Le prix du temps et la manière d’en bien user - R.P. Hamon
R.P. Hamon – Qui nous a acheté et ménagé le temps dont nous disposons pour préparer notre éternité ?
Qui nous a donné le temps de manière à satisfaire le seul but auquel doivent se rapporter tous les moments de notre existence ici-bas ?
Notre Seigneur Jésus-Christ par son sacrifice sur le calvaire.
Le temps vaut autant que le Ciel car le Ciel est la récompense assignée par Dieu même au bon emploi du temps. C’est ainsi qu’un seul moment bien employé valurent au bon larron, malgré les crimes de sa vie antérieure, la possession du paradis. Serons-nous dignes du paradis ou de la réprobation éternelle ?
Le temps vaut autant que le sang de Jésus-Christ qui est le prix auquel nous ont été achetés tous les moments de notre existence. C’est comme la monnaie qui représente la valeur du temps. Si donc ce sang s’appelle précieux, le temps doit nous être précieux dans la même proportion, c’est-à-dire au-delà de toute parole : car qui pourrait dire la valeur de ce sang, dont une seule goutte suffit pour racheter mille mondes ?
Le temps enfin vaut autant que Dieu même : car chaque instant bien employé peut nous valoir la possession de Dieu pour toute l’éternité.
Enfin, le temps est d’un si haut prix, que Dieu ne le donne que goutte à goutte, sans jamais accorder deux instants à la fois. On n’en peut jouir qu’un court moment qui passe comme l’éclair, et si on manque de le saisir au passage, il est perdu pour toujours, perdu irréparablement : car ni le temps passé ne revient, ni un autre temps ne peut le réparer.
Demandons donc au bon Dieu de nous faire comprendre le prix du temps et de nous accorder la grâce de n’en jamais abuser.
Nos devoirs envers la justice de Dieu - Révérend père Hamon
Nous devons la prévenir, la craindre et la satisfaire.
La prévenir en tenant toujours notre conscience pure; car, comme le maître de notre Évangile, cette justice adorable nous citera un jour à son tribunal : là nous aurons à lui rendre compte de chaque action, de chaque parole, de chaque pensée, de l’emploi de notre temps, de l’usage de nos talents, de nos grâces, de nos biens; et ce compte, nous devons le tenir toujours prêt, parce qu’à tout moment la mort peut nous le demander.
Hélas ! Qu’on n’y pense guère ! On vit comme si on avait à rendre compte de rien à personne et qu’on ne se releva que de soi-même. Qu’on agirait bien autrement si l’on se disait : je suis sous le regard de mon juge, à qui j’aurai à rendre compte de cette action ! On parlerait plus discrètement si l’on se disait : Dieu est là, qui entend cette parole et m’en demandera compte.
Extrait des Méditations à l’usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l’année de monsieur l’abbé Hamon, Paris, éditions Victor Lecoffre, 1881.
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André Jean Marie Hamon, né le 18 mai 1795 au Pas (en Mayenne) et mort le 16 décembre 1874 à Paris, est un ecclésiastique français, auteur de nombreux ouvrages traduits dans plusieurs pays. Il fut prêtre sulpicien et curé de Saint-Sulpice à Paris.
D’une humilité extrême, il publia ses ouvrages la plupart du temps anonymement (ou sous un pseudonyme) et refusa 3 fois d’être nommé évêque. Ceci lui valut une vive affection des paroissiens de Saint-Sulpice au service desquels il resta attaché jusqu’à sa mort.