“Jésus se confiait à moi…” – La Bienheureuse Alexandrina Maria da Costa (1904-1955)
Cette âme d’exception est à l’origine de la consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie, faite par le pape Pie XII en 1942.
Ses écrits — surtout son Journal spirituel et ses Lettres —, sont des chefs-d’œuvre de théologie mystique.
Le miracle permettant sa béatification a été approuvé au Vatican par un décret en date du 22 décembre 2003 et la béatification eut lieu à Rome, le 25 avril 2004.
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Jésus intervenait auprès et en Alexandrina de manières diverses ; tantôt au moyen de locutions intérieurs, tantôt par des visions.
En nous parlant de ces interventions divines, Alexandrina nous dit textuellement : “À cette époque Jésus m’apparaissait”. Ces apparitions avait un effet de baume sur sa souffrance, ainsi qu’en effet d’encouragement à la poursuite de la mission dont elle était investie : les tabernacles et les âmes.
“La consolation spirituelle était grande et les souffrances plus faciles à supporter”, avoue-t-elle dans son Autobiographie, et cela se comprend aisément, car, c’est encore elle qui parle : “Jésus se confiait à moi… Je passais des nuits et des nuits sans dormir, à converser avec Lui, dans la contemplation de ce qu’Il me montrait”.
Il faut remarquer l’importance de cette dernière phrase. En effet, Alexandrina avait une connaissance très approfondie des choses de Dieu, au dire de certains théologiens qui l’ont fréquentée et qui ont témoigné : « Je n’ai jamais entendu un tel discours » ; « Je ne saurais jamais parler de la sorte du mystère de la Sainte Trinité » ; « Elle, toute seule, convertit davantage de pécheurs que cent prêtres… », etc.
Elle nous raconte ensuite comment Jésus, “tel un Jardinier”, s’occupait de son âme, en la décorant des plus belles fleurs aux parfums variés et délicieux. Puis, il se montrait encore à elle, comme il le fit à Sainte Faustine Kowalska, “pour lui montrer les rayons éblouissants de son Cœur”. La Sainte Vierge ― sa douce et tendre Mãezinha ―, à qui Alexandrina vouait un culte et une vénération sans bornes, faisait partie Elle aussi du nombre des visiteurs célestes, lui apparaissant sous diverses formes, telle qu’Elle est vénérée et invoquée sous les divers vocables.
Jésus lui apparaît également sous les traits du “Serviteur souffrant”, ou “Ecce Homo”, lui montrant ses nombreuses et profondes plaies, causées par les péchés des hommes. Alexandrina était alors poussée à s’offrir, pour aimer et réparer, car cette apparition, selon son propre aveu, “plus jamais je ne pourrai l’oublier et, que toujours je m’en souviendrai comme quelque chose qui serait toujours présente” et plus encore, dit-elle “je sens mon cœur blessé rien qu’au souvenir de cette scène”.
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« À cette époque Jésus m’apparaissait, et me parlait souvent. La consolation spirituelle était grande et les souffrances plus faciles à supporter. En toute chose je sentais de l’amour pour mon Jésus et je sentais qu’Il m’aimait, étant donné que je recevais abondance de tendresses. Je cherchais le silence. O comme je me sentais bien dans le recueillement et bien unie à Lui !… Jésus se confiait à moi. Il me disait des choses tristes, mais le réconfort et l’amour qu’Il me procurait, rendaient plus douces mes lamentations. Je passais des nuits et des nuits sans dormir, à converser avec Lui, dans la contemplation de ce qu’Il me montrait.
Une certaine fois j’ai vu Jésus tel un jardinier qui soigne ses fleurs, les arrosant, etc..[1] Il se promenait au milieu de celles-ci, m’en montrait les variétés. D’autres fois il m’apparaissait pour me montrer les rayons éblouissants de son Cœur. Une fois j’ai vu la Petite-Maman avec l’Enfant Jésus dans ses bras et une autre fois je l’ai vue en Immaculée Conception [2]: O combien Elle était belle !… Comme j’aimerais n’aimer qu’Elle et Jésus !… Je ne serais vraiment bien qu’en leur compagnie. » [3]
« Une nuit, Jésus m’est apparu, grandeur nature, dévêtu jusqu’à la ceinture. Sur ses divines mains, sur ses pieds et sur sa poitrine, de profondes plaies étaient ouvertes. Le sang coulait jusqu’à sa taille, et traversant le linge qui le ceignait, tombait à terre. Jésus s’est assis sur le bord de mon lit. J’ai embrassé avec amour les plaies de ses mains et je désirais ardemment embrasser celles de ses pieds. Comme j’étais couchée, je ne pouvais y parvenir, mais je n’ai rien dit au Seigneur. Mais Lui, qui connaît mes désirs, m’a présenté, l’un après l’autre ses pieds, afin que je puisse les embrasser. J’ai contemplé ensuite la plaie de son côté et le sang qui, abondamment, coulait de celle-ci. Grandement attendrie, je me suis jetée dans les bras de Jésus et je lui ai dit :
— O mon Jésus, combien avez-vous souffert par amour pour moi !
Je suis restée quelques instants la tête inclinée sur la poitrine de Jésus qui, ensuite disparut.
Il est inutile de dire que plus jamais je ne pourrai l’oublier et, que toujours je m’en souviendrai comme quelque chose qui serait toujours présente.
Je sens mon cœur blessé rien qu’au souvenir de cette scène; l’obéissance seule et l’amour de Jésus m’obligent à en parler. »