La réforme qu’elle décide dans l’Ordre du Carmel espagnol entraîne, quelques années après sa mort, la création d’une branche autonome au niveau de l’ordre : l’Ordre des Carmes déchaux.

Cette nouvelle branche monastique s’étendra rapidement dans toute l’Europe puis le monde entier.

Thérèse est canonisée en 1622, sa fête liturgique est fixée le 15 octobre.

Au XXe siècle, elle est déclarée docteur de l’Église catholique ; elle est la première femme à obtenir ce titre.

Elle est l’auteur de nombreux ouvrages tant biographiques que didactiques ou poétiques. Ceux-ci sont régulièrement réédités dans le monde entier.

Après sa mort, le corps de Thérèse, incorrompu, est exhumé plusieurs fois.
Elle repose désormais dans un tombeau de marbre placé dans l’église du couvent d’Alba de Tormes en 1760.

Sainte Thérèse d’Avila face au démon

Sainte Thérèse d’Avila, Docteur de l’Eglise, eut affaire à Satan.

Dans son autobiographie, elle raconte comment le démon, sous prétexte d’humilité, réussit à la détourner pendant plus d’un an de la pratique de l’oraison mentale, âme de la vie carmélitaine. « Le démon m’a tendu ici le plus insidieux des pièges, écrit-elle. Je souffris tant à la pensée que j’étais bien peu humble d’oser faire oraison lorsque j’étais si mauvaise que, je le répète, j’abandonnai cet exercice un an et demi, ou au moins un an… Il n’en fallait pas davantage, comme cela eut lieu, pour me mettre moi-même en enfer, sans qu’il fût besoin des démons pour m’y précipiter ».


« Oh ! mon Dieu, quel aveuglement profond ! Et comme le démon atteint bien son but, quand il dirige tous ses efforts pour faire abandonner ce saint exercice ! Il sait bien, le traître, qu’une âme qui persévère dans l’oraison, est perdue pour lui… Il a donc grand intérêt à la détourner de l’oraison » (Vie, chap. XIX).
Sainte Thérèse d’Avila avoue que, unie à Dieu, elle ne craignait le démon pas plus qu’une mouche ou une fourmi (cf. Vie, chap. 25, 20).


Sainte Thérèse d’Avila utilisait tout spécialement l’eau bénite. « J’ai vu bien des fois par ma propre expérience qu’il n’y a rien de plus efficace que l’eau bénite pour repousser les démons et les empêcher de revenir… la vertu de l’eau bénite doit être bien grande. Pour moi, j’éprouve une consolation très particulière et très sensible lorsque j’en prends. Et je l’affirme, elle me fait éprouver d’ordinaire un bien-être que je ne saurais exprimer, et une joie intérieure qui fortifie toute mon âme.

Cela n’est point une illusion ; ce n’est pas une fois mais très souvent que je l’ai éprouvé et examiné avec soin » (Vie, chap. XXXI).


Sainte Thérèse raconte elle-même comment, tourmentée cruellement par le diable, elle fut enfin libérée : « Je demandai de l’eau bénite (aux religieuses qui m’entouraient). Elles m’en apportèrent et en jetèrent sur moi, mais ce fut sans effet. J’en jetai moi-même du côté où était le démon et il disparut aussitôt ; tout mon mal me quitta comme si on l’avait enlevé avec la main. Mais je restai aussi brisée que si j’avais été rouée de coups de bâton. » (Vie, chap. XXXI)


L’Eglise, commente le père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, l’Eglise, dans les diverses oraisons de la bénédiction de l’eau, demande avec instance qu’à cette eau soit accordé le pouvoir de « mettre en fuite toute la puissance de l’ennemi, d’extirper cet ennemi avec tous les anges rebelles et de le chasser… de détruire l’influence de l’esprit immonde et d’éloigner le serpent venimeux… » (Cf. ancien Rituel, bénédiction de l’eau).


On comprend dès lors, ajoute le père Marie-Eugène de l’Enfant Jésus, la déposition de la vénérable Anne de Jésus, secrétaire de la sainte, au procès de béatification : « La Sainte ne se mettait jamais en voyage sans emporter de l’eau bénite. Elle avait beaucoup de peine si l’on venait à l’oublier. Aussi, nous portions toutes, suspendue à la ceinture, une petite gourde pleine d’eau bénite et elle voulait avoir la sienne » (cf. Père Marie-Eugène de L’Enfant Jésus, Je veux voir Dieu, p. 111).


Sourira qui voudra de cette pratique d’une femme extraordinaire, élevée par le pape Paul VI à la dignité de Docteur de l’Eglise universelle. Ses conseils valent aussi pour les hommes d’aujourd’hui. La sainte précise que trois ou quatre fois, le diable essaya de se présenter comme s’il était Notre-Seigneur, « mais ajoute-t-elle, s’il peut prendre la forme d’un corps qui serait de chair, il ne saurait contrefaire cette gloire qui resplendit dans le corps de Notre-Seigneur quand il se montre à nous ». (Ch. XXVIII de sa vie, écrite par elle-même).


Au chapitre XXXI, la sainte nous raconte : « Je me trouvais un jour dans mon oratoire, lorsqu’il m’apparut, à mon côté gauche, sous une forme hideuse. Pendant qu’il me parlait, je remarquais particulièrement sa bouche, elle était horrible. De son corps sortait une grande flamme claire (Saint Benoît le voit comme tout incandescent) et sans mélange d’ombre. Il me dit d’une voix effrayante que je lui avais échappé mais qu’il saurait bien me ressaisir. Ma crainte fut grande, je fis comme je pus le signe de la croix : il disparut, mais il revint aussitôt. Mis en fuite par un second signe de croix, il ne tarda pas à reparaître. Je ne savais que faire ; enfin, je jetai de l’eau bénite du côté où il était et il ne revint plus ».


François-Marie Algoud – Histoire et actualité du satanisme (2002)

Sainte Thérèse d'Avila qui est-tu ? - Par Thierry Fourchaud

Sainte Thérèse d’Avila Religieuse Carmelite Espagnole Née à Avila le 28 mars 1515 Décédée à Alba de Tormes le 4 octobre 1582. Nous la fêtons le 15 octobre. Grande réformatrice monastique du XVIe siècle, sainte Thérèse d’Avila s’illustra en tant que figure de la spiritualité chrétienne. Tout commence près de Madrid, où une petite fille aime lire des romans de chevalerie… mais rêve déjà d’absolu : finir en martyre et décapitée ! Rêve peu commun chez une enfant de 8 ans. Mais elle grandit, fréquente des cousins et fait la coquette, d’ailleurs un peu trop au goût de son père qui l’envoie à 13 ans au couvent de l’Incarnation. Après avoir été réticente, elle décide de consacrer sa vie au Christ. Durant 27 ans, sainte Thèrèse d’Avila reste dans cette communauté, alternant phases de maladie et de guérison, visites hors et dans le monastère, qui maintiennent son lien avec la société. Mais en 1542, émue par l’apparition de Jésus, elle décide de mettre fin à cette dolce vita qu’elle dénonce depuis quelques années et envisage de réformer sérieusement les couvents. Son intense piété et sa dévotion la font connaître et, encouragée par son confesseur Baltasar Alvarez et par Soto, elle fonde le monastère Saint-Joseph, sorte de laboratoire expérimental. Elle en profite pour mettre en application les futures règles monastiques pour les rendre plus austères en durcissant les voeux de pauvreté et de silence. Ultime dépouillement, elle exige que les religieux abandonnent les chaussures pour des sandales de cuir ou de bois. En 1567, Thérèse c’est la rencontre avec Jean de la Croix. A partir de 1562 pas moins de dix-sept monastères sont construits pour accueillir ceux que l’on surnomment désormais ‘les carmes déchaussés’. Aspirant à vivre en recluse pour mieux atteindre la perfection spirituelle menant à l’extase, sainte Thérèse d’Avila sillonne l’Espagne malgré son mauvais état de santé, veillant à la réalisation de sa réforme avant de mourir et d’être béatifiée en 1614. Thérèse fut béatifiée en 1614 par Paul V, et canonisée par Grégoire XV le 12 mars 1622 puis fut désignée (1627) comme patronne d’Espagne par Urbain VIII. QUELQUES CITATIONS DE SAINTE THERESE D’AVILA – «Il ne s’agit pas de penser beaucoup mais de beaucoup aimer.» – «Ce qui importe avant tout, c’est d’entrer en nous-mêmes pour y rester seul à seul avec Dieu.» (Le chemin de la perfection) – «Dieu ne se gagne que par l’amour.» – «Quand il y a des cailles, je mange des cailles ; et quand c’est le temps de la pénitence, je jeûne !» – « La prière n’est, à mon avis, qu’un échange intime d’amitié où l’on s’entretient souvent seul à seul avec ce Dieu dont on se sait aimé. » – «La vie n’est qu’une nuit à passer dans une mauvaise auberge.» – «Quand il nous semble que Dieu, secrètement, nous fait comprendre qu’il nous écoute, il est bon alors de nous taire.» (Le Château de l’âme) SES LIVRES Elle a laissé plusieurs écrits traitant de spiritualité, en particulier : – Chemins de perfection – Pensées sur l’amour de Dieu – Le Château intérieur POÉSIE « Que rien ne te trouble Que rien ne t’effraie Tout passe Dieu ne change pas La patience permet tout Qui en Dieu a foi Ne manquera de rien Seul Dieu suffit. » Sainte Thérèse d’Avila – Prie pour nous ! Que Dieu nous bénisse ! Thierry Fourchaud Cité de l’Immaculée BP24 – 53170 Saint Denis du Maine (France) www.mariereine.com