Toute la vie de Mariam Baouardy (1848-1878) a été remplie d’extraordinaires dons mystiques, parfois surprenants. Visions, extases (elle converse couramment avec les saints du ciel), prophéties, guérisons , lévitations, stigmates, possessions diaboliques ou angéliques, etc… Son humilité profonde (elle s’appelait couramment « le petit ») et son abandon total entre les mains du Seigneur lui ont permis de tout vivre avec un parfait équilibre humain et spirituel. Son amour unique est plein de fraîcheur. Elle est aussi pour nous le témoin de cet « univers invisible » que notre foi professe et dont nous vivrons éternellement, par delà la mort.
Mais, toujours, elle ramènera à la Foi et à l’Évangile comme seuls fondements solides . Peu après son entrée chez les Sœurs de St Joseph, l’apparition des stigmates gêne ses supérieurs qui préfèrent l’orienter vers une forme de vie plus contemplative et plus cachée.
Mariam de Bethléem
Mariam (ou Maryam) Baouardy, surnommée « La Petite Arabe », est née à Abellin, un petit village situé entre Nazareth et le Mont Carmel le 5 janvier 1845.
Elle est née galiléenne comme Jésus. La famille Baouardy était gréco-catholique, de rite melkite et d’origine libanaise. Ses parents virent leurs douze garçons mourir en bas âge. Ils décidèrent de faire un pèlerinage de 170 km jusqu’à Bethléem pour prier Dieu de leur accorder une fille par l’intercession de la Vierge Marie. Mariam naquit neuf mois plus tard et on lui donna naturellement le nom de Marie : Mariam. Elle fut baptisée et confirmée suivant le rite grec melkite catholique. L’année d’après, un garçon, Boulos, vint agrandir la famille. Orpheline à trois ans, elle fut séparée de son frère et ne le reverra plus. Mariam fut recueillie par son oncle paternel.
Alors qu’elle n’était encore qu’une enfant, elle décida de laver deux petits oiseaux, qui en moururent. Toute attristée, elle entendit une voix intérieure « C’est ainsi que tout passe, si tu veux me donner ton cœur, Je te resterai toujours. » A 8 ans, elle fit sa première communion, et peu de temps après toute la famille partit s’installer en Egypte.
A 14 ans, son oncle voulut la marier, mais elle refusait et fit le vœu de se donner totalement au Seigneur. Dans une impulsion, Mariam se coupa les cheveux. Alors que la coutume voulait qu’elle se pare de ses plus beaux bijoux et se montre à son avantage pour servir au repas des fiancailles, elle se présenta avec un plateau sur lequel se trouvait sa chevelure et ses bijoux. Son oncle la gifla violemment. La fureur de son oncle éclata en mauvais traitements de toutes sortes. Les domestiques reçurent l’ordre de la commander et de ne rien lui épargner.
Au bout de trois mois, Mariam ressentit le besoin de renouer avec son frère et lui écrivit. Le soir du 8 septembre 1859, elle porta la lettre à un ancien domestique turc de la famille, qui partait pour Nazareth. Invitée à table, elle exposa sa situation malheureuse. Le domestique lui suggèra alors de passer à l’Islam, Mariam refusa en réaffirmant sa foi chrétienne alors que celui-ci parlait en termes injurieux de l’Evangile. Elle lui répondit :
« Je suis fille de l’Église Catholique, apostolique et romaine; avec la grâce de Dieu, j’espère persévérer jusqu’à la fin dans une religion qui est la vraie. »
N’y tenant plus, il la jetta alors à terre, puis, saisissant son cimetterre (sorte de couteau), lui trancha une partie de la gorge. Elle en gardera toute sa vie une trace impressionnante. Son agresseur la croyait morte, il l’enveloppa dans un voile et la déposa dans un bois derrière la maison, tandis que la nuit camouflait son crime. Elle ne se souvenait de rien, si ce n’est d’avoir cru mourir et voir son âme séparée de son corps.
Elle aurait aperçu alors Notre Sauveur, sa Mère, des Saints et des Anges. Elle raconte :
« Il n’y avait ni soleil ni lampe, et pourtant tout y resplendissait d’une manière divine. »
Puis Notre Seigneur lui aurait dit :
« Votre page n’est pas encore finie, vos labeurs ne sont pas terminés. Il vous faut retourner sur la terre. »
Aprés quoi la vision se serait évanouie.
Mariam se réveilla dans une grotte où une Soeur vêtue en bleu la soigna pendant plusieurs mois. Mariam racontera plus tard (à ses collègues religieuses) avoir reconnue en cette femme la Vierge Marie. Sa protectrice lui pansa sa blessure, l’enseigna puis l’emmena dans une église d’Alexandrie. Alors que Miriam se confessait, Elle disparut.
A cette époque-là, Mariam étant seule au monde, travailla comme servante là où le destin la conduisait: Alexandrie, Jérusalem, Beyrouth, puis elle aboutit à Marseille. À 19 ans, elle entra comme novice chez les Soeurs de Saint Jospeh de l’Apparition à Marseille. Elle ne savait ni lire ni écrire, et ne parlait pas bien le français. Elle était heureuse de se consacrer à Dieu, et elle faisait la lessive et la cuisine. Mais elle avait une mauvaise santé, deux jours par semaine, elle revivait la passion du Christ et reçut les stigmates… Dans sa simplicité, elle croyait que c’était une maladie, ce qui déconcerta énormément les sœurs.
Au bout de deux ans, elle ne fut pas admise à prononcer ses premiers voeux. Sa maitresse des novices, Mère Véronique de la Passion l’orienta vers un autre ordre religieux : le Carmel. Elle entra en religion au Carmel de Pau et devint carmélite converse sous le nom de Sœur Marie de Jésus Crucifié. Elle avait 21 ans, mais on ne lui en donnait pas plus de douze. Ses compagnes religieuses l’appellaient affectueusement « la petite sœur ». Trois ans plus tard, en 1870, Mariam fit partie d’un petit groupe qui partait fonder le premier Carmel en Inde, à Mangalore. Elle prononça ses Voeux perpétuels à Mangalore le 21 novembre 1871, après un noviciat très long, à cause de ses stigmates.
Une persécution éclata contre elle, à cause de ses dons, on l’accusait d’être possédée par le démon, et on lui dit que sa profession était invalide. En 1872, elle fut renvoyée au Carmel de Pau en France par l’évêque de Mangalore.
C’est au Carmel de Pau, que Mariam appellait « sa maison paternelle», qu’elle fera la majeure partie de ses prédictions.
Elle était toujours stigmatisée et favorisée de révélations de la Sainte Vierge et de notre Seigneur. Pour elle, le surnaturel était devenu naturel, elle restait humble, obéissante, dévouée. Les religieuses du couvent étaient témoins de ses possessions diaboliques, possessions angéliques, de ses extases, lévitations, stigmates, bilocations, apparitions, prophéties. Le 24 mai 1868, Mariam fut l’objet d’une transverbération du cœur, ce terme désigne le transpercement du cœur par un trait enflammé d’amour. C’est très rare, car on ne dénombre qu’un petit nombre de ce cas : Padre Pio, Sainte Thérèse d’Avila, Ursula Macaela Morata et enfin Mariam Baouardy. La personne qui en est victime voit un personnage (soit Jésus Christ, soit l’Esprit Saint, soit un ange) armé d’une lance flamboyante lui percer le flanc, comme le cœur de Jésus fut percé alors qu’Il agonisait sur la croix. Le cœur est touché et saigne de manière ininterrompue, plus particulièrement à certaines dates particulières, telle le vendredi saint. Il s’agit du prélude à l’union du « Verbe » et d’une âme, sous forme de noces ou mariage mystique. Thérèse d’Avila qui raconte cette scène, parle d’un « dard enflammé » qui la laisse « enflammée de l’amour de Dieu ».
Elle avait connaissance de choses qui lui sont cachées, comme lorsque dans une de ses visions, elle a pu contribuer à l’identification du lieu saint d’’Emmaüs. Mariam prédit la mort de Pie IX, et assista en esprit à l’élection de son successeur, le Pape Léon XIII. Elle prononça à l’avance à ses compagnes de religion le nom du Cardinal Pecci. Mariam pénètra à distance les sentiments les plus intimes du nouvel élu. A diverses reprises, Mariam fit parvenir au Saint Siège d’importantes communications les intérêts de l’Eglise. Sa renommée la précèdait, et très vite des religieux, des intellectuels et des paysans voisins venaient la consulter. Pour tous, elle avait une parole ou un conseil très simple à donner. Ils repartaient éclairés et fortifiés de l’avoir rencontré.
A Pau, Mariam fut victime une possession diabolique qui dura 40 jours. Elle l’avait annoncé :
« Jésus va donner à Satan le pouvoir de me tourmenter pendant 40 jours ; je souffrirai beaucoup. Le démon n’aura de puissance que sur mon corps, mon âme sera cachée, Jésus m’a promis de l’enfermer dans une boite, où Satan ne saurait l’atteindre. Le démon me fera commettre beaucoup de fautes extérieures sans que je pèche ; ma volonté n’y sera pour rien. »
Dans une vision la Sainte Vierge dit à Mariam :
« L’âme ne doit pas dire : ‘’Je voudrais souffrir ; je désirerais telle croix, telle privation, telle humiliation’’, parce que la volonté propre gâte tout. Il vaut mieux avoir moins de privations, moins de souffrances, moins d’humiliations par la volonté de Dieu, qu’un très grand nombre par sa propre volonté. L’essentiel est d’accepter, avec amour et avec une entière conformité à sa volonté, tout ce qu’il plaira au Seigneur de nous envoyer. Il y a, dans l’enfer, des âmes qui demandaient à Dieu des Croix, des humiliations. Dieu les a exaucées, mais elles n’ont pas su profiter de ces grâces : l’orgueil les a perdues. Sans rien demander, acceptez avec reconnaissance tout ce que le Bon Dieu vous enverra. »
«La Vierge me montra ensuite la terre comme dans un souterrain ; elle m’apparaissait…..dirai-je comme une pièce de cinq francs ou comme une pomme ? Je ne sais pas l’exprimer. Ce que je sais, c’est que l’univers tout entier était renfermé dans ce petit rond. Oh ! Que les hommes s’égarent ! S’ils songeaient qu’ils ne sont que des voyageurs sur cette terre, et que, à chaque instant, ils peuvent être cités au tribunal de Dieu !» « Le Seigneur dit : ‘’Quiconque cherchera à donner la lumière de ce dont il n’est pas cherché n’aura que ténèbres et angoisses. » «Ce n’est pas Jésus qui condamnera le pécheur quand il paraîtra devant lui, c’est l’âme elle-même. Le soleil, la lune, les étoiles, l’air, tout ce qu’il aura foulé se tournera contre lui ; et quand il verra Dieu, sa bonté, son amour, il ne pourra le supporter et il se précipitera lui-même dans l’abîme. Mais Dieu présente à l’âme fidèle, quand elle parait devant lui, son amour, sa bonté, sa miséricorde et elle en est toute confuse, et elle se perd comme une goutte d’eau dans le sein de Dieu».
Elle possédait un charisme inattendu chez une illettrée. Elle avait un talent pour la poésie, quelle perfectionnait avec des couleurs orientales et des senteurs bibliques. Les personnes qui l’avaient connues témoignaient que même à la fin de sa vie Mariam ne savait pas lire ni écrire le français correctement, qu’elle le parlait avec des fautes grammaticales, mais néanmoins, elle est l’auteur de poèmes qui impressionnent par leur qualité.
En 1875, elle fit partie du groupe de 10 carmélites dirigées par Mère Véronique de la Passion, qui quittèrent Pau pour fonder un nouveau Carmel à Bethléem, en terre Sainte. Elle s’occupait particulièrement des travaux de construction du nouveau couvent dont elle avait inspiré les plans, étant la seule à parler l’arabe.
Elle mourut le 26 août 1878, à 33 ans comme le Christ, à la suite d’une chute et d’une fracture du bras tandis qu’elle apportait à boire aux ouvriers (qui a entrainé une gangrène). Le 26 août 1878, à la mort de Sœur Marie de Jésus Crucifié au Carmel de Béthléem, on procéda à l’extraction de son cœur en présence de témoins qualifiés. Elle avait voulu que son cœur fût envoyé au Carmel de Pau. Un chirurgien de Jérusalem Mr Carpani, vint le matin du décès pour procéder à l’opération.
Tous les témoins purent constater que le cœur portait la cicatrice d’une blessure qu’on aurait dite produite par une large pointe de fer. Les docteurs Aris et Ecot déclarent qu’il « est difficile de donner une explication scientifique », les deux lèvres de la plaie étaient desséchées, signes de l’ancienneté de la blessure. Le cœur placé dans un plat, passait de main en main et tous les prêtres et religieux présents ont pu le constater. Ce cœur fut volé dans les années 1990, à la chapelle de l’ancien Carmel de Pau. C’est un homme, catholique pratiquant, paraissant normal au premier abord, qui ne supportait pas que l’on puisse vénérer un morceau de cadavre. Après l’avoir volé, il emporta le reliquaire dans un cimetière voisin, certainement pour enterrer le cœur, mais il fut dérangé et abandonna là le reliquaire ouvert et vide.
Sainte Sœur Marie Jésus Crucifié fut béatifiée 13 novembre 1983 par le Pape Jean Paul II, et elle est célébrée le 26 août.
Mariam écrit :
« Où est la charité, Dieu est aussi.
Si vous pensez à faire le bien pour votre frère, Dieu pensera à vous. Si vous faites un trou pour votre frère, vous y tomberez ; il sera pour vous.
Mais, si vous faites un ciel pour votre frère, il sera pour vous. »
« Tout le monde dort. Et Dieu, si rempli de bonté, si grand, si digne de louanges, on l’oublie !… Personne ne pense à lui !… Vois, la nature le loue ; le ciel, les étoiles, les arbres, les herbes, tout le loue ; et l’homme, qui connaît ses bienfaits, qui devrait les louer, il dort !… Allons, allons réveiller l’univers ! »
« Il n’y a que l’amour qui peut remplir le cœur de l’homme.
Le juste avec l’amour et une pincée de terre est rassasié ; mais le mauvais, avec tous les plaisirs, les honneurs, les richesses a toujours faim, toujours soif.
Il n’est jamais rassasié. »
« Ceux qui suivent Jésus doivent mettre la tête dans la poussière.»
« Regardez Jésus, Lui, le Maître du tonnerre écrasera tout le moment venu.»
« Chaque bonne action, c’est une âme gagnée à Dieu… Si vous saviez ! Vous demanderiez à Dieu des occasions… C’est au moment où la nature se révolte qu’il faut se vaincre : si vous perdez l’occasion, l’âme est perdue. »
« Ne Jugez pas, c’est Dieu qui juge. »
« Dieu seul voit tout… Il a toute l’éternité pour juger. Et l’homme, qui n’a qu’une minute à vivre, veut juger ! »
Prophéties
Dans les notes prises au jour le jour par les Carmélites de Pau et de Béthléem, on recueillerait sans peine des centaines prophéties réalisées. La petite Sœur aimait la France avec tendresse, dans ses visions, la France est le rosier et l’Église est l’Olivier.
« Le rosier est malade, mais il n’est point mort.
Le Jardinier s’apprête à l’émonder vigoureusement pour lui communiquer une vie nouvelle, et elle voyait déjà le rosier s’épanouir en une multitude de belles roses parfumées… »
La vision du 26 mai 1873 : « J’ai vu la France comme un champ arrosé par la pluie, éclairé et échauffé par le soleil. Mais la terre était couverte de mauvaise herbe, parmi lesquelles, pourtant, il y en avait quelques unes de bonnes.
J’ai dit à Jésus « Seigneur, pourquoi faites-vous ces mauvaises herbes ? »
« Je les laisse, m’a répondu le divin Maître, parce que les bonnes sont encore trop faibles.
Elles ont leurs racines liées avec les mauvaises.
Si J’arrache les mauvaises, les bonnes seront endommagées et elles se flétriront.
Quand les bonnes seront plus fortes, J’arracherai tout ce qu’il y a de mauvais. (…)
Maintenant, c’est la paix bâtie sur le sable.
Plus tard, J’établirai la paix bâtie sur le rocher ferme et rien ne pourra l’ébranler. La France est le centre de mon Cœur.»
Le 16 Février 1874 : « Hier, Je me sentais devant Dieu, et je priai pour notre Mère la Sainte Église et pour la France. » Mariam entend : « Oui, Je ferai mes délices dans le sein de la France ; elle sera encore la reine de tous les royaumes. Mais avant, il faut que la France soit tout à fait rien que Je sois à la tête des armées, afin que toutes les nations disent entre elles, de génération en génération :
« Vraiment, c’est le Très Haut qui est à la tête de la France. Toutes les nations le crieront d’une même bouche, d’une même voix, sur le même ton, même les impies. »
Toutes ses prophéties développent sur une même ligne : d’abord l’épreuve par des guerres sanglantes, puis la victoire et les suites du triomphe.
Elle fut le témoin de guerres épouvantables qui bouleversaient tous les Etats ; et elle disait que lorsque les guerres seraient terminées et après les « trois jours de ténèbres », ténèbres pestilentielles durant lesquelles, les hommes adonnés au vice mourront, de sorte qu’il ne restera debout que le quart des hommes, les autres ayant péri dans la lutte.
« Petits agneaux, n’ayez pas peur de Dieu.
Il va frapper la terre, il y aura des tremblements de terre ; ne craignez rien ; recourez à Dieu seul, restez en lui, confiez-vous en Lui et ne craignez rien ; sa miséricorde est immense.
Il voudra la répandre sur les hommes mais la justice bouche la miséricorde… »
A plusieurs reprises, depuis 1873, elle annonça une guerre qui ferait verser des « fleuves de sang ».
Elle demandait dans une extase du mois de mai 1873 :
« Quand finira cette guerre ? »
Après un temps de silence, elle transmettait la terrible réponse :
« Ah ! Elle sera longue, parce qu’il faut que tout le monde y passe, petits et grands : nous sommes tous corrompus ! »
Cette extase particulièrement douloureuse semblait lui mettre sous les yeux les efforts de deux armées immenses s’acharnant l’une contre l’autre.
Elle voyait deux citernes, l’une déjà remplie de sang, l’autre encore vide, mais si grande que le sang des trois quart des hommes ne paraissait pas pouvoir la remplir, et la voix lui disait :
« Vous voyez, il faut que cette citerne soit remplie pour calmer la justice de Dieu… »
Le 14 août 1874 :
« Ce sera un massacre terrible. On marchera dans le sang jusqu’aux genoux.
Je pense que, dans cette grande guerre qui va venir, on prendra tous les prêtres pour combattre…
Je ne sais si c’est de cette manière que les prêtres périront, car il doit en rester très peu après l’Epreuve, et il me semble qu’on les mettra devant, au plus gros du danger. »
En 1878, Mariam dit au père Prosper Chirou :
« Il y aura un mauvais gouvernement en France. Les religieux seront chassés.
Il faudra faire des lieues pour se confesser.
Les Allemands reviendront en France, mais ils seront écrasés.
On sera forcé de dire « le doigt de Dieu est là. »
Oui, Oui, bientôt la France triomphera, bientôt, elle sera la reine des royaumes.
Elle a fait trop de bien dans les missions pour que Dieu l’abandonne. »
Le 16 Juillet 1876 :
« Ô cher rosier, tu fais la joie de mon cœur ! On y bâtira un grand salon pour le Maître, et le Seigneur dit : « Je viendrais y habiter avec ma lumière, avec le soleil en plein jour » ; mais avant, on brûlera les épines ; Oh ! Qu’il est beau le rosier !
On sème sur la terre du rosier beaucoup d’épines, parce qu’il y a beaucoup de petits vers qui mangent le suc des bonnes plantes.
Et le Seigneur nous a dit « S’il y a de bonnes plantes, mettez-les dans un trou et cachez les.
Plantez des arbres épineux ; comme il y a beaucoup de moucherons, ils viendront se cacher dans les épines.
Alors on y mettra le feu, et les voilà tous brûlés.
Et le cher beau rosier qui semblait sur le point de mourir ! Attendez encore un peu, et vous verrez comme il sera beau !
Mais ce sera long : il faut encore un peu de temps… »
Le 4 Juillet 1875 :
« Consolez-vous, viendra un temps à venir, c’est loin d’ici, où la France deviendra reine.
Mais avant, il faut qu’elle subisse beaucoup d’humiliations, plus encore qu’elle n’en a jamais eue.
Après le Seigneur triomphera et sera à la tête du royaume.
Viendra un temps, qui parait loin, très loin aux yeux de l’homme, mais aux yeux de Dieu ce n’est pas loin, où la France sera Reine aussi.
Elle gouvernera la Syrie… »
Le 5 Juillet, joyeuse, Mariam dit :
« Oh ce qui réjouit mon cœur, c’est que la Syrie appartiendra à la France. »
cet événement ne doit avoir lieu que lorsque « la France sera Reine. »
Le 25 Mai 1876 :
« le Seigneur m’a fait beaucoup de promesses : mon âme est contente, mon cœur fond. On ne sait que faire pour le contenter… Le Seigneur m’a promis : il ne nous arrivera rien à nous. »
« Ou sera ton corps, tout sera gardé : la maison mère (Carmel de Béthléem) sera gardée. »
Le 31 août 1876 :
« Je vis des nuages, des tempêtes, des pluies de toutes choses, tomber sur la terre, et rien n’arrivait à cette maison. »
« Toutes les nations seront secouées par la guerre et la révolution.
Au cours des ténèbres, durant trois jours, les disciples du mal seront annihilés, si bien qu’un quart de l’humanité seulement survivra.
A cette époque, le clergé sera bien diminué, car la plupart des prêtres seront morts pour la défense de la foi ou pour leur patrie.
La cause des terribles désastres qui vont fondre sur la France, la voici : on commettra des péchés et des outrages envers le Saint Sacrement, et l’Incarnation sera considérée comme une fable ».
« La puissance de l’ennemi ne durera pas toujours. L’Église revivra et fleurira éternellement. »
« Heureux l’homme qui persévère malgré tout ! Et malheur à celui qui faiblit au premier obstacle ! »
« Petit troupeau, ne craignez rien, soyez petit. Ne craignez ni le tonnerre, ni la pluie, ni les montagnes, rien ne pourra toucher aux élus du Seigneur !
Marchez sous terre. Si vous voulez être grands, soyez petits.
Ne cherchez pas la grandeur de la créature ; celui qui vous élève aujourd’hui vous abaissera demain. »
Le 2 décembre 1877 :
« Le Seigneur m’a montré tout ! J’ai vu la colombe de feu ! Adressez vous à la colombe de feu, à l’Esprit-Saint qui inspire tout.
On m’a dit : « Suis-moi ». J’ai vu tous les arbres et les montagnes tressaillir. La paix est mon partage.
La paix et la croix sont mon partage, mais la croix et le découragement sont le partage de l’ennemi et de ceux qui écoutent l’ennemi ».
Sources :
Mariam, la petite arabe, Amédée Brunot Paris, Salvator, 1981 (1re édition), 2000 (8e édition)
A Strange destiny, Sister M. Carol AC, Bangalore, 1989.
Recueil de pensées de la Bienheureuse Marie de Jésus crucifié, Éditions du Serviteur, Ourscamp, 1993.
Mariam sainte palestinienne, ou la vie de Marie de Jésus crucifié, Père Estrate, Téqui, 1999, 2005.
Homélie pour la béatification de la carmélite Mariam Baouardy (13 novembre) prononcé par Jean Paul II, La documentation catholique, 1983, vol. 80, n°1864, Discours du Pape pour la béatification.
Prier 15 jours avec Marie Jésus Crucifié, Mariam « la petite arabe », William Marie Merchat, Edition Nouvelle Cité.
Encyclopédie des phénomènes extraordinaires dans la vie mystique, Joachim Boufflet, Le Jardin des Livres, 2003.
Lettres de la bienheureuse Marie de Jésus Crucifié, 215 lettres dictées par Mariam Baouardy, Edition du Carmel, Collection Carmel Vivant, mars 2011.
Le monde de demain, vu par les prophètes d’aujourd’hui, Albert Marty, Nouvelles Editions Latines, 1962.
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