Le 17 janvier 1871 alors que la France est vaincue par la Prusse, Eugène et Joseph Barbedette, Françoise Richer et Jeanne-Marie Lebossé vont contempler pendant trois heures, la « Belle Dame » vêtue d’une robe bleue parsemée d’étoiles, avec un voile noir sur la tête et une couronne d’or avec un liseré rouge, aux pieds des chaussons bleus avec une boucle d’or.

Elle tend les mains en avant et sourit aux enfants, et apparaît dans un triangle formé par trois grosses étoiles d’or en plein ciel.

Accourus devant la grange, les habitants du hameau vont commencer à prier avec les Sœurs. A l’arrivée de M. le curé, l’abbé Michel Guérin, un ovale bleu avec quatre bougies éteintes vient entourer la Belle Dame, une petite croix rouge apparaît sur sa poitrine à l’endroit du cœur.

Pendant le chapelet, la Belle Dame grandit lentement au fur et à mesure des Ave Maria. L’ovale grandit aussi et les étoiles se multiplient sur sa robe et autour d’elle. Au début du Magnificat une banderole blanche se déroule en dessous de l’ovale et des lettres d’or viennent s’écrire tour à tour. Le message va se continuer pendant les litanies, l’Inviolata et le Salve Regina.

Seuls les enfants voient l’apparition. Sous les pieds de la Vierge, apparaît progressivement une banderole sur laquelle est écrit « Mais Priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps. Mon Fils se laisse toucher« .

Récit des apparitions de Pontmain

Une journée qui commence comme les autres. Ce matin, l’église était remplie de fidèles, comme les autres jours. Il y a beaucoup de neige et il fait un froid glacial ‘à fendre les pierres’. Vers midi et demi, la terre a tremblé ce qui a fortement impressionné tous les habitants, surtout en cette période troublée. C’est la guerre franco-prussienne. Depuis le 23 septembre dernier, 38 jeunes de la paroisse sont partis à la guerre et l’on est sans nouvelles. Alors, on vit dans l’angoisse et dans la peur. Et puis il y a cette épidémie de typhoïde qui commence à reprendre.

Malgré tout, on prie avec ferveur car il en est ainsi à Pontmain. Depuis l’arrivée de notre curé, l’abbé Michel Guérin, le 24 novembre 1836, dans chaque famille, on prie le chapelet tous les jours.

Ce soir, deux enfants, Eugène et Joseph Barbedette, aident leur père, dans la grange, à piler les ajoncs pour la nourriture de la jument. La nuit est tombée. Il est environ 5 h ½. Jeannette Détais, une vieille femme, vient donner quelques nouvelles qu’elle a pu glaner un peu plus loin près des fuyards de l’armée de la Loire en déroute. Eugène profite de l’arrêt du travail pour sortir à la porte ‘voir le temps’. Et voilà que tout à coup, en plein ciel, au dessus de la maison d’en face, il voit une ‘Belle Dame’ qui tend les bras comme dans un geste d’accueil et qui lui sourit. Elle est vêtue d’une robe bleue semée d’étoiles d’or (comme la voûte de l’église peinte ainsi en 1860). Sur la tête, elle a un voile noir surmonté d’une couronne d’or avec un liseré rouge au milieu. Aux pieds, elle porte des chaussons bleus avec une boucle d’or. Elle est au milieu d’un triangle formé de trois grosses étoiles. L’enfant sourit à la Belle Dame. Ce sourire sera le seul dialogue car, de toute l’apparition, la Belle Dame ne dira pas un seul mot.

Le jeune frère Joseph, venu à la porte, voit lui aussi la ‘Belle Dame’ tandis que les grandes personnes ne voient rien sinon les trois étoiles.

Victoire, leur mère, ne verra rien non plus, malgré qu’elle soit retournée à la maison chercher ses lunettes. Elle se rend à l’école demander à sœur Vitaline de venir devant la grange. Ne voyant que les étoiles, la sœur retourne à l’école et en revient avec une autre sœur, Marie-Edouard, et trois petites pensionnaires. A leur arrivée, les deux plus jeunes, Françoise Richer et Jeanne-Marie Lebossé s’écrient :
« Oh ! La belle Dame ! Qu’elle est belle ! »
et la décrivent à leur tour. Sœur Marie-Edouard s’en va prévenir M. le curé tandis que sœur Vitaline commence à prier avec les gens qui accourent de plus en plus nombreux.
« M. le curé, dit sœur Marie-Edouard depuis la porte du presbytère, venez vite chez les Barbedette, il y a un prodige : les enfants voient la Sainte Vierge ! »
Et M. le curé, saisi par la surprise, répond :
« Un prodige ! La Sainte Vierge ! La Sainte Vierge ! Mais, ma sœur, vous me faites peur ! »
La vieille servante, Jeannette Pottier, intervient :
« Faut aller voir, M. le curé ! »
et elle allume la lanterne pour sortir dans la nuit.

Lorsqu’il arrive au milieu de ses paroissiens, les enfants, que l’on avait séparés pour éviter qu’ils puissent communiquer entre eux, s’écrient : « V’là d’qué qui s’fait ! » (voilà quelque chose qui se fait) et ils décrivent un grand ovale bleu qui est venu entourer la Belle Dame. A l’intérieur quatre bobèches sont fixées portant quatre bougies éteintes. Ces bougies rappellent celles que l’abbé Guérin allumait sur l’autel de la Sainte Vierge depuis le 8 décembre 1854 à tous les offices de la paroisse. En même temps apparaît une petite croix rouge sur la robe, à l’endroit du cœur.

Et puis voilà que l’attention se relâche. On commence à parler, à discuter et la Belle Dame devient triste : « V’là qu’elle tombe en humilité » dit Eugène. « Prions » ajoute M. le curé. Sœur Marie-Edouard commence le chapelet. Aussitôt, la Dame sourit à nouveau. Tout au long du chapelet, au rythme des Ave Maria, la Belle Dame grandit lentement. L’ovale grandit dans les mêmes proportions et les étoiles se multiplient sur sa robe et autour d’elle.
« C’est comme une fourmilière, ça se tape sur sa robe, disent les enfants. Oh ! Qu’elle est belle ! »
Après le chapelet, on chante le Magnificat. Au début du chant, les enfants s’écrient :
« V’là cor’de qué qui s’fait » (voilà encore quelque chose qui se fait).
Une grande banderole vient se dérouler entre le bas de l’ovale et le toit de la maison. Des lettres commencent alors à s’écrire, en majuscule, couleur d’or. « C’est un M » – « Un A » – « un I » – « un S ». Le mot MAIS qui va rester tout seul jusqu’au moment où arrive Joseph Babin, un charretier, qui revient d’Ernée, à 20 km de là, et qui lance à la foule : « Vous pouvez bien prier, les Prussiens sont à Laval ». Le mot PRIEZ vient s’écrire alors après MAIS. Le message continue de s’écrire lettres après lettres. A la fin des litanies que l’on chante après le Magnificat, les enfants peuvent lire une première ligne se terminant par un gros point :
MAIS PRIEZ MES ENFANTS DIEU VOUS EXAUCERA EN PEU DE TEMPS
Au début de l’Inviolata qui va suivre, des lettres commencent une seconde ligne : MON. Au moment où l’on chante ‘O Mater alma Christi carissima’, le mot FILS vient s’écrire à la suite. « MON FILS » lisent les enfants. Alors c’est un cri de joie général : « C’est Elle ! C’est bien Elle ! C’est la Sainte Vierge ! » Jusque là, on pensait que ce pouvait être Elle. Mais maintenant, on en est sûr. C’est bien écrit : MON FILS. Pendant que l’on termine l’Inviolata et que l’on chante le Salve Regina, le message continue et se termine :
MON FILS SE LAISSE TOUCHER
Il n’y a pas de point final mais cette deuxième ligne est soulignée par un gros trait d’or comme les lettres.

« Chantons notre cantique à Marie » dit alors M. le curé et les paroles s’élèvent joyeuses vers le ciel, alors que, dimanche dernier, on l’avait chanté la gorge serrée :
« Mère de l’Espérance dont le nom est si doux
Protégez notre France. Priez, priez pour nous. »
Au début, la Vierge lève les mains à hauteur de ses épaules et agite les doigts au rythme du cantique. Puis un rouleau « couleur du temps » passe et efface la banderole et le message.

Suit un autre cantique « Mon doux Jésus » avec le refrain « Parce Domine, parce populo tuo ». Les enfants, joyeux jusque là, deviennent subitement tout tristes. C’est que la Vierge elle aussi est devenue toute triste. Elle ne pleure pas mais un frémissement au coin des lèvres marque l’intensité de sa douleur. « Jamais on n’a vu une pareille tristesse sur un visage humain » disent les enfants.

C’est alors qu’une croix d’un rouge vif apparaît devant la Vierge. Sur la croix, Jésus, d’un rouge plus foncé. Au sommet de la croix, sur une traverse blanche, est écrit : JÉSUS CHRIST. La Vierge prend la croix à deux mains et la présente aux enfants pendant qu’une petite étoile vient allumer les quatre bougies de l’ovale avant d’aller se placer au dessus de la tête de la Vierge. La foule prie en silence et beaucoup pleurent.

Puis sœur Marie-Edouard chante l’Ave Maris Stella. Le crucifix rouge disparaît et la Vierge reprend l’attitude du début. Le sourire « un sourire plus grave » revient sur ses lèvres et une petite croix blanche apparaît sur chacune de ses épaules. Il est 8 h ½.

« Mes chers amis, dit M. le curé, nous allons faire tous ensemble la prière du soir ». Tout le monde se met à genoux, là où il est, qui dans la neige, qui dans la grange pour ceux qui ont voulu s’abriter du froid glacial. Jeannette Pottier, la vieille servante, commence la prière : « Mettons-nous en présence de Dieu et adorons-le. » Au moment de l’examen de conscience, les enfants signalent la présence d’un voile blanc qui vient d’apparaître aux pieds de la Vierge et qui monte lentement en la cachant à leurs yeux. Le voile arrive à hauteur de la couronne, s’arrête un instant et, brusquement, tout disparaît : le voile, la couronne, l’ovale, les bougies et les trois étoiles.

« Voyez-vous encore ? » demande M. le curé. « Non, M. le curé, tout a disparu, c’est tout fini ! ». Il est près de 9 h. Chacun rentre chez soi, le cœur en paix. Toute crainte, toute peur s’en est allée.

Les Prussiens qui devaient prendre Laval ce soir-là n’y sont pas entrés. Le lendemain, ils se sont repliés. L’armistice est signé le 25 janvier. Les 38 jeunes de Pontmain reviennent tous sains et saufs.

Le 2 février 1872, après l’enquête et le procès canonique, Mgr Wicart, évêque de Laval publie un mandement dans lequel il déclare :
« Nous jugeons que l’Immaculée Vierge Marie, Mère de Dieu, a véritablement apparu le 17 janvier 1871 à Eugène Barbedette, Joseph Barbedette, Françoise Richer et Jeanne-Marie Lebossé dans le hameau de Pontmain. »

"Je la regarde, et elle me regarde"

 

C’est arrivé le 17 janvier 1871. L’invasion allemande déferle vers la Loire. Le village de Pontmain, cinquante kilomètres au nord de Laval, est menacé.

Peu avant dix-huit heures, Jeannette Détais, l’ensevelisseuse (c’est son métier d’indigente), apporte aux Barbedette des nouvelles des soldats. Eugène en profite pour faire la pause et observer « les signes dans le temps » : le ciel est limpide, étoilé, et la neige couvre les toits. Va-t-il revoir l’aurore boréale du 11 janvier ? Non, mais tout autre chose qui l’intrigue et l’attire : du côté de la Grande Ourse, au-dessus du toit de la maison Guidecoq, voici une silhouette humaine : robe bleue parsemée d’étoiles d’or (analogue à celles du plafond de l’église) ; un sourire dans le ciel ; les mains de cette femme sont un geste d’accueil. Eugène est saisi et déconcerté : « Je la regarde, et elle me regarde », dira-t-il. Elle semble heureuse de le voir. Elle le pénètre, mais sans extase.

Un message

Arrivent Françoise Richer et Jeanne-Marie Lebossé : deux filles de l’école. Elles voient et battent des mains, joyeuses, comme les garçons : « Oh ! la belle Dame ! »

On avertit le curé : l’abbé Guérin (soixante-neuf ans). Il arrive inquiet, avec sa gouvernante munie d’une lanterne. La prière s’est déjà improvisée.

Deux tout-petits regardent aussi avec un sourire ravi : Eugène Friteau (deux ans), infirme, enveloppé dans le châle de sa maman, et Augustine Boiteau, encore plus petite, qui gazouille avec enthousiasme : « Le Zésus ! le Zésus ! »

Les voyants signalent alors : « V’là d’què qui s’fait » (quelque chose se fait). Un cadre s’est formé autour de l’apparition, une sorte de mandorle, ornée de quatre bougies à l’intérieur. Une petite croix rouge est apparue à l’endroit du cœur. Il y a maintenant plus de cinquante personnes : « V’là qu’elle tombe en humilité » (c’est-à-dire en tristesse), dit Eugène.

Une banderole apparaît dans le ciel, horizontalement.
«Mais priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps, Mon Fils se laisse toucher.»

L’apparition confirme la phrase d’un sourire

La phrase consolante s’achève par un point conclusif : « gros comme un soleil », disent les enfants.

La croix dans le ciel
Le message est terminé, mais voici un nouveau signe : les enfants le décrivent : « Un grand crucifix apparaît dans le ciel. Notre-Dame le tient devant elle, à deux mains, légèrement incliné. Une croix d’environ 40 centimètres », ont-ils évalué. En haut, un écriteau est fixé : « JESUS-CHRIST » ; rouge, couleur du sang versé durant la Passion et aujourd’hui dans la guerre qui déferle. La foule chante le Parce Domine : Epargne, Seigneur ! C’est le moment le plus poignant. La tristesse devient plus profonde sur le visage de l’apparition. Une étoile monte dans le ciel. Elle vient allumer successivement les quatre bougies de la mandorle. Notre-Dame salue cette lumière d’un nouveau sourire.

Il est environ vingt heures trente : « Faisons tous ensemble la prière du soir », demande le curé. Pendant l’examen de conscience, avant l’acte de contrition, une dernière phase commence. Les enfants la décrivent au fur et à mesure : Un grand voile blanc apparaît aux pieds de la Vierge. Il monte lentement devant elle et la cache progressivement, de bas en haut.

Chacun rentre chez soi, dans le recueillement et l’espérance. L’angoisse de la guerre s’est évanouie. Les Allemands ne viendront pas jusqu’à Pontmain. Tous les soldats du village reviendront successivement sains et saufs. La joie est profonde et discrète.

Le devenir des voyants et le pèlerinage
Les voyants devenus prêtres ou religieux ont servi toute leur vie, fidèlement et sans éclat, sans que cela motive un procès de béatification pour aucun.

L’apparition de Pontmain est exemplaire dans la simplicité populaire de cette prière villageoise et paroissiale, ingénument improvisée et dans l’obscure fidélité du bien qui ne fait pas de bruit.

Le jugement des autorités est positif.

Dès lors, le pèlerinage se développe. On construit la chapelle. La fréquentation, avant tout diocésaine, s’étend à l’échelle nationale et même internationale. Des pèlerins allemands y viennent régulièrement, jusqu’à ce jour. Plus de 200 000 pèlerins viennent chaque année.

Les lieux
La Basilique Notre Dame vous accueille.

A l’intérieur, en particulier :

* La chapelle des lumières est un lieu de prière ouvert jour et nuit, elle a a été conçue et aménagée pour l’année mariale 1987-1988 afin que brûlent au mieux les cierges qui sont offerts.
* La chapelle de la Vierge : Les vitraux y racontent l’histoire de l’apparition.

Les activités du sanctuaire, le site officiel

Les activités du sanctuaire sont variées : Enseignements, messes, vêpres, marches priantes… jumelages…