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vendredi 19 avril 2024

Saint Mappalique

(Amsterdam) demande un dogme

La Dame de tous les peuples

« Notre Dame de tous les peuples » demande un dogme. Alors même que beaucoup de peuples n’ont pas l’idée de l’existence d’un Dieu créateur, personnel, ni d’une rédemption, ni d’une coopération à la rédemption… Marie apparait avec le titre « Notre Dame de tous les peuples », une appellation qui nous interpelle encore plus aujourd’hui qu’en 1950, car la mondialisation est plus forte. Et Elle demande un dogme : « Occupez-vous du dernier dogme, le couronnement de la Mère du Seigneur Jésus-Christ, Corédemptrice, Médiatrice et Avocate » (11 octobre 1953). Comme toute apparition, celles d’Amsterdam ne proposent pas une doctrine nouvelle. La Vierge dit elle-même, le 31 décembre 1951 : « Je ne viens pas apporter une nouvelle doctrine, il y a déjà une doctrine. Je viens apporter un autre message. Transmets bien cela ! » Le 5° dogme n’est pas un problème intellectuel, c’est un élément prophétique, quelque chose qui doit aider et stimuler les peuples.
Le dogme est inséparable de la justice et de l’amour. La Dame dit : « Il y a une grande source à laquelle vous pouvez tous vous laver ». Des mots paraissent. Je lis, « équité, amour et justice » (28 mars 1948). Ou encore, le 7 mai 1949 : une vision symbolique. Une grotte. Par terre, un peu de paille. Un enfant y est déposé. Alors, de toutes parts, des gens surviennent. La Dame dit : « Des gens ordinaires. Les moindres des miens ». Elle précise : « Il n’y a plus de place pour eux… des foules entières… Les moindres des miens ». Soudain cette grotte se transforme en une église /…/ Elle me désigne les bancs. Ils sont vides. Elle dit : « Vois-tu l’erreur ? Le vide… ».
Commentons : les gens sont attirés par Jésus, sa petitesse qui rejoint notre petitesse, sa fragilité qui rejoint notre fragilité. L’amour les attire. Et pourtant, les églises sont vides. Il faut changer. Quel rapport avec le dogme ? Lorsque le concile Vatican II, dans la Constitution dogmatique sur l’Eglise, parle de la « coopération » de Marie, il dit que Marie coopère par son obéissance, sa foi, son espérance et sa charité (Lumen gentium 61).
Œcuménique ? Bien sûr, pour un tel dogme, il y a des difficultés œcuméniques, mais dans le mouvement généré par Miravalle, les choses sont loin d’être négatives : pour le théologien anglican J. Macquarrie, avec une lecture plus douce et respectueuse de la liberté humaine, on atteint sans problème une « corédemption» de la Vierge ; pour V. Zelinsky, théologien russe orthodoxe, la doctrine est bonne et l’absence de dogme ne doit pas devenir un dogme à son tour !
Nous savons que le protestantisme a généré des milliers « d’églises sœurs » toujours plus morcelées. En demandant aux catholiques de définir un dogme, la Vierge Marie ne peut pas nuire à l’unité de l’Eglise puisque, dans ces mêmes apparitions, elle encourage cette unité avec insistance : « Les chrétiens devront s’unir dans le monde entier » ; « à tous les peuples chrétiens j’adresse un nouvel appel : Il est plus que temps, unissez-vous ! » (15 novembre 1951). Simplement, l’unité des chrétiens doit se réaliser autour du pape, comme l’indique la vision du 16 décembre 1949 : « Ce dôme est celui de saint Pierre. La Dame reprend : « Voilà le point central ». Elle agite le doigt, d’un geste lent et grave ; et dit : « Que ceci reste le point central ! Les esprits du monde s’acharnent à le détruire. Je t’aiderai. » Et elle étend la main sur le Pape et sur l’église Saint Pierre.
Une doctrine qui n’est pas nouvelle. Dans ce dogme, il faut savoir que les mots « médiatrice » et « avocate » étaient déjà utilisés par les premiers pères de l’Eglise, saint Irénée par exemple (vers l’an 180), donc bien avant toute division dans l’Eglise.
La doctrine de la coopération à la rédemption découle directement de la notion d’Alliance, qui traverse toute la Bible. Le concile de Trente l’avait souligné : Dieu agit par sa grâce, mais on doit reconnaître à l’homme la responsabilité de sa coopération, sinon, il faudrait dire que la trahison de Judas et la mission héroïque de saint Paul sont également l’œuvre de Dieu !
Le concile Vatican II a largement expliqué la coopération de Marie expliquée dans la Constitution dogmatique sur l’Eglise, Lumen gentium, au chapitre 8. Les catéchèses de Jean-Paul II commentent cela, et sa lettre encyclique, « La mère du Rédempteur (Redemptoris Mater) », après avoir développé le « pèlerinage de la foi » de Marie, s’étend elle aussi sur ma coopération de Marie au Christ Rédempteur, qui prend la forme d’une médiation maternelle, aussi bien à l’égard du Christ dont elle est la mère, qu’à l’égard des hommes car Jésus en croix a révélé qu’elle est aussi, spirituellement, notre mère (Jn 19, 25-27).
On peut aller plus loin et considérer le judaïsme ancien. Si un large courant, officiel, considérait que la présence de Dieu demeurait dans le Temple et que la prière des justes ne jouait aucun rôle vraiment important, il y avait un autre courant qui considérait qu’à cause du péché, Dieu s’était retiré au 7° ciel, laissant le monde dans l’obscurité, et que les justes avaient le pouvoir de l’attirer pour qu’il s’approche de nouveau, dans une « ouverture du ciel »… Dans ce courant, qui conduit à la fois à la doctrine du péché originel et à la doctrine de la coopération à la rédemption, nous situons saint Jean Baptiste qui vit le ciel s’ouvrir, les premiers disciples, et bien sûr, la Vierge Marie.
Un 5°dogme marial, lié aux dogmes précédents. Dans ses messages, Marie demande de réfléchir aux liens qui existent entre ce dogme et les dogmes précédents. Essayons brièvement.
Dogmes de Marie Vierge et Mère (premiers conciles). Notre Rédemption a commencé par l’Incarnation du Fils de Dieu dans le sein de la Vierge Marie. Marie a intercédé pour cela et, à l’inverse de la première Eve, elle a dit oui au dessein divin (elle est notre avocate), et l’on peut parler de sa médiation maternelle et de sa coopération en tant que mère du Christ Rédempteur.
Dogme de l’Immaculée conception (1854) : Marie est la nouvelle Eve sur laquelle Satan n’a eu aucune emprise. Cela aussi éclaire le 5° dogme, mais il faut réfléchir.
Beaucoup de chrétiens, notamment protestants, n’osent pas penser une coopération au salut qui dépasserait l’acte d’un libre consentement sans lequel Dieu ne peut sauver. L’accord œcuménique sur la justification fait observer : « Dans la compréhension luthérienne, la personne humaine est incapable de coopérer à son salut car elle s’oppose en tant que pécheur d’une manière active à Dieu et à son agir salvateur. Les luthériens ne nient pas que la personne humaine puisse refuser l’action de la grâce. Lorsqu’ils affirment qu’elle ne peut que recevoir la justification, ils nient par-là toute possibilité d’une contribution propre de la personne humaine à sa justification mais non sa pleine participation personnelle dans la foi, elle-même opérée par la parole de Dieu. »1
La compréhension luthérienne actuelle se fonde sur la considération de l’homme dans son état de pécheur. Dès lors que Marie est sans péché, rien ne s’opposerait à un rôle actif de Marie, ce qui correspondrait à l’enseignement catholique sur Marie : « Dieu a choisi Marie et a voulu sa libre coopération. » (Catéchisme de l’Eglise catholique, n° 488).
Dogme de l’Assomption (1950). Les premières homélies sur l’Assomption, au 7° siècle, expliquaient que Marie est montée dans la gloire des cieux pour être conforme à son Fils rédempteur victorieux de la mort et pour intercéder auprès de Jésus en notre faveur… Donc, là encore, corédemptrice, médiatrice, avocate.
Les quatre premiers dogmes parlent d’abord des « privilèges » de Marie, ou de ce que Marie est en rapport avec le Christ, mais ils nous conduisent à réfléchir sur ce que Marie fait pour nous, ce qui est l’objet plus spécifique du 5° dogme.
La Vierge Marie, comme une mère qui instruit ses enfants, nous guide dans la réflexion, non seulement en rappelant les dogmes précédents, mais en donnant une image !
Une image pour comprendre le dogme. L’image de Marie devant la croix, avec les mains blessées, transmettant des rayons de grâce, de rédemption et de paix, exprime le dogme de Marie corédemptrice, médiatrice, avocate. On y reconnaît l’enseignement du concile : « en souffrant avec son Fils qui mourait sur la croix, elle apporta à l’œuvre du Sauveur une coopération absolument sans pareille par son obéissance, sa foi, son espérance, son ardente charité, pour que soit rendue aux âmes la vie surnaturelle. C’est pourquoi elle est devenue pour nous, dans l’Ordre de la grâce, notre Mère. » (Vatican II, Lumen gentium 61).
« Mère du Fils de l’homme » : Notre Dame de tous les peuples, et on ne l’a sans doute pas encore observé, se désigne comme la « mère du Fils de l’homme » (1° avril 1951). Or, dans l’Ancien Testament (Dn 7), le Fils de l’homme désigne un royaume, donc un collectif, une communauté. Quand Jésus s’attribue cette appellation, il signifie qu’il veut nous incorporer en lui et saint Paul traduira cela en parlant de l’Eglise comme étant le corps du Christ. Ainsi, il faut penser Marie indissociablement « dans le mystère du Christ et de l’Eglise », comme l’indique le titre du chapitre VIII de la constitution dogmatique Lumen gentium. C’est à cette lumière qu’il faut lire les titres corédemptrice, médiatrice, avocate.
Dans le mystère du Christ, Marie a un rôle unique ; dans le mystère de l’Eglise, elle nous emporte à sa suite, dans sa lumière, pour être nous aussi corédempteur, médiateurs de grâce et de paix et avocats, intercesseurs, pour amener le monde à la vie éternelle.
Françoise Breynaert

Amsterdam, Notre Dame de tous les peuples

Notre Dame de tous les peuples est apparue 55 fois à une sœur consacrée, sœur Ida Peerdeman, entre le 15 mars 1945 et le 31 mai 1959. Cette mystique (1905-1996) s’efface devant ses révélations, de sorte que nous ne saurons rien de plus d’elle. Ces révélations privées dont le caractère surnaturel a été reconnu par l’Eglise en 2002 en la personne de l’évêque diocésain, Monseigneur Punt, ne viennent que pour affermir notre foi.

Françoise Breynaert, docteur en théologie, s’est spécialisée sur la mariologie à Rome. Si un premier livre a présenté la totalité des révélations, celui-ci se consacre à les étudier en deux parties. La première part des messages et montre leur apport, commentant la Bible, le magistère et les saints. A partir des débats contemporains, la deuxième partie propose un approfondissement. Le point d’aboutissement de l’ensemble cherche à obtenir la promulgation d’un cinquième dogme marial : Notre Dame de tous les peuples, qui interroge les homme d’Église.

A côté du rédempteur se trouve Marie comme co-rédemptrice ; proche de Jésus, nouvel Adam se place Marie la nouvelle Ève ; proche du médiateur, elle s’établit comme médiatrice ;Il vient comme serviteur, elle se reconnaît servante ; au pied de la croix où Jésus s’offre pour la multitude, Marie apparaît comme Notre Dame de tous les peuples. Marie montre le chemin que les chrétiens doivent suivre en s’identifiant au Sauveur en se sachant sans cesse inférieur, en conservant l’humilité due à notre humanité. Toujours en retrait, Marie présente toutefois un autre visage du mystère chrétien : co-rédemptrice, médiatrice, avocate

Au niveau du temps, les révélations encadrent la proclamation du dogme de l’assomption et projettent au-delà. Au plan de la méthode, l’auteur présente un court passage des révélations et les développent suivant le fil rouge donné dans le plan. Sont ainsi revisités les passages évangéliques qui parlent de Marie. En conclusion de ses propos, la Vierge demande de les répéter aux théologiens. La volonté divine semble vouloir quitter le monde des révélations privées pour investir le champ de l’Eglise afin de proclamer un dogme ne portant pas sur Marie, mais sur sa mission.

Marie immaculée apparaît pour une vision juive, comme la « juste » qui tient une responsabilité active dans la venue d’un rédempteur personnel. Puisque immaculée et fidèle à la grâce elle est devenue co-rédemptrice, médiatrice et avocate. Marie enfante le fils de l’homme et le peuple de Dieu libéré par Jésus, d’une manière indissociable.

Françoise Breynaert, Amsterdam, Notre Dame de tous les peuples, Editions Rassemblement à son image, 2015.

Notre Dame de tous les peuples (Amsterdam) - Conférence audio de Françoise Breynaert

« Notre Dame de tous les peuples » demande un dogme. «Corédemptrice, Médiatrice et Avocate» (11 octobre 1953). Comme toute apparition, celles d’Amsterdam ne proposent pas une doctrine nouvelle. La Vierge dit elle-même, le 31 décembre 1951 : « Je ne viens pas apporter une nouvelle doctrine, il y a déjà une doctrine. Je viens apporter un autre message. Transmets bien cela ! » Le dogme est inséparable de la justice et de l’amour. La Dame dit : « Il y a une grande source à laquelle vous pouvez tous vous laver ». Des mots paraissent. Je lis, « équité, amour et justice » (28 mars 1948). Ou encore, le 7 mai 1949 : une vision symbolique. Une grotte. Par terre, un peu de paille. Un enfant y est déposé. Alors, de toutes parts, des gens surviennent. La Dame dit : « Des gens ordinaires. Les moindres des miens ». Elle précise : « Il n’y a plus de place pour eux… des foules entières… Les moindres des miens ». Soudain cette grotte se transforme en une église /…/ Elle me désigne les bancs. Ils sont vides. Elle dit : « Vois-tu l’erreur ? Le vide… ». Commentons : les gens sont attirés par Jésus, sa petitesse qui rejoint notre petitesse, sa fragilité qui rejoint notre fragilité. L’amour les attire. Quel rapport avec le dogme ? Lorsque le concile Vatican II, dans la Constitution dogmatique sur l’Eglise, parle de la « coopération » de Marie, il dit que Marie coopère par son obéissance, sa foi, son espérance et sa charité (Lumen gentium 61). Œcuménique ? Bien sûr, pour un tel dogme, il y a des difficultés œcuméniques, mais les choses sont loin d’être négatives : pour le théologien anglican J. Macquarrie, avec une lecture plus douce et respectueuse de la liberté humaine, on atteint sans problème une « corédemption» de la Vierge ; pour V. Zelinsky, théologien russe orthodoxe, la doctrine est bonne et l’absence de dogme ne doit pas devenir un dogme à son tour ! Dans ce dogme, il faut savoir que les mots « médiatrice » et « avocate » étaient déjà utilisés par les premiers pères de l’Eglise, saint Irénée par exemple (vers l’an 180), donc bien avant toute division dans l’Eglise. La doctrine de la coopération à la rédemption découle directement de la notion d’Alliance, qui traverse toute la Bible. Le concile de Trente l’avait souligné : Dieu agit par sa grâce, mais on doit reconnaître à l’homme la responsabilité de sa coopération, sinon, il faudrait dire que la trahison de Judas et la mission héroïque de saint Paul sont également l’œuvre de Dieu ! Le concile Vatican II, Lumen gentium, au chapitre 8, les catéchèses de Jean-Paul II et sa lettre encyclique, « La mère du Rédempteur (Redemptoris Mater) », après avoir développé le « pèlerinage de la foi » de Marie, s’étendent sur ma coopération de Marie au Christ Rédempteur, qui prend la forme d’une médiation maternelle, aussi bien à l’égard du Christ dont elle est la mère, qu’à l’égard des hommes car Jésus en croix a révélé qu’elle est aussi, spirituellement, notre mère (Jn 19, 25-27). On peut aller plus loin et considérer le judaïsme ancien. Si un large courant, officiel, considérait que la présence de Dieu demeurait dans le Temple et que la prière des justes ne jouait aucun rôle vraiment important, il y avait un autre courant qui considérait qu’à cause du péché, Dieu s’était retiré au 7° ciel, laissant le monde dans l’obscurité, et que les justes avaient le pouvoir de l’attirer pour qu’il s’approche de nouveau, dans une « ouverture du ciel »… Dans ce courant, qui conduit à la fois à la doctrine du péché originel et à la doctrine de la coopération à la rédemption, nous situons saint Jean Baptiste qui vit le ciel s’ouvrir, les premiers disciples, et bien sûr, la Vierge Marie. Notre Rédemption a commencé par l’Incarnation du Fils de Dieu dans le sein de la Vierge Marie. Marie a intercédé pour cela et, à l’inverse de la première Eve, elle a dit oui au dessein divin (elle est notre avocate), et l’on peut parler de sa médiation maternelle et de sa coopération en tant que mère du Christ Rédempteur. La compréhension luthérienne actuelle se fonde sur la considération de l’homme dans son état de pécheur. Dès lors que Marie est sans péché, rien ne s’opposerait à un rôle actif de Marie, ce qui correspondrait à l’enseignement catholique sur Marie : « Dieu a choisi Marie et a voulu sa libre coopération. » (Catéchisme de l’Eglise catholique, n° 488).

Vision d'une mystérieuse Hostie dans le ciel des Pays-Bas (1959)

Le dimanche 31 mai 1959 à Amsterdam, de 14h55 à 15h15, Mme Ida Peerderman (17.6.1996) eut sa 56e vision, la dernière, qui se rapporte à l’Eucharistie.

«Soudain quelque chose se produisit dans l’air qui me causa une grande frayeur. Je m’écriai, indiquant le ciel à ceux qui étaient dans la même pièce que moi: « Oh! regardez… là! » C’était une lumière, mais si intense qu’il était difficile de la fixer. Je me couvris des mains les yeux. Cependant, comme contrainte à regarder, je regardai. Alors ce fut comme si le ciel se déchirait… Oui, c’est cela, une déchirure. Et dans cette déchirure du ciel tout à coup, la Dame. Elle était enveloppée d’une gloire éclatante. Jamais encore je ne l’avais vue de la sorte, indiciblement céleste, imposante, glorieuse. Nos pauvres mots sont impuissants à traduire tant de splendeur.

«Je ne voyais pas les brebis, ni le globe, ni la croix. La Dame était seule au sein de cette gloire immense. C’est alors que je sentis qu’il me fallait observer sa tête. Et je vis une couronne, étincelante de tous côtés et plus belle que ne pourrait être la plus belle couronne de diamants. D’ailleurs, Elle-même, la Dame, était tout entière si rayonnante et, je le répète, si glorieuse et si céleste, que c’est là, simplement, tout ce que je puis dire. En dessous de cette vision de splendeur, je vis un petit morceau de ciel, de ciel ordinaire, clair et bleu. Plus bas encore: le globe terrestre, la partie supérieure du globe. Le globe était tout noir.

«La Dame hoche la tête et agite le doigt en un geste de réprobation et d’avertissement en face de ce monde si noir. J’entends: « Faites pénitence! » «Il se fit après cela une chose bien singulière. Du globe ténébreux surgirent des têtes humaines en grand nombre. Et toutes sortes d’hommes montaient aussi des profondeurs. Et voici, subitement, que je les vis tous debout, couvrant la face de l’hémisphère. Et je me disais, contemplant cela: comment se fait-il qu’il y ait tant de diversité, tant de races, parmi les hommes!

«Alors la Dame étendit les mains sur la multitude et parut la bénir. La tristesse disparut de son visage. J’entendis: « Portez-lui réparation. »

«La Dame, soudain, disparut et ce fut une immense Hostie qui la remplaça. Une énorme Hostie, toute simple, faite de pain azyme, pareille à celles que l’on voit à l’église. «Après cela, devant l’Hostie, vint un calice. Il était fait d’un or merveilleux. Le calice se renversa vers moi. Un flot de sang s’en échappa. Il se répandit tout entier en flots épais sur le globe et submergea la terre. Cela dura un temps considérable. Et le sang coulait en flots incessants. J’étais saisie d’horreur. «Brusquement le sang s’effaça, ou plutôt se transforma en une seule et sainte Hostie, mais si éblouissante de lumière que je dus, une fois encore, me protéger les yeux de mes mains parce que je craignais de devenir aveugle. Et, cette fois aussi, je me suis obligé de regarder l’aveuglante clarté. Je fixais l’Hostie. Elle me parut comme un feu blanc. Au centre, il y avait quelque chose, comme une petite ouverture – un enfoncement; je ne sais trop comment décrire cela. Tout à coup, ce fut comme si l’Hostie s’ouvrait. Une figure en sortit. Une personne qui flottait: quelqu’un. Son aspect était si sublime, il en émanait tant de puissance, il en rayonnait tant de majesté, que je n’en puis vraiment pas traduire ni l’éclat ni la force. C’était tellement fort que, saisie de crainte, je n’osais guère regarder. Et, tandis que je contemplais cet Etre, cet Etre unique, quelque chose d’intérieur me portait sans cesse à penser: « Et pourtant, ils sont deux. »

«Mais moi, je n’en voyais qu’un. Tant que dura la vision, mon esprit répétait la phrase: « Et pourtant ils sont deux. » Et voici, au milieu d’eux, que jaillit une lumière. Au milieu d’eux, oui, une lumière ineffable, et, dans cette lumière, une colombe. Rapide comme l’éclair, elle fondit vers le globe dans un rayonnement indicible d’une si intense clarté que je dus, encore une fois, me couvrir les yeux de la main pour n’être pas aveuglée. «Quoique ayant eu le regard blessé et que les yeux me fissent mal, je fus de nouveau contrainte de regarder. Quelle gloire, quelle puissance émanaient de tout cela! D’une part, la Figure flottante, dans le rayonnement de sa divine majesté, d’autre part, cette lumière avec le monde à présent illuminé! Une voix retentit. J’entendis: « Qui me mange et me boit, acquiert la vie éternelle et reçoit l’Esprit véritable. » «Après qu’elle m’eut permis de regarder un certain temps, la Dame reparut dans toute sa gloire merveilleuse, exactement comme la vision avait commencé. Mais à présent, je voyais clairement la différence entre sa gloire, si je m’exprime bien ainsi, et l’autre gloire, puissante et majestueuse, de la figure flottante. Maintenant la joie était répandue sur le visage de la Dame; et doucement, de loin, elle dit: « Adieu! » «La vision se fondit lentement; et cela me rendit si triste que je me mis à pleurer.»