaculé et qu’ils nous mènent tous à la Joie éternelle !

Amen.


Nihil obstat, le 15 janvier 2019 – G. PELLETIER Cens. dep. Imprimatur, le 15 janvier 2019 – Mgr P. CHAUVET, Vic. Ep.

Cette prière a reçu l’imprimatur du diocèse de Paris le 15 janvier 2019.


Vierge Marie, Mère des prêtres,
apprends-moi à aimer les prêtres comme tu les aimes.

Dieu seul connaît toute chose et conduit l’Eglise avec Sagesse ;
obtiens-moi un cœur d’enfant, plein de bienveillance et de miséricorde,
toujours prêt à s’émerveiller devant la beauté du sacerdoce.

Prends-moi près de toi au pied de la Croix :
que je puisse offrir Jésus au Père et m’unir à son offrande,
en particulier lorsque je communie pour les prêtres.

Vierge Marie, je me remets entre tes mains.
Sers-toi de moi, si tu le souhaites, pour donner aux prêtres et aux séminaristes
le soutien spirituel et concret dont ils ont besoin.

Qu’ils s’attachent toujours plus à ton Cœur Immaculé
et qu’ils nous mènent tous à la Joie éternelle !

Amen.

Litanie pour les prêtres
Sœurs moniales Dominicaines d’Estavayer

Seigneur, prends pitié
Christ, prends pitié
Seigneur, prends pitié

Pour tous nos prêtres,
Seigneur, nous te prions.
Pour ceux qui nous ont baptisés,
Seigneur, nous te prions.
Pour ceux qui nous ont donné le Pain de vie,
Seigneur, nous te prions.
Pour ceux qui ont dissipé nos doutes,
Seigneur, nous te prions.
Pour ceux qui nous ont réconciliés,
Seigneur, nous te prions.
Pour ceux qui nous ont instruits et encouragés,
Seigneur, nous te prions.
Pour les saints et pour les pécheurs,
Seigneur, nous te prions.
Pour ceux qui nous ont aidés et pour ceux qui nous ont blessés,
Seigneur, nous te prions.

Aux prêtres qui te servent avec amour,
donne ta force, Seigneur.
Aux prêtres tentés et éprouvés,
donne ta force, Seigneur.
Aux prêtres persécutés et calomniés,
donne ta force, Seigneur.
Aux prêtres qui vacillent dans leur foi,
donne ta force, Seigneur.
Aux prêtres âgés et malades,
donne ta force, Seigneur.
Aux prêtres découragés et à ceux qui sont pleins de projets,
donne ta force, Seigneur.
Aux prêtres qui sont infidèles à leurs promesses,
donne ta force, Seigneur.

Pour qu’ils soient des pasteurs selon ton cœur,
de grâce, écoute-nous.
Pour qu’ils persévèrent dans la prière,
de grâce, écoute-nous.
Pour qu’ils suivent la voie de tes commandements,
de grâce, écoute-nous.
Pour qu’ils annoncent ton Évangile avec vigueur,
de grâce, écoute-nous.
Pour qu’ils aient le geste juste envers chacun,
de grâce, écoute-nous.
Pour qu’ils soient miséricordieux envers les pécheurs,
de grâce, écoute-nous.
Pour qu’ils aient l’amour des plus petits,
de grâce, écoute-nous.
Pour qu’ils supportent avec patience les personnes fragiles,
de grâce, écoute-nous.
Pour qu’ils aient de la compassion envers les malades,
de grâce, écoute-nous.
Pour qu’ils aient la grâce de se faire tout à tous,
de grâce, écoute-nous.
Pour que nous sachions les soutenir,
de grâce, écoute-nous.

Nous qui sommes pécheurs,
Jésus, Fils du Dieu vivant,

O Christ, écoute-nous.
O Christ, exauce-nous.

Ô Jésus, Éternel souverain Prêtre, garde tes prêtres sous la protection de ton Cœur, où personne ne peut leur faire de mal. Garde sans tache leurs mains consacrées, qui touchent chaque jour ton Corps sacré. Garde pures leurs lèvres, qui boivent ton Précieux Sang. Garde pur et détaché leur cœur, qui est marqué du sceau de ton Sacerdoce. Fais-les grandir dans l’amour et la fidélité envers toi; protège-les de la contamination de l’esprit du monde. Donne-leur avec le pouvoir de changer le pain et le vin, le pouvoir de changer les cœurs. Bénis leurs travaux par des fruits abondants, donne-leur un jour la couronne de la Vie éternelle. Ainsi soit-il.

Ecrite le jeudi saint 2006, cette prière se trouvait sur la table de travail d’un prêtre rejoint par la maladie.

Seigneur,
nous te rendons grâce pour les prêtres
du monde entier
et plus particulièrement pour ceux
que tu mets sur notre route.

Habite-les de ta présence
afin que nos rencontres avec eux
soient des rencontres avec Toi.

Renouvelle chaque jour en eux le « Oui »
qu’ils ont su te dire
et fais de leur fidélité une lumière pour le monde.

Dieu de tendresse et d’amour,
prends pitié de ceux qui se sentent blessés, découragés.
Réconforte les prêtres âgés,
malades et ceux qui vont mourir.

Seigneur, mets en notre cœur,
à l’égard des prêtres,
respect, gratitude et compréhension.

Fais-nous reconnaître en eux
des hommes de cette eucharistie dont nous vivons
et ceux par qui se manifestent
ta miséricorde et ton pardon.

Donne-nous d’être,
là où nous sommes,
tes serviteurs humbles et discrets,
travaillant avec eux,
selon nos moyens, à la venue de ton Règne.

Seigneur Jésus,
tu sais à quel point nous avons besoin
de prêtres pour faire route vers le Père.

Nous t’en supplions,
suscite en ton Église
de nombreux pasteurs selon ton cœur.

Jean-Marie Vianney, Curé d'Ars, patron des prêtres de France, et patron de tous les curés du monde

Pendant quarante ans, sa sollicitude pastorale fut en grande partie employée à restaurer et à maintenir dans la famille, la sainteté des mœurs, l’exercice de l’autorité, la pratique de la religion, à inspirer aux parents le sentiment de leurs devoirs et de leurs responsabilités.

par Mgr Hippolyte Convert
167 pages
Editions Pétrus (Réédition de 1922)

« Oh que le prêtre est quelque chose de grand » s’exclamait Jean-Marie Vianney. Car il peut donner Dieu aux hommes et les hommes à Dieu ; il est le témoin de la tendresse du Père envers chacun et l’artisan du salut. »

par: Henri Ghéon
158 pages
Réédition de 1928
Editions Rassemblement A Son Image

Le Curé d’Ars, un grand frère dans le sacerdoce, près de qui chaque prêtre du monde peut venir confier son ministère ou sa vie sacerdotale.

HOMÉLIE DU PAPE JEAN-PAUL II à Ars (France)
Lundi, 6 octobre 1986


1. “Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages” (Mt 9, 35)

C’est ainsi que Jésus accomplissait sa mission de Messie en Terre Sainte, sans aller au-delà des frontières du pays.
C’est ce qui continue à se passer, lorsque les disciples de Jésus portent l’Evangile “jusqu’aux extrémités de la terre”. Le Sauveur leur a dit: “Je suis avec vous” (Mt 28, 20). Là où ils annoncent l’Evangile, il est présent Lui aussi.

Parfois cette présence – la présence salvatrice da Christ – est ressentie d’une manière particulière. Et alors, sur la grande mappemonde de l’évangélisation, une ville on un village acquiert un rayonnement particulier.

C’est bien ce qui s’est produit dans ce village d’Ars au siècle dernier, dans les années où le Cure Jean-Marie Vianney accomplissait ici le service sacerdotal. Peu à peu, toute la France, et même les autres pays, les autres parties du monde, en sont venus à connaître le Curé d’Ars. On venait de partout pour l’approcher, pour l’écouter parler de l’amour de Dieu, pour être guéri et libéré de son péché. Après sa mort, son exemple a pris un nouvel éclat. Pie XI l’a déclaré saint Patron des curés du monde entier. Et aujourd’hui, il y a ici des représentants des prêtres de très nombreux pays. Oui, à travers ce prêtre, c’est le Christ qui est devenu spécialement présent en


2. Jean-Marie Vianney est venu à Ars pour y exercer le “sacerdoce saint”, pour “présenter des offrandes spirituelles que Dieu accepte à cause du Christ Jésus” (1 P 2, 5).

Lui-même offrait ces sacrifices. Il offrait chaque jour, avec quelle ferveur, le Sacrifice du Christ. “Toutes les bonnes œuvres réunis n’équivalent pas au Sacrifice de la Messe, parce que . . . la sainte Messe est l’œuvre de Dieu” (“Jean-Marie Vianney, curé d’Ars, sa pensée, son cœur”, ed. Abbé Bernard Nodet, Le Puy 1958, p. 107) . Il invitait les fidèles à y unir leur vie “en hostie vivante, sainte, agréable à Dieu” (Rm 12, 1). II s’offrait lui-même: “Qu’un prêtre fait donc bien de s’offrir en sacrifice tous les matins” (Nodet, 107) , Il offrait toute sa vie, constamment uni à Dieu dans la prière, dévoré par le service spirituel de ses fidèles, marqué secrètement par les pénitences personnelles acceptées pour leur conversion et son propre salut. Il a cherché à imiter le Christ jusqu’aux limites des possibilités humaines. Et il est devenu non seulement prêtre, mais victime, offrande, comme Jésus.

Il savait et il proclamait avec clarté que Jésus-Christ est “la pierre vivante” et que tous les hommes – par Lui, avec Lui et en Lui – devaient eux aussi devenir “des pierres vivantes qui servent à construire le temple spirituel” (1 P 2, 5).

En France, chers Frères et Sœurs, vous avez de très nombreuses églises, des temples splendides où le génie des artistes a cherché, à partir des pierres inertes, à former en quelque sorte un espace extérieur pour la présence de Dieu.

Jean-Marie Vianney s’est épanoui en bénéficiant de toute la splendide tradition de ces temples. Lui-même s’employait à embellir sa petite église, selon le goût de son époque, de manière à honorer Dieu et à favoriser la prière de son peuple. Cependant il savait qu’aucun espace extérieur ne peut être cette “construction” dont parle saint Pierre dans sa première lettre, car aucun d’eux n’est par lui-même un “temple spirituel”.

Le temple spirituel doit être édifié avec les “pierres vivantes” du sacerdoce saint, commun à tous les croyants baptisés. Et la racine de ce sacerdoce est unique; il n’a qu’une source: Jésus-Christ.


3. Jésus-Christ! Jean-Marie Vianney est venu à Ars pour annoncer à ses paroissiens cette vérité fondamentale de notre foi: Jésus-Christ, la pierre angulaire, choisie par Dieu, afin que sur elle s’élève le temple du salut éternel de toute l’humanité, le temple qui réunit “tout le peuple des rachetés” (Prière eucharistique III), le peuple des sauvés.

Et ce temple est en même temps celui de la gloire de Dieu que l’homme est appelé à contempler, à laquelle il participera, selon les magnifiques paroles de saint Irénée de Lyon: a La splendeur de Dieu donne la vie; ils auront donc part à la vie, ceux qui voient Dieu . . . La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant, et la vie de l’homme, c’est la vision de Dieu” (Adversus haereses, IV, 20, 5-7). Cette foi faisait dire au Curé d’Ars: “Notre amour sera la mesure de la gloire que nous aurons en Paradis. L’amour de Dieu remplira et inondera tout . . . Nous le verrons . . . Jésus est tout pour nous . . . Vous ne faites tous ensemble qu’un même corps avec Jésus-Christ” (Nodet, 245-249).

Il est vrai que cette pierre angulaire – Jésus-Christ – a été rejetée par les hommes, rejetée jusqu’à la condamnation à la mort de la croix, sur le Golgotha; mais pour Dieu, il demeure la pierre “choisie et de grande valeur”. On lit en effet dans l’Ecriture: “Voici que je pose en Sion une pierre angulaire, une pierre choisie et de grande valeur. Celui qui croit en elle ne sera pas confondu” (1 P 2, 6).


4. Jean-Marie Vianney est venu à Ars comme un homme qui avait cru. Il avait cru de toute son âme et de tout cœur, avec toute la grâce de son sacerdoce.

Il avait cru dans le Christ comme pierre angulaire. “Celui qui croit en elle ne sera pas confondu”.
Le Curé d’Ars a apporté à ses paroissiens cette certitude fondamentale de la foi: la certitude du salut qui est en Jésus-Christ.

“Ainsi donc, honneur à vous qui avez la foi, mais pour ceux qui refusent de croire . . . la peine éliminée par les bâtisseurs est devenue . . . une pierre sur laquelle on bute, un rocher qui fait tomber. Ces gens-là butent en refusant d’obéir à la Parole” (1 P 2, 7-8).

Voilà ce que Pierre a enseigné. Voilà ce que le Curé d’Ars a enseigné.

Le mot de “salut” est celui qui revient le plus souvent sur les lèvres de Jean-Marie Vianney. Il n’a cessé d’avertir ses fidèles, spécialement les âmes tièdes, indifférentes, pécheresses, incrédules, du risque qu’elles couraient pour leur salut, en refusant de suivre la voie de la foi et de l’amour tracée par le Sauveur; il voulait leur éviter de tomber, d’être perdues, éloignées de la Lumière et de l’Amour pour toujours. Mais il ajoutait: “Ce Bon Sauveur est si rempli d’amour qu’il nous cherche partout” (Nodet, 50).

Les paroles de Pierre et du Curé d’Ars ne sont-elles pas un écho des paroles prophétiques que Syméon avait auparavant prononcées sur Jésus nouveau-né, quarante jours après sa naissance: “Il provoquera la chute et le relèvement de beaucoup . . . il sera un signe en butte à la contradiction”? (Lc 2, 34)


5. Le Curé d’Ars a eu la même foi dans le Christ Jésus que Syméon et l’Apôtre Pierre. “Le salut ne se trouve en aucun autre” (Act 4, 12).

Fort de cette foi, il est venu ici, envoyé par l’évêque pour rendre présente et efficace l’œuvre du salut.

Ses paroissiens d’alors n’étaient peut-être pas très familiarisés avec les questions de foi, le Vicaire général l’avait averti: “Il n’y a pas beaucoup d’amour de Dieu dans cette paroisse, vous en mettrez”. Mais voilà qu’à ces gens d’Ars – et à tous ceux qui viendraient se joindre à eux – il n’hésitait pas à annoncer, par sa parole et par sa vie, ce message de Pierre qui résonne si fortement dans l’enseignement du Concile Vatican II: “Vous êtes la race choisie, le sacerdoce royal, la nation sainte, le peuple qui appartient à Dieu” (1 P 2, 9).

Oui, voilà ce que vous êtes, chers Frères et Sœurs. Telle est votre dignité, telle est votre vocation de laïcs baptisés et confirmés.

“Vous êtes donc chargés d’annoncer les merveilles de Celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière”.

Le Curé d’Ars a marché lui-même dans cette lumière. Et il savait qu’elle était destinée à tous: tous sont appelés à cette “admirable lumière” (1 P 2, 9).

Depuis lors, le Concile Vatican II a souligné cette dignité et cette responsabilité des baptisés: ils participent au sacerdoce du Christ pour l’exercice du culte spirituel, à sa fonction prophétique pour témoigner, à son service royal; “ils ont reçu à un titre égal la foi qui introduit dans la justice de Dieu . . .; commune est la dignité des membres du fait de leur régénération dans le Christ; commune la grâce d’adoption filiale; commune la vocation à la perfection . . . à la sainteté” (Lumen Gentium, 32), Le Curé d’Ars n’a cessé de rappeler aux fidèles leur dignité d’êtres aimés de Dieu, sanctifiés par le Christ, et appelés à le suivre.


6. Oui, tous sont appelés, et constamment appelés, à venir à la lumière, à sortir des ténèbres. Parfois, de ténèbres très profondes. De ténèbres qui obscurcissent l’esprit, des ténèbres du péché. De l’obscurité de l’incroyance.

Cent ans après, le Concile Vatican II aura devant les yeux la même réalité. Il cherchera les chemins de rencontre, de dialogue avec les non-croyants, avec les croyants des autres religions. En sachant que, en définitive, il s’agit toujours du “dialogue du salut”, comme l’a si bien dit mon prédécesseur Paul VI.

Le Curé d’Ars savait bien, lui aussi, que ce qui importe, c’est le dialogue du salut. Et il le faisait constamment progresser avec tous les moyens que lui permettait son époque. Pourrait-on lui reprocher d’avoir mené ce dialogue du salut dans des lieux aussi simples, aussi frustes, qui nous émeuvent encore: cette vieille chaire de catéchisme, ce confessionnal qu’il a occupé de manière inlassable?


7. Ce qui compte, c’est d’abord le fait qu’il s’agissait d’un vrai dialogue du salut, d’un dialogue étonnamment fructueux, qui nous laisse, aujourd’hui encore, confondus.

Le fruits qu’il donnait étaient dus à cette “admirable lumière” qui ne vient pas de l’homme, mais de Dieu. Le ministère sacerdotal du pardon est toujours un don d’en haut; par le prêtre qui a été ordonné à ce ministère, c’est le Christ qui éclaire, qui guérit, qui pardonne. L’âme brûlante d’amour du Curé d’Ars se prêtait merveilleusement à cette action du Christ.

Les fruits qu’il donnait étaient des fruits de miséricorde, c’est-à-dire de l’amour miséricordieux de Dieu, grâce auquel “ceux qui semblaient privés de miséricorde” revenaient de 1à comme “ayant obtenu la miséricorde” (1 P 2, 10). Ils en revenaient convertis. Ils s’en retournaient absous de leurs péchés.

Le Curé d’Ars prêtait au Christ ces paroles: “Je chargerai mes ministres de leur annoncer que je suis toujours prêt à les recevoir, que ma miséricorde est infinie” (Nodet, 135).

Oh, chers Frères et Sœurs, mesurez-vous suffisamment la grâce inouïe qu’il y a à être absous de ses péchés, à revenir à l’amour de Dieu, à l’état d’amitié avec lui, à être habité par lui, à renaitre à la Vie de Dieu, à être réintégré dans le peuple de ceux qui sont sanctifiés par Dieu? Regardez-vous la croix où le Christ a donné sa vie pour cette rédemption? Désirez-vous ce pardon, cette renaissance spirituelle, qu’on ne saurait se donner soi-même, et sans lesquels la communion à Dieu et à nos frères n’est pas vraie? Vous y préparez-vous sérieusement? Allez-vous demander ce sacrement de réconciliation à vos prêtres? Le vivez-vous et le célébrez-vous dignement?

Grace à l’humble service du Curé d’Ars, ceux qui n’étaient « pas le peuple de Dieu » devenaient le vrai « peuple de Dieu », le temple de pierres vivantes, édifié sur la pierre angulaire, sur le Christ.


8. Edifier l’Eglise! C’est ce que le Curé d’Arx a fait dans ce village.

La conversion, le pardon, préparés par sa prédication rude et simple, devaient permettre à ses paroissiens de progresser dans la vie d’union à Dieu, dans le comportement chrétien, dans le témoignage et les responsabilités apostoliques.

L’eucharistie était le sommet du rassemblement paroissial. Il la célébrait de telle sorte que chacun prenait une vive conscience de la présence du Christ. Il invitait à la communion fréquente ceux qui s’étaient préparés.

Il apprenait à ses paroissiens à prier, à adorer le Saint-Sacrement. Ou plutôt, eux-mêmes se sentaient attirés à venir prier comme lui dans cette église.

Il veillait à ce qu’aucun travail ni affaire n’empêche la célébration du dimanche. En prenant le risque d’opposition calomnieuse, il combattait, dans sa prédication, les mœurs ou les habitudes qui lui paraissaient opposées à l’esprit de vérité, à l’honnêteté, à la pureté, à la charité selon l’Evangile, mais il favorisait les saines fêtes populaires.

Sa paroisse prit vite un nouveau visage- Lui-même ne manquait pas d’aller sur place visiter les malades, les familles. Il se souciait spécialement des pauvres, des orphelines de a « La Providence », des enfants sans instruction. Il réunissait les jeunes filles. Il fortifiait les pères et mères de famille dans leurs responsabilités éducatives. Il regroupait des confréries. Il suscitait la coopération des paroissiens qui, en un sens, prenaient en charge les œuvres. Il s’adjoignait des collaborateurs qu’il formait. Il mettait en œuvre les missions populaires. Il éduquait à la prière et à l’entraide missionnaire, en ce temps où un autre fils de ce diocèse, saint Pierre Chanel, partait pour l’Océanie et mourait martyr à Futuna.

Ainsi le Curé d’Ars encourageait les vocations diverses au service de l’Eglise, avec les moyens, selon les méthodes et suivants les besoins de son temps. Avec les laïcs, il édifiait ici le temple de Dieu, en communion avec ses confrères prêtres, son Evêque et le Pape.

Mais tout le monde savait à quel point son ministère irremplaçable de prêtre, accompli au nom de Jésus-Christ, avec l’Esprit Saint, avait déclenché, animé et nourri ce progrès.


9. Ainsi donc le Christ s’est bien arrêté ici, à Ars, au temps où Jean-Marie Vianney y était curé.

Oui, il s’est arrêté. II a vu “les foules” des hommes et des femmes du siècle dernier qui “étaient fatiguées et abattues”, comme des brebis sans berger” (Mt 9, 36).

Le Christ s’est arrêté ici comme le Bon Pasteur. “Un bon pasteur, un pasteur selon le cœur de Dieu, disait Jean-Marie Vianney, c’est 1à le plus grand trésor que le Bon Dieu puisse accorder à une paroisse et un des plus précieux dons de la miséricorde divine” (Nodet, 104).

Et de ce lieu, le Christ a dit à ses disciples, comme autrefois en Palestine, il a dit à toute l’Eglise qui est en France, à l’Eglise répandue par toute la terre: “La moisson est abondante et les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson” (Mt 9, 37-38).

Aujourd’hui, il le dit pareillement, car les besoins sont immenses, pressants.

Les évêques, successeurs des Apôtres, le successeur de Pierre, voient plus que d’autres l’ampleur de la moisson, avec les promesses d’un renouveau, et aussi la misère des âmes abandonnées à elles-mêmes, sans ouvriers apostoliques.

Les prêtres ont une vive conscience de ce besoin, eux qui voient en maints endroits leurs rangs clairsemés, et qui attendent l’engagement de plus jeunes dans le sacerdoce ou la vie religieuse.

Les laïcs, les foyers en sont tout autant convaincus, eux qui comptent sur le ministère du prêtre pour nourrir leur foi et stimuler leur vie apostolique.

Les enfants et les jeunes le savent bien, eux qui ont besoin du prêtre pour devenir des disciples de Jésus, et peut-être partager sa joie de se consacrer entièrement au service du Seigneur, à sa moisson,

Et nous tous, qui sommes réunis ici, après avoir médité sur la vie et le service de saint Jean-Marie Vianney, Curé d’Ars, cet “ouvrier” insolite de la moisson où s’opère le salut des hommes, nous élevons une supplication instante vers le Maître de la moisson, nous prions pour la France, pour l’Eglise à travers le monde entier: envoie des ouvriers dans ta moisson! envoie des ouvriers!

Les gloires du sacerdoce

Recueil de textes où notre Seigneur lui-même, s’emploie avec amour et force à révéler l’inestimable don du Sacerdoce et sa vocation au cœur de l’humanité.

par: Gabrielle
212 pages ISBN 9782364635524
Editions Rassemblement A Son Image
19€

Pensées sur le sacerdoce

Par obéissance, la Vénérable Mère Louise-Marguerite a laissé de nombreux écrits qui traitent de l’Amour Infini et de la lumière qu’Il projette sur le Sacerdoce du Christ auquel participent les prêtres.

par: Louise-Marguerite Claret de la Touche
Livret de 60 pages ISBN 9782364635647
Editions Rassemblement A Son Image
5,50€

Confidences de Jésus

A ses prêtres et à ses fidèles

Mgr Ottavio Michelini (1906-1979) a reçu des «Confidences» de Jésus. «Par ce message, J’ai voulu donner aux hommes de ce temps la vision réaliste et véridique des deux mondes qui s’affrontent: celui de la Lumière et celui des ténèbres.»

par: Mgr Ottavio Michelini
352 pages ISBN 9782880220228
Editions Parvis
20€

Jésus dit :

« Pour mériter de transmettre la Parole de Dieu, il faut avoir les lèvres et le cœur purs. Un cœur pur, puisque c’est du cœur qu’émanent les mouvements qui entraînent la pensée et la chair.

Malheur à ceux qui ne se gardent pas purs et qui osent parler en mon Nom avec une âme de péché. Ils ne sont pas mes disciples et mes apôtres. Ils sont mes prédateurs. Parce qu’ils me dérobent mes âmes pour les donner à Satan. »

Catéchèse du samedi 13 novembre 1943 – Les qualités requises de prêtres.

(Les Cahiers 1943 – Maria Valtorta)

L’index concernait la publication de « L’Evangile tel qu’il m’a été révélé« , au seul motif qu’à l’époque, le zèle de l’éditeur l’avait amené à l’éditer sans demander l’autorisation. L’index a été ensuite supprimé par le Vatican le 14 juin 1966. 

Les Cahiers furent écrits de 1943, en pleine guerre mondiale à 1950. Ils reflètent certaines observations du Christ sur des questions d’abus de pouvoir, des proportions diaboliques de la guerre et de la perte de la foi chrétienne des populations.


 

Il y en a trop parmi vous qui imitent le douzième apôtre et qui, pour de bas intérêts humains, vendent des parties de Moi – les âmes que je vous ai confiées, trempées de mon Sang – à l’Ennemi de Dieu et des humains. La situation actuelle, au moins la moitié – et je suis indulgent – dépend de vous, sel devenu insipide, feu qui ne réchauffe plus, lumière qui fume et ne brille pas, pain devenu amer et réconfort devenu tourment, parce qu’aux âmes qui, déjà blessées, viennent à vous, vous ne présentez qu’une façade hérissée d’épines : vous ne donnez que dureté, manque de charité, indifférence, rigorisme aux âmes qui viennent à vous pour entendre une parole de père qui soit l’écho de ma douceur de mon pardon, de ma miséricorde.

Pauvres âmes ! Vous tonnez contre elles. Et pourquoi ne tonnez-vous pas contre vous-mêmes ? Vous avez envie de paraître comme les émules des anciens membres du Sanhédrin ? Mais cette époque est révolue. J’ai mis une pierre tombale dessus, car elle méritait d’être ensevelie pour ne plus nuire, et sur elle, j’ai érigé mon trône de Pitié et d’Amour à partir d’une table où un Dieu se fait Pain et d’une croix où il se fait Hostie pour la rédemption de tous.

C’est de moi, Prêtre éternel, que vous devez apprendre à être prêtres. Être prêtres signifie être angéliques, être des saints. Les foules devraient voir en vous le Christ de façon totalement manifeste. Hélas ! Vous leur montrez la plupart du temps un aspect plus semblable à celui de Lucifer.

Je demanderai compte de tant d’âmes à mes prêtres ! Je vous répète les paroles de Paul [3]. Et vous feriez mieux de confesser ouvertement que vous ne pouvez plus rester dans cette vie plutôt que de vivre comme vous le faites. Vous seriez ainsi seuls à m’abjurer. En y restant, vous coupez de moi beaucoup d’âmes. Laissez donc de côté une fois pour toutes vos fioritures et vos soucis.

Pour vous cultiver, retournez aux Textes et demandez à Dieu de purifier votre esprit et votre cœur avec le feu de la continence et de l’amour pour pouvoir les comprendre comme il se doit. Sachez que vous avez transformé les joyaux ardents de mon Évangile en petites pierres opaques, salies par la boue, quand vous n’en avez pas fait de grosses pierres d’anathème pour lapider les pauvres âmes, en imputant aux paroles d’amour un rigorisme qui glace et mène au désespoir.

C’est vous qui méritez ces pierres, car si un troupeau est dévoré par les loups, ou tombe dans un ravin, ou se repaît d’herbe vénéneuse, c’est à qui la faute neuf fois sur dix ? Au berger paresseux et fêtard qui, pendant que les moutons sont en danger, dort ou fait la noce, ou s’occupe de marchés et de banques.

Demandez à Dieu, par une pénitence de vie qui vous lave de trop d’humanité, qu’un séraphin vous purifie continuellement avec un charbon allumé pris sur l’autel par l’Agneau, par le cœur de l’Agneau, pourrais-je dire, lequel brûle de toute éternité grâce au zèle de Dieu et des âmes.

La pénitence ne tue que ce qui doit être tué. Ne craignez pas pour votre chair que vous devriez aimer pour ce qu’elle mérite, c’est-à-dire très peu, mais que vous aimez comme une chose précieuse. Mes pénitents ne meurent pas pour cela. Ils meurent pour la Charité qui les brûle. C’est la Charité qui les consume, ce ne sont pas les cilices et les disciplines. La preuve en est qu’ils parviennent souvent à Un grand âge et avec une intégrité physique que les plus soucieux protecteurs de la chair ne conservent pas. Ceux parmi mes saints qui s’éteignent dans leur jeunesse ont été consumés sur le bûcher de l’Amour : ils n’ont pas été détruits par les rigueurs.

La pénitence confère lumière et agilité à l’esprit, car elle dompte la pieuvre de votre humanité qui vous tient enfoncés. La pénitence vous arrache au fond et vous lance vers le haut, à la rencontre de l’Amour.

La simplicité, la charité, la chasteté, l’humilité, l’amour de la douleur sont les cinq pierres précieuses les plus importantes de la couronne sacerdotale. Le détachement des soucis,  l’indulgence, la constance, la patience sont les pierres mineures. Elles forment une couronne de pierres pointues qui enserrent le cœur. Mais c’est justement parce qu’il est serré ainsi, et que cela lui cause des blessures, que le cœur acquiert plus de splendeur et qu’il devient un rubis vivant dans une couronne de diamants.

Je ne vous dis même pas : ‘Ayez le cœur de mon Pierre’; je vous dis : ‘Ayez le cœur de mon Jean’. Je veux que vous ayez ce cœur en vous, car il fut le cœur apostolique parfait du matin au soir de son sacerdoce.

C’est moi qui insuffle l’esprit de Pierre à mes Vicaires, mais vous devez vous faire un cœur vous-mêmes. Et ce cœur est indispensable chez ceux qui sont mes prêtres, de mon Saint très haut, dont l’âme et la pensée sont aussi blanches que son habit et qui est l’Hostie la plus importante dans cette messe sanglante que la Terre célèbre, jusqu’au plus humble de mes ministres qui rompt le Pain et la Parole dans un petit village perdu, un groupe de maisons éparpillées que le monde n’est même pas conscient de porter à sa surface, mais que l’Eucharistie et la Croix rendent aussi majestueux qu’un palais, plus majestueux encore : elles le rendent semblable au Temple suprême de la Chrétienté, car qu’il soit dans un ciboire en or incrusté de perles ou dans un pauvre ciboire, c’est le même Christ, Fils de Dieu; et les âmes qui se prosternent devant lui – vêtues de la pourpre cardinalice et d’un manteau royal, ou habillées d’une humble tunique ou de misérables vêtements – sont égales pour moi. Je regarde l’esprit [7], mes enfants. Et je bénis le mérite où qu’il se trouve. Je ne me laisse pas séduire par ce qui est du monde, comme cela vous arrive souvent.

Transformez vos cœurs, prêtres. Le salut de l’humanité est entre vos mains. Faites en sorte qu’au grand Jour, je ne sois pas obligé de foudroyer de vastes multitudes de consacrés responsables des immenses ruines qui des cœurs ont déferlé sur le monde. »

Les Prêtres et l'Eglise

Révélations des saintes âmes du purgatoire à Maria Simma au sujet des prêtres et de l’Eglise. 

Mondialement connue, Maria Simma (1915-2004) était une mystique autrichienne.

Le Concile Vatican II a écrit à propos des dons de Maria Simma:
Ces charismes, qu’ils soient plus éclatants ou plus simples, et plus largement répandus; sont très appropriés et très utiles aux nécessités de l’Eglise: il faut les recevoir avec action de grâce et consolation … Le jugement sur leur authenticité et leur usage bien ordonné revient à ceux qui président dans l’Eglise et à qui il appartient spécialement de ne pas éteindre l’esprit, mais de tout éprouver et de retenir ce qui est bon» (Constitution dogmatique sur l’Eglise, no 12.)

Y a-t-il des prêtres au Purgatoire et qu’est-ce qui les y conduit le plus souvent ?

Oui, les prêtres sont très nombreux au Purgatoire. Je ne pourrais naturellement pas vous donner un pourcentage ni un ordre de fréquence des péchés en particulier, mais ce qui me vient le plus rapidement à l’esprit c’est la désobéissance envers le Saint-Père, le manque d’amour pour la Sainte Messe, le manque d’amour pour la prière et le jeûne, le fait d’avoir négligé la lecture de leur bréviaire et, encore une fois, la communion dans la main.

Les prêtres devraient revenir le plus possible à la bénédiction. Ce qui devrait inclure la bénédiction des foyers, des récoltes, des voitures et de toutes les entreprises.

Un prêtre (…) à qui j’ai pu (…) demander pourquoi il avait la main droite aussi noire, sale et apparemment douloureuse. Il m’a répondu : « Dites à tous les prêtres de bénir tout le temps les gens, les maisons et les objets religieux. J’ai souvent négligé de le faire et c’est pour cela que je dois souffrir dans ma main droite. »

Maria Simma – 3ème cahier

C’est par les prêtre que jésus affermira le règne de son amour en France.

Le vénérable Marcel Van a reçu ces paroles de Jésus. (source : « L’amour ne peut mourir », du Père Marie-Michel) 

 » Je me servirai de la France pour étendre le règne de mon amour partout… Surtout, prie pour les prêtres de France, car c’est par eux que j’affermirai en ce pays le « Règne de mon Amour « …

"La Sainte Messe n'est pas une prière ordinaire que l'on peut faire à son gré, elle suit un ordre qui vient de Moi-Même, et dans cet ordre, il y a toutes grâces... Ô Mes chers prêtres ! ... Honorez-Moi par votre humilité, vos mains que J'ai sanctifiées, jointes, vos génuflexions ardentes, vos regards d'Amour."

La revue mensuelle de RAImage (depuis 1978)

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