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mardi 3 décembre 2024

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Marie des Vallées - Vie abrégée de «la Sainte de Coutances»

Saint Jean Eudes

Marie des Vallées naquit à Saint-Sauveur-Lendelin, le 15 février 1590, de parents honnêtes, mais pauvres et ignorants. Dieu qui voulait faire en elle et par elle de grandes choses, la prévint de ses dons et se fit lui-même «son maître, son directeur et son protecteur». Il lui donna dès sa plus tendre enfance un très grand désir de faire toujours Sa très Adorable Volonté. Il lui inspira aussi une dévotion singulière pour la Très Sainte Vierge, une ardente charité pour son prochain, une affection exquise pour la pureté, une haine indicible pour les honneurs du monde, un attrait extraordinaire pour l’humilité et l’abjection. Elle fit très tôt, dès l’âge de sept ou huit ans, sa première Communion et elle manifesta des ardeurs de séraphin pour la Sainte Eucharistie qu’elle reçut dès lors très souvent et dont la privation lui sera un jour plus cruelle que toutes les peines de l’enfer. Elle reçut dans le même temps, le Sacrement de Confirmation. Enrichie des dons du Saint Esprit, «éclairée, dit-elle, par les sept belles lumières qui descendirent dans son âme, elle envisagea la Sainte Volonté de Dieu par laquelle toutes choses sont sagement conduites, et elle eut une forte pensée de se donner tout à elle, afin qu’elle la conduisit en la manière qui lui serait plus agréable». Elle grandit en âge, en force, en sagesse, en vertus devant Dieu et devant les hommes, souvent visitée par Notre-Seigneur et Sa Sainte Mère, accompagnés ou précédés des Anges. Sa conversation était toujours dans les cieux ou avec les habitants des cieux». Mais déjà elle a un rôle providentiel à tenir : celui de victime aimante et volontaire ; Dieu lui-même l’y a préparée. Cette jeune fille qui bientôt dans des élans d’amour s’écriera avec l’apôtre : «Non, je ne vis plus, c’est Jésus-Christ qui vit en moi. – Je suis attachée à la Croix avec le Christ ; j’achève de souffrir, en mon corps, ce qui manque à la Passion de mon Jésus», il faut que dès maintenant elle puisse dire en toute vérité comme le Sauveur du monde : «Je suis pauvre et dans les peines dès Ma tendre jeunesse». On s’aperçut bientôt que la croix et les épreuves de toutes sortes lui étaient destinées. Son père étant mort et sa mère s’étant remariée, elle fut, dès l’âge de quatorze ans, en butte aux plus horribles traitements et jetée dans la misère et les privations, au milieu desquelles elle ne cessait de prier pour ceux qui la faisaient souffrir. Comme les libertins et les sorciers, nombreux dans le pays, causaient la perte des âmes, elle demanda à son Céleste Epoux, que toute leur rage et malignité tombât sur elle, afin de garantir ses compagnes des effets de leurs maléfices. Elle s’offrit à souffrir tous les tourments possibles pour exterminer le péché en ce monde et arracher les âmes à l’enfer. Elle fut bientôt terriblement exaucée et tout le reste de sa vie ne fut qu’un tourment perpétuel ou plutôt une participation mystérieuse à la Passion de l’Homme-Dieu «fait malédiction à cause de nos péchés». A l’âge de dix-neuf ans, à la suite d’un maléfice qui lui fut jeté, elle fut frappée d’un mal étrange. On essaya d’abord de tous les remèdes humains, mais en vain. On reconnut bientôt qu’elle avait été mise sous la domination des démons qui, malgré des exorcismes réitérés, firent subir à l’innocente victime toutes sortes de peines et de vexations. Pendant cinq ans elle fut travaillée par un grand nombre de maléfices diaboliques que lui jetaient ses ennemis et «qui, dit-elle, remplissaient et empoisonnaient son sang, ses veines, son cœur et ses sens, de fureur et de rage et qui la faisaient étrangement souffrir dans toutes les parties de son corps». Par contre, durant tout ce temps, elle était conduite de Dieu par une voie de grandes consolations. Elle assistait au plus grand nombre de messes possible. Le divin Crucifié se montrait à elle tel qu’Il était au Calvaire avec «les cinq belles fontaines de sang qui coulaient de Ses cinq plaies ; Son chef tout percé d’épines ; le sang coulant de tous côtés sur Sa face adorable et de Ses cheveux tous couverts de boue et de crachats, Son humanité sainte toute baignée de sang, Son cœur percé, tout rempli d’un amour infini pour Son Père éternel et d’une charité incomparable pour les hommes». A la communion, la divine victime descendait de Sa Croix, de l’autel jusque dans son cœur, et l’heureuse épouse sortait de la Table Sainte tellement enflammée, embrasée et enivrée de l’amour de Dieu, tellement ravie et transportée, hors d’elle-même par l’abondance des douceurs et consolations célestes, que rien n’était capable de la distraire ni de la divertir un moment. «D’une communion à l’autre, elle jouissait pleinement des fruits du divin Sacrement, ressentant un amour très pur pour Dieu, une grande charité pour son prochain, un zèle très ardent pour le salut des âmes, un parfait mépris d’elle-même, un entier détachement de toutes choses. Notre-Seigneur résidait toujours dans son cœur comme si elle avait communié continuellement : «Je Le vois en moi, disait-elle, crucifié, tout déchiré, couvert de plaies, environné des bourreaux qui Le tourmentent». «Son esprit était ainsi perpétuellement appliqué par l’Esprit de Dieu à la contemplation des mystères de la Passion de Notre-Seigneur, et cette contemplation la faisait fondre en larmes, allumait en son cœur des désirs enflammés de souffrir pour Son amour, de coopérer avec Lui au salut des âmes, la mettait dans des ravissements dont la durée était quelquefois de huit jours, pendant lesquels elle ne mangeait ni ne buvait presque point, parce qu’elle était privée de l’usage de ses sens». Mais elle sentait dans son cœur des désirs de plus en plus enflammés de souffrir pour les âmes : «Mes frères, disait-elle à Notre-Seigneur, ont mérité des peines éternelles : je m’offre à Vous pour souffrir ces peines dans le temps, afin qu’ils en soient délivrés pendant l’éternité. Je Vous demande mes frères qui se perdent». Elle fut exaucée. Comme sainte Thérèse, sainte Madeleine de Pazzi et plusieurs autres saints personnages, elle fut «sans savoir de quelle manière» transportée en esprit au fond des enfers et pendant plus de quatre ans souffrit dans son âme et dans ses sens les tourments des damnés. Elle raconte ce qu’elle y a vu et expérimenté, en assurant cependant «que tout ce qu’elle peut dire n’est rien en comparaison de la réalité». Saint Jean Eudes qui a consigné tous les détails de cette épreuve, remarque que «si on prend garde à tout ce qu’elle rapporte à ce sujet, on verra qu’il n’y a rien qui sente la rêverie et la faiblesse d’esprit… ; que tout est solide et conforme à l’Ecriture Sainte, aux sentiments de la Sainte Eglise et des Saints Pères». Après trois ans de répit elle éprouva des désirs encore plus extraordinaires, insatiables, de souffrir pour Dieu et pour les âmes et, à sa prière, «elle entra dans un enfer tout nouveau que l’Amour Divin avait fait pour elle». Ce fut ce qu’elle appelait son Mal de douze ans. Pendant ce temps elle porta «le débordement de la colère de Dieu». Elle fut privée de toute consolation divine et humaine. Elle connut les angoisses de l’Abandon de Jésus sur la Croix. «Mon Dieu, pourquoi m’avez-Vous abandonnée ?» Ce mal lui laissa des blessures sensibles dont elle souffrit encore longtemps après, auxquelles s’ajoutèrent un grand nombre de peines particulières qu’il serait trop long de rapporter ici et qui ne servirent qu’à la faire avancer dans l’amour de Dieu et du prochain. La plus terrible, ce fut d’être privée de longues années de la Sainte Communion qui jusque-là avait été sa grande consolation. Trois Evêques de Coutances, l’Archevêque de Rouen, de nombreux ecclésiastiques remarquables par leur science et leur vertu, en particulier les RR. PP. Jésuites Coton, de Saint-Jure, Lesseau éprouvèrent successivement et de toute façon les voies mystiques de l’humble fille et ne craignirent pas de déclarer à toute occasion que «l’Esprit de Dieu était bien l’auteur d’une vie si peu commune». Saint Jean Eudes, étant venu en 1641 donner une mission à Coutances, reçut l’ordre de voir et d’examiner cette fille extraordinaire. Il ne tarda pas à discerner les trésors de grâces et de vertus que renfermait une âme si pure, si humble, si éprouvée ; il conçut pour elle une singulière estime et regarda cette rencontre comme une des grandes faveurs du Ciel à son égard. «En cette année 1641, au mois d’août, écrit-il, dans son Mémorial, Dieu me fit une des plus grandes faveurs que j’ai jamais reçues de Son infinie bonté, car ce fut en ce temps que j’eus le bonheur de commencer à connaître la sœur Marie des Vallées par laquelle Sa divine Majesté m’a fait un très grand nombre de grâces signalées». Et, en effet, Marie des Vallées fut dès lors pour lui l’instrument de grâces signalées : elle eut à lui révéler «de la part de Jésus et de Marie des secrets que leur amour ne leur permettait plus de retenir». Elle fut souvent l’interprète des volontés du Ciel. Avant de jeter les fondements de sa Congrégation, il pria Marie des Vallées de recommander cette affaire à Dieu. «J’en reçus, dit-il, cette réponse de Notre-Seigneur que l’établissement que je projetais Lui était très agréable, que c’était Lui-même qui l’avait inspiré». Il en fut de même pour l’ordre qu’il rêvait pour le salut des pauvres filles en danger de se perdre, et qui s’est si providentiellement répandu dans le monde entier, sous le nom de Notre-Dame de Charité du Refuge ou du Bon Pasteur. Marie des Vallées soutint le fondateur de ses prières et de ses aumônes et l’encouragea dans ses moments d’obscurité en lui faisant prophétiquement connaître les desseins de Dieu. Ce fut par son entremise et sur les indications de la Sainte Vierge que fut arrêté le costume des sœurs. Le saint missionnaire appelait souvent Marie des Vallées pour l’associer à ses travaux apostoliques. Sa présence était pour lui un gage de succès et de bénédiction. Des conversions sans nombre, de vocations remarquables, des grâces de toutes sortes furent attribuées à ses prières et à ses mérites. La «sainte de Coutances» avait reçu dès sa tendre jeunesse des communications ineffables sur les SS. Cœurs de Jésus et Marie, dont elle fut obligée par Dieu Lui-même, de faire part à son saint directeur. Le divin Sauveur lui avait donné à maintes reprises le baiser de Son humanité souffrante, lui avait communiqué les douleurs de Ses cinq plaies, lui avait fait don de Sa couronne d’épines, et fait avec elle l’échange de Son Cœur divin. Le 8 février 1652, en la fête du Saint Cœur de Marie, Notre-Seigneur tirant de Sa poitrine Son Sacré-Cœur environné de flammes, renouvela ce don de Son Cœur à Son humble Epouse. Il l’assura aussi que c’était Lui-même qui avait inspiré la fête «de Son Cœur qui ne fait qu’un avec celui de Sa Mère», qu’elle serait un jour célébrée dans l’univers entier comme une seconde fête du Saint-Sacrement et qu’Il châtierait ceux qui s’y opposeraient. On fit à la Sœur Marie l’honneur de poser la première pierre de la première chapelle dédiée au Saint Cœur de Marie (chapelle du Lycée actuel), le 3 juillet 1652, et de nommer la première cloche avec le pieux M. de Bernières. Marie des Vallées eut toujours pour la Sainte Vierge une dévotion extraordinaire : elle en reçut les faveurs les plus ineffables. Elle l’honorait particulièrement par le saint Rosaire pour lequel elle avait un attrait irrésistible : «C’est, disait-elle, la prière de tous, la prière des pauvres et des ignorants, mais elle contient tous les trésors de la science et de la sagesse de Dieu, tout ce qu’il y a de plus saint et de plus agréable à Dieu au ciel et sur la terre. Aussi si je n’avais qu’une demi-heure à vivre, et qu’il fût en mon choix de l’employer à ce que je voudrais, je l’emploierais à dire mon Rosaire». Elle se prosternait souvent devant l’autel de Notre-Dame du Puits, à la Cathédrale. Elle assistait à toutes les messes qui s’y célébraient en l’honneur de l’Immaculée-Conception. Elle adressait ses requêtes et la Reine du Ciel répondait à la confiance de sa servante en lui accordant les lumières et les grâces sollicitées. Elle se rendait aussi souvent à la petite chapelle de la Roquelle, dédiée à l’Annonciation, pour demander de saints prêtres pour l’Eglise. Au cours de sa vie, elle fit de nombreux pèlerinages au Mont Saint-Michel, à la Délivrande, à Alleaume et autres sanctuaires vénérés. Des personnes de haute piété tenaient à l’accompagner. On venait de fort loin se recommander à ses prières ou recourir à ses lumières. Elle lisait dans les consciences ; elle discernait les vocations ; connaissait l’état des âmes après leur mort. Elle fit plusieurs prophéties remarquables que les événements confirmèrent ; opéra des prodiges, des guérisons nombreuses. Pendant les dernières années de sa vie, des phénomènes mystiques marquèrent sa haute sainteté, et sa réputation s’étendit fort loin, jusqu’au Canada. Elle prédit sa mort longtemps à l’avance. Après s’y être préparée pendant trois mois, elle s’endormit de la mort des Saints, jouissant d’une grande paix intérieure et extérieure, âgée de 66 ans et 10 jours, le vendredi 25 février 1656, après 17 ans de souffrances inexplicables. On se disputa sa dépouille mortelle. Les Chanoines voulaient l’inhumer dans la Cathédrale, les Jacobins dans la Chapelle du Saint-Rosaire. Elle fut portée à l’église Saint-Nicolas, sa paroisse. Mais quelques mois après, elle fut transférée au lieu choisi par elle, la Chapelle du Séminaire. Cette chapelle étant devenue chapelle privée du Lycée et n’étant plus ouverte au public. Mgr Guérard, reconnaissant de plusieurs faveurs, qu’il attribuait à son intercession, voulut posséder, dans sa belle Cathédrale, restaurée par lui, les restes précieux de la «Sainte de Coutances». Il les fit donc reprendre au Lycée et déposer près de l’autel de Notre-Dame du Puits, dans cette chapelle bénie, où la sainte fille avait jadis tant de fois prié et reçu des communications du ciel. Daignent les SS. Cœurs de Jésus et de Marie ouvrir sur ce tombeau une source nouvelle de grâces pour la glorification de cette humble fille, leur servante privilégiée. Pensées de Marie des Vallées Je renonce de tout mon cœur à ma propre volonté et me donne à la Très Adorable Volonté de mon Dieu, afin qu’elle me possède si fortement que je ne l’offense jamais. Je hais tant le péché que je suis prêt à souffrir autant d’enfers que Dieu en peut faire, afin qu’il n’ait aucune part en moi. Oh ! que les hommes sont cruels contre eux-mêmes de commettre tant de péchés qui leur causeront de si grands tourments ! La véritable sainteté consiste à suivre parfaitement la divine Volonté et à ne servir que Dieu seul, et à Le servir et à L’aimer pour l’amour de Lui-même, comme s’il n’y avait ni paradis ni enfer. Je regarde la divine Volonté comme ma Reine et je me comporte avec elle avec une grande soumission et un grand respect. Je ne prends aucune familiarité avec elle et mon occupation continuelle est de chercher le moyen de faire en toute chose ce qu’elle veut, avec promptitude et fidélité. Je ne me réserve qu’une chose, savoir : d’obéir en tout ce qui me sera possible à l’Eglise. Témoignages rendus à sa haute vertu «Dieu, écrit saint Jean Eudes, ayant dessein de faire un haut édifice de sainteté et de perfection en la sœur Marie des Vallées, y a jeté des fondements très profonds. Il a mis en son cœur une humilité si profonde, si solide, si admirable que je n’ai jamais vu, ni lu, ni entendu rien de semblable. Je puis dire en vérité et sans exagération aucune que tout ce que j’ai lu dans les livres de plus excellent de cette vertu, me semble peu de chose en comparaison de ce que j’ai vu et reconnu par une longue expérience, en cette fille». Et après avoir, ailleurs, essayé de décrire les merveilleux effets de l’Amour divin en la sœur Marie, le même saint conclut : «Enfin, tout ce que j’écris ici n’est rien en comparaison des choses grandes, profondes et admirables que Dieu a opérées en cette sainte âme. Certainement je puis dire avec vérité, dans la connaissance que j’en ai, quelqu’imparfaite qu’elle soit, qu’il faudrait la main d’un séraphin pour les écrire telles qu’elles sont». (Vie admirable, L. IV. Ch. VIII. L. X, Ch. X.) «Comme l’on en a parlé et écrit diversement, écrit de son côté le pieux Boudon, Archidiacre d’Evreux, l’ayant connue, je me sens pressé de rendre témoignage à la vérité et de dire pour la gloire de Celui qui a fait en elle de grandes choses, qu’elle a été une personne de grande innocence, n’ayant jamais perdu autant que l’on en peut juger par les preuves que l’on en a, son innocence baptismale. Elle a eu une patience achevée et une fidélité à Dieu qu’il serait difficile d’expliquer dans tous les états pénibles qu’elle a portés». Boudon III, p. 386. La mémoire de Marie des Vallées ayant été vivement attaquée par les ennemis de saint Jean Eudes et les Jansénistes, Mgr Claude Auvry rendit la sentence suivante : «Nous souvenant de la grande humilité, obéissance, patience, sincérité de jugement de soi-même et de ses intérêts, et de toutes les choses du monde et des autres vertus que nous avons vues avec édification en la dite Marie des Vallées, et après avoir ouï les sentiments des docteurs et des ecclésiastiques assemblés pour ce sujet et les témoignages des dits prêtres missionnaires, et après avoir vu les dits écrits et plusieurs missives de plusieurs doctes et signalés personnages qui ont soigneusement examiné et approuvé sa conduite : disons et déclarons que nous n’avons remarqué aucune chose en sa vie, mœurs et déportements, qui soit répréhensible ou condamnable, mais plutôt toutes les marques d’une excellente vertu et rare piété, et tout sujet de croire qu’elle a été prévenue des grâces extraordinaires de Dieu qui l’ont accompagnée jusqu’à la mort, sans néanmoins en faire le jugement qui doit être réservé au Saint Siège Apostolique». Donné à Paris le 14 Septembre 1658. Prières que Marie des Vallées récitait et recommandait pour obtenir des grâces particulières Salutations de Saint Jean Eudes aux Saints Cœurs de Jésus et de Marie Je vous salue, ô Cœurs très saints. Je vous salue, ô Cœurs très doux. Je vous salue, ô Cœurs très humbles. Je vous salue, ô Cœurs très purs. Je vous salue, ô Cœurs très dévots. Je vous salue, ô Cœurs très sages. Je vous salue, ô Cœurs très patients. Je vous salue, ô Cœurs très obéissants. Je vous salue, ô Cœurs très vigilants. Je vous salue, ô Cœurs très fidèles. Je vous salue, ô Cœurs très heureux. Je vous salue, ô Cœurs très miséricordieux. Je vous salue, ô Cœurs très aimables et très aimants de Jésus et de Marie. Nous vous révérons ; Nous vous louons ; Nous vous glorifions ; Nous vous remercions ; Nous vous aimons de tout notre cœur, De toute notre âme, De toutes nos forces ; Nous vous offrons notre cœur, Nous vous le donnons, Nous vous le consacrons, Nous vous l’immolons ; Recevez-le et possédez-le tout entier ; Purifiez-le, Eclairez-le, Et sanctifiez-le, Afin qu’en lui vous viviez et régniez maintenant et toujours, et aux siècles des siècles. Ainsi soit-il. (100 jours d’ind.). N.-B. Cette Salutation, qui est à la fois une magnifique consécration aux Cœurs de Jésus et de Marie, et un vrai traité en raccourci de la dévotion à ces Cœurs Sacrés, se récitait dès 1643 dans les divers Instituts de saint Jean Eudes. La Sainte Vierge promit au serviteur de Dieu, par Marie des Vallées, de donner à tous ceux qui la réciteraient avec piété, des désirs de se purifier de plus en plus de toutes sortes de péchés, afin d’être plus capables de recevoir les dons et les bénédictions divines. Et de fait, de nombreuses grâces, qui semblent tenir du prodige sont venues, à toutes les époques, témoigner de l’efficacité de cette prière. (Vie admirable, L. VI. Ch. III.). Salutations de Saint Jean Eudes à la Très Sainte Vierge Je vous salue, Marie, fille de Dieu le Père ; Je vous salue, Marie, Mère de Dieu le Fils ; Je vous salue, Marie, épouse du Saint-Esprit ; Je vous salue, Marie, Temple de toute la Divinité ; Je vous salue, Marie, Lis blanc de la resplendissante et toujours immuable Trinité ; Je vous salue, Marie, Rose d’un éclat merveilleux, qui répandez un parfum tout céleste ; Je vous salue, Marie, Vierge des vierges ; Vierge fidèle de laquelle le roi des Cieux a voulu naître, et du lait de laquelle Il a daigné être nourri ; Je vous salue, Marie, Souveraine de l’univers, à qui toute puissance a été donnée au ciel et sur la terre ; Je vous salue, Marie, Reine de mon Cœur, ma Mère, ma vie, ma consolation, et mon espérance la plus douce ; Je vous salue, Marie, Mère tout aimable ; Je vous salue, Marie, Mère admirable ; Je vous salue, Marie, Mère de miséricorde; Vous êtes pleine de grâce, le Seigneur est avec vous ; Vous êtes bénie entre toutes les femmes ; Et béni est le fruit de vos entrailles, Jésus ; Et béni soit votre époux, saint Joseph ; Et béni votre père saint Joachim ; Et bénie soit votre mère sainte Anne ; Et béni soit votre fils adoptif saint Jean ; Et béni soit votre ange saint Gabriel ; Et béni soit le Père éternel qui vous a choisie ; Et béni soit le Fils qui vous a aimée ; Et béni soit le Saint-Esprit qui vous a épousée ; Et bénis soient à jamais tous ceux qui vous aiment et qui vous bénissent. Ainsi soit-il. N.-B. Saint Jean Eudes recommandait de réciter cette prière pour la conversion des pécheurs, et prescrivait à ses enfants de la dire au chevet des malades. La Sainte Vierge dit, un jour, à Marie des Vallées qu’à tous ceux qui la diraient avec dévotion ou bonne volonté, s’ils étaient en état de grâce, elle augmenterait la dévotion dans leur cœur à chacune des salutations ou bénédictions qui y sont contenues ; et que, s’ils étaient en péché mortel, de sa main douce et virginale, elle frapperait à la porte de leur cœur à chaque salutation ou bénédiction qu’ils diraient, pour les exciter à l’ouvrir à la grâce. Et elle ajouta que quand on trouverait des personnes engagées dans le péché et difficiles à convertir, il serait salutaire de les exciter à dire de bon cœur cette oraison, ou tout au moins à consentir qu’on la dise pour eux. (Vie admirable, L. VI, Ch. III). Bénis soient à jamais le Cœur très aimant et le très doux Nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ et de la très glorieuse Vierge Marie, Sa Mère. 500 jours d’indulgence une fois par jour ; indulgence plénière une fois le mois, aux conditions ordinaires, aux personnes qui auront récité tous les jours cette louange. (2 décembre 1905) PIE X. Prière que Saint Jean Eudes adressait en son particulier à Marie des Vallées O ma très chère Sœur, associez-nous avec vous dans la gloire et les louanges que vous rendez à Dieu éternellement. O ma très chère Sœur, nous nous confions à vous de tout notre cœur ; prenez sur nous tous les pouvoirs que Dieu veut que vous ayez. Regardez-nous et nous traitez comme chose vôtre et vous en servez pour honorer et glorifier la divine Majesté, en toutes les manières qui Lui seront les plus agréables. Assistez-nous à l’heure de la mort, défendez-nous contre les ennemis de notre salut ; disposez de nous en ce terrible passage et faites pour nous devant Dieu toutes les préparations qui sont requises, afin que nous mourrions de la mort des justes. Surtout, ma très chère Sœur, priez la divine Bonté qu’elle achève et couronne l’œuvre qu’elle a commencée en vous pour la conversion des âmes. Faites par vos prières que cette fin vienne bientôt ! Achevez dans le ciel ce que vous avez commencé sur la terre. Priez et suppliez sans cesse le Souverain Juge du ciel et de la terre qu’Il ait pitié de l’ouvrage de Ses mains et de tant d’âmes qui périssent tous les jours ; qu’Il renverse entièrement la cruelle et exécrable tyrannie du péché, et qu’Il établisse parfaitement le règne de Sa gloire et de Son amour dans toutes les âmes. Ainsi soit-il. (Vie Admirable, Liv. XII. ad finem). Prière pour la glorification de Marie des Vallées Dieu qui, par une prédilection singulière, avez enflammé le cœur de votre humble servante, Marie des Vallées, d’une haine indicible pour le péché et d’un zèle extraordinaire pour le salut des âmes, et qui, en lui inspirant de se faire victime pour ses frères, avez daigné l’associer aux amertumes et aux souffrances de Votre divin Fils dans Sa Passion, nous Vous supplions de Vous souvenir en notre faveur, de longues années d’épreuves et d’humiliations de Votre chère Epouse. Mettez en nos cœurs sa haine pour le péché, son zèle pour Votre gloire, son amour pour les âmes, son esprit de pénitence et d’humilité, son abandon si total à Votre sainte Volonté. Daignez, ô Dieu de Justice et de Sainteté, si c’est pour votre gloire et en conformité avec votre très adorable Volonté, «honorer Votre Epouse» et «manifester maintenant la puissance que Vous lui avez donnée sur les hommes et les éléments, et la gloire dont Vous l’avez couronnée au Ciel». Hâtez, nous Vous en prions, l’accomplissement de Vos divines promesses. Daignez, à cet effet, ô Dieu de Bonté, nous accorder la grâce si chère que nous sollicitons par ses mérites et son intercession. Nous vous en prions par les Saints Cœurs de Jésus et de Marie dont Votre humble servante se montra toujours l’amante et l’apôtre si dévouée. Nous vous en prions aussi par les mérites et les épreuves de saint Jean Eudes, confident et témoin de Vos faveurs divines en la Sœur Marie de Coutances. Ainsi soit-il. Tous ceux qui la visitent avec un esprit de charité expérimentent qu’il y a en elle une source de grâces et de bénédictions de laquelle on ne peut s’approcher sans en ressentir les effets. Saint Jean Eudes