Anne Gabrielle Caron « SERVANTE DE DIEU »
Anne-Gabrielle naît à Toulon le 29 janvier 2002 dans une famille catholique.
Elle est l’aînée des enfants d’Alexandre et Marie-Dauphine Caron. Après elle, naîtront François-Xavier, Blanche et Alix, puis Louis-Marie, qui ne l’a pas connue.
Anne-Gabrielle est une petite fille timide, généreuse et très affectueuse. C’est une grande sœur serviable et attentive. Dès son plus jeune âge, elle manifeste une grande attention aux souffrances des autres. Elle veut ainsi consoler Jésus crucifié ou s’occuper des enfants qui sont seuls dans la cour de récréation.
A 6 ans et demi, elle commence à se plaindre de douleurs dans la jambe droite. Quelques mois plus tard, le mal ayant augmenté, les médecins lui découvrent une maladie très grave dont elle ne pourra pas guérir. Elle se demande pourquoi Dieu l’a choisie pour supporter une telle épreuve. Mais elle apprend à donner du sens à ses souffrances en les offrant par amour, en union avec celles de Jésus-Sauveur.
Anne-Gabrielle comprend petit à petit qu’elle va mourir. Elle désire rencontrer le Bon Dieu mais craint de ne pas être prête à cause de ses péchés.
Elle se montre pourtant exemplaire : elle lutte contre son impatience ; elle offre ses souffrances pour les pécheurs, pour les âmes du purgatoire ou pour les intentions qui lui sont confiées ; elle veut rendre service à ses parents alors qu’elle peut à peine se tenir debout : elle vide le lave-vaisselle ou met le couvert.
Elle demande au Bon Dieu de lui donner toutes les souffrances des enfants de l’hôpital pour que, eux, ils n’aient pas à souffrir…
La maladie s’étant généralisée, Anne-Gabrielle souffre terriblement. Durant les trois dernières semaines de sa vie, elle gravit le Calvaire à la suite de Jésus en gardant son sourire et en acceptant la volonté du Bon Dieu.
Après avoir dit au revoir à ses frère et sœurs, elle reçoit le sacrement des malades et communie. Elle entre dans la Vie le soir du 23 juillet 2010.
La suite c’est @NicoNcv qui la raconte :
Anne-Gabrielle naît le 29 janvier 2002 à Toulon, premier enfant d’Alexandre et Marie-Dauphine Caron, catholiques pratiquants, imprégnés de l’idéal scout et qui ont décidé de fonder un foyer chrétien.
Brune aux cheveux bouclés, aux yeux noirs et au sourire radieux, Anne-Gabrielle grandit et révèle un caractère calme ; elle est assez timide et très intérieure. Sous ses dehors réservés, elle cache une âme entière, passionnée, généreuse. C’est une enfant affectueuse qui a besoin d’être aimée et qui s’inquiète facilement pour ceux qu’elle aime! Dès ses deux ans et demi, elle manifeste une grande attention à la souffrance des autres. C’est ainsi qu’elle se précipite vers le Crucifix de l’église en disant : « Jésus. Il a mal. Je vais le consoler ».
Déjà, elle offre des sacrifices « pour enlever des épines de la couronne de Jésus ». A quatre ans, en janvier 2006, elle révèle une maturité surprenante et demande régulièrement à ses parents « Est-ce que je vais bientôt mourir ? » Et elle explique : « C’est que j’ai tellement envie de voir le Bon Dieu ».
Blanche (sa petite sœur) naît le 15 mai 2006. Quelques semaines plus tard, la famille s’envole pour un an en Guyane. Anne-Gabrielle ne s’y fait pas d’amis de son âge et puise dans sa solitude une attention aux autres et un sens de la souffrance d’autrui qui ne la quitteront jamais. De retour en métropole, en septembre 2007, elle entre en CP. Elle qui est timide s’attache à aller vers les nouveaux pour leur proposer d’être leur amie. Quand elle voit un enfant seul, dans la cour ou lors de goûters d’anniversaire, elle essaie de le faire entrer dans le groupe. Si elle n’y parvient pas, elle va jouer avec lui. A l’été 2008, Anne-Gabrielle se plaint de douleurs dans la jambe droite. Elle boite de plus en plus et se réveille toutes les nuits.
Le 24 février 2009, une biopsie osseuse révèle un arcome d’Ewing, un cancer osseux très virulent. La maladie ayant déjà produit de nombreuses métastases, Anne-Gabrielle ne guérira pas. Elle vient d’avoir 7 ans. Le traitement très lourd ne visera qu’une rémission, elle-même incertaine. Elle demande régulièrement pourquoi Dieu l’a choisie, elle, pour cette épreuve. L’abbé Dubrule l’aide à comprendre qu’elle n’aura pas de réponse à cette interrogation, mais, qu’elle peut donner du sens à ses souffrances en les offrant pour diverses intentions, en union avec celles du Sauveur !
Ce qu’elle intègre et fait très vite ; et c’est là, certainement, son chemin propre de sainteté. Le 3 mars 2009, Anne-Gabrielle commence sa première cure de chimiothérapie. Elle affronte seule ce début de traitement car sa mère est partie accoucher de sa deuxième sœur, Alix.
Les effets de la chimiothérapie sont très douloureux : aphtes dans la bouche, qui rendent la prise de médicaments très difficile, fissure, nausées, vomissements… Les dispositions spirituelles qu’elle manifestait enfant s’affirment et Anne-Gabrielle puise dans le Christ souffrant toute sa force. Elle manifeste aussi un grand amour pour la Sainte Vierge, récitant quotidiennement le « Souvenez-vous » et ponctuant sa journée de « Je vous salue Marie ». Elle ne se plaint que rarement, disant : « J’ai mon Papa et ma Maman : je suis heureuse. Je n’ai besoin de rien ».
Anne-Gabrielle perd ses cheveux, ce dont elle souffre beaucoup, les enfants de son âge étant parfois cruels avec elle. Lors de sa récidive, sa seule question sera « est-ce que je vais encore perdre mes cheveux ? ». Anne-Gabrielle est confirmée le 20 mai 2009.
Le 7 juin, elle fait sa première communion, après de nombreuses péripéties. C’est un moment intense qui marque ceux qui y assistent. Plusieurs années plus tard, une amie dira à sa mère : « Tu étais derrière, tu ne pouvais pas voir son visage. Nous qui la voyions avancer vers l’autel, nous avons été très impressionnés par son regard. On avait l’impression qu’elle marchait vers le Ciel. »
En juillet 2009, la rémission a permis d’alléger le traitement chimiothérapique. Anne-Gabrielle, libérée de la douleur et de nombreux effets secondaires, retrouve une vie quasi normale avec sa joie de vivre et sa gaité.
Le 7 janvier 2010, la maladie est revenue. Le traitement nécessite de retourner plus souvent à la Timone. Anne-Gabrielle, choquée, supplie immédiatement qu’on ne révèle à personne sa récidive : « Je ne veux surtout pas qu’on le sache. » En quelques jours, Anne-Gabrielle ne peut plus se lever, chaque mouvement lui provoquant des souffrances difficiles à calmer. Un dimanche, il lui est impossible d’accompagner sa famille à la messe. Sa mère va la voir pour s’assurer qu’elle ne manque de rien. Elle la trouve prostrée sur son lit. Quand elle l’entend arriver, elle lui confie : « Maman, vous allez me trouver très étourdie… (…) J’ai demandé au Bon Dieu de me donner toutes les souffrances des enfants de l’hôpital… ». Et comme sa mère lui demande si elle ne trouve pas qu’elle souffre déjà assez : « Oh si, Maman mais je souffre tellement que si eux pouvaient ne pas souffrir… ».
C’est à ce moment qu’elle prend son autonomie spirituelle en choisissant ceux auxquels elle a décidé de consacrer sa vie : les pécheurs. sa mère, qui va faire célébrer une neuvaine de messes, elle répond : « Oh, Maman. Pour les âmes du Purgatoire, c’est très bien… Mais je préfèrerais que ce soit pour les pauvres pécheurs » expliquant qu’elle trouve affreux que des âmes continuent à se perdre malgré la Passion de Jésus.
La nuit, Anne-Gabrielle appelle quasiment toutes les heures pour qu’on lui donne de la morphine. A chaque réveil, elle demande pardon à ses parents de les déranger. Elle s’affaiblit, souffrant sans se plaindre. Quand elle se croit seule, elle soupire : « Jésus, Jésus, j’ai mal partout. » Les très fortes doses de phényl atténuent la douleur, provoquant aussi une dépression respiratoire qui devrait être fatale. Anne-Gabrielle entre en agonie. Le 23 juillet, à 9 heures, elle étouffe, se vidant de tout son souffle. Contre toute attente, elle se reprend et reçoit pour la troisième fois l’extrême onction et le viatique.
L’après-midi, elle fait comprendre à ses parents qu’elle veut dire au revoir à ses frère et sœurs. Plus tard, elle demande à l’abbé Arnauld : « Je ne vais pas aller au Purgatoire ? » La tournure est interrogative mais le ton assuré. L’abbé Arnauld lui répond qu’elle ira tout de suite au ciel. Après trente heures d’agonie, elle rend son âme à Dieu à 23h50, le vendredi 23 juillet 2010.
Le 12 septembre 2020 s’ouvre officiellement son procès en béatification, Anne Gabrielle est désormais appelée « Servante de Dieu »