Interview de Mgr Georges Colomb, évêque de La Rochelle et Saintes, pour Chrétiens Magazine.
« Le Président de la République a décidé de lancer le débat sur la fin de vie dans notre pays. À cette fin, sera constituée dès octobre prochain une convention citoyenne dont les conclusions seront rendues en mars 2023. »
Conformément aux engagements pris, le Président de la République a décidé de lancer ce débat dans notre pays.
A cette fin, sera constituée dès octobre prochain une convention citoyenne dont les conclusions seront rendues en mars 2023. Elle sera organisée par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) dont c’est désormais la vocation. Elle se nourrira d’autres travaux et concertations menés parallèlement avec l’ensemble des parties prenantes en particulier avec les professionnels qui sont régulièrement confrontés à la fin de vie, dans leur pratique et leur quotidien, comme les équipes des soins palliatifs.
Ainsi dans le même temps, des débats seront organisés dans les territoires par les espaces éthiques régionaux afin d’aller vers tous les citoyens et de leur permettre de s’informer et de mesurer les enjeux qui s’attachent à la fin de vie.
Enfin, le Gouvernement engagera aussi parallèlement un travail concerté et transpartisan aves les députés et sénateurs.
L’ensemble de ces travaux permettra d’envisager le cas échéant les précisions et évolutions de notre cadre légal d’ici à la fin de l’année 2023.
Nous manquons de centres de soins palliatifs
« La position de l’Eglise est de protéger la vie de la naissance jusqu’à la mort et les débats qui ont déjà eu lieu sur le sujet ont montré l’attention qu’elle a portée sur la nécessité de créer en France des centres de soins palliatifs, alors que dans de nombreux départements il n’y en a aucun. » Mgr Colomb.
Dans l'Eglise, depuis toujours, nous prions pour une bonne mort
Je fais confiance au personnel médical, aux médecins qui s’engagent par serment à soigner les patients. Comment peut-on leur imposer un tel acte ?
En Eglise, depuis toujours, nous prions pour obtenir une bonne mort. Il ne faut pas pratiquer l’acharnement thérapeutique ni pratiquer une mort prématurée. La loi française actuelle est bonne.
Ce projet me semble hasardeux et l’Eglise a raison de le combattre avec la douceur de l’Evangile car si elle respecte les institutions, et les règles de fonctionnement d’une société démocratique comme l’est la société française, l’Eglise doit donner la priorité à la vie.
Au nom de notre foi et au nom de la tradition chrétienne, nous ne pouvons pas accepter une loi qui donne la mort et qui ose parler d’assistance. Imaginez que nous soyons un jour gouvernés par des fous comme Hitler, quel usage pourraient-ils faire de cette loi ?!