La spiritualité sacerdotale - Père Joseph-Marie Verlinde
Le père Joseph-Marie Verlinde était de passage à Québec en janvier 2011 pour donner une retraite sur le ministère de la prêtrise. Le théologien nous offre quelques pistes de réflexion sur la dimension sacerdotale du baptême, l’annonce de la Parole et la miséricorde de Dieu.
Le péché - Père Joseph-Marie Verlinde
Le monde contemporain nous reproche de trop parler du péché ; en fait le chrétien ne parle du péché qu’à la lumière de la miséricorde, c’est-à-dire à la lumière du salut apporté par Jésus-Christ Notre-Seigneur.
Parler du péché en dehors de la grâce, est s’exposer au risque de confondre le péché avec la faute. Or la faute est un concept qui relève de la psychologie, pas de la vie spirituelle. Est coupable d’avoir commis une faute celui qui transgresse une règle, une loi ; il est alors passible d’une punition ; il doit s’acquitter d’une dette.
Le péché est d’un autre ordre : il est essentiellement rupture de l’alliance d’amour avec Dieu, dans laquelle la miséricorde divine vient nous rétablir en son Fils Jésus-Christ. Le péché dans le contexte chrétien n’a donc rien de culpabilisant : il est la prise de conscience de nos manquements à l’amour, à la lumière de la grâce qui nous restaure dans notre capacité d’aimer – que le péché avait précisément blessée.
Si le christianisme insiste sur le péché, ce n’est donc pas pour écraser l’homme sous le poids d’une culpabilité morbide, mais pour qu’il saisisse la grâce de délivrance et de réconciliation qui lui est offerte en Jésus-Christ.
L’Evangile n’est pas l’annonce d’une condamnation irrévocable, mais la joyeuse proclamation de la Bonne Nouvelle du salut gratuitement offert: « Nous vous en supplions, nous dit Saint Paul, laissez-vous réconcilier avec Dieu en Jésus-Christ » (2 Co 5, 20).